L assèchement du Zuyderzée et le problème de la population aux Pays-Bas - article ; n°4 ; vol.7, pg 661-674
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L'assèchement du Zuyderzée et le problème de la population aux Pays-Bas - article ; n°4 ; vol.7, pg 661-674

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Population - Année 1952 - Volume 7 - Numéro 4 - Pages 661-674
Ce que l'on appelle le surpeuplement d'un pays ne traduit qu'un manque de ressources dû à une insuffisante mise en valeur du territoire. La Hollande est le seul pays au monde où cette interprétation puisse être contestée, tant sont importants les travaux entrepris depuis plusieurs siècles, non seulement pour mettre en valeur, pour « aménager » le territoire, suivant l'expression en vogue, mais pour l'agrandir, en créant de toutes pièces des terres nouvelles. C'est là le type même du progrès processif, qui agrandit le cadre naturel de l'homme. Une telle acquisition de nouveaux territoires pose de nombreux problèmes techniques, économiques et sociaux. Le professeur Groenman était particulièrement qualifié pour traiter le sujet. Professeur de géographie humaine, il enseigne la sociologie aux Universités d'Utrecht et d'Amsterdam, directeur de l'Institut de Recherches Sociales aux Pays-Bas (Amsterdam). De 1943 à 1948, il fut conseiller à la direction du polder du nord-est. A ses ouvrages de sociologie, doit s'ajouter très prochainement un traité de colonisation de nouvelles terres qui sera lu avec intérêt. A. S.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sjoerd Groenman
L'assèchement du Zuyderzée et le problème de la population
aux Pays-Bas
In: Population, 7e année, n°4, 1952 pp. 661-674.
Résumé
Ce que l'on appelle le surpeuplement d'un pays ne traduit qu'un manque de ressources dû à une insuffisante mise en valeur du
territoire. La Hollande est le seul pays au monde où cette interprétation puisse être contestée, tant sont importants les travaux
entrepris depuis plusieurs siècles, non seulement pour mettre en valeur, pour « aménager » le territoire, suivant l'expression en
vogue, mais pour l'agrandir, en créant de toutes pièces des terres nouvelles. C'est là le type même du progrès processif, qui
agrandit le cadre naturel de l'homme. Une telle acquisition de nouveaux territoires pose de nombreux problèmes techniques,
économiques et sociaux. Le professeur Groenman était particulièrement qualifié pour traiter le sujet. Professeur de géographie
humaine, il enseigne la sociologie aux Universités d'Utrecht et d'Amsterdam, directeur de l'Institut de Recherches Sociales aux
Pays-Bas (Amsterdam). De 1943 à 1948, il fut conseiller à la direction du polder du nord-est. A ses ouvrages de sociologie, doit
s'ajouter très prochainement un traité de colonisation de nouvelles terres qui sera lu avec intérêt. A. S.
Citer ce document / Cite this document :
Groenman Sjoerd. L'assèchement du Zuyderzée et le problème de la population aux Pays-Bas. In: Population, 7e année, n°4,
1952 pp. 661-674.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1952_num_7_4_2827[сь\~\
L'ASSÈCHEMENT du ZUIDERZEE
ET LE
PROBLÈME DE LA POPULATION
AUX PAYS-BAS
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pièces des terres nouvelles. C'est là le type même du progrès
processif, qui agrandit le cadre naturel de l'homme.
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breux problèmes techniques, économiques et sociaux. Le
professeur Groenman était particulièrement qualifié pour
traiter le sujet. Professeur de géographie humaine, il enseigne
la sociologie aux Universités d'Utrecht et d'Amsterdam, direc
teur de l'Institut de Recherches Sociales aux Pays-Bas
(Amsterdam). De 1943 à 1948, il fut conseiller à la direction
du polder du nord-est. A ses ouvrages de sociologie, doit
s'ajouter très prochainement un traité de colonisation de
nouvelles terres qui sera lu avec intérêt.
A. S.
INTRODUCTION
La mesure, même approximative, du surpeuplement d'un pays
est une entreprise extrêmement délicate. Pour prendre con
sistance, l'opinion des Hollandais sur le surpeuplement de
leur pays devrait être vérifiée par des considérations scientifiques.
Une des questions initiales qui se présentent est celle de popul
ation maximum ou optimum (1). Il va sans dire que la population
<\) En utilisant ces ternies, je me suis inspiré de l'ouvrage de M. \. S ил t. Thf'orie
рГ-nr'ralo de la population, \ol. I. Economie el Population, Pari«, 1932. 662 L'ASSÈCHEMENT DU ZUIDERZEE
maximum n'est pas encore atteinte en Hollande. Le fait même de
l'accroissement fournit déjà un argument suffisant contre une telle
opinion. La population néerlandaise s'est développée rapidement :
Nombre Indice
Recensements d'habitants (base 100 en 1899)
1829 2.613.487 51,2
1869 3.579.529 70,1
1899 100 5.104.137
1930 7.935.565 155,5
1947 9.625.499 188,6
1-1-1952 10.328.343 202.4
Cet accroissement a été dû en partie à une forte baisse de la
mortalité, celle-ci tombant à un niveau exceptionnellement faible.
Le niveau d'existence, par contre, s'est amélioré non seulement au
xixe siècle, mais aussi dans la suite. Van den Woestijne (2) a écrit
que, de 1900 à 1930, l'accroissement relatif des installations pro
ductives a été supérieur à celui de la population.
La crainte de surpeuplement, très répandue aux Pays-Bas (qu'on
s'en rapporte au grand intérêt porté à l'émigration et aux nombreux
articles sur les problèmes de population, ainsi qu'aux réactions
souvent passionnées des lecteurs), se rattache implicitement au
concept de population optimum.
L'opinion n'ignore pas que la densité est très élevée, sans savoir
toutefois de façon précise qu'elle dépasse maintenant 300 habitants
par km2. La supériorité du taux de natalité sur celui des pays
voisins (précisons cette notion vague : 30,2 %o en 1946, 22,3 %o
en 1951) est également connue, et les discussions sont très vives
sur la prévention des naissances et les allocations familiales.
Le concept de population optimum se traduit en termes de
niveau d'existence ou en termes d'emploi. La crainte signalée ci-
dessus vise les deux.
Dans les premières années qui suivirent la deuxième guerre
mondiale, la population optimum des Pays-Bas a été supérieure
au niveau antérieur. En raison des destructions et déprédations de
l'occupation, la productivité était très faible et l'activité économique
devait se consacrer à la restauration. La pénurie de la période
passée laissait les besoins vitaux insatisfaits. Dans de telles ci
rconstances, toute personne productive était un précieux renfort.
En termes d'emploi, la population optimum augmentait. Avec la
croissance du nombre des producteurs, l'optimum économique en
termes de niveau d'existence augmentait également. Ainsi se réa
lisait une situation où coïncidaient les deux objectifs niveau
d'existence et plein emploi (3).
(2) W.J. van den Woestijne Bevolkingsvermeerdering en economische knelpunten.
De Economist, Haarlem, 1949.
(3) Cf. Sauvy, op. c, chap. VII. LE PROBLÈME DE LA POPULATION AUX PAYS-BAS 663 ET
En outre, au recensement de 1947, le nombre de personnes se
livrant à une activité « tertiaire » s'avéra très élevé, augmentant
ainsi la population optimum, au détriment du niveau d'existence.
Le prélèvement nécessité par la présence d'une armée en Indonésie
agissait dans le même sens.
Dans une telle situation, les Hollandais n'avaient guère de motif
économique ou démographique, pour s'intéresser à l'émigration (4).
Le plein emploi, si remarquable, s'accompagnait d'un accroissement
du niveau d'existence. Le nombre d'habitants s'accroissait rapide
ment et, en même temps, il était possible d'absorber des personnes
productives qui, dans des circonstances considérées comme « nor
males », seraient restées au-dessous du seuil marginal.
Aussi, l'intérêt pour l'émigration, révélé par les premiers son
dages d'opinion publique d'après guerre, ne peut-il être entièrement
attribué à la crainte de surpeuplement. Il résultait aussi de la
séduction de l'aventure après tant d'années d'isolement et du
contact plus étroit avec les peuples d'outre-mer représentés par les
soldats alliés. Du reste, l'appel de ces peuples, désireux d'augmenter
leur nombre par immigration, exerçait une puissante attraction.
Les circonstances signalées plus haut étaient temporaires.
Actuellement, sans qu'elle puisse être déterminée exactement, la
population optimum en termes de niveau d'existence a diminué :
— La perte des colonies en Asie a des conséquences importantes,
le retour de milliers de Hollandais pèse sur le marché du travail.
— Le peuple hollandais est fortement impressionné par l'accroi
ssement de la population (le passage au-dessus de 10 millions a
exercé un important effet psychologique).
— Un effet semblable est exercé par l'agrandissement rapide des
villes.
— Négligeable pendant les premières années après l'occupation
allemande, le chômage s'accroît (116.000 chômeurs complets au
1er juillet 1952).
Aujourd'hui, la propension à émigrer est certainement e

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