Influence du travail intellectuel, des émotions et du travail physique sur la pression du sang - article ; n°1 ; vol.3, pg 127-183
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Description

L'année psychologique - Année 1896 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 127-183
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
Influence du travail intellectuel, des émotions et du travail
physique sur la pression du sang
In: L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp. 127-183.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. Influence du travail intellectuel, des émotions et du travail physique sur la pression du sang. In:
L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp. 127-183.
doi : 10.3406/psy.1896.1830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1896_num_3_1_1830VI
INFLUENCE DU TRAVAIL INTELLECTUEL,
DES ÉMOTIONS ET DU TRAVAIL PHYSIQUE
SUR LA PRESSION DU SANG
Les physiologistes mesurent la pression du sang chez un
animal en adaptant un manomètre à une artère ; la hauteur à
laquelle la colonne manométrique est refoulée par le sang
donne la mesure de la pression. La mesure de la pression chez
l'homme ne peut se faire que de l'extérieur, et les procédés
employés par Vierordt1, Marey2, Kries, V. Basch, Potain3,
Mosso4, Bloch, etc., consistent tous à supprimer la pulsation
ou à décolorer les tissus, ou à arrêter la circulation dans un
organe facilement accessible, par exemple la main et les doigts,
et à mesurer quelle est la pression minima nécessaire à cette
suppression.
Il serait évidemment de la plus grande utilité d'ajouter cette
notion de la pression à celles qui sont fournies parla forme du
pouls capillaire, et par les changements de volume des membres,
afin de connaître exactement l'influence du travail intellectuel
et des émotions sur la circulation. La question de savoir, par
exemple, s'il s'est produit dans un cas une vaso-dilatation
active ou passive ne peut être résolue avec certitude que par le
manomètre.
Nous avons entrepris cette étude de psychologie, parce que
nous pensons que personne, jusqu'ici, n'a abouti à des résul
tats satisfaisants. Il existe bien, dans les journaux médicaux,
* Die Lehre von Arterienpuls, Braunschweig, 1855.
2 Travaux du laboratoire, p. 316, 1876.
3 Arch, de Physiologie, 3, 1889; 2, 4, 1890.
4 Arôh. ital. de Biologie, p. 177, 1895. Ce travail contient un court his
torique. 128 MÉMOIRES ORIGINAUX
quelques observations éparses sur la pression du sang pendant
le travail intellectuel, mais la pression a été prise en général
avec des appareils défectueux. Le seul travail méthodique qui
existe sur la question, au moins à notre connaissance, est celui
de Kiesow ; nous indiquerons plus loin quelles critiques on doit
adresser à ce travail. En somme, le problème que nous nous
proposons n'a pas d'historique.
Notre premier soin doit être le choix d'un bon instrument
pour mesurer la pression sanguine de l'homme. Les cliniciens
emploient fréquemment le sphygmomètre de Bloch, plus ou
moins modifié par Verdin et Chéron ; cet instrument ressemble
à l'algésimètre de Cattell; c'est un dynamomètre de pres
sion, servant à écraser la pulsation de l'artère radiale : on
interpose le doigt entre l'artère du sujet et l'instrument, et c'est
sur son doigt que l'expérimentateur exerce la pression de
l'instrument, de telle sorte que son doigt presse et écrase l'ar
tère du sujet, et perçoit en même temps la pulsation de l'artère;
le procédé consiste à augmenter graduellement la pression sur
le doigt explorateur jusqu'à ce que celui-ci ne perçoive plus le
battement de l'artère qu'il comprime. Nous n'avons pas eu
recours à cet instrument; après l'avoir essayé quelque temps,
nous l'avons rejeté, parce qu'il contient un élément subjectif
d'appréciation. Nous avons donné notre préférence au sphygmo-
manomètre de Mosso, qui a l'avantage d'indiquer ses résultats
par un tracé.
Résumons la description de l'appareil de Mosso ; il est formé
de tubes métalliques dans lesquels on introduit les doigts
comme on le voit dans la figure 38. En versant de l'eau dans le
flacon D, on remplit ces tubes d'eau; les doigts ne sont pas
mouillés, car les ouvertures des tubes sont fermées par des
doigts de gants qui rentrent à l'intérieur des tubes et coiffent les introduits dans les tubes ; on voit sur le bord externe
des tubes en a, b, c, d, l'extrémité des doigts de gant, les
tubes sont fixés sur une plate-forme NOqn en fer fondu, et la
main du sujet est dans l'attitude indiquée par la figure, le dos
de la main fixé au moyen d'une plaque de métal F arquée et
rembourée, qui glisse sur une colonnette J et H, et est fixée
par une vis M. Un piston métallique E qu'on élève et qu'on
abaisse au moyen dune vis K, peut exercer une pression sur
l'eau, qui se transmet par le tube kli aux doigts. L'eau monte
dans le tube op, et agit sur le manomètre à mercure LL, dont
le niveau indique exactement la pression d'eau exercée sur les ET VASCHIDE. PRESSION DU SANG 129 BINET
doigts; en effet, chaque fois qu'on abaisse le piston E, celui-ci
repousse le liquide qui remplit l'appareil et élève le niveau de
la colonne manométrique. Un flotteur r, qui surmonte cette
colonne, est muni d'une plume pouvant écrire sur un cylindre
tournant les oscillations de la colonne.
Fig. 38
Si on commence par une pression égale à 0 et qu'on l'aug
mente progressivement, on détermine un changement régulier
dans l'amplitude de la pulsation ; elle est d'abord très petite,
puis elle grandit, atteint un maximum, décroît de nouveau et
finit par disparaître ; l'amplitude n'est donc pas en raison
directe ou en raison inverse de la pression; il y a un optimum
de pression, égal en moyenne à 80 millimètres de mercure,
pour lequel la pulsation atteint son maximum d'amplitude ; une
pression plus faible et une pression plus forte ont également
pour effet d'amoindrir le pouls.
La question est de savoir comment on peut, avec ces diff
érentes données, mesurer la pression du sang.
L'opinion de Marey était qu'il fallait prendre comme mesure
de la pression du sang la contre-pression nécessaire pour
l'année psychologique, m. 9 MÉMOIRES ORIGINAUX 130
écraser et supprimer la pulsation. Mosso soutient, au contraire,
que c'est la pression optima, soit 80 millimètres de mercure,
qui est égale à la pression dans l'intérieur des artères. Peu
nous importe ce point en litige. Ce qui nous intéresse, nous
autres psychologues, ce n'est pas la valeur absolue de la pres
sion du sang, mais les changements qu'elle subit par l'effet des
opérations psychiques ; nous aurons à examiner, en relatant
nos expériences, le critérium de Marey et celui de Mosso, et à
rechercher lequel des deux répond le mieux au but spécial que
nous poursuivons.
PREMIÈRE PARTIE. — TECHNIQUE
En présentant la description de son sphygmomanomètre,
Mosso a bien peu parlé de la technique et il n'a pas indiqué
les causes d'erreur à éviter. Ces causes d'erreur sont nomb
reuses. Nous allons exposer ce sujet minutieusement, pensant
rendre service aux autres expérimentateurs.
Pression graduelle et pression constante. — Pour mesurer la
pression du sang avec le sphygmomanomètre dans différentes-
conditions expérimentales, deux procédés bien différents
peuvent être employés, et même ces deux procédés doivent
être employés cumulativement, car ils se complètent.
a) Le premier procédé consiste à enregistrer le pouls en
faisant varier la pression de 0 à 100 ou 120 millimètres de merc
ure, soit en faisant varier la pression par saccades brusques ,
par exemple en sautant de 0 à 10, de 10 à 20, de 20 à 30, etc.,
soit en faisant un changement lent, presque insensible de la
pression. C'est là le procédé préconisé par Mosso. Il est très
utile, lorsqu'on veut comparer par exemple la pression du sang
à différentes heures de la journée ; il faut alors faire marcher
le piston de l'appareil depuis la pression minima jusqu'à
la pression maxima.
Les différences de pression sanguine aux différentes heures
de la journée peuvent dans ce cas s'exprimer en chiffres,
expression en chiffres qui est évidemment le but de toute
recherche scientifique.
Mais, d'autre part, ce procédé présente de gros inconvénients
pratiques : nous en avons observé trois : 1° II est lent, il exige
une manipula

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