L apport de la méthode des temps de réaction dans l étude des performances des malades atteints de lésions cérébrales - article ; n°1 ; vol.73, pg 261-272
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L'apport de la méthode des temps de réaction dans l'étude des performances des malades atteints de lésions cérébrales - article ; n°1 ; vol.73, pg 261-272

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L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 261-272
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

B. Pillon
L'apport de la méthode des temps de réaction dans l'étude des
performances des malades atteints de lésions cérébrales
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 261-272.
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Pillon B. L'apport de la méthode des temps de réaction dans l'étude des performances des malades atteints de lésions
cérébrales. In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 261-272.
doi : 10.3406/psy.1973.27984
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_1_27984L'APPORT DE LA MÉTHODE
DES TEMPS DE RÉACTION
DANS L'ÉTUDE DES PERFORMANCES
DES MALADES ATTEINTS DE LÉSIONS CÉRÉBRALES
par B. Pillon
Groupe de Recherches neuropsychologiques I.N.S.E.R.M.
Hôpital de la Salpêtrière, Paris
La méthode des temps de réaction est à l'origine de très nombreux
travaux chez les sujets normaux. Son application aux malades atteints
de lésions cérébrales est très ancienne. Une des recherches initiales
serait celle d'Obersteiner en 1874 (Benton, 1958). Depuis, cette méthode
a surtout été utilisée pour la recherche des caractéristiques différentielles
entre les performances de ces malades et celles des sujets normaux :
allongement des temps de réponse, augmentation de la variabilité.
Les auteurs ont également recherché l'influence sur ces caractéristiques
différentielles d'un certain nombre de variables : modalité sensorielle,
complexité de la tâche, intégration intersensorielle, variations de
l'intervalle préparatoire, fatigue, facteurs de motivation. Par contre,
l'influence des caractéristiques de la lésion cérébrale (sévérité, loca
lisation) et des perturbations fonctionnelles a été beaucoup moins
étudiée. A part quelques travaux anciens particulièrement importants,
nous ne citerons que les recherches les plus récentes, celles des vingt
dernières années. Nous nous intéresserons surtout aux résultats obtenus
et les questions méthodologiques ne seront abordées que dans la mesure
où elles sont directement liées aux variables étudiées ou nous paraissent
critiquables et susceptibles de limiter la valeur de certains résultats.
l'allongement des temps de réaction chez les malades
atteints de lésions cérébrales
Dès 1888, Remond montra l'existence de temps de réaction géné
ralement allongés chez les malades ayant des maladies spinales ou
cérébrales. Il observa que les hémiplégiques montrent un ralentissement
de leur temps de réaction aussi bien du côté sain que du côté atteint.
A la suite de la première guerre mondiale, de nombreux chercheurs
(Naville, 1922 ; Verger et Hesnard, 1922) trouvèrent chez ces malades REVUES CRITIQUES 262
un retard considérable des temps de réaction à des stimulus divers,
particulièrement des stimulus auditifs. Steck (1924) signala chez eux
un retard dans la vitesse de l'association verbale.
Benton (1958) qui cite ces différentes études sur les malades post-
encéphalitiques constate que la plupart d'entre eux avaient des troubles
moteurs notables et se demande si la durée de leurs temps de réaction
n'était pas déterminée essentiellement par leur handicap moteur. Il
considère également comme incorrectes les normes utilisées comme base
de référence, normes qui ne tiennent pas compte du facteur que l'on
peut désigner comme « maladie en général ». Avec Blackburn (Blackburn
et Benton, 1955), il confirme l'allongement des temps de réaction chez
des malades atteints de lésions cérébrales, exempts de troubles moteurs,
par rapport à un groupe contrôle de malades hospitalisés (maladies
de la moelle épinière), et leur retard est de 46 % pour des temps de
réaction visuels simples et de 24 % pour les temps de réaction de choix.
Avec Joynt (Benton et Joynt, 1959), cet allongement est retrouvé
aussi bien en utilisant la main ipsilatérale à la lésion que la main contro-
latérale. Il est de nouveau confirmé dans des recherches de Shankweiler
(1959), de De Renzi et Faglioni (1965), de Benson et Barton (1970).
ALLONGEMENT DES TEMPS DE RÉACTION
ET MODALITÉ SENSORIELLE UTILISÉE
Le plus souvent, cet allongement a été étudié sur des temps de
réaction visuels et la plupart des auteurs semblent assez peu se soucier
de l'influence possible de la modalité sensorielle utilisée.
Smith (1947) fait cependant subir à des malades comitiaux, avant
et après section du corps calleux, des temps de réaction simples visuels,
tactiles et auditifs et le temps de réponse, après l'opération, est augmenté
de façon très significative pour les trois catégories, mais surtout pour les
stimulus auditifs, quelle que soit la main utilisée. Verger et Hesnard (1922)
avaient également souligné l'importance du retard lié aux stimulus
auditifs dans le cas d'encéphalite épidémique. Maspetiol, Hécaen,
Semette et Mathieu (1960) étudiant le temps de réaction auditif dans
les lésions corticales le trouvent très ralenti, par rapport au temps de
réaction visuel pris comme référence, dans les lésions temporales, à condi
tion qu'elles soient relativement importantes. Benson et Barton (1970)
trouvent que les temps de réaction simples aussi bien visuels qu'auditifs
sont plus allongés dans les cas de lésions droites que dans les cas de
lésions gauches.
VARIABILITÉ DES TEMPS DE RÉACTION
CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE LÉSIONS CÉRÉBRALES
La variabilité des temps de réaction des malades atteints de lésions
cérébrales a été beaucoup moins étudiée que leur allongement. Les
résultats de Blackburn et Benton (1955) indiquent qu'aussi bien dans PILLON 263 B.
les temps de réaction simples que dans les temps de réaction de choix (en
réponse à deux stimulus) ces malades ont une variabilité intragroupe
et intra-individuelle supérieure à celle des sujets-contrôles. Dans un
article récent, Bruhn et Parsons (1971) confirment ces résultats dans
le cas de la variabilité intra-individuelle, tout en soulignant que l'on
ne retrouve pas chez les malades atteints de lésions corticales focalisées
les « blocages » de l'attention et de la vigilance mis en évidence dans
les cas d'épilepsie centrale (Bruhn, 1970).
LE POUVOIR DISCRIMINATIF DES TEMPS DE RÉACTION
ENTRE MALADES ATTEINTS DE LÉSIONS CÉRÉBRALES
ET SUJETS-CONTROLES
Si les temps de réaction semblent nettement discriminer malades
atteints de lésions cérébrales et sujets-contrôles au niveau des groupes,
ce pouvoir discriminatif semble beaucoup plus faible au niveau des
individus. Dans l'étude de Blackburn et Benton (1955) qui seule donne
cette précision, seulement 37 % des malades atteints de lésions céré
brales avaient des temps de réaction visuels simples plus longs que le
sujet-contrôle le plus lent et ce pourcentage n'était plus que de 24 % dans
le cas de réaction de choix.
POUVOIR DISCRIMINATIF ET COMPLEXITÉ DE LA TACHE
Dans ce problème de l'effet discriminatif des temps de réaction, des
auteurs ont essayé de faire intervenir la notion de « complexité » de
la tâche, partant du principe de Jackson (1958) qu'en cas d'atteinte du
système nerveux central les fonctions ou performances plus complexes
ou plus récemment acquises sont plus gravement atteintes que les fonc
tions « inférieures » plus simples ou plus anciennes. Steck (1924) avait
signalé une relation positive entre la complexité présumée de l'associa
tion (mot abstrait contre mot concret) et le degré de ralentissement
dans le temps de réaction chez des malades souffrant de séquelles
d'encéphalite épidémique. Smith (1947), par contre, chez des malades
comitiaux examinés avant et après section du corps calleux, avait
montré qu'après l'opération seuls les temps de réaction simples, quelle
que soit la modalité sensorielle examinée, montrent un allongement
significatif, alors que le changement est presque nul dans des épreuves
de discrimination, qu'elles fassent appel à des relations hémisphériques
supposées directes ou croisées, et dans des épreuves d'association
verbale. Blackburn et

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