L influence de la signification sur l illusion d Oppel - article ; n°2 ; vol.58, pg 347-363
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L'influence de la signification sur l'illusion d'Oppel - article ; n°2 ; vol.58, pg 347-363

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 347-363
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 8
Langue Français
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Extrait

Eliane Vurpillot
L'influence de la signification sur l'illusion d'Oppel
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 347-363.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane. L'influence de la signification sur l'illusion d'Oppel. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 347-363.
doi : 10.3406/psy.1958.26697
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_2_26697Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
L'INFLUENCE DE LA SIGNIFICATION
SUR L'ILLUSION D'OPPEL
par Éliane Vurpillot
II y a un an, nous exposions dans cette revue les résultats
d'une recherche portant sur l'influence de la signification sur
l'illusion de Poggendorf (3). Rappelons brièvement que le but
de cette étude était de rechercher si une illusion optico-géomé-
trique persistait lorsque le matériel utilisé était, non plus une
figure sans signification, mais un ensemble concret ayant une
signification pour le sujet. Le dispositif significatif alors utilisé
était constitué essentiellement d'une corde passant obliquement
derrière une colonne et tirée par un petit personnage. L'étude
génétique entreprise donna les résultats suivants : chez les
enfants de moins de 9 ans, l'illusion demeurait la même, que la
situation soit significative ou non ; à partir de 9 ans, les sujets
avaient nettement moins d'illusion avec un dispositif significatif.
Nous avions interprété ces résultats en fonction des hypot
hèses suivantes : la signification diminuait l'illusion parce qu'elle
permettait une nouvelle organisation de l'ensemble du champ
visuel ; cette réorganisation n'était possible qu'à partir d'un
certain niveau de développement mental, marqué par la consti
tution de l'espace représentatif.
Ces hypothèses permettaient de rendre compte de l'essentiel
des résultats obtenus. Il apparaissait cependant très imprudent
de les généraliser sans plus à l'ensemble des illusions optico-
géométriques. Nous avons donc entrepris des recherches du
même ordre à partir d'autres illusions, en particulier de celle
d'Oppel.
Celle-ci est un des cas de la surestimation d'un espace plein
par rapport à un espace vide : une ligne hachurée est perçue
plus longue qu'une ligne égale non hachurée. 348 MÉMOIRES ORIGINAUX
Expérience I
Comme pour l'illusion de Poggendorfî, nous avons mesuré
et comparé les degrés d'illusion obtenus par un même sujet, sur
une même figure, dans deux situations. Dans l'une, la figure est
simplement dessinée sur du bristol, dans l'autre, elle fait partie
d'un ensemble significatif construit à l'aide d'objets concrets.
La comparaison porte sur deux lignes horizontales :
— 1 ligne étalon de 9 cm de long, coupée de 10 hachures
cales équidistantes, de 3 cm de hauteur ;
— 1 ligne variable limitée à chaque extrémité par un trait
vertical identique aux hachures de l'étalon.
Les traits sont noirs, de 2 mm d'épaisseur ; un intervalle de
2 cm sépare les deux lignes.
TECHNIQUE DE L'EXPERIENCE
a) Situation 1. — Les lignes sont dessinées sur une feuille de-
bristol blanc. Une deuxième feuille de bristol porte sur son bord
gauche le trait limite droit de la variable. Un bâti en bois et
Fig. 1. — Expérience I. — Situation 1
Hauteur : 30 cm. Largeur maximum du panneau antérieur :
70 cm. Largeur constante de l'espace blanc à gauche et à
droite des figures : 20 cm. Longueur totale du levier : 85 cm.
Deux glissières métalliques maintiennent la partie mobile
contre la partie fixe du panneau antérieur.
métal permet de maintenir les deux feuilles de bristol verticales,
celle de droite peut glisser devant celle de gauche. La longueur
de la ligne variable est déterminée par le sujet, grâce au déplace
ment latéral du levier. Celui-ci entraîne le bristol droit, dont il VURPiLLOt. — LA SIGNIFICATION SUR L'ILLUSION d'oPPEL 349 fc.
est solidaire, découvrant ainsi une plus ou moins grande longueur
de la ligne non hachurée (de 2 à 15 cm).
Une graduation millimétrée, située derrière la partie mobile
du dispositif, permet à l'expérimentateur de lire la longueur de la
ligne variable que le sujet considère comme égale à celle de
l'étalon. Cette mesure nous permet de déterminer le degré d'illu
sion, en millimètres1.
Le sujet, assis à 1 m de l'appareil, fait 10 mesures d'ajust
ement autour du point central, après s'être familiarisé avec le
maniement du levier. Avant chaque mesure, l'expérimentateur
met le levier dans une position extrême, tantôt à gauche (longueur
minima de la variable), tantôt à droite (longueur maxima de la
variable), ceci afin de compenser les effets sériaux.
La consigne, très simple, demande au sujet de donner à la
ligne non hachurée la même longueur que la ligne hachurée.
b) Situation 2. — Le dispositif utilisé se compose essentiell
ement d'un plateau couvert de feutrine verte et entouré d'une
murette blanche en bois. La murette la plus proche du sujet est
percée de deux ouvertures ; l'une, fixe, a 9 cm de large, l'autre
Fig. 2. — Expérience II. — Situation 2
Dimensions du plateau : 48 x 23 cm. de la murette : 3 cm de haut
et 1 cm d'épaisseur. Longueur totale du
levier : 85 cm. L'appareil est posé sur une
table à hauteur variable, afin que, pour
chaque sujet, les portes soient à hauteur
des yeux, ce qui entraîne la projection des
barrières sur le blanc du mur du fond et
permet ainsi d'avoir des conditions perceptives (figure noire sur fond blanc)
aussi proches que possibles de celles fournies par le dispositif non significatif
de la situation 1.
1. Le degré d'illusion est la mesure de l'erreur systématique obtenue en
retranchant la valeur objective d'égalité (90° mm) de la valeur du point
d'égalisation subjective. TABLEAU I
Degré moyen d'illusion (en mm) selon l'âge, le sexe, l'ordre, la situation
5 ans 7 ans 9 ans 12 ans Adultes
Situation 1
Ordre 2 — > 1 (7 sujets par groupe) 4,9 2 2 13,9 8,2 6,1 5,1 7,5 7,5 9,8 7,2 1 — > 2 (7 par 5,5 8,4 6,7 13,8 11,3 7,4 12,7 8,1 8,4 9,9
ENSEMBLE DES DEUX ORDRES (14 SUJetS par
5,2 5,3 5,8 8,7 13,8 9,4 8,6 10,5 7,6 7,2 groupe)
Situation 2
Ordre 2 — y 1 (7 sujets par groupe) — 3,7 — 3,0 — 1,7 0,5 2,3 2,9 3,8 0,7 4,0 0,6
-— 2,4 — 0,7 1 — >- 2 (7 par — 2,6 0,5 7,3 3,1 2,1 1,2. 1,0 5,1
ENSEMBLE DES DEUX ORDRES (14 Sujets par
— 3,0 — 0,1 — 2,8 1,3 0,7 2,9 0,9 2,9 groupe) 3,7 2,5
Ordre 2 — > 1 : pour ces sujets, la situation 2 précède la situation 1 1 — >■ 2 : ces la 1 la situation 2
F = Filles G — Garçons VURPÏLLOT. — LA SIGNIFICATION SUR L'iLLUSION d'oPPEL 351 E.
peut varier de 4 à 13 cm. Dans l'ouverture fixe est placée une
barrière en fil de fer noir, ayant exactement les mêmes dimensions
que la figure étalon du dispositif non significatif. Dans l'ouverture
variable, se trouve un fil de fer de même diamètre ; la largeur de
cette ouverture est déterminée par le déplacement latéral de la
murette située à sa droite. Pour ajouter au caractère concret de
l'ensemble, des jouets (vaches, pommiers, ...), sont disposés sur le
plateau.
La technique d'examen est la même que dans la situation 1.
La consigne est légèrement différente ; l'expérimentateur insiste
sur le côté concret de la situation : il s'agit d'un champ où
paissent des vaches, et le sujet est invité à rendre les deux portes
égales afin que les barrières soient interchangeables.
Tous les sujets font 10 ajustements avec chaque dispositif,
mais une moitié d'entre eux commence par la situation 1, l'autre
par la situation 2.
140 sujets ont participé à l'expérience ; ils formaient 5 groupes
d'âge composés chacun de 14 garçons et de 14 filles.
a) Enfants de 5 ans, entre 4 ; 9 et 5 ; 10, âge moyen 5 ; 4 ;
b)de 7 7 ; 0 et 7 ; 10, 7 ; 4 ;
c)de 9 ans, entre 8; 11 et 9 ; 10, âge moyen 9; 5;
d) Enfants de 12 11 ; 7 et 12; 11, 12 ; 0 ;
e) Adultes, de 19 ans à 25 ans.
Les enfants appartenaient à des écoles maternelles et pri
maires1 et avaient un niveau scolaire normal. Les adultes étaient
des étudiants en psychologie.
RÉSULTATS DE L'EXPÉRIENCE
II apparaît dans nos résu

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