Intensité de capital, dimension de la firme et choix entre emploi et production : l importance de l analyse multisectorielle - article ; n°82 ; vol.21, pg 285-306
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Intensité de capital, dimension de la firme et choix entre emploi et production : l'importance de l'analyse multisectorielle - article ; n°82 ; vol.21, pg 285-306

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Description

Tiers-Monde - Année 1980 - Volume 21 - Numéro 82 - Pages 285-306
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

William F. Steel
Intensité de capital, dimension de la firme et choix entre emploi
et production : l'importance de l'analyse multisectorielle
In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°82. pp. 285-306.
Citer ce document / Cite this document :
Steel William F. Intensité de capital, dimension de la firme et choix entre emploi et production : l'importance de l'analyse
multisectorielle. In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°82. pp. 285-306.
doi : 10.3406/tiers.1980.4222
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1980_num_21_82_4222INTENSITÉ DU CAPITAL,
DIMENSION DE LA FIRME
ET CHOIX ENTRE EMPLOI ET PRODUCTION :
L'IMPORTANCE DE L'ANALYSE MULTISECTORIELLE
par William F. Steel*
Cette étude cherche à déterminer dans quelle mesure il est possible
de stimuler la petite production marchande en milieu urbain afin de ne
pas avoir à choisir entre les objectifs de croissance de la production et
d'emploi lorsqu'on poursuit une politique d'industrialisation. Il est
important de savoir si les politiques s'adressent aux conditions de la
demande ou aux conditions de l'offre. L'argumentation présentée ici
conclut que l'on peut éviter le choix en augmentant la demande pour
certaines activités à petite échelle, si l'environnement économique permet
aux grandes entreprises d'avoir accès à des capitaux peu onéreux. Des
mesures qui viseraient à préparer l'infrastructure pour le secteur de la
petite production ou à mettre à sa disposition des capitaux institutionnels
ont plus de chances d'obliger à choisir entre les objectifs d'emploi et
ceux de ainsi que de comporter le risque de se substituer à
l'épargne privée.
Le modèle qui suit distingue les secteurs en fonction du niveau et de
l'intensité de leur capitalisation. Les activités « intermédiaires »1 sont
définies comme celles dont les exigences en capital fixe constituent une bar
rière modérée à l'entrée, mais peuvent être atteintes par quelques investis
seurs individuels. Ces activités diffèrent aussi bien du secteur « moderne»,
* Banque mondiale et Université Vanderbilt. Les opinions et les interprétations présent
ées dans ce document sont celles de l'auteur et ne devraient pas être attribuées à la Banque
mondiale ou à l'Université Vanderbilt.
i. On utilisera ici indifféremment les termes de « petite production » et de « production
intermédiaire ».
Revue Tien Monde, t. XXI, n° 82, Avril-Juin 1980 WILLIAM F. STEEL 286
dont les exigences en capital et en technique excèdent les possibilités des
investisseurs individuels, et du secteur « résiduel » qui ne requiert qu'un
volume négligeable de capital fixe. On expliquera plus loin les raisons
d'une telle distinction. La désagrégation de ce qui est souvent appelé
le secteur « informel » ou « traditionnel » en deux activités « interméd
iaire » et « résiduelle » a une certaine importance analytique en ce qu'elle
permet de résoudre les conflits qui proviennent du recours à un cadre
dichotomique.
CAPITALISATION ET DIMENSION DE LA FIRME
On constate que l'augmentation de la dimension de la firme (mesurée
par les coûts en capital fixe) est en relation avec des rapports
capital/travail plus élevés (voir White, 1978). En ce qui concerne la
stratégie de développement il est particulièrement approprié de présenter
quatre explications générales de cette relation :
1. Fragmentation des marchés de capitaux
L'accès aux capitaux financiers dépend souvent de la taille de l'inve
stissement. Seuls les investisseurs d'importance suffisante qui ont au
cours des années bien établi leur crédit seront en mesure d'emprunter
à des institutions financières et modernes, souvent à un taux d'intérêt
officiel maintenu à un bas niveau afin de stimuler l'investissement. Les
petits investisseurs, surtout lors de leur première entreprise, doivent
s'adresser aux sources de financement « traditionnelles » : épargne per
sonnelle, épargne familiale, systèmes coopératifs d'épargne et de crédit,
et prêteurs d'argent2. Le montant de capital que l'on peut obtenir auprès
de ces sources est limité, ce qui oblige les entrepreneurs à économiser le
capital par rapport aux autres facteurs. Le coût d'opportunité de l'épargne
privée dans les pays en voie de développement où les capitaux sont rares
est généralement plus élevé que les taux d'intérêt réglementés lorsqu'on
emprunte des capitaux officiels, les taux des prêteurs d'argent étant alors
encore plus élevés. De plus, l'investissement public en infrastructure a
tendance à favoriser les grandes entreprises plus que les petites.
2. Les études sur les petits entrepreneurs montrent généralement que les épargnes personn
elles et familiales constituent de loin la principale source de financement. INTENSITÉ DU CAPITAL 287
2. Le rapport salaire J rente
L'affectation des capitaux institutionnels à de gros prêts comportant
des taux officiels fixés au-dessous du coût d'opportunité du capital limite
le volume des capitaux disponibles sur les marchés traditionnels et crée
une différence dans le coût du capital pour les emprunteurs selon que
ces derniers sont gros ou petits. Le rapport salaire/rente est souvent
encore plus poussé vers le haut pour les grandes entreprises du fait des
différences entre les salaires résultant de l'obligation d'un salaire
minimum, de pressions syndicales, du désir des étrangères
d'apparaître comme étant d'esprit avancé, ou d'autres raisons institu
tionnelles qui déterminent la structure des salaires. Les salaires dans les
firmes plus petites sont moins affectés par ce type de pression, et dans
le cas où il y aurait un excédent de l'offre de travail ces salaires réagiraient
vraisemblablement en diminuant (en termes réels si ce n'est en termes
nominaux)3.
S'il existe, pour produire un certain bien, toute une gamme de tech
niques, le fait que le rapport salarié/rente est relativement supérieur pour
les grandes firmes favorise chez celles-ci des méthodes plus capitalistiques
que ce ne serait le cas dans les petites entreprises. Cet effet de substitution
reste valable même si une seule technique capitalistique domine4 toutes
les autres pour la production à grande échelle alors qu'une autre technique
à plus forte intensité de travail dominerait la petite production. Dans
ce cas, les distorsions des prix des facteurs sont biaisées en faveur de la
croissance et de la profitabilité des activités à grande échelle car celles-ci
sont plus capitalistiques par rapport à la petite production. Même s'il
n'y a qu'une seule technique pour chaque produit, la différence entre les
prix des facteurs favorise les biens produits avec les méthodes capitalis
tiques dans les grands établissements pour autant que la part des salaires
dans les coûts est suffisamment petite que le coût des salaires plus
élevés ne compense pas la réduction du coût du capital. Dans tous les
cas, la petite production (ou la production de biens mieux adaptés à des
techniques de petite production) est inhibée, et la production à grande
échelle est plus capitalistique qu'elle ne le serait si toutes les entreprises
payaient les facteurs de production à leur véritable coût d'opportunité.
3. L'excédent de travail dans les villes peut provenir des migrants espérant obtenir un
travail bien payé dans le secteur moderne. Si rémigration rurale est élevée et si les terres
sont relativement abondantes, on pourrait concevoir que le salaire urbain dans la petite
production tomberait au-dessous du coût d'opportunité du travail dans l'agriculture.
4. C'est-à-dire est meilleur marché quels que soient les rapports salariés/rentes. 288 WILLIAM F. STEEL
3. Technologie
La relation entre l'intensité du capital et la dimension de l'entreprise
peut dans une certaine mesure s'expliquer par la prédominance des
firmes internationales parmi les grandes entreprises, surtout dans une
région autrefois colonisée comme c'est le cas de l'Afrique. De telles
firmes préfèrent en général transférer la technologie qu'elles emploient
dans leur pays d'origine que de mettre au p

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