L Église catholique romaine en Europe de l Est : perceptions polonaises - article ; n°4 ; vol.35, pg 173-189
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 2004 - Volume 35 - Numéro 4 - Pages 173-189
Without foreign support, in particular from Poland, it would not have been possible to reconstruct the Catholic Church in the countries that have gained independence from the Soviet Union. The Polish clergy has all the more actively participated in this reconstruction given its geographical, linguistic and cultural proximity with these new nation-states. The Moscow Patriarchate has vehemently objected to the presence of foreign priests in Russia and the creation of a Latin ecclesiastical province in 2002. Interdenominational strife has recrudesced. Several Polish observers have emphasized how much these tensions are rooted in strong anti-Polish feelings. Despite its efforts, the Catholic Church is still seen in Byelorussia and Ukraine as being Polish and in Russia as being Polish- German.
La reconstruction de l'Église catholique dans les États issus de l'Union soviétique n'aurait pas été possible sans un soutien de l'étranger, notamment de la Pologne. La participation active du clergé polonais à cette mission a été renforcée par la proximité géographique, linguistique et culturelle avec les États concernés. La présence en Russie de prêtres étrangers ainsi que la création en 2002 d'une province ecclésiastique latine ont provoqué de violentes protestations de la part du Patriarcat de Moscou et la recrudescence des tensions interreligieuses. De nombreux commentateurs polonais soulignent combien ces tensions sont liées à un fort courant anti-polonais. Malgré les efforts de l'Église catholique romaine, celle-ci est toujours perçue en Biélorussie et en Ukraine comme « polonaise » et, en Russie, comme « polono-allemande ».
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Wojciech Lenarczyk
Justyne Balasinski
L'Église catholique romaine en Europe de l'Est : perceptions
polonaises
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 35, 2004, N°4. Religions, identités et territoires. pp. 173-189.
Abstract
Without foreign support, in particular from Poland, it would not have been possible to reconstruct the Catholic Church in the
countries that have gained independence from the Soviet Union. The Polish clergy has all the more actively participated in this
reconstruction given its geographical, linguistic and cultural proximity with these new nation-states. The Moscow Patriarchate has
vehemently objected to the presence of foreign priests in Russia and the creation of a Latin ecclesiastical province in 2002.
Interdenominational strife has recrudesced. Several Polish observers have emphasized how much these tensions are rooted in
strong anti-Polish feelings. Despite its efforts, the Catholic Church is still seen in Byelorussia and Ukraine as being "Polish" and in
Russia as being "Polish- German".
Résumé
La reconstruction de l'Église catholique dans les États issus de l'Union soviétique n'aurait pas été possible sans un soutien de
l'étranger, notamment de la Pologne. La participation active du clergé polonais à cette mission a été renforcée par la proximité
géographique, linguistique et culturelle avec les États concernés. La présence en Russie de prêtres étrangers ainsi que la
création en 2002 d'une province ecclésiastique latine ont provoqué de violentes protestations de la part du Patriarcat de Moscou
et la recrudescence des tensions interreligieuses. De nombreux commentateurs polonais soulignent combien ces tensions sont
liées à un fort courant anti-polonais. Malgré les efforts de l'Église catholique romaine, celle-ci est toujours perçue en Biélorussie
et en Ukraine comme « polonaise » et, en Russie, comme « polono-allemande ».
Citer ce document / Cite this document :
Lenarczyk Wojciech, Balasinski Justyne. L'Église catholique romaine en Europe de l'Est : perceptions polonaises. In: Revue
d’études comparatives Est-Ouest. Volume 35, 2004, N°4. Religions, identités et territoires. pp. 173-189.
doi : 10.3406/receo.2004.1683
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_2004_num_35_4_1683d'études comparatives Est-Ouest, 2004, vol. 35, n° 4, pp. 173-189 Revue
L'Église catholique-romaine en Europe
de l'Est : perceptions polonaises
Wojciech LENARCZYK *
RÉSUMÉ : La reconstruction de l'Église catholique dans les États issus de l'Union
soviétique n'aurait pas été possible sans un soutien de l'étranger, notamment de
la Pologne. La participation active du clergé polonais à cette mission a été renfor
cée par la proximité géographique, linguistique et culturelle avec les États con
cernés. La présence en Russie de prêtres étrangers ainsi que la création en 2002
d'une province ecclésiastique latine ont provoqué de violentes protestations de la
part du Patriarcat de Moscou et la recrudescence des tensions interreligieuses. De
nombreux commentateurs polonais soulignent combien ces tensions sont liées à
un fort courant anti-polonais. Malgré les efforts de l'Église catholique romaine,
celle-ci est toujours perçue en Biélorussie et en Ukraine comme « polonaise » et,
en Russie, comme « polono-allemande ».
Abstract : Without foreign support, in particular from Poland, it would not have
been possible to reconstruct the Catholic Church in the countries that have gained
independence from the Soviet Union. The Polish clergy has all the more actively
participated in this reconstruction given its geographical, linguistic and cultural
proximity with these new nation-states. The Moscow Patriarchate has vehemently
objected to the presence of foreign priests in Russia and the creation of a Latin
ecclesiastical province in 2002. Interdenominational strife has recrudesced.
Several Polish observers have emphasized how much these tensions are rooted in
strong anti-Polish feelings. Despite its efforts, the Catholic Church is still seen in
"Polish" and in Russia as being "Polish- Byelorussia and Ukraine as being
German".
La chute du communisme et la fin de l'Union soviétique ont marqué
une rupture fondamentale dans l'histoire de l'Église catholique sur les ter
ritoires appartenant à l'ancien empire. Elles ont en particulier signifié la
fin de l'expérience d'un État athée, fondamentalement opposé à toute
forme de religiosité. Dans la perception du clergé catholique, la période
communiste apparaît comme une phase de répression inédite dans
l'Histoire, qui a provoqué un « désert spirituel ». Cette expérience
explique la sensibilité particulière du clergé à toute forme de discriminat
ion.
* Chercheur à l'Institut de l'Europe centrale et orientale, Lublin (instesw@platon.
man.lublin.pl). 174 Wojciech Lenarczyk
II a fallu attendre l'affaiblissement de l'État soviétique, dans le con
texte de la perestroïka, pour observer des changements majeurs dans la
politique religieuse. La loi sur la liberté religieuse adoptée le 25 octobre
1990 par le Soviet suprême de la Fédération de Russie a accordé aux com
munautés religieuses le statut de personne morale, incluant le droit de par
ticiper à la vie publique. La rencontre entre Mikhaïl Gorbatchev et Jean-
Paul II au Vatican, le 1er décembre 1989, a symbolisé l'évolution de la
position de l'État par rapport à la religion. Ce changement de tendance
s'est accompagné d'une renaissance souvent spontanée de la vie
religieuse, s'exprimant dans des revendications au droit à la pratique
religieuse et à la restitution des lieux de culte confisqués.
Sur les ruines de l'Union soviétique, sont apparus de nouveaux États,
parmi lesquels la Fédération de Russie, l'Ukraine et la Biélorussie, dont
les dirigeants ont officiellement affirmé leur volonté de renoncer à
l'héritage soviétique, à sa composante antireligieuse, au profit de la con
struction d'une société démocratique. Ces nouveaux États, à la recherche
d'une identité et d'une légitimité, les ont précisément cherchées dans la
sphère religieuse. Les dispositions juridiques adoptées au début des
années 1990 ont garanti la séparation des Églises et de l'État ainsi que la
liberté de culte. La législation de ces différents pays s'est inspirée des
normes élaborées en Europe occidentale où la liberté de conscience est
une des catégories fondamentales des droits de l'homme. L'Église
catholique s'est mise à disposer d'un nouvel espace pour relancer et inten
sifier sa mission pastorale.
1. Les marques de défiance envers l'Eglise catholique en Russie
post-soviétique et en biélorussie
Selon les statistiques officielles, en URSS, 5 millions de personnes se
déclaraient rattachées à l'Église catholique tandis que celle-ci évoquait 7 à
7,5 millions de fidèles. À ce jour, on ne dispose que d'estimations et même
les représentants de l'Église catholique ne sont pas d'accord entre eux sur
ce point. Pour certains, les catholiques romains de Biélorussie cons
titueraient environ 20 % de la population du pays (qui compte 10 millions
d'habitants) l ; leur nombre s'élèverait à 4 187 000 en Ukraine et à 300 000
en Russie, bien que d'autres sources évoquent 2 millions de fidèles 2. Les
raisons des divergences statistiques résident sans doute dans le caractère
1. http///www.misin.pl/biblioteka/stat_church.htm. Selon cette source, le nombre de
catholiques en Biélorussie est de 1 059 000.
2. En 2001, l'archevêque T. Kondrusiewicz évaluait à 600 000 le nombre de fidèles de l'Église
catholique en Russie ; cf. Wiçz, n° 2, 2002. L'Eglise catholique-romaine en Europe de l'Est 175
imprécis des critères de définition des « fidèles ». Il est utile de préciser que
les différentes Églises, dont l'Église catholique et l'Église orthodoxe,
recensent les personnes ayant des « racines catholiques (ou orthodoxes) »
et ayant perdu leur identité religieuse à la suite des années d'athéisme. Il
semblerait que, dans certains cas au moins, ces dernières soient incluses dans
les statistiques des fidèles. Quels que soient les chiffres, il ne fait

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