Évolution des revenus et du système de santé au Vietnam : réduction de la pauvreté et augmentation des inégalités de prise en charge - article ; n°2 ; vol.58, pg 279-291
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Évolution des revenus et du système de santé au Vietnam : réduction de la pauvreté et augmentation des inégalités de prise en charge - article ; n°2 ; vol.58, pg 279-291

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Description

Population - Année 2003 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 279-291
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. N. Thang
B.m. Popkin
Évolution des revenus et du système de santé au Vietnam :
réduction de la pauvreté et augmentation des inégalités de prise
en charge
In: Population, 58e année, n°2, 2003 pp. 279-291.
Citer ce document / Cite this document :
Thang M. N., Popkin B.m. Évolution des revenus et du système de santé au Vietnam : réduction de la pauvreté et augmentation
des inégalités de prise en charge. In: Population, 58e année, n°2, 2003 pp. 279-291.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_2003_num_58_2_16876Évolution des revenus et du système de santé
au Vietnam : réduction de la pauvreté et augmentation
des inégalités de prise en charge
THANG Minh Nguyen* et Barry M. POPKIN*
Au cours des quinze dernières années, le gouvernement du Vietnam, comme
celui de la Chine, a engagé un processus de libéralisation de son économie inspiré du
modèle de développement capitaliste. Il en résulte la coexistence entre un système
politique qui continue à être dirigé par le Parti communiste, et une économie dé
centralisée qui repose plus sur l'économie de marché que sur un mode de finance
ment ou de planification étatique. On dispose de nombreux documents sur la
transformation de l'économie vietnamienne et celle de son système de santé (Office
général de la statistique, 2000b; Banque mondiale, 2000a; Do, 1999a; Banque mond
iale, 1993). Une étude officielle consacrée aux inégalités dans l'éducation et la
santé a été réalisée par les consultants de Г Asian Development Bank à partir des en
quêtes sur le Niveau de vie au Vietnam (VLSS) menées en 1992-1993 et 1997-1998
(Bhushan et al., 2001). Ces études ont cependant accordé peu d'attention à l'évolu
tion des inégalités au cours de la transition économique vietnamienne. De plus, les
précédents historiques susceptibles de nous aiguiller pour comprendre le type de
changements auxquels on peut s'attendre sont peu nombreux (Do, 1999b).
De nombreux pays d'Europe de l'Est, y compris Гех-Union soviétique, ont dû,
sur une période relativement brève, dans le cadre de la restructuration {perestroïka),
renoncer aux subventions de l'État et adopter - au moins en partie - un modèle de
développement capitaliste. Les rares études systématiques réalisées dans ces pays
ont montré une augmentation considérable des inégalités de revenus et de la
pauvreté, associée à des dégradations importantes de la santé et du bien-être social
(Lokshin et Popkin, 1999; Mroz et Popkin, 1995). La chute brutale de l'espérance de
vie des hommes en Russie en constitue l'exemple le plus marquant. Les articles
consacrés à l'état de la santé en Chine dressent un tableau moins clair. Ce pays a une
croissance économique parmi les plus rapides au monde, avec un taux annuel de du PIB par habitant qui s'est élevé à 8,5 % en volume de 1978 à 1997
(Fonds monétaire international, 1999). En moins d'une génération, le niveau de vie
en Chine a fait des progrès considérables dont bénéficient les 1,26 milliard d'habit
ants. Au cours des années 1980, la croissance économique a entraîné une réduction
significative de la pauvreté, la population située au-dessous du seuil de pauvreté
étant passée de 20 % à 10 % (Banque mondiale, 2000b). Certaines provinces de
l'ouest et du centre-sud connaissent cependant un dénuement important, à l'inverse
des provinces de l'est où la pauvreté est moins répandue (Banque mondiale, 1997).
Cette note de recherche est consacrée aux conséquences - en termes
d'inégalités - des changements engendrés par le Doi Moi et la transformation éco
nomique de la République socialiste du Vietnam ; elle se concentre particulièrement
sur les soins de santé au cours de la période de cinq ans comprise entre les deux
* Carolina Population Center, université de Caroline du Nord, Chapel Hill, États-Unis
d'Amérique.
Traduit par Catherine Perrel.
Population-F, 58(2), 2003, 279-292 280 THANG M. N.. В. M. POPKIN
enquêtes sur le niveau de vie (VLSS 1993 et VLSS 1998). Le Doi Moi a entraîné des
transformations non seulement dans le secteur économique, mais également dans
ceux de la santé, de la culture et de l'éducation. Trois changements radicaux ayant
eu des conséquences pour la population tout entière, et en particulier les pauvres,
sont examinés ici : 1) la mise en place officielle d'une participation du secteur privé
au financement des services pharmaceutiques et de santé en 1987; 2) l'introduction
d'une participation financière directe des usagers des services de santé publique en
1989; et 3) la création d'une assurance santé obligatoire pour les travailleurs en
1991.
I. Données étudiées
Cette étude se fonde sur les données provenant des deux enquêtes sur le niveau
de vie au Vietnam {Vietnam Living Standard Surveys VLSS) conduites dans le cadre
des enquêtes d'estimation du niveau de vie (Living Standard Measurement Surveys)
de la Banque mondiale. Elles ont été réalisées par l'Office général de la statistique et
sont représentatives de la population nationale, à la fois urbaine et rurale (Office
général de la statistique, 2000a).
L'enquête de 1992-1993 a porté sur 4 800 ménages vivant dans 240 villages en
zone rurale et 60 quartiers urbains situés dans 150 communautés territoriales du
pays. L'échantillon pour l'enquête de 1992-1993 était de 23 839 personnes (Office
général de la statistique, 1994). L'enquête de 1997-1998 a concerné 6 002 ménages,
dont 4 305 ayant déjà participé à l'enquête de 1992-1993; l'échantillon comprenait
28 509 personnes (Office général de la statistique, 2000a). Chacune de ces enquêtes
est considérée dans notre analyse comme un échantillon transversal indépendant.
Les deux enquêtes comportent des sections avec des questions diverses concernant le
ménage et des informations au niveau communautaire. Bien que celle de 1997-1998
contienne plus de questions que celle de 1992-1993, elle est organisée de façon simil
aire. La section « ménage » comprend des questions sur la composition du ménage,
les caractéristiques du logement, l'éducation, la santé, la fécondité, l'activité profes
sionnelle dont le travail dans la pêche ou l'agriculture, les entreprises familiales, les
revenus, l'endettement et les dépenses du ménage. La section « communauté » four
nit de nombreuses informations sur les caractéristiques de l'environnement social,
décrivant en détail le fonctionnement et l'utilisation des services sociaux (en parti
culier la santé et l'éducation), les assurances santé, ainsi qu'une information plus gé
nérale sur les services disponibles, les infrastructures physiques et économiques, les
dépenses de santé de l'État, et une liste complète des coûts.
II. Définitions
Les termes pauvre et non-pauvre, quintiles de dépenses, et pauvreté sont fr
équemment utilisés dans cet article. Ils répondent aux définitions suivantes :
Pauvre est utilisé pour désigner les ménages dont les dépenses totales se s
ituent au-dessous du seuil de pauvreté générale.
Non-pauvre est utilisé pour désigner les ménages dont les dépenses totales se
situent au-dessus du seuil de pauvreté
Les quintiles de dépenses : pour chaque enquête, les quintiles de dépenses sont
calculés à partir des données détaillées concernant les dépenses alimentaires et non
alimentaires rassemblées pour chaque ménage. Le total des dépenses divisé par le
nombre de membres de la famille permet d'établir les indicateurs par tête qui sont
utilisés pour déterminer les quintiles de dépenses pour chaque enquête. Les quintiles
de dépenses, représentant chacun 20 % des ménages, sont classés par ordre croissant
de dépenses totales par tête; le quintile 1 est le plus pauvre, et le 5, le plus riche.
Dans cette étude, les quintiles de dépenses permettent de mettre en évidence l'évolu
tion des variables dépendantes, des ménages les plus pauvres jusqu'aux plus riches. Évolution des revenus et du systèm

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