Influence de l expression de la certitude et du sentiment de savoir sur le traitement de l information et la décision dans une tâche de reconnaissance mnésique - article ; n°2 ; vol.73, pg 535-554
21 pages
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Influence de l'expression de la certitude et du sentiment de savoir sur le traitement de l'information et la décision dans une tâche de reconnaissance mnésique - article ; n°2 ; vol.73, pg 535-554

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Description

L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 2 - Pages 535-554
Summary
Subjects' scores in a recognition test were compared when subjects were required to indicate their judgments a) of certainty and b) of « feeling of knowing » with which their responses were made (rating method) and in a control condition where no such judgments were given (binary method). In this recognition experiment, in which subjects acted as their own controls, it was found that the indexes of discriminability (d') obtained under the two conditions using the rating method, differed significantly from those obtained in the control condition. These results raise doubts about the notion, postulated by signal detection theory, that rating and binary methods are theoretically equivalent.
Résumé
Dans une expérience de reconnaissance mnésique, on compare les performances des sujets, lorsqu'ils doivent exprimer un jugement de certitude ou de sentiment de savoir sur leurs réponses (procédure d'estimation) et lorsque cette possibilité ne leur est pas donnée (procédure binaire). On montre qu'en reconnaissance les indices d' de discriminabilité, obtenus dans les deux conditions d'estimation, diffèrent significativement des indices recueillis en condition contrôle. Ces résultats remettent en question l'équivalence théorique postulée par la théorie de la détection du signal entre les procédures d'estimation et les procédures binaires.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Lecocq
Influence de l'expression de la certitude et du sentiment de
savoir sur le traitement de l'information et la décision dans une
tâche de reconnaissance mnésique
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°2. pp. 535-554.
Abstract
Summary
Subjects' scores in a recognition test were compared when subjects were required to indicate their judgments a) of certainty and
b) of « feeling of knowing » with which their responses were made (rating method) and in a control condition where no such
judgments were given (binary method). In this recognition experiment, in which subjects acted as their own controls, it was found
that the indexes of discriminability (d') obtained under the two conditions using the rating method, differed significantly from those
obtained in the control condition. These results raise doubts about the notion, postulated by signal detection theory, that rating
and binary methods are theoretically equivalent.
Résumé
Dans une expérience de reconnaissance mnésique, on compare les performances des sujets, lorsqu'ils doivent exprimer un
jugement de certitude ou de sentiment de savoir sur leurs réponses (procédure d'estimation) et lorsque cette possibilité ne leur
est pas donnée (procédure binaire). On montre qu'en reconnaissance les indices d' de discriminabilité, obtenus dans les deux
conditions d'estimation, diffèrent significativement des indices recueillis en condition contrôle. Ces résultats remettent en question
l'équivalence théorique postulée par la théorie de la détection du signal entre les procédures d'estimation et les procédures
binaires.
Citer ce document / Cite this document :
Lecocq Pierre. Influence de l'expression de la certitude et du sentiment de savoir sur le traitement de l'information et la décision
dans une tâche de reconnaissance mnésique. In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°2. pp. 535-554.
doi : 10.3406/psy.1973.28003
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_2_28003Année psychol.
1973, 73, 535-554
Laboratoire de Psychologie expérimentale de l'Université Lille III
INFLUENCE DE L'EXPRESSION DE LA CERTITUDE
ET DU SENTIMENT DE SAVOIR
SUR LE TRAITEMENT
DE L'INFORMATION ET LA DÉCISION
DANS UNE TÂCHE DE RECONNAISSANCE MNÉSIQUE
par Pierre Lecocq
SUMMARY
Subjects' scores in a recognition test were compared when subjects
were required to indicate their judgments a) of certainty and b) of « feeling
of knowing » with which their responses were made (rating method) and
in a control condition where no such judgments were given (binary
method). In this recognition experiment, in which subjects acted as their
own controls, it was found that the indexes of discriminability (d') obtained
under the two conditions using the rating method, differed significantly
from those obtained in the control condition. These results raise doubts
about the notion, postulated by signal detection theory, that rating and
binary methods are theoretically equivalent.
Depuis quelques années, de nombreux auteurs se sont atta
chés à définir les relations qui pouvaient exister entre la certi
tude exprimée par les sujets et diverses activités psychologiques
induites par la situation expérimentale : détection, décision,
perception, mémoire, résolution de problèmes.
Ainsi, on a constaté que le jugement de certitude, en tant
qu'expression de la probabilité a posteriori de la présence ou de
l'absence d'un signal, pouvait, d'une part, sauvegarder plus
d'information dans l'observation que ne le faisait une réponse
de type binaire s'établissant d'après une seule valeur critique,
et était, d'autre part, en relation monotone avec le rapport de
vraisemblance déterminant les divers critères de décision du
sujet. Dans ces conditions, l'expression de la certitude de la 536 MÉMOIRES ORIGINAUX
réponse pouvait servir de manière économique à construire la
courbe d'efficacité du récepteur (ROC : receiver operating charact
eristic, v. Swets et coll., 1961). On pouvait toutefois s'interroger
sur le fait de savoir si cette expression de la certitude était
psychologiquement neutre, c'est-à-dire si elle était un pur
constat, ou si, au contraire, elle n'amplifiait pas de manière
rétroactive certaines activités psychologiques de type central,
dont l'expérimentation nous permettait d'inférer l'existence.
A notre connaissance, peu d'auteurs ont abordé ce problème,
les chercheurs préférant, pour des raisons opérationnelles évi
dentes, admettre une équivalence théorique, justifiée par le
modèle de la décision statistique, entre les procédures binaires
de réponses (oui-non) et les procédures d'estimation de la cert
itude des réponses (rating). On notera cependant que Green et
Swets (1966, p. 41) sont conscients du caractère tout à fait
théorique de cette prise de position, et qu'ils suggèrent dans leur
livre, de travailler à apporter la preuve empirique de cette équi
valence. C'est un des objectifs de l'expérience que nous rappor
tons. En effet, certains résultats expérimentaux nous ont conduit
à émettre quelques doutes sur la neutralité psychologique du
jugement de certitude.
Une expérience de Broadbent (1961) montrait en effet que, si
l'on demandait aux sujets d'exprimer leur certitude dans une
situation où il s'agissait de détecter un signal apparaissant sur
un bruit de fond, on n'observait pas dans les limites temporelles
de l'expérience la détérioration de la performance qu'on constat
ait, par contre, dans une situation normale. A cet égard, deux
hypothèses explicatives sont possibles : ou bien l'expression de
la certitude par le sujet l'entraîne à rendre optimale sa prise
d'information en élevant son niveau de vigilance (activation des
analyseurs perceptifs), ou bien elle modifie son critère de décision
en augmentant sa prise de risque. Si la première hypothèse est
vraie, le nombre de réponses correctes doit augmenter ou se
maintenir, par contre le nombre de fausses alarmes doit diminuer,
ce qui revient à admettre un accroissement de la détectabilité du
signal. Si la seconde hypothèse est vraie, c'est le nombre total
de réponses (correctes et incorrectes) qui doit augmenter, puisque
dans le cas d'un simple changement de critère, la TDS (théorie
de la détection du signal) montre que la discriminabilité du signal
ne varie pas, et qu'à toute augmentation du nombre d'accepta
tions correctes correspond une corrélative du P. LECOCQ 537
nombre de fausses alarmes. Comme Broadbent ne rendait compte
dans son expérience que des détections justes, il était difficile de
décider en faveur de l'un ou l'autre terme de l'alternative.
Binford et Loeb (1966), dans une situation de même type, ont
montré, par contre, que les sujets exprimant leur certitude obte
naient plus de réponses correctes et moins de réponses erronées
que leurs homologues du groupe contrôle. Ceci irait plutôt dans
le sens de la première hypothèse, mais, d'une part, les différences
obtenues ne sont pas significatives, d'autre part, les sujets
étaient avertis que, en plus d'une récompense attribuée à chacun
d'entre eux à l'issue de l'expérience, un lot de 20 dollars sup
plémentaires irait au meilleur observateur. Dans ces conditions
il est difficile de comparer cette situation expérimentale à la
précédente.
Dans une expérience de Noizet (1966), les sujets ont à discr
iminer deux segments de droite dont la longueur diffère légère
ment. Le plan d'expérience comporte deux variables indépen
dantes croisées : expression ou non de la certitude, registre de
deux ou trois réponses possibles (plus petit, plus grand, égal).
Les résultats montrent que ce sont les sujets qui ne disposent
que de deux réponses, sans pouvoir exprimer leur certitude, qui
sont les plus précis. Ce résultat est en contradiction avec le
précédent et va dans le sens d'une simple modification du critère
de décision.
Dans une épreuve de mémoire, Tiberghien (1971) utilise
trois groupes expérimentaux. Dans le premier (Go) les sujets
procèdent à un rappel sans expression de la certitude, dans le
second (Gx) les sujets peuvent utiliser une échelle de certitude
en 6 points, allant de « certitude assez faible » à 

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