Femmes, religion et médecine.  - article ; n°5 ; vol.32, pg 887-907
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1977 - Volume 32 - Numéro 5 - Pages 887-907
Although a certain misogyny is justly pointed up in 19th-century French society, there were, nevertheless, in the field of health, women, religious, who played a significant role in hospitals and homes and in serving the indigent in the countryside. After the Revolution, the increase in nuns accompanied and was the expression of the re-catholicization; but it also provided a solution to pressing situations which the notables were happy to resolve at the least expense possible. Their social and moral influence was reinforced by the complicity of the feminin opinion and by encouragement from clerical elites. Having neither diploma nor permit, they practiced illegally medicine and pharmacy. Accused of multiple and sometimes criminal neglect, they outwitted offensives which would have reduced the competition they represented and restricted their authority. Behind these conflicts, quite real and varied, compromises were struck between the medical corps and the women of the Church : the latter often served as mediators between doctor and peasant ; they supported right-thinking practicionners and accustomed the people to seek and follow the counsel of hygiene and science.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Léonard
Femmes, religion et médecine.
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 32e année, N. 5, 1977. pp. 887-907.
Abstract
Although a certain misogyny is justly pointed up in 19th-century French society, there were, nevertheless, in the field of health,
women, religious, who played a significant role in hospitals and homes and in serving the indigent in the countryside. After the
Revolution, the increase in nuns accompanied and was the expression of the re-catholicization; but it also provided a solution to
pressing situations which the notables were happy to resolve at the least expense possible. Their social and moral influence was
reinforced by the complicity of the feminin opinion and by encouragement from clerical elites. Having neither diploma nor permit,
they practiced illegally medicine and pharmacy. Accused of multiple and sometimes criminal neglect, they outwitted offensives
which would have reduced the competition they represented and restricted their authority. Behind these conflicts, quite real and
varied, compromises were struck between the medical corps and the women of the Church : the latter often served as mediators
between doctor and peasant ; they supported right-thinking practicionners and accustomed the people to seek and follow the
counsel of hygiene and science.
Citer ce document / Cite this document :
Léonard Jacques. Femmes, religion et médecine. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 32e année, N. 5, 1977. pp.
887-907.
doi : 10.3406/ahess.1977.293870
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1977_num_32_5_293870DECINS ET LES SOIGNANTS LES
FEMMES RELIGION ET DECINE
Les religieuses qui soignent en France au XIXe siècle
La première Fran aise obtenir le doctorat en médecine est re ue en 1875
par la faculté de Paris Les progrès de enseignement secondaire féminin sont
trop lents et les préjugés trop tenaces pour on enregistre la suite de cette
pionnière un afflux considérable étudiantes en médecine Tout est pas
gagné il leur reste encore conquérir le droit de disputer les concours de ex
ternat 1881 et de internat 1885 Au demeurant les premières femmes méde
cins se cantonnent dans certains secteurs spécifiques ou jugés mineurs maladies
des femmes et des enfants maladies des yeux ou de la peau Siècle misogyne
société prépotence masculine Ce long ostracisme valable également pour
officiai de santé illogique beaucoup égards doit retenir attention Si la loi
du 19 ventôse an XI 10 mars 1803 interdit pas formellement exercice de la
médecine aux femmes et accorde même aux sages-femmes la plus large place
en obstétrique interprétation antiféministe de ce document éclaire peu
après et ne fait aucun doute la lecture de deux remarques des législateurs de
1803 Un paragraphe de exposé des motifs de la loi du 21 germinal an XI
avril 1803 sur exercice de la pharmacie explique pourquoi la tolérance an
cienne qui donnait aux veuves de pharmaciens la possibilité de continuer le
commerce de leur mari devra cesser Vous observerez que la pharmacie étant
moins un métier une profession savante doit par conséquent être interdite
aux femmes le par conséquent est peremptoire les femmes sont fortiori
exclues de la médecine Ce qui est confirmé par une circulaire de Chaptal du
13 fructidor an XI 31 août 1803) destinée commenter un article de la loi de
ventôse exercice de art par les femmes par des empiriques par des gens
exer ant un autre état ou spectacles publics par des hommes déshonorés ou
poursuivis dans opinion publique ne peut être en aucune manière autorisé
par article dont il est question énumération est éloquente la cause est
entendue
Mais cette éviction légale des femmes est intenable pratiquement parce que
paradoxale au fond En effet de tous côtés gens glise rousseauistes roman
tiques etc décrivent avec complaisance la sensibilité féminine charité bien
faisance douceur les vertus et les aptitudes qui assignent aux femmes leur
887 LES DECINS ET LES SOIGNANTS
place au foyer leur rôle maternel leur vocation la fois naturelle et sociale
pour soigner les êtres chers notamment les enfants et les vieillards la cam
pagne traditionnellement la femme qui est responsable de eau du feu de la
cuisine de la basse-cour de étable et parfois du jardin trouve évidence
dans ses attributions le soin des bêtes et la santé des gens de la maisonnée Les
accouchements ordinaires sont affaire des matrones et des sages-femmes
Pudeur et connivence mettent certaines questions intimes du côté de la
quenouille Bref revanche de la réalité des choses sur les principes juridiques la
plupart des femmes font de la médecine sans diplôme comme Monsieur Jour
dain fait de la prose Toutefois certaines assument des responsabilités thérapeu
tiques extra-familiales nous laisserons de côté les catégories fort intéressantes
des sages-femmes matrones châtelaines ou bourgeoises charitables sorcières et
guérisseuses pour examiner les troupes abondantes et variées des bonnes
urs et des religieuses qui occupent des personnes souffrantes dans les
hôpitaux hospices et asiles orphelinats et refuges dans les dispensaires et
bureaux de bienfaisance citadins et dans les officines rurales
Pourquoi et comment après la Révolution reprennent-elles un rôle consi
dérable dans la santé publique Quels sont les éléments de conflit qui forment le
contentieux entre elles et les médecins Quelle est leur contribution directe ou
indirecte la médicalisation du peuple
La floraison des cornettes
Après ébranlement révolutionnaire dont les congrégations religieuses sont
spécialement victimes leur retour au temps du Consulat se met en parallèle
avec celui des émigrés et avec la pacification concordataire Leur afflux après
1815 est un aspect bien connu de la Restauration allant de pair avec la
recatholicisation progressive sociale scolaire et politique appareil du pouvoir
global soucieux de parrainage et de patronage favorise on le sait ce niveau
intermédiaire encadrement Mais tout cela ne vient pas en haut Le cléri
calisme social répond aussi des urgences locales populaires et spontanées que
les notables et contribuables sont trop heureux escamoter aux moindres frais
On est pas en peine de trouver des justifications au rappel pressant et
officiel des religieuses Chateaubriand monte en première ligne dans le sixième
livre du Génie du christianisme il enumere les services rendus la société par le
clergé évoque les hôpitaux et les religieuses et rappelle la tradition des urs
grises des campagnes
il étoit touchant de voir une femme jeune belle et compatissante exercer
au nom de Dieu près de homme rustique la profession de médecin ... On
remarquoit en elles comme dans toutes leurs urs cet air de propreté et de
contentement qui annonce que le corps et âme sont également exempts de
souillures elles étoient pleines de douceur mais toutefois sans manquer de fer
meté pour soutenir la vue des maux et pour se faire obéir des malades Elles
excelloient rétablir les membres brisés par des chutes ou par ces accidents si
communs chez les paysans Mais ce qui étoit un prix inestimable est que la
ur grise ne manquoit pas de dire un mot de Dieu oreille du nourricier de
la patrie et que jamais la morale ne trouva de formes plus divines pour se glis
ser dans le ur humain
888 ONARD LES RELIGIEUSES QUI SOIGNENT
Les religieuses sont donc nécessaires au respect des valeurs morales Dans
les hôpitaux pour lesquels on pas pu recruter infirmières laïques les reli
gieuses offrent la solution la plus économique et la plus rassurante Chaptal les
réinstalle donc dès le 1er nivôse an IX 22 janvier 1801 Aucune difficulté
juridique de ce côté mais certaines urs de charité refusent de reprendre leur
ancien état pour diverses raisons et parfois préfèrent exercer illégalement la
médecine
Comment les religieuses ont-elles pu étendre le cercle de leurs activités soi
gnantes en dehors des hôpitaux Les situations concrètes sont variables mais
trois textes imprudents les conduisent improviser pharmaciennes Une ins
truction de cole de médecine de Paris datée du pluviôse an 29 janvier
1802) valant pour les hospices et les établissements de secours domicile per
met elles préparent les tisannes les potions huileuses les potions simples
les loochs simples les cataplasmes les fomentations les médecines et autres
médicamens magistraux semblables dont la préparation est si simple elle
exige pas des connaissances pharmaceutiques bien étendues Un autre
document plus offi

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