Inflation, inégalités de répartition et croissance.  - article ; n°3 ; vol.46, pg 889-899
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Inflation, inégalités de répartition et croissance. - article ; n°3 ; vol.46, pg 889-899

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 889-899
Inflation, inequalities, and growth
This paper studies the influence of wealth and income inequalities on inflation in an economy where consumers belong to two distinct groups depending on whether their income arises from accumulated or non accumulated factors of production. Inflation adversely affects labour supply, reducing the return to capital and leading to a fall in the rate of growth. The inflation tax is set to maximize electoral support, as it would be predicted by the model of probabilistic voting. Its rate is increasing in income and wealth inequalities - captured by the weight of consumers with non accumulated factors of production in the electorate. The relationship between inflation and inequalities is empirically tested in a sample comprising up to 52 developed and developing countries.
Les effets des inégalités sur l'inflation sont étudiés dans une économie où les consommateurs sont différenciés suivant que leur revenu provient de facteurs accumulates ou non accumulates. En affectant l'offre de travail, l'inflation réduit la rentabilité du capital et exerce un effet négatif sur la croissance. Suivant le cal­cul de maximisation du soutien électoral, la taxe inflationniste sera d'autant plus privilégiée comme source de recettes fiscales que la répartition des facteurs accu-mutables est inégalitaire. L'incidence positive des inégalités sur l'inflation est empiriquement confirmée sur un échantillon assez large de pays développés et de PVD.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Aristomène A.
Varoudakis
Inflation, inégalités de répartition et croissance.
In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 889-899.
Abstract
Inflation, inequalities, and growth
This paper studies the influence of wealth and income inequalities on inflation in an economy where consumers belong to two
distinct groups depending on whether their income arises from accumulated or non accumulated factors of production. Inflation
adversely affects labour supply, reducing the return to capital and leading to a fall in the rate of growth. The inflation tax is set to
maximize electoral support, as it would be predicted by the model of probabilistic voting. Its rate is increasing in income and
wealth inequalities - captured by the weight of consumers with non accumulated factors of production in the electorate. The
relationship between inflation and inequalities is empirically tested in a sample comprising up to 52 developed and developing
countries.
Résumé
Les effets des inégalités sur l'inflation sont étudiés dans une économie où les consommateurs sont différenciés suivant que leur
revenu provient de facteurs accumulates ou non accumulates. En affectant l'offre de travail, l'inflation réduit la rentabilité du
capital et exerce un effet négatif sur la croissance. Suivant le cal-cul de maximisation du soutien électoral, la taxe inflationniste
sera d'autant plus privilégiée comme source de recettes fiscales que la répartition des facteurs accu-mutables est inégalitaire.
L'incidence positive des inégalités sur l'inflation est empiriquement confirmée sur un échantillon assez large de pays développés
et de PVD.
Citer ce document / Cite this document :
Varoudakis Aristomène A. Inflation, inégalités de répartition et croissance. In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp.
889-899.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_3_409702:
inégalités de répartition Inflation,
et croissance
Aristomène Varoudakis
Les effets des inégalités sur l'inflation sont étudiés dans une économie où les
consommateurs sont différenciés suivant que leur revenu provient de facteurs
accumulates ou non accumulates. En affectant l'offre de travail, l'inflation réduit
la rentabilité du capital et exerce un effet négatif sur la croissance. Suivant le cal
cul de maximisation du soutien électoral, la taxe inflationniste sera d'autant plus
privilégiée comme source de recettes fiscales que la répartition des facteurs accu-
mutables est inégalitaire. L'incidence positive des inégalités sur l'inflation est
empiriquement confirmée sur un échantillon assez large de pays développés et de
PVD.
Classification JEL : D33, D78, E37, 042
INTRODUCTION
Les liaisons entre l'inflation, la croissance et les inégalités sont complexes et
même récurrentes. Les modèles de endogène (J. De Gregorio
[1993] ; L.E. Jones et R.E. Manuelli [1993]) ont identifié divers mécanismes à
travers lesquels l'inflation peut à long terme affaiblir la croissance économique.
Cette relation inverse semble être confirmée par les données de comparaison
internationale (J. De Gregorio [1993], S. Fischer [1993]). En même temps,
l'inflation a sans doute une incidence non neutre sur la répartition des revenus.
À moyen terme, elle accentue les inégalités en raison de l'indexation imparfaite
des revenus salariaux. L'incidence inégalitaire de l'inflation peut même persis
ter à long terme, dans la mesure où des contraintes de liquidité et/ou des coûts
de transaction élevés, empêchent les agents à faibles revenus de transférer leur
épargne vers des actifs à rendement indexé sur l'inflation (cf. C. Kane et
J. Morisett [1993] pour une application au cas du Brésil).
Néanmoins, les inégalités peuvent à leur tour influencer les politiques qui
sont mises en place en matière de taxation du revenu des facteurs accumulables
(capital physique, capital humain). L'idée générale en est que les incitations à
redistribuer le revenu seront d'autant plus fortes que le revenu de l'électeur
* Université Robert-Schuman, Institut d'études politiques de Strasbourg, 47, avenue
de la Forêt-Noire, 67082 Strasbourg.
Je tiens à remercier Patrick Artus, Christian Aubin, Jean-Claude Berthélemy, Anthony
Courakis, Jean-Dominique Lafay et Morrisson pour leurs commentaires sur
une version antérieure de cet article.
889
Revue économique — vol. 46, n° 3, mai 1995, p. 889-899. Revue économique
médian est faible par rapport à la moyenne. Cela alourdit la pression fiscale sur
les facteurs accumulables et pénalise les moteurs d'une croissance soutenue
(A. Alesina et D. Rodrik [1994], G. Bertola [1993], T. Persson et G. Tabellini
[1994] ; cf. P. Artus [1994] et R. Perotti [1994] pour une synthèse et une évalua
tion empirique).
Le modèle présenté dans cet article s'inscrit dans cette optique d'équilibre
« politico-économique ». En suivant essentiellement une approche en termes de
finances publiques (E.S. Phelps [1973]), l'inflation est analysée comme une
taxe qui est sélectionnée conjointement avec d'autres taxes non neutres sur le
revenu du travail et du capital. Cette taxe est déterminée par des considérations
de soutien électoral, compte tenu de son incidence sur le bien-être des consomm
ateurs. Pour des raisons de simplification, ceux-ci sont regroupés en deux
groupes sociaux : d'une part, en « capitalistes purs » dont le revenu provient
uniquement de la possession de facteurs accumulables. Dans l'esprit des récents
modèles de croissance endogène, ces facteurs doivent être entendus dans un
sens large, incorporant à la fois le capital physique et le capital humain. D'autre
part, en « travailleurs purs » dont le revenu provient uniquement de services de
travail non qualifié, offerts de manière élastique sur le marché.
La question posée est de savoir comment le taux d'inflation qui est sélec
tionné par le mécanisme de maximisation du soutien électoral est-il affecté par
une modification de la répartition des facteurs accumulables - qui se manifeste
par une du poids électoral relatif des deux groupes. Afin d'isoler
analytiquement cette influence causale des inégalités sur l'inflation, on admet
que la modification des inégalités est exogène, ne reflétant pas un éventuel effet
rétroactif de l'inflation. La justification repose, d'une part, sur le caractère à
long terme du modèle qui, en combinaison avec l'hypothèse de prévision par
faite, permet d'écarter l'influence de l'indexation imparfaite des revenus.
D'autre part, on suppose que l'État restitue la taxe inflationniste aux travailleurs
- tout comme le produit de l'impôt sur le revenu - sous forme d'un paiement de
transfert forfaitaire. À l'équilibre général, cela permet d'écarter les effets-
revenu de la taxation et de se concentrer sur les distorsions liées aux seuls effets
de substitution.
Dans la deuxième section est présenté le modèle théorique. Dans la troisième
section est étudiée la sélection du taux d'inflation d'équilibre par maximisation
du soutien électoral. La quatrième section étudie économétriquement la relation
entre les inégalités et l'inflation.
UN MODÈLE DE CROISSANCE AVEC AGENTS HÉTÉROGÈNES
Les « capitalistes purs » ont un horizon temporel infini et leur utilité instanta
née est dérivée uniquement de leur consommation (cc). Leurs ressources sont
constituées de revenus de capital (au sens large), rémunéré à un taux d'intérêt
réel r. Une taxe proportionnelle X est prélevée sur leur patrimoine. Leur pr
ogramme s'écrit :
max m g = | loge (t)e-v'dt (la) f logent) e-P'dt
890 Aristomène Varoudakis
s.c. k = rk-cc-xk (lb)
Les « travailleurs purs » se différencient des capitalistes sur trois points :
a) ils possèdent un facteur non accumulable et leur utilité instantanée est dérivée
à la fois de leur consommation (cw) et de la fraction du temps consacrée au loisir
(1 - /) ; b) de par leur statut même, ils ont un accès limité (voire inexistant) au
marché du crédit et subissent une contrainte de liquidité préalable ; c) leurs res
sources sont const

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents