L histoire génétique des mille derniers siècles et ses mécanismes : une revue - article ; n°1 ; vol.2, pg 43-56
15 pages
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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1990 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 43-56
THE GENETIC HISTORY OF THE LAST THOUSAND CENTURIES AND ITS MECHANISMS : A REVIEW Summary. — According to recent discoveries in population immunology and molecular biology, present modern humans are thought to descend from a single ancestor population who lived less than 200 000 BP according to genetics, and likely around 100 000 BP to paleontology, archeology and linguistic. On the other hand, questions like the localization of this ancestor population or the main mechanisms of human prehistorical evolution remain highly controversial or unanswered.
Résumé. — Les découvertes récentes de l'immunologie et de la biologie moléculaire des populations humaines ont conduit à un accord des spécialistes sur l'idée d'une origine commune des cinq milliards d'Hommes actuels à partir d'une population unique datant au plus de deux mille siècles, et sans doute deux fois moins si l'on tient compte des données de la paléontologie, de l'archéologie et de la linguistique. Par contre, des désaccords et des inconnues subsistent en ce qui concerne la localisation éventuelle de cette population d'origine et les mécanismes évolutifs principaux de la préhistoire humaine.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Langaney
N. Hubert van Blyenburgh
Robert Nadot
L'histoire génétique des mille derniers siècles et ses
mécanismes : une revue
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Nouvelle Série, tome 2 fascicule 1, 1990. pp. 43-
56.
Abstract
THE GENETIC HISTORY OF THE LAST THOUSAND CENTURIES AND ITS MECHANISMS : A REVIEW Summary. —
According to recent discoveries in population immunology and molecular biology, present modern humans are thought to
descend from a single ancestor population who lived less than 200 000 BP according to genetics, and likely around 100 000 BP
to paleontology, archeology and linguistic. On the other hand, questions like the localization of this ancestor population or the
main mechanisms of human prehistorical evolution remain highly controversial or unanswered.
Résumé
Résumé. — Les découvertes récentes de l'immunologie et de la biologie moléculaire des populations humaines ont conduit à un
accord des spécialistes sur l'idée d'une origine commune des cinq milliards d'Hommes actuels à partir d'une population unique
datant au plus de deux mille siècles, et sans doute deux fois moins si l'on tient compte des données de la paléontologie, de
l'archéologie et de la linguistique. Par contre, des désaccords et des inconnues subsistent en ce qui concerne la localisation
éventuelle de cette population d'origine et les mécanismes évolutifs principaux de la préhistoire humaine.
Citer ce document / Cite this document :
Langaney André, Hubert van Blyenburgh N., Nadot Robert. L'histoire génétique des mille derniers siècles et ses mécanismes :
une revue. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Nouvelle Série, tome 2 fascicule 1, 1990. pp. 43-56.
doi : 10.3406/bmsap.1990.1714
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1990_num_2_1_1714Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, n.s., t. 2, n° 1, 1990, pp. 43-56
L'HISTOIRE GÉNÉTIQUE DES MILLE DERNIERS SIÈCLES
ET SES MÉCANISMES : UNE REVUE (**)
André Langaney (*), Ninian Hubert van Blyenburgh (*) et Robert Nadot (*)
Résumé. — Les découvertes récentes de l'immunologie et de la biologie moléculaire des
populations humaines ont conduit à un accord des spécialistes sur l'idée d'une origine com
mune des cinq milliards d'Hommes actuels à partir d'une population unique datant au plus
de deux mille siècles, et sans doute deux fois moins si l'on tient compte des données de
la paléontologie, de l'archéologie et de la linguistique.
Par contre, des désaccords et des inconnues subsistent en ce qui concerne la localisa
tion éventuelle de cette population d'origine et les mécanismes évolutifs principaux de la
préhistoire humaine.
Mots-clés : Génétique des populations, histoire du peuplement, Homo sapiens sapiens,
polymorphisme, races.
THE GENETIC HISTORY OF THE LAST THOUSAND CENTURIES
AND ITS MECHANISMS : A REVIEW
Summary. — According to recent discoveries in population immunology and molecul
ar biology, present modern humans are thought to descend from a single ancestor populat
ion who lived less than 200 000 BP according to genetics, and likely around 100 000 BP
to paleontology, archeology and linguistic.
On the other hand, questions like the localization of this ancestor population or the
main mechanisms of human prehistorical evolution remain highly controversial or
unanswered.
Key-words : Population Genetics, peopling history, Homo sapiens sapiens, polymor
phism, races.
I. — INTRODUCTION
Ces dernières années ont donné lieu à un certain nombre de proclamations très
médiatisées sur l'origine africaine ou australienne, quand ce n'était pas américaine
de l'Homme moderne (1).
Le fait que de tels points de vue aient été développés sur des données inédites
de biologie moléculaire, Johnson et al., (1983) ; Wainscoat et al., (1986) ; Cann
et al., (1987), et accompagnés de slogans porteurs tels que celui de l'« Eve afri
caine » a créé une certaine confusion, tant ces interprétations semblaient discor
dantes avec des résultats antérieurs de l'immunologie comparée et de la génétique
(*) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Université de Genève et Muséum de Paris (Musée de
l'Homme), URA 49 CNRS, Laboratoire d'Anthropologie biologique, 17, place du Trocadéro, 75116
Paris.
(**) Ce travail a bénéficié du soutien du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (Sub
side 3 954.0.87).
(1) Nous entendrons délibérément par ce terme ambigu les cinq milliards d'Homo sapiens sapiens
actuels et leurs ancêtres fossiles qui ne comportent pas de caractères différentiels d'Homo erectus ou
d'Homo sapiens neanderthalensis. SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS 44
des populations (Cavalli-Sforza et Edwards, 1964 ; ou Langaney, 1979, par exemp
le). Sans entrer dans le détail de ces polémiques, qui ont parfois rempli les jour
naux d'actualité scientifique quand ce n'était pas la presse générale, nous vou
drions montrer ci-dessous à quel point la plus grande partie en est peu pertinente
et artificielle, tout en soulignant que ces désaccords trop passionnels masquent une
large concordance de vues concernant la préhistoire récente de notre espèce.
II. — PRINCIPAUX RÉSULTATS
DE L'ANALYSE DES PATRIMOINES GÉNÉTIQUES HUMAINS
1) L'échelle de temps et l'origine unique
Dans un article peu cité, Nei et Roychoudhury (1974), ont proposé la première
tentative d'interprétation globale de la divergence génétique des principales popul
ations humaines par un modèle temporel, en utilisant les mesures constituées par
les variations des fréquences d'un ensemble de systèmes génétiques polymorphi-
ques. A partir d'un modèle de pure dérive génétique et d'hypothèses sur les rythmes
d'évolution sous ce modèle, les auteurs concluent qu'il est peu vraisemblable que
la séparation des « grandes races humaines » date de plus de 200 000 ans. Nous
n'entrerons pas dans le détail de leurs résultats, ni de leurs interprétations, dont
certaines paraissent, aujourd'hui, discutables. Nous nous contenterons de souli
gner que toutes les tentatives effectuées ultérieurement, pour dater, par la généti
que, la divergence entre les populations humaines actuelles, ont conduit à propos
er des délais égaux ou inférieurs, qu'il s'agisse de l'étude des marqueurs class
iques ou de polymorphismes de l'ADN, en particulier de l'ADN mitochondrial
(Cann et al., 87 ; Excoffier et Langaney, 1989).
La principale critique que l'on peut effectuer de ce modèle concerne, bien sûr,
ses hypothèses implicites :
— la constance de la vitesse de l'évolution, qui est évidemment fausse puisque
des effets du fondateur inconnus ont certainement joué un rôle, et puisque l'on
sait que les effectifs des populations ont beaucoup varié au cours du temps, chan
geant leurs vitesses de dérive (par ailleurs hétérogènes). On sait, en particulier,
que la probable multiplication des effectifs par vingt, ou plus, au néolithique, a
sans doute quasiment arrêté la dérive génétique et presque fixé les fréquences géné
tiques des grandes populations, du moins pour les systèmes neutres ;
— le modèle suppose l'absence de toute migration régulatrice des géni-
ques entre les populations, ce qui est faux. Toutefois, on peut remarquer, et ce
sera discuté plus loin, que ce modèle est avant tout opposé aux hypothèses poly-
centriques supposant une divergence ancienne et, pratiquement, un polyphylétisme
entre « races humaines ». Sous cette hypothèse alternative, des migrations import
antes entre « races distinctes » auraient pour effet de supprimer toute frontière
et toute discontinuité entre les dites races.
Dans ces conditions, deux interprétations sont possibles :
— ou bien les écarts des conditions réelles de la préhistoire aux hypothèses du
modèle de Nei et Roychoudhury sont assez limités pour que ce modèle soit consi
déré comme robuste. Il implique alors une divergence de moins de 200 000 ans
entre les principaux stocks génétiques humains. Une divergence plus longue, sous L'HISTOIRE GÉNÉTIQUE DES MILLE DERNIERS SIÈCLES 45
un régime de pure dérive génétique, aurait impliqué de plus grands écarts de fr
éque

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