L industrie de l aluminium en Hongrie : coopération ou autonomie? - article ; n°2 ; vol.14, pg 135-161
29 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'industrie de l'aluminium en Hongrie : coopération ou autonomie? - article ; n°2 ; vol.14, pg 135-161

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
29 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1983 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 135-161
The Hungarian aluminium industry : a question of co-operation or autonomy.
Hungary has considerable supplies of bauxite ; she was also, prior to the war, successful in developing production of alumina and aluminium with the aid of German technology. After the war, the bauxite/aluminium industry was run by a mixed Hungaro-Soviet company until 1954. Development of this industry in Hungary was impeded by problems of fuel supply. Under an agreement made with the USSR in 1962, a large part of the Hungarian production of bauxite and alumina is exported to the Soviet Union, processed into aluminium and re-imported. Hungary invests in the bauxite/ alumina stages of production, where Hungarian technical expertise is considerable and can benefit the export market; there is also investment in finished products. But can it be said that the fruits of Hungarian-Soviet co-operation are shared out on an equitable basis, taking account of costs of production, fuel and transport ? Would it, on balance, be more profitable to manufacture aluminium in Hungary, either using her own fuel resources or importing them ?
La Hongrie dispose de considérables réserves de bauxite ; elle a également, avant la guerre, réussi à développer la production d'alumine et d'aluminium avec l'aide de la technologie allemande. Après la guerre et jusqu'en 1954, l'industrie de la bauxite/aluminium a été administrée par une société mixte hungaro-soviétique. Le développement de cette industrie en Hongrie a été entravé par des problèmes d'approvisionnement en ressources énergétiques. Suite à un accord signé en 1962 avec l'U.R.S.S., une grande part de la production hongroise de bauxite et d'alumine est exportée vers l'Union soviétique, transformée en aluminium, puis réimportée. La Hongrie investit dans les procédés de transformation de la bauxite/alumine où elle jouit d'une grande expérience technique et qui peuvent être un atout pour l'exportation ; elle investit également dans la fabrication de produits finis. Mais peut-on dire que les fruits de la coopération hungaro- soviétique sont partagés équitablement en tenant compte des coûts de production, de ceux de l'énergie et des transports ? Serait-il, au total, plus profitable pour la Hongrie de fabriquer l'aluminium, à l'aide de ses propres ressources énergétiques ou en les important ?
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 206
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Agota Dezsényi -Gueullette
L'industrie de l'aluminium en Hongrie : coopération ou
autonomie?
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 14, 1983, N°2. pp. 135-161.
Citer ce document / Cite this document :
Dezsényi -Gueullette Agota. L'industrie de l'aluminium en Hongrie : coopération ou autonomie?. In: Revue d’études
comparatives Est-Ouest. Volume 14, 1983, N°2. pp. 135-161.
doi : 10.3406/receo.1983.2441
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1983_num_14_2_2441Abstract
The Hungarian aluminium industry : a question of co-operation or autonomy.
Hungary has considerable supplies of bauxite ; she was also, prior to the war, successful in developing
production of alumina and aluminium with the aid of German technology. After the war, the
bauxite/aluminium industry was run by a mixed Hungaro-Soviet company until 1954. Development of
this industry in Hungary was impeded by problems of fuel supply. Under an agreement made with the
USSR in 1962, a large part of the Hungarian production of bauxite and alumina is exported to the Soviet
Union, processed into aluminium and re-imported. Hungary invests in the bauxite/ alumina stages of
production, where Hungarian technical expertise is considerable and can benefit the export market;
there is also investment in finished products. But can it be said that the fruits of Hungarian-Soviet co-
operation are shared out on an equitable basis, taking account of costs of production, fuel and transport
? Would it, on balance, be more profitable to manufacture aluminium in Hungary, either using her own
fuel resources or importing them ?
Résumé
La Hongrie dispose de considérables réserves de bauxite ; elle a également, avant la guerre, réussi à
développer la production d'alumine et d'aluminium avec l'aide de la technologie allemande. Après la
guerre et jusqu'en 1954, l'industrie de la bauxite/aluminium a été administrée par une société mixte
hungaro-soviétique. Le développement de cette industrie en Hongrie a été entravé par des problèmes
d'approvisionnement en ressources énergétiques. Suite à un accord signé en 1962 avec l'U.R.S.S., une
grande part de la production hongroise de bauxite et d'alumine est exportée vers l'Union soviétique,
transformée en aluminium, puis réimportée. La Hongrie investit dans les procédés de transformation de
la bauxite/alumine où elle jouit d'une grande expérience technique et qui peuvent être un atout pour
l'exportation ; elle investit également dans la fabrication de produits finis. Mais peut-on dire que les fruits
de la coopération hungaro- soviétique sont partagés équitablement en tenant compte des coûts de
production, de ceux de l'énergie et des transports ? Serait-il, au total, plus profitable pour la Hongrie de
fabriquer l'aluminium, à l'aide de ses propres ressources énergétiques ou en les important ?L'industrie de l'aluminium en Hongrie
coopération ou autonomie ?
Agota DEZSENYI-GUEULLETTE*
De récentes fouilles effectuées en Chine ont mis à jour des boutons et
des agrafes faits d'aluminium, qui, selon l'appréciation des savants, datent
de l'an 297 av. J.C. La faculté de chimie St. Andrews, aux Etats-Unis,
procède à leur examen. Cet examen consiste, entre autres, à étudier les
anciennes références de la métallurgie chinoise afin de savoir s'il était
possible, au niveau technique de l'époque, de fabriquer des objets en
aluminium1...
En tout état de cause, il ne s'agit plus aujourd'hui de boutons et d'agrafes.
Les usages contemporains de l'aluminium exigent du métal proposé une
pureté chimique (jusqu'à 99,9999 % dans les cas extrêmes !)2 et des spé
cifications, qui, au-delà de la découverte et de l'ingéniosité, supposent
la mise en œuvre d'énormes moyens techniques, économiques et financ
iers.
Répondre à de telles exigences est l'apanage des pays qui peuvent assumer
à la fois la technicité adéquate et l'accroissement exponentiel du travail
qualifié correspondant. Alors que près des trois-quarts des réserves mondiales
du minerai d'aluminium — la bauxite — se situent dans les pays en voie
de développement. Et, malgré l'augmentation de la part des en
de développement, la production mondiale de l'alumine reste dominée
par les pays développés. Cette prédominance est encore plus forte dans
* Chargé de recherche au C.N.R.S.
Je remercie particulièrement Madame Evelyne Hank — Laboratoire du Centre Tech
nique de l'Aluminium — des précieux conseils qu'elle m'a dispensés.
(1) Cf. Nemzetkôzi hlrek (Nouvelles internationales), Magyar Aluminium (Aluminium
Hongrois), désigné désormais : M.A., 1981, n° 1, p. 31, cité d'après Metals and Mat
erials.
(2) Telles que les télécommunications, l'industrie d'instruments de précision, réacteurs
nucléaires, les satellites, les conteneurs pour nitrogène liquide, etc. Cf. notamment Gy.
Varheoyi, Ritkafémek es a nemzetkôzi mûszaki tudomânyos egyùttmûkôdés (Les métaux
rares et la coopération technico-scientifique), M.A., 1974, n° 8, p. 271.
135 Agota Dezsenyi-Gueullette
la production de l'aluminium : en 1979, 85 % de la production de métal
de première fusion et 90 % de l'aluminium d'affinage3.
En ce qui concerne les pays socialistes de l'Europe orientale, leurs réserves
de bauxite sont dans l'ensemble inférieures à leurs besoins. Les disponibilités
soviétiques, hongroises et yougoslaves n'arrivent pas à assurer l'approv
isionnement en bauxite de la région4. Aussi, les importations d'alumine
venant des pays en voie de développement s'intensifient5. Grâce à quoi,
les pays socialistes, comme les économies de marché, atteignent à l'auto-
suffisance dans la production d'articles d'aluminium semi-finis6.
Dans la verticalité du secteur bauxite/alumine/aluminium, le prix des
divers produits est déterminé par de multiples facteurs économiques,
techniques et financiers. De façon générale, les rapports de prix des divers
produits s'établissent davantage sur la base des coûts qu'ils n'obéissent
au jeu de marché. Le prix recommandé par l'Association internationale
de la bauxite (dont les pays socialistes ne font pas partie) pour la bauxite
et l'alumine est relié au prix de l 'aluminium-métal. En 1981, ces prix,
calculés en c.a.f., ont été approximativement de 30 dollars par tonne de
bauxite et de 230 dollars par tonne d'alumine, alors qu'une tonne d'al
uminium se vendait environ 1750 dollars en moyenne pendant les années
1979 et 19807. Mais, étant donné que pour le pays exportateur, le prix
réellement encaissé est le prix f.o.b., le coût de transport du produit doit
être largement pris en considération. En tenant compte de ce qu'il faut
trois tonnes de bauxite pour produire une tonne d'alumine et deux tonnes
d'alumine pour obtenir une tonne d'aluminium, le prix de transport diminue
progressivement au fur et à mesure de l'élaboration du produit. Par voie
de conséquence, il serait théoriquement préférable que les pays disposant
de bauxite procèdent à la fabrication des produits d'un plus haut degré
de métallurgie. Mais la pratique contredit farouchement cette hypothèse.
Certes, les coûts d'investissements, l'accessibilité des sources énergétiques
à bon marché et la coopération internationale ou l'organisation multi
nationale de l'industrie ont des rôles prépondérants dans la localisation
des différentes phases de production. Mais peuvent-ils expliquer entièrement
la nature des déviations constatées entre la rationalité de la production
et celle de la commercialisation des produits aux divers stades d'élaboration ?
Les mêmes raisons justifient-elles que l'Australie, fournissant en 1979
31,4 % de la production mondiale de bauxite et 23 % de l'alumine, ne
(3) Cf. La transformation et la commercialisation de la bauxite, de Valumine et de
Valuminium : domaines de coopération internationale, rapport du secrétariat de la
CNUCED, TD/B/C.I/PSC/19, Nations Unies, 1981, pp. 34-35.
(4) Cf. Gy. Szekér, Jparfejlesztês Mûszaki fejlesztés (Développement industriel-
développement technique), Budapest, Ed. Kossuth, 1982, p. 140.
(5) Rapport cité de la CNUCED, p. 24.
(6) Ibid., p. 8.
(7) Cf. Rapport cité de la CNUCED, pp. 60-63.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents