L évolution démographique récente à La Rochelle et en Aunis du Nord. Implosion centrale et explosion périphérique - article ; n°1 ; vol.122, pg 363-371
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'évolution démographique récente à La Rochelle et en Aunis du Nord. Implosion centrale et explosion périphérique - article ; n°1 ; vol.122, pg 363-371

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Norois - Année 1984 - Volume 122 - Numéro 1 - Pages 363-371
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Soumagne
L'évolution démographique récente à La Rochelle et en Aunis
du Nord. Implosion centrale et explosion périphérique
In: Norois. N°122, 1984. Avril - juin 1984. pp. 363-371.
Citer ce document / Cite this document :
Soumagne Jean. L'évolution démographique récente à La Rochelle et en Aunis du Nord. Implosion centrale et explosion
périphérique. In: Norois. N°122, 1984. Avril - juin 1984. pp. 363-371.
doi : 10.3406/noroi.1984.4191
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1984_num_122_1_4191e
JVyro/s, Poitiers, 1984, /. 31, n° 122, p. 363-371.
L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE RECENTE A LA ROCHELLE
ET EN AUNIS DU NORD :
IMPLOSION CENTRALE ET EXPLOSION PERIPHERIQUE
par Jean SOUMAGNE
Université de Poitiers
95 Avenue du Recteur Pineau 86022 Poitiers Cedex
Au sein d'une région, Poitou-Charentes, encore marquée par le poids des
campagnes, la Rochelle fait figure de centre assez important. L'agglomération compte
en 1982 : 102 143 habitants (population sans doubles-comptes) ce qui la place à un
niveau très voisin des deux autres têtes régionales : Poitiers et Angoulême.
L'agglomération rochelaise est cependant l'objet de mouvements démographiques
défavorables : sa population a stagné depuis 1975, après un quart de siècle de crois
sance ininterrompue ; son poids a un peu baissé dans un département qui continue
à augmenter et plus encore dans son arrondissement. Des phénomènes puissants de
redistribution s'opèrent aux dépens de la ville de La Rochelle, de son vieux centre
en particulier, au bénéfice de communes désormais suburbaines, et davantage encore
au profit de communes rurales en cours de péri-urbanisation. Face à ces mutations
les adaptations fiscales, économiques et sociales des communes considérées demeur
ent délicates tandis que la maîtrise spatiale de ce nouvel étalement « rurbain »
reste insuffisante.
I. — L'HABITAT DANS LA VILLE HISTORIQUE : UNE SURVIVANCE ?
Le cœur ancien de la ville, parfaitement délimité par les vestiges ou les empla
cements des remparts du xvne siècle, constituait jusqu'au Second Empire le foyer
d'habitat majeur. Son poids résidentiel, tout en demeurant élevé en valeur absolue
et en densité, s'affaiblit relativement à la fin du xixe et dans la première moitié du
XXe siècle du fait des poussées suburbaines successives. A la veille de la seconde
guerre mondiale le centre historique ne représentait plus que la moitié de la popul
ation agglomérée.
Depuis 1945 le rôle du centre a profondément évolué. Sa fonction résidentielle
connaît en effet un déclin ininterrompu. En 1954 la population y était, avec 18 491
habitants, encore voisine de celle du Second Empire. Dans un cadre morphologique
largement issu du Moyen-Age pour toutes les sections proches du port et de l'hyper-
ccntre, l'entassement restait extraordinaire.
De 1954 à 1968 plus du quart de la population disparut et les 13 849 habitants ne
L' représentent « exode urbain plus au » terme s'accentue de cette de 1968 période à 1975 qu'un : une septième perte de l'agglomération. 26,2 % et un
poids du centre ramené au dixième de l'agglomération. Cette dépopulation centrale
qui s'inscrivait dans un contexte de croissance vigoureuse de l'agglomération s'est
poursuivie de 1975 à 1982 alors que l'ensemble rochelais voyait sa population
se stabiliser. Le cœur ne compte plus que 8 980 habitants (8,8 % de l'agglomér
ation) ; le ralentissement de sa baisse ( — 12,1 % entre 1975 et 1982) annonce peut-
être une stabilisation future, sans doute en partie liée aux opérations de réhabili
tation conduites dans les vieux quartiers.
Mots-clés : Poitou-Charentes. Démographie urbaine. Péri-urbanisation. + 1 à-1 %
+5% -1 6-10%
11 1 1 H - .S à+5% -11 à -20%
-5 à -10% -21 à -30%
-11%
Fie 1. — L'évolution du centre historique de La Rochelle entre 1975 et 1982 par section de recensement.
— à gauche : variation de la population.
— à droite : du parc total de logements. CHRONIQUE DU CENTRE-OUEST 365
Tandis qu'entre 1968 et 1975 les quartiers qui s'effondraient correspondaient aux
taudis encore surpeuplés ds la vieille cité médiévale et à l'hypercentre commerçant,
l'évolution démographique récente (fig. 1) se caractérise par des baisses plus modér
ées dans toutes les sections, en particulier celles de l'hypercentre, à l'exception du
quartier administratif au sud-ouest et de celui de la gare au sud-est. La mutation
démographique ne recoupe que partiellement celle du parc de logements. Celui-ci a
beaucoup moins baissé que la population depuis la guerre et connaît même un
accroissement après 1975, (+ 3,9 % entre 1975 et 1982). Cela s'explique par une
moindre densité d'occupation des résidences principales (1,92 en 1982), par des
proportions de résidences secondaires qui oscillent entre 5 et 10 % dans la moitié
sud du centre, par un parc de logements vacants qui dépasse 10 % dans la plupart
des sections du centre. Ce dernier phénomène témoigne de fortes turbulences rési
dentielles et de l'utilisation fréquente des logements comme réserves par un appar
eil commercial dynamique. La dévitalisation centrale ne paraît pas due directement
à la création de voies piétonnières mais, de manière plus ample, à la conjonction
du rejet des logements vétustés et de l'invasion des activités tertiaires. Elle se traduit
morphologiquement par la récupération commerciale d'une partie du parc immobili
er, par l'orientation touristique d'une autre, et par le maintien d'une fonction
résidentielle de luxe.
II. — LA DEGRADATION DEMOGRAPHIQUE DES QUARTIERS PERIPHERIQUES.
La commune de La Rochelle bénéficie d'une superficie relativement importante
— 28,4 km2 — par suite de l'annexion de plusieurs communes ou parties de
communes dans la seconde moitié du xixs siècle. Dans ce cadre l'extension résident
ielle a pu s'effectuer pour l'essentiel à l'intérieur du périmètre municipal jusqu'aux
années 1960. Ainsi peuvent se distinguer (fig. 2) : une auréole pavillonnaire ancienne
qui cerne le centre historique sur un km. de largueur ; un tentacule méridional : le
faubourg ouvrier et ferroviaire de Tasdon ; un tentacule occidental qui joint la
couronne péricentrale au port de La Pallice. Les grands ensembles d'habitat collectif
populaire, édifiés après la seconde guerre mondiale, ont pris place dans les inters
tices encore spacieux du finage rochelais : Port-Neuf (années 1950), Mireuil (années
1960), tandis que la nouvelle zone mixte (d'habitat collectif et individuel) de Ville-
neuve-les-Salines a été gagnée sur d'anciens marais salants et, pour partie, construite
sur des territoires récupérés sur la commune de Périgny.
Les banlieues rochelaises se sont donc développées principalement dans l'espace
communal. Leur poids démographique apparaît en 1982 extrêmement inégal (fig. 3).
Le cœur historique ne représente plus qu'un dixième de la population de la ville.
Autour, les sections des vieilles banlieues n'ont que quelques centaines d'habitants
chacune. Les quartiers ouvriers et portuaires anciens de Tasdon et La Pallice
rassemblent quelques milliers de personnes. En fait, les grosses masses humaines
surgissent sur la carte avec vigueur : huit sections de recensement, six à l'ouest et
deux à l'est, comprennent chacune plusieurs milliers d'habitants ; toutes correspon
dent aux ensembles d'habitat moderne postérieurs à 1950 qui sont dominés par les
logements en immeubles collectifs.
Sauf pour le plus récent de ces ensembles, ces quartiers ne sont pas épargnés par
la dépopulation qui frappe la majorité de l'espace rochelais. Ce phénomène remar
quable est nouveau par son ampleur. Jusqu'en 1975 en effet la population de La
Rochelle a continué à augmenter (population municipale en 1982 : 65 650 habitants ;
en 1968: 72 210 ; en 1975: 78 759). Cependant, la croissance globale 1968-1975
était en partie due à l'extension du territoire communal aux dépens de Périgny et à
l'aménagement correspondant de Villeneuve-les-Salines ; à cette époque déjà la dépo
pulation ne touchait plus seulement le centre mais d'amples secteurs suburbains
anciens.
L'évolution 1975-1982 (fig. 3) marque la quasi-gé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents