Fait actuel ou  fait virtuel ? La compréhension d énoncés conditionnels chez l enfant - article ; n°1 ; vol.78, pg 105-128
25 pages
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Fait actuel ou fait virtuel ? La compréhension d'énoncés conditionnels chez l'enfant - article ; n°1 ; vol.78, pg 105-128

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Description

L'année psychologique - Année 1978 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 105-128
Summary
In order to study the comprehension of the conditions of use of two types of conditional utterances, children from 4 to 12 years were asked to match an utterance with a situation.
Two types of conditional utterances were used : (I) If I have a X, I will give it to you. (II) If I had a X, I would give it to you.
The major results have shown that :
a) In a first stage assertory meanings are attributed to both types of conditional which are understood as affirmative coordinated utterances ;
b) In a second stage, only conditional utterances of type (I) are understood as affirmative ;
c) The pragmatic ambiguity of conditional utterances of type (II) is reflected in children's behavior.
It is hypothetized that children interpret differently the various cues given by the surface structure.
Résumé
Afin d'étudier la compréhension des conditions d'emploi de deux types d'énoncés conditionnels, nous avons présenté à des enfants de 4 à 12 ans deux types de conditionnels :
(I) « Si j'ai un X, je te le donne. » (II) « Si j'avais un X, je te le donnerais. »
Les principaux résultats obtenus à l'aide d'une tâche d'appariement énoncé-situations ont mis en évidence les faits suivants :
a) Des significations assertoriques sont attribuées dans un premier temps aux deux types de conditionnels, ceux-ci étant compris comme des énoncés affirmatifs, coordonnés ;
b) Dans un deuxième temps c'est surtout aux conditionnels de type (I) que sont attribuées des significations assertoriques affirmatives ;
c) L'ambiguïté pragmatique des conditionnels de type (II) se reflète dans le comportement des enfants.
On avance l'hypothèse que les enfants interprètent différemment les divers indices présents dans la structure superficielle de l'énoncé.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C Jakubowicz
Fait actuel ou fait virtuel ? La compréhension d'énoncés
conditionnels chez l'enfant
In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp. 105-128.
Abstract
Summary
In order to study the comprehension of the conditions of use of two types of conditional utterances, children from 4 to 12 years
were asked to match an utterance with a situation.
Two types of conditional utterances were used : (I) "If I have a X, I will give it to you." (II) "If I had a X, I would give it to you."
The major results have shown that :
a) In a first stage assertory meanings are attributed to both types of conditional which are understood as affirmative coordinated
utterances ;
b) In a second stage, only conditional utterances of type (I) are understood as affirmative ;
c) The pragmatic ambiguity of conditional utterances of type (II) is reflected in children's behavior.
It is hypothetized that children interpret differently the various cues given by the surface structure.
Résumé
Afin d'étudier la compréhension des conditions d'emploi de deux types d'énoncés conditionnels, nous avons présenté à des
enfants de 4 à 12 ans deux types de conditionnels :
(I) « Si j'ai un X, je te le donne. » (II) « Si j'avais un X, je te le donnerais. »
Les principaux résultats obtenus à l'aide d'une tâche d'appariement énoncé-situations ont mis en évidence les faits suivants :
a) Des significations assertoriques sont attribuées dans un premier temps aux deux types de conditionnels, ceux-ci étant compris
comme des énoncés affirmatifs, coordonnés ;
b) Dans un deuxième temps c'est surtout aux conditionnels de type (I) que sont attribuées des significations assertoriques
affirmatives ;
c) L'ambiguïté pragmatique des conditionnels de type (II) se reflète dans le comportement des enfants.
On avance l'hypothèse que les enfants interprètent différemment les divers indices présents dans la structure superficielle de
l'énoncé.
Citer ce document / Cite this document :
Jakubowicz C. Fait actuel ou fait virtuel ? La compréhension d'énoncés conditionnels chez l'enfant. In: L'année psychologique.
1978 vol. 78, n°1. pp. 105-128.
doi : 10.3406/psy.1978.28231
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1978_num_78_1_28231L'Année Psychologique, 1978, 7«, 105-128
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
Université Eené-Descarles el EPHE, 3e section
Associé au CNRS
FAIT ACTUEL OU FAIT VIRTUEL?
LA COMPRÉHENSION D'ÉNONCÉS CONDITIONNELS
CHEZ L'ENFANT
par C. Jakubowicz2
SUMMARY
In order to study the comprehension of the conditions of use of two
types of conditional utterances, children from 4 to 12 years were asked
to match an utterance with a situation.
Two types of conditional utterances were used :
(I) "If I have a X, I will give it to you."
(II) "If I had a X, I would give it to you."
The major results have shown that :
a) In a first stage assertory meanings are attributed to both types of
conditional which are understood as affirmative coordinated utterances ;
b) In a second stage, only conditional utterances of type (I) are understood
as affirmative ;
c) The pragmatic ambiguity of conditional utterances of type (II) is
reflected in children's behavior.
It is hypothetized that children interpret differently the various cues
given by the surface structure.
INTRODUCTION
De nombreuses recherches ont été consacrées à l'étude de la
compréhension des énoncés conditionnels (voir, par exemple,
Matalon, 1962 ; Taplin et al., 1974 ; Kuhn, 1977). Les principaux
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Cette expérience a été réalisée avec la collaboration de Mme Françoise
Segui. 106 C. Jakubowicz
résultats obtenus ont mis en évidence que, pour qu'on puisse
relier deux propositions par la locution conjonctive « si... alors »,
il faut qu'il y ait entre les deux propositions non seulement une
relation entre leur valeur de vérité mais encore une communauté
sémantique. D'autre part, un énoncé de type « si X alors Y »
doit véhiculer une information. Ainsi, dans le cas où l'antécé
dent X correspond à une proposition fausse, l'énoncé « si X
alors Y » n'apportant aucune information sera rejeté par les
sujets ou considéré comme non pertinent.
Toutefois, bien que la différence entre l'interprétation du
conditionnel dans la logique propositionnelle et
du dans le langage naturel soit bien établie, on ne
sait que peu de choses à propos des problèmes concernant
l'expression linguistique des énoncés hypothétiques. Ceci est
imputable en partie au fait que les psychologues travaillant dans
ce domaine avec des enfants ou des adultes se sont généralement
posé le problème des relations entre l'implication naturelle et
l'implication formalisée des logiciens. Bien que dans leurs
épreuves ils aient utilisé certaines formulations linguistiques,
celles-ci servaient seulement à exprimer la structure logique
considérée et elles n'étaient pas examinées en fonction de leurs
particularités syntaxico-sémantiques. En revanche, l'expérience
présentée ici a pour but d'étudier de façon spécifique des aspects
proprement psycholinguistiques de l'expression des conditionn
els. Cette étude ne peut être menée sans tenir compte : a) des
notions véhiculées par un énoncé conditionnel, et b) du codage
de ces notions dans un langage naturel, c'est-à-dire de l'organi
sation particulière des unités morpho-syntaxiques dans la struc
ture de surface d'un énoncé.
Le fonclionnemeni du conditionnel dans la langue
Des énoncés conditionnels du type « si X alors Y » peuvent
être réalisés au moyen des divers temps verbaux, à une
exception près : le temps exprimé dans la proposition subor
donnée introduite par « si » ne doit pas se référer à un événe
ment postérieur à celui exprimé par le verbe de la proposition
principale.
En français, ces énoncés peuvent être réalisés par la
combinaison des temps indicatif et conditionnel, comme
par exemple : Fait actuel ou fait virtuel ? 107
(I) S'il pleut, Jean ira au cinéma
indicatif présent futur de l'indicatif
(II) S'il pleuvait, Jean irait au cinéma
imparfait de l'indicatif conditionnel présent
Quels sont les aspects communs et les différences entre ces
deux types d'énoncés conditionnels ? Sous-jacentes à l'analyse
linguistique réalisée par divers grammairiens, on trouve au
moins trois distinctions :
— Une première distinction consiste à opposer des énoncés
qui expriment des événements réels ou actuels aux énoncés qui des virtuels ou possibles, dont la réalité
est mise en question.
Ainsi, dans l'énoncé
(III) Jean ira au cinéma parce qu'il pleut
la subordonnée exprime un fait réel, présent (la pluie), attesté
par l'émetteur de l'énoncé. Par contre, dans (I) la subordonnée
exprime un fait virtuel, possible, dont le locuteur ignore la
valeur de vérité dans le monde réel (la pluie peut tomber ou ne
pas tomber). « S'il pleut » peut donc être paraphrasé par « Je
ne sais pas s'il pleut » où « Je » réfère au locuteur.
— Une deuxième distinction oppose les énoncés de type (I)
à ceux de type (II), en fonction du caractère plus « actuel » ou
« éventuel » de l'hypothèse exprimée dans la proposition subor
donnée8. A cette distinction correspond une combinatoire spéci
fique des temps verbaux, dont la particularité est l'utilisation
du temps conditionnel pour les énoncés du type (II). Toutefois,
quel que soit le degré de probabilité de l'événement exprimé
dans la proposition subordonnée, les énoncés de type (I) et (II)
partagent au moins un trait de signification : le fait d'exprimer
que cet événement est virtuel.
— Un troisième type d'énoncé conditionnel — dit « irréel »
ou « contrefactuel » — permet de faire une troisième distinction
qui varie selon les auteurs. En effet, les énoncés irréels ou contre-
factuels, dont la proposition subordonnée ex

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