Inviter les dieux, sacrifier, banqueter. Quelques nuances de la religiosité gréco-romaine - article ; n°1 ; vol.55, pg 3-42
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Inviter les dieux, sacrifier, banqueter. Quelques nuances de la religiosité gréco-romaine - article ; n°1 ; vol.55, pg 3-42

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Histoire, Sciences Sociales - Année 2000 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 3-42
Invitations to the gods, sacrifices, feasts: some shades of Greek and Roman religiosity. P. VEYNE. No structuralism nor sociological holism. Society is not explanation, but outcome. Religion is not a thing, an essence, but a flag or label. A same behaviour can conceal various attitudes: the dinners of Serapis (Delos, papyri, Aelius Aristides) are unequally mystical or secularized. Gods inviting to dinner (Stratonicaa) or invited to (Artemidorus Horace Latin epigraphy Religious crea ting through metaphors ffatigare déos challenge prayers Theoxenia of Lectisternia as putting on stage Sacrifice and feast share by the banquet trapezomata magmentum the Ara Maxima Are gods and men table companions Eumaeus sacrificing not tartuffe but many-sided bearing Why sacrificing appears eve rywhere no ethology no depth psychology Why eating together seems to express Society
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Paul Veyne
Inviter les dieux, sacrifier, banqueter. Quelques nuances de la
religiosité gréco-romaine
In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 55e année, N. 1, 2000. pp. 3-42.
Abstract
Invitations to the gods, sacrifices, feasts: some shades of Greek and Roman religiosity. P. Veyne.
No structuralism nor sociological holism. "Society" is not explanation, but outcome. "Religion" is not a thing, an essence, but a
flag or label. A same behaviour can conceal various attitudes: the dinners of Serapis (Delos, papyri, Aelius Aristides) are
unequally mystical or secularized. Gods inviting to dinner (Stratonicaa) or invited to (Artemidorus, Horace, Latin epigraphy).
Religious creating through metaphors (fatigare deos, challenge prayers, Theoxenia of Lectisternia as putting on stage). Sacrifice
and feast, god's share by the banquet, trapezomata, magmentum, the Ara Maxima. Are gods and men table companions?
Eumaeus sacrificing : not tartuffe, but many-sided bearing. Why sacrificing appears everywhere (no ethology, no depth
psychology). Why eating together seems to express Society.
Citer ce document / Cite this document :
Veyne Paul. Inviter les dieux, sacrifier, banqueter. Quelques nuances de la religiosité gréco-romaine. In: Annales. Histoire,
Sciences Sociales. 55e année, N. 1, 2000. pp. 3-42.
doi : 10.3406/ahess.2000.279830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_2000_num_55_1_279830LE SACRE ET LE PROFANE
DANS LA RELIGION GR CO-ROMAINE
INVITER LES DIEUX SACRIFIER BANQUETER
Quelques nuances de la religiosité gréco-romaine
Paul VEYNE
Nous sommes dans le monde gréco-romain sous Empire dans la Clé
des songes Artémidore un passage qui pas retenu attention nous
fait découvrir une pratique de piété curieuse ceux qui en avaient les
moyens offraient des sacrifices aux dieux mais ils pouvaient également
les recevoir leur table Voilà une religion où on traite la divinité comme
on traite les humains en latin inviter un dieu inuitare deum est une
expression usuelle Des rites publics beaucoup plus anciens en sont proches
les théoxénies grecques ou les lectisteraes romains où des dieux étaient
conviés venir se restaurer nous nous interrogerons aussi sur certains
repas de dieux dont parie une fois Horace Ce sont quelques-unes de
ces transpositions métaphoriques de ordre humain ordre divin qui sont
la voie de la création religieuse avant âge de la théologie métaphysique
Faut-il en conclure que la religion reflète la société ou bien en est-il de
invention religieuse comme de invention littéraire On banquetait aussi
dans acte principal du culte le sacrifice qui était toujours suivi un
festin où la grande affaire était de se régaler de la chair de la victime
mais il arrivait aussi que le dieu re ût sa part en ce festin entre humains
ce qui complique les choses Où finissait le sacré où le profane commen ait-
il et quoi le reconnaître
Dans le sacrifice la sociologie eu tendance chercher de la commensa-
lité le serait communion avec les dieux ou de échange les
hommes nourriraient les dieux en échange de leur protection Mais hommes
et dieux avaient-ils cette relation bilatérale ou bien la religion était-elle faite
hommages unilatéraux La familiarité entre hommes et dieux pouvait-elle
être assez grande pour ils fussent commensaux La question devient
celle-ci quelle était attitude des fidèles dans les différents actes religieux
Délos époque hellénistique puis en Egypte romaine on allait
banqueter en compagnie de Sarapis festins mystiques ou dîners
Annales HSS janvier-février 2000 no pp 3-42 LE SACR ET LE PROFANE
mondains ordre des choses religieuses est-il une essence ou une forme
Est-il séparé du profane par la frontière que trace Durkheim ou par un
dégradé Une réponse nuancée ne peut être donnée que si on entrevoit
quel effet cela faisait vu du dedans Apparaît alors un arc-en-ciel
attitudes qui vont de extase une piété ritualiste des relations
personnelles avec une divinité élection la désacralisation et la
manipulation du sacré
Pour la grande majorité de la population le prix un animal sur pied
porc ou agneau représentait un ou plusieurs mois de revenu ceux qui ne
sont ni riches ni pauvres peuvent sacrifier un coq Asclépios accompagné
il est vrai un tableautin en guise ex-voto ou anathema pour commémo
rer la vertu du dieu)1 Inviter des hôtes dîner était un autre privilège
des riches et une pratique usuelle Rêver on re oit hupodekhesthai
un dieu dit la Clé des songes annonce homme fortuné soucis
chagrins et grands embarras car ceux qui sont dans des circonstances
difficiles sacrifient aux dieux et les re oivent Mais pour celui qui est
dans la misère ou la gêne ce rêve annonce un gros accroissement de ses
biens car est alors surtout ils sont prospères que les pauvres
rendent grâce aux dieux et les re oivent Peut-être Héliodore décrit-il
un banquet de ce genre un des personnages de son roman se voit invité
assister au banquet apprête Théagène et auquel préside epopteuei
le héros Néoptolème Nous alléguerons plus loin des documents des
lettres invitation sur papyrus un festin de Sarapis et aussi un texte
Horace4
Ces festins étaient pas la suite un sacrifice Artémidore fait expres
sément la distinction Outre le dieu invité se trouvaient là des convives
humains car si le dieu avait été seul manger ces invitations auraient
été accessibles aux plus pauvres au lieu être la largesse de gens riches5
dont parle la Clé des songes loin de se borner abandonner la divinité
invitée un peu de nourriture sur une table comme le faisaient souvent les
RONDAS IV Les femmes au sanctuaire Asclépios 14-16 Nous aurions sacrifié
un uf ou une truie si nous en avions les moyens Pour la liaison du sacrifice et un
anathema voir Revue archéologique 1983 II pp 287-293
ART MIDORE Oneiricritica III 14 210 4- Pack Teubner pour le sens hupode-
khesthai comparer 321 23 hupodexai hêmas kai deipnison Les mots ils sont
prospères sont une glose interpolée car son point insertion varie un manuscrit autre
comme le note éditeur
LIODORE thiopiques III 10 1-3 la scène est Delphes où selon Pausanias
Néoptolème recevait un culte Mais le banquet offert par Théagène est étranger ce culte
public Héliodore plus haut décrit longuement il est question ici ni de sacrifice ni
un sanctuaire où se déroulerait le festin le lieu de la scène rien de particulier est
donc un lieu privé non un des sanctuaires delphiques Les convives prennent place sur des
lits et le festin est rehaussé intermèdes musicaux Le mot vague epopteuei évite en
dire trop le héros présidera effectivement le festin sera présent en personne et pas assez
le festin en pensée est donné en honneur du héros est de loin on epopteuei
bien invité un être surnaturel reste lointain
Voir notes 164 et 215
PsEUDO-X NOPHON Constitution Athènes II Un pauvre ne peut offrir de ban
quet sacrificiel VEYNE LA RELIGIOSITE GRECO-ROMAINE
pauvres gens les riches donnaient un festin où leur large hospitalité
accompagnait une piété qui rehaussait le repas pour leurs invités On
discutera plus loin de la profondeur de cette piété
De nos jours en Inde a-t-on rapporté une hôtesse qui veut honorer
une étrangère de passage invite leur table une divinité elle réserve au
dieu un siège et lui dresse un couvert En Grèce la place du dieu ou du
héros restait réservée vide de toute présence visible sur un des lits de
repas on avait disposé au-devant une table sur laquelle sa part lui était
servie Un poète comique athénien6 décrit hospitalité on offrait un
dieu domestique qui était autre que Zeus mais Olympien une fois
affublé du surnom de Zeus de Amitié ou Philios était plus que le
parrain de la bombance7 et dans toute maison riche ou pauvre sa part de
bonnes choses lui était réservée chaque fois on faisait bombance est
donc lui écrit le poète qui inventé le métier de parasite il entre dans
toutes les maisons et quand il aper oit une kline joliment couverte de
coussins avec côté une table couverte de tout ce il faut vite il prend
place sur le lit offre un déjeuner arist n) puis ayant mangé et bu
rentre chez lui sans rien payer
illustres personnages9 Bacchylide Sophocle ou Jason de Phères
passèrent pour avoir re la visite des Dioscures ou Asclépios et leur
offrirent alors hospitalité10 ce sont là des théoxénies privées Pour la
période hellénistiq

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents