L évêque Zumarraga et les idoles principales du grand temple de Mexico - article ; n°1 ; vol.8, pg 153-169
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1911 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 153-169
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Zelia Nultall
L'évêque Zumarraga et les idoles principales du grand temple
de Mexico
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 8, 1911. pp. 153-169.
Citer ce document / Cite this document :
Nultall Zelia. L'évêque Zumarraga et les idoles principales du grand temple de Mexico. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 8, 1911. pp. 153-169.
doi : 10.3406/jsa.1911.3730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1911_num_8_1_3730L'EVEQUE ZUMARRAGA
ET LES IDOLES PRINCIPALES
DU GRAND TEMPLE DE MEXICO
Par Zélia NUTTALL.
Parmi les documents les plus intéressants que j'ai trouvés en fouillant
dans les tomes poussiéreux contenant les manuscrits du xvie siècle con
servés dans les Archives Publiques de la Nation, à Mexico, se trouve le
compte-rendu du procès par le procureur du Saint Office de l'Inquisition,
contre Miguel, cacique Indien, pour idolâtrie, en 1539.
Le vrai but du procès était de vérifier où se trouvaient alors' les cinq
idoles principales du Grand Temple delMexico, qui avaient été cachées,
par ordre de Montezuma, après le massacre des seigneurs Mexicains par
Pedro de Alvarado et les Espagnols, en mai 1520.
Le nom indigène de l'accusé était Puchtecatl Tlayloca, et le procès
commence par le texte suivant : « Dans la grande ville de Temixtitan
Mexico, de cette Nouvelle Espagne, le vendredi, le vingtième jour du
mois de juin, l'année de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ de
1539, le'Révérend Seigneur Docteur Fray Juan de Zumarraga, premier
évêque de cette ville de Mexico, Membre du Conseil de sa Majesté et
Inquisiteur apostolique contre la dépravation hérétique et l'apostasie
dans cette ville et dans tout son évêché, devant moi, Miguel Lopez de
Legaspi, secrétaire du Saint Office de l'Inquisition, étant en audience de
l'Inquisition dit : qu'il avait appris par Mateos, indien et peintre et
citoyen de Mexico, qui le lui avait raconté, que quand cette ville fut con
quise, on avait ôté du temple de Uitzilopochtli dans cette ville, les idoles
et beaucoup d'autres démons qu'ils adoraient, et les avaient emportés à
la maison de Miguel, indien et citoyen de Mexico.
« En cas que ces idoles puissent être trouvées ce serait rendre un grand
service à Dieu et un bien aux indigènes de ces régions, car on croit et
tient pour sûr qu'on pourrait ainsi mieux déraciner leur infidélité et ido
" lâtrie, et greffer la vérité. ::.....
« C'est à présumer qu'ayant les idoles là, ils auront le cœur plutôt avec SOCIÉTÉ DES AMÉRICAMSTES DE PARIS loi
eux qu'avec les choses de notre Sainte Foi, ce qui serait leur devoir. Il
ordonna donc que ce Saint Office prenne les informations pour pouvoir
punir et châtier ceux qui ont caché, ou gardent ou savent de ces idoles
et ne sont pas venus les dénoncer, malgré qu'ils étaient des chrétiens
baptisés». Ensuite vient l'examen des témoins appelés par l'évêque dans
le but de vérifier où se trouvaient les idoles en question.
Le premier témoin qui fut mené devant l'évêque, le même jour, et qui
était en même temps l'accusateur de Miguel, était le dit Mateos, Indien,
peintre, citoyen de Mexico qui prit le serment obligatoire et déclara :
«qu'il était fils d'un nommé Tlatolatl, citoyen de Mexico, qui avait été
très intime avec Montéçuma, et auquel ce dernier confiait ses secrets. Son
dit père avait une idole, très lourde, qui était enveloppée et qu'il adorait.
Jamais on ne défaisait ce paquet, pas même la personne la plus haute
placée, par vénération pour l'idole et parce qu'on disait que celui qui le
ferait mourrait .
A l'époque lorsque cette ville de Mexico fut conquise son dit père
emporta ce paquet à Atzcapotzalco, à la maison du cacique de l'endroit,
qui s'appellait Oquiçin, où on le garda pour quelque temps caché, avec
grande vénération. Le dit seigneur cacique d'Atzcapotzalco et un de ses
principaux vassaux, nommé Tlilanque donnèrent au père de ce témoin,
à garder, quatre autres idoles dont l'une s'appellait Quetzalcoatl ; l'autre
Telpochtli, l'autre Tlatlauhqui Tezcatlipoca et- l'autre Tepehua. Ces idoles
sont restées à Atzcapotzalco durant à peu près un an et on y allait pour
les adorer et leur offrir du copàl, par ordre du cacique d'Atzcapotzalco.
Vers cette époque le Marquis, le capitaine des chrétiens, s'en alla dans
la province de Hueymula et emmena avec lui le cacique d'Atzcapotzalco
et son principal sujet Tlilantzin qui, avant de partir recommandèrent
vivement au père de ce témoin de prendre soin des idoles. Le dit, son
père mourut pendant que le Marquis faisait la guerre à Hueymula.
Ensuite vint la nouvelle que le caciqued'Atzcapotzalco et Tlilantzin
étaient morts, et un vieillard, nommé Nahueca qui était un cacique et
gardait les possessions de Tlilanque, dit à ce témoin et à son frère, nommé
Pedro : « Mes pauvres [garçons] écoutez-moi. Vous savez maintenant que
le cacique d'Atzcapotzalco, et Tlilantzin et votre père sont tous morts,
et que nous avons charge de ces dieux. Gardons-les en cas que d'ici à
quelque temps, les seigneurs nous les réclament .» A cette époque un
seigneur nommé Tlacochcalcatl Nanauacatzin était le gouverneur de
Mexico, et lui et le seigneur de Tula, nommé I/cuecuetzin envoyèrent
une nuit à Atzcapotzalco deux Indiens dont l'un se nommait Coyoque et
l'autre Calnahuacatl1. Ceux-ci allèrent trouver Nahueca et lui dirent que
1. Dans un autre volume de documents de l'Inquisition j'ai trouvé la note qui suit, l'évêque zumarraga eï les idoles du grand temple de mexico 155
les seigneurs de Mexico et Tula lui réclamaient les idoles.\Le dit Nahueca
fit part de ceci au témoin et à son frère et ils décidèrent de renvoyer les
idoles et de les accompagner à Mexico. Ils les apportèrent à cette ville, à
la maison de Puchtecatl Tlaylotla qui s'appelle maintenant Miguel et là
on leur dit d'aller dormir dans la- maison du dit Coyoque, qui était venu
les appeler à Atzcapotzalco. Dans à peu près dix jours (il ne se rappelle
pas bien, parce que il était alors enfant), ce témoin fut appelé par le
seigneur Tlacochcalcatl Nanahuatzin, et il alla devant lui, emmenant son
" .■•.,. frère Pedro.
Le dit seigneur parla à ce témoin avec des paroles affectueuses, disant:
Fig; 1.
« О pauvres petits, voilà que votre père est mort, mais me voici lorsque
vous aurez besoin de quelque chose, car votre père était le père de nous
tous. Maintenant allons voir ces idoles «que vous avez gardées et
apportées ». Et ils 'allèrent les voir dans la maison de Puchtecatl Tlaylo-
tzin où elles étaient et y apportèrent des tortillas et là il les adorèrent où
elles étaient placées, sous une natte de joncs. Et ils soulevèrent la natte
et qui est datée 1539. « Les gardiens des démons qu'on avait mis dans la maison de
Miguel Puchteca Thlaylotla étaient Coyuthl, Calnauacathl et Coythlachteua, dont les
deux premiers sont morts. Le troisième vit encore et on lui a donné le nom de Nexpa-
necall. Il habitait autrefois avec le défunct Seigneur de Tula et avec Don Pedro Thla-
cavepatli,- et il était le gardien spécial de certaine idole appellee Tlatlauque ». Ce der
nier était évidemment le Tlatlauic Tezcatlipoca qui portait également le nom de Totec
et de Anaoatlytecu (cf. Sahagun, éd. Sunéon, p. 480). ; : SOCIÉTÉ DES AMÉRICAN1STES DE PARIS 156
pour les voir et leur offrirent des tortillas — et après ce sacrifice le. dit
seigneur s'en alla chez lui. Après quelques jours l'Indien nommé Coyoque
dit à ce témoin : « Les idoles que nous avons apportées ne sont plus dans
l'endroit où nous les avons mises ; où est-ce qu'on les a emportées? Et
ce témoin lui dit qu'il n'en savait rien et il ne l'a jamais su depuis, et il
ne les a plus revues et ne sait ce qu'on en a fait. Et ceci est la vérité
qu'il déclare par moyen du dit interprète qui signa cette déclaration pour
lui. »
Une peinture avec texte explicatif, dont la reproduction suit (fig. 1),
accompagnait cette déclaration et es

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