L effort respiratoire pendant les expériences à l ergographe - article ; n°1 ; vol.4, pg 280-294
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L'effort respiratoire pendant les expériences à l'ergographe - article ; n°1 ; vol.4, pg 280-294

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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 280-294
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
L'effort respiratoire pendant les expériences à l'ergographe
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 280-294.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. L'effort respiratoire pendant les expériences à l'ergographe. In: L'année psychologique. 1897
vol. 4. pp. 280-294.
doi : 10.3406/psy.1897.2901
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2901XVI
L'EFFORT RESPIRATOIRE PENDANT LES EXPÉRIENCES
A L'ERGOGRAPHE
Bien que l'objet de cet article soit en réalité très spécial, les r
echerches que nousyrelatonsontété faites en vue de contrôler une
idée générale ; cette idée, que nous avons déjà indiquée acces
soirement et à plusieurs reprises dans les pages qui pré
cèdent, est que pour mesurer la force musculaire d'un individu,
il ne suffit pas de le travail mécanique qu'il accomp
lit; on doit aussi tenir compte des conditions dans lesquelles
il accomplit ce travail ; si deux personnes A et B exécutent le
même travail, et que A fasse moins d'effort que B, on a le
droit de dire que A est plus vigoureux que B, en ce qui concerne
ce travail en particulier; la mesure de l'effort pourrait donc être
une contribution utile à la du travail.
Seulement il paraît extrêmement difficile de mesurer l'effort,
même musculaire, quoique ce soit là un phénomène physiolo
gique ; nous pouvons bien saisir, dans le jeu de la physiono
mie, dans les mouvements du thorax et autres effets analo
gues, des signes de l'effort, mais nous ignorons si l'étude de ces
signes peut donner une véritable mesure. La question se divise
en deux parties. L'étude de l'effort pourrait être envisagée à un.
double point de vue : 1° étude des signes physiques de l'effort,
et par signes physiques nous entendons toutes les manifesta
tions extérieures, quelles qu'elles soient; 2° étude psycholo
gique de l'effort.
Les signes physiques de l'effort sont, à notre connaissance,
les suivants :
1° Les expressions de physionomie;
2° Les changements de coloration de la peau;
3° Les d'amplitude de la pupille; BINET ET N. VASCHIDE. — L'EFFORT RESPIRATOIRE 281 A.
4° Les modifications du rythme respiratoire ;
5° Les mouvements synergiques, par exemple de l'autre
main;
6° Le tremblement;
7° Les changements de rythme du cœur.
L'étude psychologique de l'effort ne peut être faite qu'avec
le concours de sujets instruits et sincères, sachant s'analyser,
II ne s'agit pas, bien entendu, de leur demander simplement
s'ils ont fait beaucoup d'efforts ou peu d'efforts pour accomplir
un eertain travail. Une demande aussi naïve ne pourrait about
ir qu'à des réponses confuses. La méthode de l'introspection
ne peut donner de bons résultats que si l'expérimentateur se
place dans des conditions choisies; l'expérience, dans ce cas,
est aussi difficile à organiser que pour une mesure d'ordre
physique ; il faut provoquer un acte de nature spéciale, et
c'est au moment où cet acte se produit que la question doit
être posée. Nous effleurons ici un problème d'une très grande
portée, et qui à notre sens n'a jamais été traité. A en croire
certains auteurs, l'introspection est une méthode si simple
qu'elle ne comporte aucune technique; il suffit de poser la
question et d'écrire la réponse. C'est une grosse erreur. Il y a
une technique de V introspection. En ce qui concerne l'effort
musculaire, voici celle que nous imaginons: on commence à
faire faire au sujet qu'on étudie une série d'actes musculaires
qui n'exigent pas d'efforts; par exemple, il est tout indiqué de
lui faire soulever à l'ergographe un poids qu'il ne trouve pas
lourd, et qu'il peut soulever automatiquement. Mais cet aut
omatisme ne dure pas indéfiniment; il a lieu pour les pre
mières flexions, puis il diminue peu à peu, et il arrive un
moment où le sujet doit faire un effort pour continuer l'expé
rience; dans ce cas, la nature du travail musculaire change.
Nous en avons donné plus haut une observation particulière
qui en est la démonstration. Or. ceci nous fournit un exemple
de la technique à suivre. Avant de commencer l'expérience,
on prie le sujet de bien s'observer pendant les flexions et de
faire un signal au moment où il percevra qu'il commence
l'effort. D'après nos observations, cette indication peut être
donnée facilement par un sujet instruit. On tiendra donc
compte du moment où l'effort se produit; si un sujet fait un
effort à partir de la 15° traction, et si un autre fait un seulement à partir de la 60e traction, les deux sujets
ayant exécuté par hypothèse le même travail mécanique, on 282 MÉMOIRES ORIGINAUX
pourra en conclure que le 2e sujet est plus vigoureux que le
premier.
Nous ne voulons pas nous attarder dans ces vues, nous
allons exposer maintenant ce que nos tracés nous ont appris sur
l'efTort respiratoire pendant les expériences à l'ergographe.
Dans les expériences que nous allons décrire, nous avons
donc eu en vue de suivre les modifications de la courbe respi
ratoire pendant le travail à l'ergographe.
Les expériences ont été faites sur 16 sujets, tous adultes, dont
12 sont des jeunes gens vigoureux de seize à dix-huit ans, appar
tenant à l'école normale de Versailles ; les autres sont des per
sonnes plus âgées ayant de vingt à cinquante ans. Ils soulevaient
avec le médius de la main droite un poids de 5 kilogr. Le dispos
itif employé est très simple. On applique sur la poitrine
des sujets un pneumographe à la hauteur des seins, et la
plume du tambour relié au pneumographe écrit sur le
même cylindre qui reçoit le tracé de l'ergographe ; les deux
plumes du pneumographe et de l'ergographe sont exactement
repérées et, par conséquent, comme les deux tracés se font l'un
au-dessus de l'autre, on peut les comparer l'un à l'autre à
n'importe quel moment de l'expérience. De plus, on a soin de
prendre la courbe de la respiration pendant quelques secondes
avant et quelques secondes après le travail à l'ergographe.
Pour donner plus de variété à nos résultats, nous avons
fait l'expérience deux fois sur chaque sujet, la première fois
le sujet installé à l'ergographe faisait travailler jusqu'à épui
sement son doigt médius et on prenait sa courbe respiratoire;
puis sans modifier les appareils on accordait au sujet un repos
de deux minutes et demie et après son repos, il recommençait
le travail de l'ergographe et l'on prenait aussi, pendant cette
seconde fois, sa courbe respiratoire. Nous nous étions assuré
par quelques expériences préalables, que ce repos si court de
deux minutes et demie n'était pas suffisant pour amener la
réparation complète des forces chez nos jeune gens, car le
second travail donné à l'ergographe était toujours notable
ment inférieur au travail de la première fois; par conséquent
nos sujets étaient placés la seconde fois dans un état de fatigue ;
ils étaient obligés, pour soulever le poids à l'ergographe, de
lutter contre cet état de fatigue qui n'était pas encore réparé
et il nous a paru qu'il serait intéressant à rechercher si dans ces
conditions spéciales la forme du tracé respiratoire serait
modifié. 60. — Trace respiratoire pendant une experience à l'ergographe. Soulèvement de 5 kilos. Adulte peu vigoureux. La respiration devient Fig.
un peu plus ample dès le commencement des efforts à l'ergographe; l'amplitude augmente à mesure (à lire de gauche à droite). F i i,r . 01, — Tracé respiratoire pondant, une expérience à r raphe. Soulèvement de 5 kilos. Augmentation énorme de
l'amplitude respiratoire dès le début ll'nris à l'eriro^raplie. Sujet débile. B1NET ET N. VASCUIDE. — I/EFFORT RESPIRATOIRE 28o A.
Avant de passer à l'étude de ces tracés, il importe de rap
peler que le pneumographe ne donne pas une notion complète
sur l'état de la fonction respiratoire; il n'indique ni le volume
ni la composition chimique des gaz expirés; il ne donne
pas nun plus la mesure des ampliations de la poitrine; il
indique seulement si les mo

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