L apport des nouvelles technologies à l étude des échelles musicales d Afrique centrale - article ; n°2 ; vol.69, pg 109-120
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L'apport des nouvelles technologies à l'étude des échelles musicales d'Afrique centrale - article ; n°2 ; vol.69, pg 109-120

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Journal des africanistes - Année 1999 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 109-120
Les échelles musicales, en ce qu'elles sous-tendent toute élaboration mélodique, constituent un des éléments fondamentaux de la systématique musicale d'une population. Elles sont régies par des règles non verbalisées et leur étude requiert la mise au point de techniques d'enquête expérimentales faisant appel aux technologies les plus récentes.
Musical scales, as the basis of all melodic production, are a fundamental aspect of a population's musical system. They are governed by unsaid rules and their study requires the elaboration of experimental, investigative techniques which make use of current technologies.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Fabrice Marandola
L'apport des nouvelles technologies à l'étude des échelles
musicales d'Afrique centrale
In: Journal des africanistes. 1999, tome 69 fascicule 2. pp. 109-120.
Résumé
Les échelles musicales, en ce qu'elles sous-tendent toute élaboration mélodique, constituent un des éléments fondamentaux de
la systématique musicale d'une population. Elles sont régies par des règles non verbalisées et leur étude requiert la mise au
point de techniques d'enquête expérimentales faisant appel aux technologies les plus récentes.
Abstract
Musical scales, as the basis of all melodic production, are a fundamental aspect of a population's musical system. They are
governed by unsaid rules and their study requires the elaboration of experimental, investigative techniques which make use of
current technologies.
Citer ce document / Cite this document :
Marandola Fabrice. L'apport des nouvelles technologies à l'étude des échelles musicales d'Afrique centrale. In: Journal des
africanistes. 1999, tome 69 fascicule 2. pp. 109-120.
doi : 10.3406/jafr.1999.1211
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1999_num_69_2_1211MARANDOLA * Fabrice
L'apport des nouvelles technologies à l'étude
des échelles musicales d'Afrique centrale **
Résumé
Les échelles musicales, en ce qu'elles sous-tendent toute élaboration mélodique,
constituent un des éléments fondamentaux de la systématique musicale d'une population.
Elles sont régies par des règles non verbalisées et leur étude requiert la mise au point de
techniques d'enquête expérimentales faisant appel aux technologies les plus récentes.
Mots-clefs
Échelle musicale, mesure, perception, conception, modélisation.
Abstract
Musical scales, as the basis of all melodic production, are a fundamental aspect of a
population's musical system. They are governed by unsaid rules and their study requires
the elaboration of experimental, investigative techniques which make use of current
technologies.
Keywords
Musical scales, measurement, perception, conceptualisation, model-building.
О Voir la plage musicale 13.
* LMS (Langages-Musiques-Sociétés), FRE 2206 du CNRS, 7, rue Guy Môquet, 94801
Villejuif cedex.
** Je remercie Simha Arom pour les commentaires qu'il a bien voulu apporter à la lecture de
cet article.
Journal des Africanistes 69 (2) 1999: 109-119 1 10 Fabrice Marandola
Dans les cultures de tradition orale d'Afrique centrale, les règles qui
sous-tendent la systématique musicale sont rarement verbalisées ; c'est
pourquoi leur étude requiert la mise en œuvre de méthodes d'enquête
adaptées, telles que l'enregistrement en re-re 'cording par exemple l. Les
échelles musicales qui constituent l'armature dont dépend toute construc
tion mélodique ou consonantique, ne font pas exception et seules des
méthodes faisant appel à l'expérimentation permettent de mettre au jour les
principes sur lesquels elles reposent.
L'étude des échelles musicales nécessite de déterminer le nombre et la
nature des intervalles et degrés dont elles sont constituées. Nous verrons que
pour y parvenir les méthodes de recherche doivent, d'une part, intégrer la
perception humaine dans les mesures effectuées, et d'autre permettre
de révéler quelle est la conception des musiciens quant aux échelles qu'ils
utilisent.
DÉFINITIONS
Simha Arom définit l'échelle musicale comme « un ensemble englobant
un nombre fini d'unités discrètes extraites du continuum sonore — les
degrés — dont les positions respectives, échelonnées à des hauteurs diffé
rentes, forment entre elles un système d'opposition dans le cadre [d'un
intervalle donné, le plus souvent] l'octave 2 », cette dernière étant le rapport
du simple au double entre deux fréquences. Un mode correspond à une
sélection et/ou à une hiérarchisation d'une partie ou de la totalité des unités
constitutives de l'échelle.
Rappelons qu'il convient d'opérer une distinction entre les degrés, qui
correspondent à des fréquences, et les intervalles qui les séparent : tous les
degrés d'une échelle sont différents mais ne délimitent le plus souvent qu'un
ou deux types d'intervalles. Ainsi, le système dodécaphonique — issu du
tempérament égal — comporte douze degrés pour un seul intervalle const
itutif, le demi-ton.
PROBLÉMATIQUE
De prime abord, les échelles musicales — ou systèmes scalaires —
d'Afrique centrale paraissent relativement simples : presque toutes sont
1 Adaptée par Simha Arom à l'étude des musiques polyphoniques d'Afrique centrale, elle
permet de séparer toutes les voix qui constituent l'édifice sonore tout en conservant leur mode
d'imbrication. Cf. Arom 1985.
2 Cf. Arom 1991b.
Journal des Africanistes 69 (2) 1999: 109-119 Nouvelles technologies et échelles musicales 1 1 1
pentatoniques anhémitoniques (elles ne comportent pas de demi-ton constit
utif) et on peut les rapprocher d'une échelle de type do-ré-mi-sol-la. Pour
pouvoir effectuer des analyses des musiques étudiées, on transcrit donc les
hauteurs en les pondérant par rapport au tempérament égal. Cette démarc
he, bien qu'elle permette d'analyser les musiques ainsi transcrites et d'en
dégager les structures principales, reste cependant par trop approximative
quant à l'étude des systèmes scalaires, puisqu'elle ne permet pas de déter
miner précisément quels sont le nombre et la nature des intervalles utilisés.
De plus, il arrive bien souvent qu'une pièce, exécutée par le(s) même(s)
musicien(s) à quelque temps d'intervalle, respecte le même contour mélodi
que — le même ordre de succession des degrés — mais avec des intervalles
différents : elle peut être interprétée une fois suivant une échelle de type
do-ré-m/-sol-la, une autre selon do-ré-^à-sol-la. Or, les deux exécutions sont
jugées culturellement équivalentes 3. La question est donc de comprendre ce
qui permet aux musiciens d'établir, au-delà des différences acoustiques, une
telle équivalence.
POUR DES MESURES PERTINENTES
Afin de découvrir quelle est la constitution d'une échelle musicale, la
première idée venant à l'esprit est de mesurer la fréquence de chacun de ses
degrés. Cependant, pour une grande majorité des musiques qui nous inté
ressent ici, il n'existe pas de référence à une hauteur absolue ; il convient
donc de rechercher — à partir des mesures de hauteurs — quelle est la
grandeur des différents intervalles constitutifs plutôt qu'une fréquence sup
posée idéale pour chacun des degrés.
Pour effectuer de telles études, il est préférable de travailler sur un
instrument mélodique dont l'accord reste stable ; en Afrique centrale, c'est
le xylophone qui s'avère être l'instrument le plus approprié. La démarche
pourrait donc être la suivante : en mesurant la fréquence de l'harmonique
fondamental de chaque lame, on devrait obtenir la grandeur des intervalles
constitutifs de l'échelle ; la comparaison entre plusieurs instruments d'une
même communauté devrait ensuite permettre de déduire la structure du
système scalaire utilisé au sein de celle-ci.
Ce raisonnement se heurte toutefois à un obstacle de taille, celui de
l'inharmonicité de la composition spectrale des sons émis par les instr
uments à percussion. En effet, en ce qui concerne ce type d'instrument,
« quoiqu'il soit toujours possible d'exprimer en hertz la fréquence du fon-
3 Cf. notamment Arom 1985, p. 236-243 et 265, Arom 1991a, p. 21, Furniss 1991, p. 33 et
Voisin 1993, p. 32 et 49-50.
Journal des Africanistes 69 (2) 1999: 109-119 112 Fabrice Marandola
damental, la sensation de hauteur correspondante, la tonie, n'est pas iden
tique à celle d'un son harmonique de même périodicité. La différence peut
être suffisamment importante pour rendre les mesures fréquentielles inex
ploitables. [...] Dans de telles conditions, la précision d'un résultat chiffré à
partir des seules données instrumentales est illusoire, et ne nous renseigne
que sur la façon ď " entendre " de l'appareil de mesure utilisé. » 4
Une équipe du département Ethnomusicologie du lacito-cnrs 5, q

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