L estimation de la stature par les os longs des membres. - article ; n°3 ; vol.4, pg 433-449
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 433-449
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Olivier
L'estimation de la stature par les os longs des membres.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 4 fascicule 3, 1963. pp. 433-449.
Citer ce document / Cite this document :
Olivier Georges. L'estimation de la stature par les os longs des membres. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 4 fascicule 3, 1963. pp. 433-449.
doi : 10.3406/bmsap.1963.1262
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1963_num_4_3_1262Bull. Société Anthropologie de Paris. Tome 4, XIe série, 1963, pp. 433 à 449.
L'ESTIMATION DE LA STATURE
PAR LES OS LONGS DES MEMBRES
par Georges OLIVIER
(Laboratoire ď Anthropologie de la Sorbonně.)
La majorité des anthropologistes, surtout en France, utilisent
les tables de Manouvrier pour estimer la stature. Pourtant, il
existe de nombreuses formules, établies par la suite, et préten
dant à plus d'exactitude, mais qui n'ont su vaincre l'usage.
On peut se demander si l'abandon des tables de Manouvrier
en vaut la peine et si les critiques qu'on leur a faites sont fon
dées. C'est ce qu'on va examiner dans cet article, à l'aide de
documents nouveaux.
Les critiques contre les tables de, Manouvrier.
La première critique adressée aux tables de Manouvrier ré
side dans l'absence d'analyse statistique : elles fournissent bien
une estimation de la stature, mais sans dire avec quelle approxi
mation, sans fournir « l'écart-type lié ». Rappelons que, si celui-ci
est de 5 cm par exemple, cela signifie qu'un sujet estimé à 165 cm
aura en réalité 2 chances sur 3 de mesurer entre 160 et 170 cm
(165 ± 5 cm), et 95 chances sur 100 de mesurer entre 155 et
175 cm (165 ±2x5 cm). Si l'écart-type lié est plus faible, la
valeur de l'estimation est meilleure. Sans connaissance de l'écart-
type lié, on n'a qu'une idée vague de la stature du sujet. Les
tailles des Hommes préhistoriques sont le plus souvent déter
minées d'après les tables de Manouvrier : les comparaisons effec
tuées sont de peu de valeur, puisque la précision n'est pas indi
quée.
Par ailleurs, Manouvrier ne distingue pas le côté, droit ou
gauche, et a procédé par la méthode des moyennes par classe ;
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ AXTHHOP. DE PARIS, T. 4, 11e SÉHIE, 1963 28 434 société d'anthropologie de paris
les courbes établies avec ces chiffres sont assez irrégulières : or
il a été prouvé qu'il existe une corrélation linéaire entre stature
et dimensions des os longs, tout au moins pour les tailles usuelles.
On ne peut guère reprocher à Manouvrier de n'avoir pas fait
d'analyse statistique, car il disposait des 50 observations de
Rollet; il a même dû la réduire aux 25 sujets les moins âgés. Il n'a
donc pas pu apprécier la variabilité. S'il l'avait tenté, il se serait
aperçu que quelques valeurs de Rollet sont anormales et que
cela fausse les moyennes de certaines classes. Je ne pense pas
que Rollet ait commis d'erreurs de mesure : mais on peut ren
contrer des sujets bossus de façon inapparente, donc à membres
très longs pour la taille, également des sujets à tronc anorma
lement long. Je crois, qu'en pareil cas, il faut rejeter les valeurs
aberrantes, qui s'ajoutent aux inévitables erreurs sur les mes
ures.
K. Pearson a voulu remédier à ces objections en faisant une
étude biométrique des 50 sujets de Rollet, jeunes et vieux. Il
pensait que l'influence de l'âge était minime et sans rapport avec
la difficulté de bien mesurer la taille des cadavres. Pour lui, le
tassement du rachis est compensé par l'atténuation des cour
bures rachidiennes. Pourtant, M. Trotter et H. Gleser ont prouvé
que les sujets âgés ont plusieurs centimètres de moins que les
sujets jeunes (de la même génération) ; donc, l'estimation de la
stature doit être établie à partir de données provenant de sujets
non âgés, quitte à fournir ainsi la taille qu'avait un sujet avant
de subir les effets variables de la sénescence.
D'ailleurs, en reprenant les documents de Rollet, je trouve des
différences importantes suivant qu'on utilise l'humérus des
25 sujets jeunes ou celui des 25 sujets plus âgés.
D'autres relations ont été établies entre stature et longueurs
des os longs des membres, par Telkkâ, Dupertuis, Breitinger, etc.
Elles n'ont pas eu grand succès. Pour Telkkà, l'écart-type lié est
de l'ordre de 4,5 à 5 cm, d'où l'exemple précédent.
Les méthodes modernes d'estimation de la stature.
Le défaut des méthodes précédentes était d'étudier la stature
d'après celle du cadavre : on a vu qu'une gibbosité peut fort bien
passer inaperçue ; le dos s'aplatit sur la table de dissection et
les courbures rachidiennes s'effacent ; l'équinisme fréquent a
obligé Rollet à des ténotomies achilléennes.
C'est Breitinger, semble-t-il, qui a indiqué le premier que
l'idéal serait de comparer la longueur des os longs à la stature qu'a
vait le sujet de son vivant. Le difficile est de le savoir avec
exactitude. Pourtant, cette idée a été appliquée de façon exten- OLIVIER. L'ESTIMATION DE LA STATURE 435 G.
sive après la guerre de 1939-1945, lors de l'exhumation et du
rapatriement des restes de soldats morts en terre lointaine ;
d'ordinaire, on a procédé alors à une « vérification d'identité »,
par la denture, les blessures connues et, accessoirement, par la
stature ; car celle-ci est connue chez les soldats, de façon approxi
mative, mais suffisante.
Grâce aux documents recueillis de cette façon, deux procédés
nouveaux ont vu le jour, que je rappellerai dans l'ordre inverse
de la chronologie : celui de Fully et Pineau est de loin le meilleur
mais le moins praticable ; celui de Trotter et Gleser aurait dû
devenir le procédé courant.
1° Le de Fully part de l'idée qu'il y a, dans la stature,
deux éléments primordiaux et sans corrélation stricte : la lon
gueur des membres inférieurs et celle du tronc. Pour déterminer
la stature, le moyen le plus sûr consiste à mettre les os en place,
comme pour reconstituer le squelette de l'individu et à mesurer
les os empilés : on obtient ainsi une « taille squelettique » (somme
des longueurs des os longs du membre inférieur et des hauteurs
des vertèbres, du crâne et du tarse). On obtient alors la stature
par la relation :
Stature = taille squelettique + 10,8 cm ± к 2,015 cm
L'énorme avantage de ce procédé réside dans l'écart-type lié de
2,015 cm, qui signifie une grande précision dans l'estimation ;
un sujet dont on détermine la taille à 170 cm, ne pouvait avoir
qu'entre 168 et 172 cm (dans les 2/3 des cas) : c'est là une est
imation excellente, mais quasi inutilisable, car il est exceptionnel
qu'on dispose de tous les os.
Pour pallier cet inconvénient, Fully et Pineau ont imaginé de
réduire les os longs des membres à un seul (fémur ou tibia) et
de figurer le squelette axial par sa partie la plus caractéristique,
le rachis lombaire ; on ne tient pas compte de la hauteur du
crâne, ni de celle du tarse, qui introduisent un élément de
variabilité imprévisible. On obtient ainsi les équations :
Stature Cm = 2,09 (fémur + rachis lombaire) + 42,67 ± к 2,35 cm Cm = 2,32 (tibia + + 48,63 ± к 2,54 cm
(il s'agit de la longueur du fémur « en position », de la longueur
du tibia sans les épines et de la somme des hauteurs des 5 ver
tèbres lombaires). On note que l'écart-type lié s'élève un peu plus,
mais à 2,5 cm seulement. Si une vertèbre lombaire fait défaut,
on peut à son tour estimer sa hauteur, mais alors la précision f
inale diminue.
Quand on dispose du rachis lombaire, il est évident que la
méthode de Fully et Pineau est excellente, car elle donne la 436 société d'anthropologie de paris
précision la plus grande et s'applique aux deux sexes et à toutes
les races. Elle est surtout applicable en médecine légale ; elle
l'est rarement en paléontologie humaine, car les vertèbres ne
sont pas conservées habituellement.
2° Le procédé

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