Inflation et récession transitionnelles : l exemple des programmes de stabilisation de la Pologne et de la Hongrie - article ; n°1 ; vol.28, pg 81-100
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1997 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 81-100
Inflation and transformational recession : The example of stabilisation programs in Poland and Hungary.
During the initial phases of the economic transition, all of the formerly centrally planned economies have carried out adjustment programs advocated by the IMF. Directly based on the business cycle hypothesis, the models used have had two main aims : to lower the initially high inflation rate and then lay the foundations for stable growth in the middle run. About six years after the adoption of these programs, liberal economists tend to consider Poland and Hungary to be stabilized. But many problems persist. In particular, inflation has not stopped ; and economic growth is shaky. Beyond the debate about exogenous shocks, the reliability of statistical indicators of economic growth, and the impossibility of applying alternative strategies, the major problem has to do with the absence of an initial diagnosis of behaviors at the microecono- mic level. Such a diagnosis was assumed to be superfluous since the market, once introduced, would modify behaviors and make liberal precepts work. Given that the structures inherited from the Communist system were but partly abolished, the emergence of market-oriented behavior has set off complex processes that the business cycle theory did not foresee and cannot easily explain.
Les ex-Economies à Planification Centralisée ont eu massivement recours aux programmes de stabilisation préconisés par le FMI durant les premières étapes de leur transformation économique. Les modèles utilisés reposaient directement sur des hypothèses relevant de la théorie des cycles économiques et les comportements prêtés aux agents. Ils avaient deux buts principaux. Il s'agissait, d'une part, de stopper le niveau initialement élevé d'inflation et, d'autre part, de poser les bases d'une croissance stable à moyen terme. Environ six ans après l'adoption de ces programmes, les économistes libéraux tendent à qualifier la Pologne et la Hongrie de pays stabilisés. Cependant de nombreux problèmes persistent. Ainsi l'inflation n'a pas été stoppée et la croissance économique est toujours précaire. Au-delà du débat sur les effets des chocs exogènes, la difficulté de déterminer des statistiques fiables de la croissance économique ou l'impossibilité de mener une stratégie alternative, le principal problème concerne l'absence de diagnostic initial spécifique en matière de comportements micro-économiques. Celui-ci était supposé superflu car le (r)établissement des mécanismes de marché devait modifier les comportements et rendre les préceptes libéraux efficients. Dans les faits, l'émergence de comportements orientés vers le marché, alors que les structures héritées du système socialiste n'ont été que partiellement abolies, a débouché sur des dynamiques complexes non anticipées et mal expliquées par la théorie des cycles.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patricia Gontier
Inflation et récession transitionnelles : l'exemple des
programmes de stabilisation de la Pologne et de la Hongrie
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 28, 1997, N°1. pp. 81-100.
Citer ce document / Cite this document :
Gontier Patricia. Inflation et récession transitionnelles : l'exemple des programmes de stabilisation de la Pologne et de la
Hongrie. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 28, 1997, N°1. pp. 81-100.
doi : 10.3406/receo.1997.2835
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1997_num_28_1_2835Abstract
Inflation and transformational recession : The example of stabilisation programs in Poland and Hungary.
During the initial phases of the economic transition, all of the formerly centrally planned economies have
carried out adjustment programs advocated by the IMF. Directly based on the business cycle
hypothesis, the models used have had two main aims : to lower the initially high inflation rate and then
lay the foundations for stable growth in the middle run. About six years after the adoption of these
programs, liberal economists tend to consider Poland and Hungary to be "stabilized". But many
problems persist. In particular, inflation has not stopped ; and economic growth is shaky. Beyond the
debate about exogenous shocks, the reliability of statistical indicators of economic growth, and the
impossibility of applying alternative strategies, the major problem has to do with the absence of an initial
diagnosis of behaviors at the microecono- mic level. Such a diagnosis was assumed to be superfluous
since the market, once introduced, would modify behaviors and make liberal precepts work. Given that
the structures inherited from the Communist system were but partly abolished, the emergence of
market-oriented behavior has set off complex processes that the business cycle theory did not foresee
and cannot easily explain.
Résumé
Les ex-Economies à Planification Centralisée ont eu massivement recours aux programmes de
stabilisation préconisés par le FMI durant les premières étapes de leur transformation économique. Les
modèles utilisés reposaient directement sur des hypothèses relevant de la théorie des cycles
économiques et les comportements prêtés aux agents. Ils avaient deux buts principaux. Il s'agissait,
d'une part, de stopper le niveau initialement élevé d'inflation et, d'autre part, de poser les bases d'une
croissance stable à moyen terme. Environ six ans après l'adoption de ces programmes, les
économistes libéraux tendent à qualifier la Pologne et la Hongrie de "pays stabilisés". Cependant de
nombreux problèmes persistent. Ainsi l'inflation n'a pas été stoppée et la croissance économique est
toujours précaire. Au-delà du débat sur les effets des chocs exogènes, la difficulté de déterminer des
statistiques fiables de la croissance économique ou l'impossibilité de mener une stratégie alternative, le
principal problème concerne l'absence de diagnostic initial spécifique en matière de comportements
micro-économiques. Celui-ci était supposé superflu car le (r)établissement des mécanismes de marché
devait modifier les comportements et rendre les préceptes libéraux efficients. Dans les faits,
l'émergence de "orientés vers le marché", alors que les structures héritées du système
socialiste n'ont été que partiellement abolies, a débouché sur des dynamiques complexes non
anticipées et mal expliquées par la théorie des cycles.Revue d' études comparatives Est-Ouest, 1997, 1 (mars)
pp. 81-100 - Patricia GONTIER
Inflation et récession traditionnelles :
l'exemple des programmes de stabilisation
de la Pologne et de la Hongrie
Patricia GONTIER*
Sous l'hypothèse standard d'une vitesse de circulation de la monnaie
constante, par rapport au revenu, l'inflation par la demande se traduit par une
accélération ponctuelle du taux de croissance des prix si ceux-ci sont libérali
sés dans une situation caractérisée par un surplomb monétaire. L'excès de
liquidités accumulé dans les économies planifiées, du fait du déséquilibre entre
offre et demande, se transforme en hausses de prix i. L'inflation ouverte est
ainsi un problème auquel la Pologne est confrontée depuis le début des libéra
lisations de prix en 1981 et qui a touché la Hongrie dès que ce pays a égale
ment oeuvré dans le sens d'une suppression massive des contrôles de prix, à
* Centre d'Economie et de Finances Internationales - Château La Farge - Route des
Milles - 13290 Les Milles.
1. Alors que, sur un marché walrassien, les prix sont parfaitement flexibles et s'ajus
tent instantanément pour corriger tout déséquilibre ponctuel entre l'offre et la demande
de biens, la rigidité des prix, caractéristique d'un système socialiste avec planification
centralisée, se traduit par l'apparition de pénuries en ce qui concerne une partie, au
moins, de l'excès de demande (Gontier, 1995a). En effet, trois formes d'inflation
coexistent dans de telles économies. D'une part, l'inflation ouverte n'a jamais été com
plètement éliminée (dérive haussière des salaires, objectifs ambitieux de croissance,
chocs exogènes et coexistence entre des procédures centralisées d'affectation des res
sources et des décisions décentralisées). D'autre part, une fraction de la dérive effective
à la hausse des prix, non reflétée dans les statistiques officielles, est caractérisée d'infla
tion cachée (hausse des prix dans les secteurs non officiels, mode de pondération des
indices de prix calculés). L'inflation réprimée, enfin, peut être définie comme l'accrois
sement, à l'intérieur d'une période de temps donnée, du déséquilibre entre l'offre et la
demande de biens, pour un niveau de prix rigide. Cet excès de demande (pénurie
d'offre) se traduit par la détention de liquidités inutilisables, dont l'accumulation à tra
vers le temps alimente directement le surplomb monétaire (Nuti, 1986).
81 Patricia Gontier
partir de 1988 2. Des mesures préventives contraignant la demande sont alors
nécessaires afin d'éviter que l'inflation se développe car ni le fonctionnement
effectif des marchés ni le renouveau de l'investissement ne sont possibles avec
une forte instabilité macro-économique des prix.
C'est à partir de ce type d'analyse qu'ont été prescrites aux Économies
d'Europe de l'Est en cours de transformation (EEEt) les stratégies écono
miques initialement développées pour combattre ce type de maux dans les éco
nomies de marché. Dans ce but, des programmes de stabilisation hétérodoxes
ont été proposés, en particulier par le FMI, et adoptés par l'ensemble des
EEEt 3 (Yougoslavie en 1983 puis 1990, Hongrie en 1987-88 4 puis 1995,
Pologne en 1990, République tchèque et Bulgarie en 1991, Russie en 1992, ...).
L'objectif poursuivi était double. La limitation de l'offre de monnaie devait
entraver le développement de l'excès de demande5 alors que l'ancrage des
variables nominales, qu'il s'agisse des salaires seuls (Bulgarie, Roumanie) ou
de sa coexistence avec la fixation d'un taux de change fixe (Pologne, Tchécos
lovaquie, Hongrie), avait pour objectif de rompre avec la spirale inflationniste
aux causes inertielles 6. Il s'agissait de prévenir les risques d'une dérive hyper-
inflationniste 7 (politiques restrictives) et de la reproduction d'une période sur
l'autre de l'excès de demande (politique des revenus). Au total, ces pro
grammes ont reposé sur six éléments essentiels : une politique monétaire res-
2. Après le 1er avril 1988, un des principaux buts du gouvernement hongrois a été
l'arrêt du contrôle des prix à la consommation. Cet objectif a été atteint à 90 % dès
1990 (Jeffries, 1993). En Pologne, la plupart des prix ont été libérés au 1er janvier 1990
(les prix des biens agricoles avaient été libérés dès le mois d'août 1989). Seuls 17 %
des à la consommation et 12 % des prix à la production étaient encore contrôlés à
la fin de 1990.
3. Les différences de programmes entre les pays sont demeurées marginales et ont
concerné essentiellement la séquence et le calendrier des réformes (Lavigne, 1993).
Pourtant les administrateurs du FMI se targuent d'avoir réussi à

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