G. Ansari & P. J. M. Nas, eds., Town-Talk. The Dynamics of Urban Anthropology  ; n°95 ; vol.25, pg 173-175
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L'Homme - Année 1985 - Volume 25 - Numéro 95 - Pages 173-175
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Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 4
Langue Français

Extrait

Michel Bozon
G. Ansari & P. J. M. Nas, eds., Town-Talk. The Dynamics of
Urban Anthropology
In: L'Homme, 1985, tome 25 n°95. pp. 173-175.
Citer ce document / Cite this document :
Bozon Michel. G. Ansari & P. J. M. Nas, eds., Town-Talk. The Dynamics of Urban Anthropology. In: L'Homme, 1985, tome 25
n°95. pp. 173-175.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1985_num_25_95_368599All
Comptes rendus
Ghaus Ansari & Peter J. M. Nas, eds., Town-Talk. The Dynamics of Urban Anthrop
ology. Contributions to the First International Symposium on Urban Anthropology,
July 1982. (Sponsored by the Proposed International Commission on Urban
Anthropology of the IUAES.) Leiden, E. J. Brill, 1983, vin + 170 p.
Ce recueil rassemble les communications présentées à la Première Rencontre
internationale d'Anthropologie urbaine qui s'est tenue à Vienne en juillet 1982.
Le terme « Rencontre internationale » ne doit pas faire illusion. Si douze communic
ations ont été prononcées, les auteurs ne provenaient en fait que de six pays :
États-Unis, Japon, Nigeria, Koweit, Pays-Bas et Venezuela. Un coup d'oeil sur les
notices présentant les auteurs montre que cette diversité est en réalité plus réduite
encore et qu'elle dissimule des réseaux d 'interconnaissance universitaires fonction
nant sur le mode le plus classique : le Nigeria et l'Afrique de l'Ouest servent de
terrain aux Américains, tandis que les universités américaines sont ou ont été fr
équentées par le Japonais, un. Nigérian, un Koweïtien. On découvre aussi, en lisant
l'article des Vénézuéliens, que les recherches sociologiques et anthropologiques
dans ce pays sont patronnées depuis l'origine par l'Université du Wisconsin !
Première, cette rencontre d'anthropologie urbaine ? On apprend dès l'Introduc
tion qu'il y en a eu d'autres. Celle-ci était surtout destinée à préparer le XIe Congrès
international des Sciences anthropologiques et ethnologiques (Québec- Vancouver,
août 1983), où de nombreux symposiums portèrent sur l'anthropologie urbaine, et
à structurer la « communauté des anthropologues urbains ». L'expression « Première
Rencontre » a donc plutôt une valeur performative et introduit un rituel de fonda
tion (qui est avant tout une affirmation d'antériorité). Il semble bien, et cela appar
aissait aussi au Congrès de Québec- Vancouver, que l'émergence de la sous-discipline
« anthropologie urbaine » n'aille pas sans une forte rivalité entre plusieurs clans
d'universitaires nord-américains.
Et l'anthropologie urbaine alors ? Il est difficile de se faire une idée exacte de la
diversité des recherches internationales menées en ce domaine à partir des seuls
articles présentés dans Town-Talk, même si certains d'entre eux sont remarquables.
Quatre thèmes, quatre types d'approche forment l'armature du recueil. Il y a
tout d'abord les auteurs qui traitent globalement du système urbain (urbanism) et
de l'urbanisation au plan mondial. Pour Aidan Southall (« Towards a Universal
Urban Anthropology »), par exemple, les micro-études sur le terrain sont utiles mais
ne doivent pas faire perdre de vue que le but de l'anthropologie urbaine est de
L'Homme Q5, juil.-sept. 1985, XXV (3), pp. 173-201. Comptes rendus 174
rendre compte des évolutions à long terme et de la transformation des villes dans
les différentes aires culturelles du monde, au moyen d'une gigantesque analyse
comparative des fonctionnements urbains dans le temps et dans l'espace. Le point
de vue comparatif est ici défini comme l'un des fondements de l'anthropologie ;
l'enchaînement temporel des phénomènes devient secondaire ; distance dans le
temps et distance dans l'espace sont plus ou moins confondues. On peut s'interroger
sur sa fécondité : outre quelques généralités superficielles, que peut apporter la
comparaison entre une ville archaïque sumérienne et une ville postindustrielle ?
Ce type de macro-anthropologie ne risque-t-il pas de détourner d'une étude fine
des processus sociaux liés au milieu urbain ?
Second thème important : les effets de l'urbanisme et de l'urbanisation contem
porains sur les sociétés traditionnelles, en particulier au plan des relations ville-
campagne et des modèles culturels. Trois articles passionnants s'efforcent d'associer
à des degrés divers données historiques, économiques, sociologiques et proprement
ethnologiques, mais en limitant la tranche temporelle envisagée à moins d'un siècle.
Ainsi, G. Ansari et I, Y. Qutub (« Les Caractéristiques de la croissance urbaine dans
les États du Golfe ») permettent de suivre les trois phases, minutieusement décrites,
de la transformation de sociétés d'éleveurs et de pêcheurs de perles en métropoles
modernes du pétrole. L'urbanisation massive et l'immigration tout aussi massive
de travailleurs venus de pays pauvres du Tiers-Monde n'entraînent pas une disso
lution culturelle des populations autochtones, lesquelles ont réussi à imposer aux
migrants une extériorité totale, un véritable « développement séparé ». O. Imoagene
(« Système urbain, urbanisation et sous-développement en Afrique de l'Ouest »)
présente un tableau sensiblement différent. Même si, sous des formes variées, des
structures urbaines ont existé pendant des siècles en Afrique de l'Ouest (ainsi les
villes yoruba et les villes igbo dont traite A. A. Dike), les développements récents
de l'urbanisation dans cette région du monde ont un caractère exogène marqué.
L'auteur distingue deux types de migration rurale vers les villes. La migration
temporaire ne provoque pas un accroissement définitif de la population urbaine, mais
tend à déstructurer durablement l'économie rurale et à entretenir le sous-développe
ment. La migration psychosociale, en revanche, est définitive ; elle découle de l'attrait
qu'exercent ces villes-parasites, centres de consommation plutôt que de production.
Cette nouvelle urbanisation favorise, en Afrique, l'apparition d'agglomérations
satellites des grandes métropoles européennes et américaines. Les « îlots urbains »
implantés depuis la Seconde Guerre mondiale sont donc partie intégrante de l'hér
itage colonial et constituent, sous des dehors de modernité, « un faux départ sur
la voie d'un développement socio-économique rapide ».
Une troisième approche, celle de la culture urbaine, est représentée par des études
portant sur les villes des pays développés (Japon, États-Unis, Koweit). Il y avait
là un thème intéressant à condition d'entendre « culture » au sens de processus social
et de ne pas la limiter à un inventaire de traits culturels. Mais le résultat est déce^
vant. L'article japonais est d'un folklorisme désuet. L'article américain, « Les tra
ditions artistiques familiales dans la société contemporaine », est consternant d'aveu
glement sociologique ; en le lisant, on se dit que surprenante est la diversité des
discours qui peuvent recevoir le label anthropologique, en particulier dans l'anthro
pologie appliquée américaine. Enfin l'article koweïtien sur le divorce utilise l'outil
statistique avec une déconcertante naïveté !
Le dernier thème abordé est celui des modes nationaux de développement et
d'institutionnalisation de l'anthropologie urbaine. P. J. M. Nas et W. J. M. Prins
présentent des recherches portant sur l'anthropologie des villes non occidentales. Comptes rendus 175
On apprend sans surprise qu'aux Pays-Bas les « études urbaines » forment en quelque
sorte une discipline à part, avec un secteur appliqué important : l'anthropologie
urbaine n'existe guère en tant que telle. En revanche, il semble bien qu'aux États-
Unis la référence valorisante à 1' « anthropologie urbaine » a pu servir la stratégie
de certains chercheurs et leur permettre d'acquérir un statut particulier dans le
secteur encombré des urban studies. D'après L. Plotnicov, dans les années soixante,
« anthropologie urbaine » était devenue synonyme d'étude localisée sur la pauvreté,
les groupes marginaux, les quartiers déshérités. Vers la fin des années soixante-dix,
les thèmes dominants sont les femmes, l'ethnicité (toujours !), l'urbanisme et le
changement social. La tendance actuelle serait au développement d'études compar
atives de type macro-anthropologique. Enfin, M. Suarez et R. Torrealba mont
rent comment, au Venezuela, l'apparition de l'anthro

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