L emploi en période d ajustement : le cas du secteur moderne en Côte d Ivoire - article ; n°126 ; vol.32, pg 343-358
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'emploi en période d'ajustement : le cas du secteur moderne en Côte d'Ivoire - article ; n°126 ; vol.32, pg 343-358

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 126 - Pages 343-358
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Nghia Nguyen Tinh
Hartmut Schneider
L'emploi en période d'ajustement : le cas du secteur moderne en
Côte d'Ivoire
In: Tiers-Monde. 1991, tome 32 n°126. pp. 343-358.
Citer ce document / Cite this document :
Nguyen Tinh Nghia, Schneider Hartmut. L'emploi en période d'ajustement : le cas du secteur moderne en Côte d'Ivoire. In:
Tiers-Monde. 1991, tome 32 n°126. pp. 343-358.
doi : 10.3406/tiers.1991.4609
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1991_num_32_126_4609L'EMPLOI
EN PÉRIODE D'AJUSTEMENT :
LE CAS DU SECTEUR MODERNE
EN CÔTE-D'IVOIRE
par Nghia Nguyen Tinh et Hartmut Schneider
INTRODUCTION
Les politiques d'ajustement suivies en Côte-d'lvoire dès 1979, et à
partir de 1981 dans le cadre d'accords avec le fmi et la Banque mondiale,
visent à réduire les déficits budgétaire et extérieur et à stabiliser progres
sivement le service de la dette extérieure à environ le quart des exportations
des biens et services. Ces politiques de redressement comprennent à la fois
des restrictions budgétaires et monétaires au niveau macroéconomique
et des mesures visant certains secteurs ou plus spécifiquement certaines
entreprises publiques. Elles s'inscrivent donc principalement dans le tra
itement économique de la crise. D'un côté, la contraction de la demande
intérieure et la recherche d'une plus grande efficacité, entre autres par
l'élimination des sureffectifs, ont certainement produit des effets négatifs
sur l'emploi et les salaires. De l'autre, la libéralisation du fonctionnement
du marché du travail aurait favorisé le travail, facteur abondant. Ces
deux types d'effet ne se compensent pas nécessairement en une période donnée.
Nous essayerons donc dans cet article de répondre aux questions suivantes :
— Quelles ont été les destructions et les créations d'emploi par secteur
et par qualification à court et à moyen terme?
— Quelle a été l'évolution des salaires pour les différentes catégories?
Bien entendu, d'autres questions se posent encore dans ce contexte,
par exemple celle concernant les politiques alternatives permettant une
amélioration de la situation des marchés du travail et de l'équité pour les
différentes catégories socioprofessionnelles. La réponse à cette question
Revue Tiers Monde, t. ХХХП, n» 126, Avril-Juin 1991 Nghia Nguyen Tinh et Hartmut Schneider 344
dépasse le cadre de cet article mais nous l'avons abordée ailleurs
(H. Schneider, Ajustement et équité en Cote-ďlvoire, ocde, à paraître).
Pour mieux situer l'expérience de la Côte-d'Ivoire il peut être utile de
rappeler quelques-unes de ses principales caractéristiques structurelles.
Ainsi, tout en faisant partie de la catégorie des <c pays à revenu interméd
iaire, tranche inférieure » (classification de la Banque mondiale), la Côte-
d'Ivoire est atypique pour cette catégorie entre autres par sa répartition
sectorielle de la population active : l'agriculture prend une plus grande
place qu'en moyenne pour cette catégorie (65 % contre 55 % en 1980)
et le contraire est vrai pour l'industrie (8 % contre 16 %). En plus, l'industrie
se caractérise par une très forte participation de l'Etat. En 1983, 69 % du
capital des entreprises déposant un rapport à la Centrale des Bilans était
entre les mains de l'Etat.
En ce qui concerne la structure et le fonctionnement du marché du
travail ils sont caractérisés par une grande hétérogénéité et une double pres
sion démographique et éducationnelle. Le dualisme économique engendre
celui du marché du travail. On distingue donc d'une part le secteur moderne
qui se compose principalement de la Fonction publique et des entreprises
et, d'autre part, le secteur traditionnel formé du secteur urbain informel
et du secteur rural.
Bien qu'en milieu urbain les emplois modernes n'occupent que 20 %
de la population active (voir tableau 1), et moins de 10 % au niveau national,
nous concentrons notre analyse en grande partie sur ce segment du marché
du travail pour deux raisons. Premièrement, le secteur moderne est plus
directement affecté par les mesures d'ajustement et, deuxièmement, c'est
le seul secteur pour lequel nous disposons de données relativement fines,
fiables et couvrant la période 1980-1985.
Avant cette période, trois faits marquants caractérisent le marché du
travail du secteur moderne :
(i) La croissance plus que proportionnelle des dépenses de personnel
dans la Fonction publique par rapport à l'expansion du budget de l'Etat
(6,1 % contre 4,2 % par an entre 1977 et 1980);
(ii) L'indexation salariale en fonction de la hausse des prix dans le
secteur des entreprises;
(iii) La forte expansion des effectifs en formation.
Face à cette situation, on distingue trois catégories de mesures d'aju
stement visant plus particulièrement le marché du travail : les blocages de
salaires nominaux, la défense de l'emploi en faveur des nationaux et la
réorientation de l'offre des ressources humaines. Ces mesures sont résumées
ci-dessous. en période d'ajustement 345 Uemploi
Mesures d'ajustement sur les marchés du travail
1981
— alignement des salaires des organismes publics sur ceux de la Fonction
publique;
— blocage des salaires dans la Fonction publique;
— économies dans le domaine de l'éducation.
1982
— augmentation de 10 % de tous les salaires minima du secteur privé et
semi-public;
— plafond de la base de calcul des charges sociales bloqué à 70 000,
celui de 1980;
— licenciement collectif contrôlé plus rigoureusement;
— suspension de l'autorisation du dépassement des heures supplément
aires au-delà de 40 h/semaine;
— discrimination renforcée de l'imposition sur le salaire des expatriés,
16 % au lieu de 10 % pour le personnel local;
— économies en matière d'éducation.
1983
— blocage des salaires dans la Fonction publique;
— limitation du glissement catégoriel;
— modification du régime de logement des fonctionnaires;
—des recrutements dans la Fonction publique;
— économies en matière d'éducation;
— réduction du nombre de coopérants;
— limitation des entrées dans les grandes écoles et les universités.
En général, les mesures d'ajustement structurel sur les marchés du
travail ont des effets sur l'emploi qui doivent être distingués des tendances
lourdes de l'emploi et des effets des autres mesures d'ajustement. Dans
le secteur de production moderne, la désindexation salariale peut réduire
le chômage structurel en diminuant le coût réel du travail.
Les effets sur Vemploi
Le programme d'ajustement qui contracte les dépenses publiques, la
demande intérieure, et qui comporte des mesures structurelles sur les
marchés du travail agit tant sur le secteur moderne que sur le secteur tra- 346 Nghia Nguyen Tinh et Hartmut Schneider
ditionnel. En raison du manque de données notre analyse quantitative se
cantonnera à la Fonction publique et aux salariés des entreprises modernes
(respectivement 78 000 et 237 000 personnes en 1980). Elle exclut les entre
prises qui ne tiennent pas une comptabilité normalisée et le secteur tradi
tionnel. En comparaison avec les données du Plan 1981-1985, le champ
couvert par notre analyse représente environ 80% du secteur moderne.
a) Prépondérance accrue de l'Education nationale et croissance continue
de l'encadrement dans la Fonction publique.
Comme dans la plupart des pays, la Fonction publique en Côte-d'Ivoire
constitue un marché du travail très stable que nous analyserons à trois
niveaux : global, fonctionnel et professionnel.
Sur le plan global, on distingue d'une part le personnel ivoirien et,
d'autre part, l'assistance technique. Dans l'ensemble, les effectifs nationaux
progressent au même rythme que les dépenses courantes entre 1981 et
1984. Leur croissance régulière atteint 23 % au bout de trois ans en faisant
passer le volume total de l'emploi de 74 109 postes à 91 195 postes.
En 1985, une brusque diminution de 4 010 postes a été suivie par une
autre de 543 postes en 1986. On retrouve le niveau de 1984 grâce à une
remontée de 4 210 postes en 1987. Durant les six années (1981-1987), la
croissance annuelle atteint seulement 3,5 % en moyenne, ce qui est tout à
fait raisonnable par rapport à la cro

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents