G. Séailles, La philosophie de Ch. renouvier. Introduction à l Étude du néo-criticisme. Ch. Renouvier, Le Personnalisme et Les Derniers Entretiens - compte-rendu ; n°1 ; vol.12, pg 570-580
12 pages
Français

G. Séailles, La philosophie de Ch. renouvier. Introduction à l'Étude du néo-criticisme. Ch. Renouvier, Le Personnalisme et Les Derniers Entretiens - compte-rendu ; n°1 ; vol.12, pg 570-580

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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 570-580
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

P. Malapert
G. Séailles, La philosophie de Ch. renouvier. Introduction à
l'Étude du néo-criticisme. Ch. Renouvier, Le Personnalisme et
Les Derniers Entretiens
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 570-580.
Citer ce document / Cite this document :
Malapert P. G. Séailles, La philosophie de Ch. renouvier. Introduction à l'Étude du néo-criticisme. Ch. Renouvier, Le
Personnalisme et Les Derniers Entretiens. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 570-580.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_6013XIII
REVUE DE PHILOSOPHIE
G. SÉAILLES. — La Philosophie de Ch. Renouvier, Introduction à
l'Étude du néo-criticisme; 1 vol. in-8, de la Bibliothèque de Phi
losophie contemporaine, 400 p. Paris, Alcan, 1905.
OH. RENOUVIER. — Le Personnalisme ; ! vol. in-8, de la Bibli
othèque de Philosophie contemporaine, vm-537 p. Paris, Alcan,
1903.
CH. — Les Derniers Entretiens; 1 vol. in-18 jésus,
107 p. Paris, A. Colin, 1904.
Renouvier a exercé sur la pensée philosophique en France une
influence qu'il est malaisé de mesurer, parce qu'elle s'est manifestée
d'une façon indirecte et diffuse autant et plus peut-être que par la
constitution d'une école, mais dont on peut affirmer qu'elle est
singulièrement profonde, comparable à celle de son grand compat
riote A. Comte. « Logique, psychologie, philosophie de la nature,
histoire de la philosophie, philosophie de l'histoire, morale, poli
tique, il a tout abordé et l'on peut dire, sans rien exagérer, tout
approfondi. » Mais cette doctrine qui s'est développée pendant plus
d'un demi-siècle (le Manuel de Philosophie moderne est de 1842 et
le Personnalisme de 1903), qui s'est exposée dans une œuvre consi
dérable, formant une véritable bibliothèque, est difficile à entendre,
et il faut savoir le plus grand gré à M. Séailles d'en avoir donné
une exposition aussi fidèle que lucide, aussi documentée que sobre
et ferme. « Ce livre, écrit-il, se présente donc très modestement
comme une introduction à l'étude du néo-criticisme. » Et de fait
on ne saurait suivre un guide plus sûr, plus attentif à mettre en
lumière la méthode et la physionomie propre du philosophe qu'il
étudie, plus soucieux de faire comprendre la doctrine qu'il expose,
d'en dégager le sens et l'originalité. Il faut ajouter de suite que,
pour M. Séailles, la vraie philosophie de Renouvier, celle qui restera
et sera son titre devant la postérité, c'est le néo-criticisme tel qu'il
s'est exprimé dans la période qui va du 1er Essai de Critique générale
(1854) à la Science de la Morale (1869) et aux premières années de
la Critique philosophique.
C'est qu'en effet on peut distinguer trois philosophies de Renouv
ier, ou du moins trois périodes principales : celle qui précède les
Essais, celle qui va des Essais à la Morale, celle qui commence avec
l'Uchronie (1876) et va jusqu'au Personnalisme. MALAPERT. — REVUE DE PHILOSOPHIE 571 P.
La première philosophie de Renouvier, telle qu'elle se dégage,
assez confuse d'ailleurs et assez mal définie, du Manuel de Philoso
phie moderne, du Manuel de Philosophie ancienne et des articles
publiés de 1839 à 1844 dans l'Encyclopédie nouvelle de J. Reynaud,
est à peine indiquée par M. Séailles. Et cela est très légitime en
somme, puisque aussi bien la doctrine profonde et féconde à laquelle
arrivera l'auteur des Essais apportera aux questions qui préoccupent
sa pensée des solutions non seulement très différentes, mais même
tout opposées. Déjà sans doute il a subi l'influence de Kant et conçoit
comme le centre de la philosophie la détermination d'un système
des catégories permettant d'ordonner les données de l'expérience,
mais non pas d'atteindre l'être en soi. L'histoire de la philosophie
nous montre l'esprit, toutes les fois qu'il cherche à penser l'absolu,
se heurtant aux antinomies. La contradiction apparaît donc comme
« un élément intégrant de toute doctrine qui tente une synthèse
universelle de l'Être ». Au lieu de la dissimuler, il faut l'accepter
franchement. Renouvier écrira donc dans le Manuel df, Philosophie
moderne : « La contradiction est de l'essence de la pensée, et si nous
ne pouvions contredire et nier, nous ne penserions pas ». Les
antinomies, bien loin de nous cacher l'être, nous le révèlent. Et
si encore Renouvier proclame déjà la nécessité de la croyance, du
moins estime-t-il que celle-ci doit s'employer à accepter délibér
ément à la fois les thèses et les antithèses en se mettant en dehors
ou au-dessus du principe de contradiction. Cela n'est, à aucun degré,
le néo-criticisme. Il y a là une rupture brusque.
Mais en est-il de même entre la deuxième et la troisième philo
sophie de Renouvier? La question mérite d'être examinée. Et pour
cela il nous faut très brièvement résumer, avec M. Séailles, les
thèses fondamentales du néo-criticisme, sous sa forme la plus
pure, si je puis dire, c'est-à-dire d'après les trois Essais. Chacun
d'eux, au reste, marque un moment différent de la pensée de
Renouvier.
Le centre du 1er Essai, c'est le problème des antinomies, la ques
tion de l'infini, la théorie des catégories. Ce qui domine tout le
système, c'est la loi du nombre, avec toutes ses conséquences.
Renouvier ne veut partir d'aucune vérité, d'aucun principe, parce
qu'il n'en est pas qui ait le privilège de s'imposer à tous les esprits;
il partira donc d'un fait n'impliquant aucun jugement, du pur fait
de conscience, de la représentation. La représentation ne peut se
présenter à elle-même que bilatérale, supposant nécessairement
un représentatif et un représente. Il suffit donc de poser la repré
sentation, pour voir que la relativité est sa loi. Affirmer la substance
c'est, pour la pensée, nier le premier de ses principes, le principe
de contradiction. C'est précisément la loi du nombre qui va nous
montrer l'intime solidarité du principe de contradiction et du phé-
noménisme. La catégorie de nombre s'applique nécessairement à
tous les phénomènes et tout est fini : il faut rejeter du
monde tout infini quantitatif actuel. En même temps qu'elle nous
affranchit de la substance, la loi du nombre nous délivre du dogme 572 REVUES GÉNÉRALES
fournit'
de la nécessité et nous la solution des antinomies kantiennes
en nous faisant choisir nettement les thèses et nier les antithèses.
Le monde est fini dans l'espace et dans le temps; il se compose
d'un nombre fini de parties simples; il y a, dans l'ordre et l'encha
înement des phénomènes, des commencements absolus, des rup
tures; il faut placer la contingence au sein des choses; la croyance
à la liberté est préparée et la vie morale rendue possible.
Seulement la loi du nombre, en nous permettant d'exorciser les
fantômes de la chose en soi, de l'infini, de la continuité, de la
nécessité, nous laisse en face d'une poussière, d'un chaos de phé
nomènes où semblent sombrer et la réalité et l'intelligibilité du
monde, l'objet de la pensée et la pensée elle-même. De ce nihi
lisme Renouvier ne veut s'accommoder; il y échappe par sa théorie
des catégories. Il n'existe que des phénomènes; mais le phéno
mène, la représentation enveloppe nécessairement des rapports,
des lois, et l'ensemble des lois est lui-même en quelque sorte « un
phénomène général qui les autres phénomènes et les
domine ». Tout est relatif, mais la relation est nécessaire; la repré
sentation se règle par des lois qu'elle ne peut donner, en tant
qu'expérience, et qu'elle ne saurait violer. Ce phénoménisme n'est
nullement un empirisme. Ce qu'est la table des catégories de Renouv
ier, comment il se refuse à la déduire, mais prétend la dégager
par la réflexion et la vérifier par son accord avec l'expérience, je
n'ai pas à le rappeler ici. Je me borne à signaler l'importance capi
tale de trois d'entre elles : celles de causa

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