L histoire de l urbanisation américaine. Réflexions sur les tendances récentes - article ; n°4 ; vol.25, pg 880-896
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'histoire de l'urbanisation américaine. Réflexions sur les tendances récentes - article ; n°4 ; vol.25, pg 880-896

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 880-896
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michael H. Frisch
Nina Godneff
L'histoire de l'urbanisation américaine. Réflexions sur les
tendances récentes
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 25e année, N. 4, 1970. pp. 880-896.
Citer ce document / Cite this document :
Frisch Michael H., Godneff Nina. L'histoire de l'urbanisation américaine. Réflexions sur les tendances récentes. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 25e année, N. 4, 1970. pp. 880-896.
doi : 10.3406/ahess.1970.422328
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1970_num_25_4_422328L'histoire urbaine américaine :
RÉFLEXIONS SUR LES TENDANCES RÉCENTES
La plupart des historiens conviendront aisément que, pour comprendre
l'histoire des villes américaines, il faut, à un moment ou à une autre, s'interroger sur
la relation qui existe entre la dynamique culturelle générale de l'histoire américaine
et la dynamique de l'urbanisation en tant que processus interculturel. Presque tous
les critiques, néanmoins, soulignent le fait que, dans sa quasi totalité, la littérature
spécialisée n'a pratiquement jamais cherché jusqu'à présent à faire la lumière sur
cette distinction, et encore moins sur la nature exacte de cette relation, le résultat
étant que l'histoire urbaine se présente, en fin de compte, comme quelque chose
d'assez flou du point de vue analytique, et a fini par inclure virtuellement tout ce qui
a un quelconque rapport, si vague soit-il, avec les villes. Face à ce chaos conceptuel,
toutes les exhortations à une plus grande précision et à une définition plus claire
des choses se sont concentrées sur le concept de ville lui-même, et sur la manière
de comprendre le processus même d'urbanisation. Dans la mesure où l'on a eu une
histoire urbaine claire et satisfaisante, l'on a toujours eu — pour des raisons que
j'expliquerai plus loin — davantage d'explications sur l'histoire de l'urbanisation que
sur la relation entre l'urbanisation et l'histoire américaine au sens large. A mon avis,
cependant, et sans doute parce que, de par ma formation, j'ai tendance à me consi
dérer plus comme un spécialiste d'histoire intéressé par l'urbanisation
que comme un urbaniste intéressé par la dimension historique, cette façon de
concevoir l'histoire urbaine sacrifie trop de qualités pour ce qu'elle gagne en préci
sion d'analyse. Il nous semble nécessaire d'inviter les historiens urbanistes à se
préoccuper davantage de l'histoire tout court. Pour justifier cette affirmation nous
allons examiner quelques-uns des principaux développements récents de l'histori
ographie du passé urbain américain.
Les premières définitions sérieuses concernant l'histoire urbaine, ainsi qu'un
certain nombre de livres et d'articles importants sur ce sujet datent des années
1950, donc bien avant que la crise actuelle ne soit devenue manifeste. Il convient
toutefois de noter que les problèmes urbains ont déjà suscité au tournant du
siècle une vague d'intérêt et une prise de conscience analogues, sans pour autant
880 HISTORIOGRAPHIE URBAINE AMÉRICAINE M.H. FRISCH
que la science historique en ait été affectée comme aujourd'hui. Des disciplines telles
que la sociologie et la science politique ont joué un rôle très important dans cette
première manifestation d'intérêt pour la question urbaine et ont été profondément
marquées par les problèmes sociaux et politiques que posaient à l'époque la croi
ssance des villes. Il va sans dire que la science sociale américaine continue à se
préoccuper de ce problème.
On peut donc supposer que les historiens ont commencé à étudier l'urbanisa
tion — du moins partiellement — dans la mesure où ils ont commencé à s'intéresser
aux préoccupations, aux problèmes et aux méthodes de ces sciences sociales. En
fait, une bonne part des écrits en matière d'histoire urbaine et des critiques formulées
par les historiens de l'urbanisation reflètent les controverses auxquelles la question a
donné lieu dans les autres disciplines. Tandis que les spécialistes de l'histoire urbaine
prenaient conscience de ce qu'ils étaient en train de faire, ou auraient dû faire, les
controverses et la critique sur les études urbaines dans les autres secteurs du domaine
historique transformaient progressivement la notion même de la tâche de l'historien \
Les problèmes cruciaux et les préoccupations humaines qui ont suscité l'intérêt
initial des sociologues ont exercé une très grande influence sur les travaux des
historiens et sont à l'origine de toute une critique ultérieure qui s'est développée
dans les autres disciplines. On a notamment reproché aux spécialistes d'avoir
concentré toute leur attention sur les points problématiques et les échecs du
développement urbain, et de s'être ainsi laissés entraîner trop aisément dans une
conception « pathologique » de la ville. Une approche comme celle-là, délibérément
orientée vers ce qui fait problème, tend tout naturellement — ont fait remarquer les
critiques — à mettre l'accent sur les questions spécifiques et concrètes, et à laisser
tomber toute étude convaincante, analytique et systématique des processus même
de l'évolution urbaine 2.
Cependant, les développements ultérieurs de l'étude urbaine furent plus positifs
et ont eu un impact quelque peu différent sur les travaux d'histoire urbaine. Dans
les sciences sociales, la discussion a fini par se centrer moins sur l'absence de
structure et dethéorie que sur les concepts mêmes d'urbanisation et de ville énoncés
par les spécialistes américains, notamment les sociologues, au cours des premières
décennies du XXe siècle. Au risque de simplifier à l'excès, nous dirons que ce travail
peut être présenté sous les deux grandes rubriques suivantes : d'une part, l'approche
écologique, et, d'autre part, l'approche comportementale, la première représentée
dans ses grandes lignes par Robert E. Park et I' « École de Chicago », et la seconde
par Louis Wirth dont l'article de 1 938, « Urbanism as a Way of Life », — qui a inspiré
de nombreux auteurs — est repris dans les anthologies les plus marquantes. La
première de ces conceptions comprend la cité comme une unité organique composée
d'un espace et d'une société organisée, un organisme doté de qualités, d'habitudes
1. Le point a été développé au cours d'une causerie par Lyle Dorsett auteur de The Pender-
gast Machine (New York, 1 968), au congrès annuel de l'organisation des historiens américains, à
Philadelphie, en Pennsylvanie, le 18 avril 1969. Pour quelques commentaires intéressants sur les
réactions aux périodes antérieures de crise académique, voir Wallace S. Sayre et Nelson W. Polsby,
«American Political Science and the Study of Organisation », dans The Study of Urbanization, de
Philip M. Hauser et Leo F. Schnore, New York, 1965; et tout particulièrement Don Martindale,
« The Theory of the City », introduction au livre de Max Weber, The City, traduit et présenté par
Don Martindale et Gertrud Neuwirth (New York, 1958).
2. Ce point de vue courant est développé de façon très condensée dans l'article de R. Richard
Wohl, « Urbanisme, Urbanity and the Historians », in : The University of Kansas City Review, Vol.
XXII octobre 1955, pp. 53-57. L'article a été assez souvent repris, notamment dans le livre de
Charles N. Glaab, The American City :A Documentary History, Homewood, Illinois, 1963.
881 MODÈLES
et d'influences spécifiques; les travaux du second groupe, par contre, cherchent
à définir la psychologie sociale de la société urbaine et aboutissent à une théorie de
la cité qui conçoit les divers comportements, tant individuels que collectifs, comme
déterminant effectivement l'urbanisation et non pas comme une manifestation
extérieure du phénomène l.
Il va sans dire qu'entre ces deux groupes et à l'intérieur même de ces caté
gories générales existent de nombreuses variantes qui ont apporté au cours des
années de nombreuses lumières et permis d'approfondir considérablement l'analyse,
tout com

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents