L État et la monnaie en Amérique latine. Les tendances à la dollarisation - article ; n°171 ; vol.43, pg 665-681
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L'État et la monnaie en Amérique latine. Les tendances à la dollarisation - article ; n°171 ; vol.43, pg 665-681

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Tiers-Monde - Année 2002 - Volume 43 - Numéro 171 - Pages 665-681
Angela Maria Morandi, Paulo Nakatani, Luiz Jorge Vasconcellos Pessôa de Mendonça — The state and national money in Latin America : Tendencies towards a dollar economy.
The tendency towards the transformation of Latin America into a dollar economy tends to modify international relations. This article departs from the basic tenet that the function of the values of the national monies concerned is determined by the parameters of the American economy to the extent that gains in labour productivity tend to follow by the same rule. The article then determines the function of the monetary authorities in respect to such a setting. Finally it shows how such developments are reflected through the strategies adopted by firms in the most dynamic sectors. In so doing, the authors assess the alterations of the competitive milieu in which the firms operate, that is the external, structural and systemic factors.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Angela Maria Morandi
Paulo Nakatani
Luis Jorge Vasconcellos Pessôa
de Mendonça
L'État et la monnaie en Amérique latine. Les tendances à la
dollarisation
In: Tiers-Monde. 2002, tome 43 n°171. Trajectoires latino-américaines. Regards sur Cuba. (sous la direction de
Rémy Herrera). pp. 665-681.
Abstract
Angela Maria Morandi, Paulo Nakatani, Luiz Jorge Vasconcellos Pessôa de Mendonça — The state and national money in Latin
America : Tendencies towards a dollar economy.
The tendency towards the transformation of Latin America into a dollar economy tends to modify international relations. This
article departs from the basic tenet that the function of the values of the national monies concerned is determined by the
parameters of the American economy to the extent that gains in labour productivity tend to follow by the same rule. The article
then determines the function of the monetary authorities in respect to such a setting. Finally it shows how such developments are
reflected through the strategies adopted by firms in the most dynamic sectors. In so doing, the authors assess the alterations of
the competitive milieu in which the firms operate, that is the external, structural and systemic factors.
Citer ce document / Cite this document :
Maria Morandi Angela, Nakatani Paulo, Vasconcellos Pessôa de Mendonça Luis Jorge. L'État et la monnaie en Amérique latine.
Les tendances à la dollarisation. In: Tiers-Monde. 2002, tome 43 n°171. Trajectoires latino-américaines. Regards sur Cuba.
(sous la direction de Rémy Herrera). pp. 665-681.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2002_num_43_171_1629L'ÉTAT ET LA MONNAIE NATIONALE
EN AMÉRIQUE LATINE.
LES TENDANCES À LA DOLLARISATION
par Angela Maria Morandi*
Luiz Jorge Vasconcellos Pessôa de Mendonça*
Paulo Nakatani**
La tendance à la dollarisation dans les pays d'Amérique latine modifie
les relations internationales. Cet article part du fait que la fonction de
mesure de la valeur de la monnaie nationale est déterminée par les para
mètres de l'économie américaine, de sorte que les gains dans la productiv
ité du travail l'accompagnent. Il détermine ensuite les fonctions des autor
ités monétaires face à cette nouvelle réalité. Enfin, les auteurs montrent
comment de tels faits se reflètent dans les stratégies des entreprises situées
dans les secteurs les plus dynamiques, évaluant ainsi les altérations du
milieu concurrentiel dans lequel elles agissent, à savoir les facteurs exté
rieurs, structurels et systémiques.
Dans les pays d'Amérique latine, la tendance à la dollarisation1 se
profile depuis le début des années 1990. Sous diverses formes, la dolla
risation est déjà une réalité dans certains pays, elle est imminente dans
d'autres et probable pour le Brésil. Que signifie-t-elle ? Quels sont ses
déterminants intérieurs et extérieurs ? Quelles sont les possibilités et les
limites des politiques qui pourraient promouvoir une insertion active
dans les marchés internationaux, tout en gardant une autonomie
nationale et le maintien des parités des termes d'échange avec les
autres pays ?
* Professeurs, Université fédérale de Espirito Santo (Brésil), Département d'économie.
** Professeur, de Santo, professeur invité à l'Université de Paris XIII.
1. Il existe différents points de vue sur ce concept. Voir, par exemple, Huerta (2000), Batista Jr.
(2000), Cunha (1999), Belluzzo et Almeida (1992) et Salama (1989).
Revue Tiers Monde, t. XLIII, n° 171, juillet-septembre 2002 666 Angela Maria Morandi et al
Le débat à propos de la dollarisation a été vif au Brésil, au début
des années 1990, après le plan Cavallo et avant le plan Real1. Il portait
sur l'utilisation du dollar comme « ancrage » du taux de change pour
l'obtention de la stabilité monétaire. Le débat a perdu de sa vivacité
après le plan Real. Il n'est revenu sur scène qu'avec les tensions sur le
taux de change, fin 1998 et début 1999. Certains parmi les partisans de
la dollarisation de l'économie brésilienne se sont alors empressés de
proposer à nouveau son adoption. Cependant, à la suite du paiement
des charges de la dette, alourdies2 par quatre années de politique de
change presque fixe du plan Real et le transfert de ces charges vers
l'avenir, la relative stabilité de la monnaie et du taux de change est
revenue, et le débat sur la dollarisation brésilienne a été de nouveau
abandonné.
Il mérite pourtant d'être poursuivi. Il est essentiel de trouver le
fondement théorique et empirique d'une position anti-dollarisation,
s'opposant aux modèles dans lesquels la dollarisation s'impose néces
sairement. La Banque mondiale ayant déjà fait des propositions pour
« dollariser » l'économie brésilienne3, il faut tenir compte de
l'évolution des faits réels.
Parmi ceux-ci il y a, tout d'abord, la croissance du passif extérieur
de l'économie brésilienne : elle est due à l'accroissement de la dette exté
rieure, à l'augmentation de l'internationalisation de l'appareil de pro
duction et à la libéralisation des flux de capitaux à court terme. Avec la
reprise des entrées de capitaux spéculatifs, les capitalistes étrangers exi
gent une réduction des risques de change. En effet, dans un contexte de
libéralisation des mouvements de capitaux et de fluctuation du taux de
change, les risques venant des dépréciations du change augmentent et la
spéculation sur le marché de change est stimulée.
Interviennent ensuite les incertitudes concernant la progression et
les possibilités de développement du Mercosur, à la fois comme option
face à la mise en place de la Zone de libre-échange des Amériques
(zlea) et comme occasion de créer une zone monétaire commune. La
décision prise par le Chili de se tourner vers Pálena et la profonde
crise argentine favorisent les intérêts des États-Unis. Cette situation est
1. Batista Jr. (1993) ; Resende (1992) ; Franco (1993) ; Lopes (1991) ; Nakano (1991).
2. Entre 1995 et 1998, le solde en compte courant de la balance des paiements a présenté un déficit
cumulé de 109,5 milliards de us dollars, dont 23,7 milliards provenaient du déficit de la balance commerci
ale, et 39,7 provenaient des remises nettes d'intérêts ; la dette extérieure brute est passée
de 159,3 à 234,7 milliards de US dollars ; les réserves internationales sont passées de 51,8 à 44,6 milliards
de us dollars ; les amortissements ont atteint un total de 87,7 milliards de us dollars (Nakatani, 2000,
p. 219).
3. « Mais, depuis 1992, les recommandations de ce genre ont dépassé (...) le stade de la discussion
technique, ayant été incorporées à la législation américaine et transformées en recommandation officielle à
la Banque centrale du Brésil » (Batista Jr., 2000, p. 293). L'État et la monnaie nationale en Amérique latine 667
accentuée par la décision unilatérale de l'Equateur d'adopter la dolla
risation et par l'intention, exprimée par plusieurs pays d'Amérique
Centrale, d'y adhérer eux aussi.
Enfin, le Sénat américain est en train de débattre d'un projet de
loi1 dont le but est de réguler tous les rapports monétaires entre le
gouvernement américain et les pays qui se dollarisent, de manière for
melle ou informelle. Pour entreprendre une dollarisation formelle et
reconnue par les États-Unis, les pays doivent obtenir l'avis favorable
du secrétaire du Trésor américain sous forme d'un «Certificat de
bonne conduite »2.
En dehors de la reconnaissance officielle, le seul avantage de cette
procédure consiste à recevoir des États-Unis une partie des gains de
seigneuriage obtenus par la dollarisation. Les États-Unis avertissent
qu'ils ne modifieront en rien leurs objectifs de politique monétaire,
quels que soient les problèmes des pays qui se dollarisent. Ils ne veu
lent pas assumer le rôle de prêteur en dernier ressort, et suggèrent que
ces pays cherchent une institution privée internationale pour ce faire.
N'importe quel pays peut se dollariser sans la reconnaissance formelle
des Etats-Unis, mais, dans ce cas, il ne bénéficiera pas des « avan
tages » que celle-ci peut lui procurer.
Nous allons maintenant aborder plusieurs aspects de la dollarisation.
En premier lieu, nous analyserons comment la fonction de mesure de la

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