L œil de l histoire  - article ; n°1 ; vol.49, pg 71-101
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1983 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 71-101
Das Auge der Geschichte. Ausgehend von der Stellung der Karte im Atelier von Vermeers lassen sich die Beziehungen zwischen Kartographie und Malerei im Holland des 17.Jahrhunderts darlegen. Gleich Karten, Atlanten und Bildern aller Art tragen die Landschaftsgemälde zur Welterkenntnis bei. Durch seinen spezifischen Bezug zur Erde und zur Darstellungsfläche, seine Aufmerksamkeit für Merkpunkte und seinen geographischen Blick für den bewohnten Raum dem Landvermesser nahestehend, gibt der holländische Maler Aufschlufe uber ein soziales Universum, worin der Bezug zum Boden — anders als in England — nicht unter dem doppelten Zeichen von Grundbesitz und Autorität steht. Indem die Holländer des 17.Jahrhunderts die Bild-Repräsentation zu einem Mittel historischer Erkenntnis erhoben, im Gegensatz zur narrativen Kunst Italiens, machten sie eine Konzeption von Geschichte geltend, worin die Deutung und Inszenierung der heroischen Taten der Großen dieser Erde zugunsten von Beschreibung und Zeugenschaft vernachlässigt ist.
The eye of history. Discussion of the place of the map in Vermeer's Art of Painting leads to a consideration of the relations between cartography in 17th-century Holland. Like maps, atlases and all sorts of images, landscape paintings contribute to knowledge of the world. The Dutch painter is close to the surveyor by virtue of his relationship to the land and the descriptive surface, his attention to landmarks and his geographical vision of populated space ; he presents a social universe in which the relation to the land is not, as it is in England for example, predominantly coloured by ownership and authority. By making pictorial representation a means of historical knowledge, in contrast to Italian narrative art, the 17th-century Dutch painters put forward a conception of history which emphasizes description and testimony and leaves aside interpretation and the depiction of the heroic deeds of the great.
L'œil de l'histoire. En partant de la place occupée par la carte dans L'Atelier de Vermeer, on peut observer les relations entre la cartographie et la peinture dans la Hollande du 17e siècle. A la manière des cartes, des atlas et des images de toutes sortes, les tableaux de paysages contribuent à la connaissance du monde. Proche de l'arpenteur par son rapport au terrain et à la surface descriptive, par son souci des repères et sa vision géographique de l'espace habité, le peintre hollandais rend compte d'un univers social où, à la différence de l'Angleterre par exemple, le rapport à la terre n'est pas placé sous le double signe de la possession foncière et de l'autorité. Et, en faisant de la représentation par l'image un moyen de la connaissance historique, les Hollandais du 17e siècle, s'opposant ainsi à l'art narratif italien, revendiquent une conception de l'histoire qui privilégie la description et le témoignage et néglige l'interprétation et la mise en scène des actions héroïques des grands de la terre.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Madame Svetlana Alpers
L'œil de l'histoire
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 49, septembre 1983. pp. 71-101.
Citer ce document / Cite this document :
Alpers Svetlana. L'œil de l'histoire . In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 49, septembre 1983. pp. 71-101.
doi : 10.3406/arss.1983.2199
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1983_num_49_1_2199Zusammenfassung
Das Auge der Geschichte.
Ausgehend von der Stellung der Karte im Atelier von Vermeers lassen sich die Beziehungen zwischen
Kartographie und Malerei im Holland des 17.Jahrhunderts darlegen. Gleich Karten, Atlanten und Bildern
aller Art tragen die Landschaftsgemälde zur Welterkenntnis bei. Durch seinen spezifischen Bezug zur
Erde und zur Darstellungsfläche, seine Aufmerksamkeit für Merkpunkte und seinen geographischen
Blick für den bewohnten Raum dem Landvermesser nahestehend, gibt der holländische Maler
Aufschlufe uber ein soziales Universum, worin der Bezug zum Boden — anders als in England —
nicht unter dem doppelten Zeichen von Grundbesitz und Autorität steht. Indem die Holländer
des 17.Jahrhunderts die Bild-Repräsentation zu einem Mittel historischer Erkenntnis erhoben,
im Gegensatz zur narrativen Kunst Italiens, machten sie eine Konzeption von Geschichte geltend,
worin die Deutung und Inszenierung der heroischen Taten der Großen dieser Erde zugunsten von
Beschreibung und Zeugenschaft vernachlässigt ist.
Résumé
L'œil de l'histoire.
En partant de la place occupée par la carte dans L'Atelier de Vermeer, on peut observer les relations
entre la cartographie et la peinture dans la Hollande du 17e siècle. A la manière des cartes, des atlas et
des images de toutes sortes, les tableaux de paysages contribuent à la connaissance du monde.
Proche de l'arpenteur par son rapport au terrain et à la surface descriptive, par son souci des repères et
sa vision géographique de l'espace habité, le peintre hollandais rend compte d'un univers social où, à la
différence de l'Angleterre par exemple, le rapport à la terre n'est pas placé sous le double signe de la
possession foncière et de l'autorité. Et, en faisant de la représentation par l'image un moyen de la
connaissance historique, les Hollandais du 17e siècle, s'opposant ainsi à l'art narratif italien,
revendiquent une conception de l'histoire qui privilégie la description et le témoignage et néglige
l'interprétation et la mise en scène des actions héroïques des grands de la terre.
Abstract
The eye of history.
Discussion of the place of the map in Vermeer's Art of Painting leads to a consideration of the relations
between cartography in 17th-century Holland. Like maps, atlases and all sorts of images, landscape
paintings contribute to knowledge of the world. The Dutch painter is close to the surveyor by virtue of his
relationship to the land and the descriptive surface, his attention to landmarks and his geographical
vision of populated space ; he presents a social universe in which the relation to the land is not, as it is
in England for example, predominantly coloured by ownership and authority. By making pictorial
representation a means of historical knowledge, in contrast to Italian narrative art, the 17th-century
Dutch painters put forward a conception of history which emphasizes description and testimony and
leaves aside interpretation and the depiction of the heroic deeds of the great.:
svetlana alpers
*Svetlana Alpers, The Art of Describing -.Dutch
Art in the Seventeenth Century ,
Chicago, University of Chicago Press, 1983,
Chapitre IV, The Mapping Impulse
in Dutch Art, pp. 119-168
Fed (avec l'autorisation de l'auteur et de l'éditeur).
deFbiskm
dam «La peinture l'effet flamande... lapàmwe l cartowapbim plaira davan au hollandaise m siècle
tion {ut pic tura poesis) et Vistoria, comme
l'écrivait Alberti, n'aura de pouvoir
émotionnel que si le tableau est capable
de rendre l'émotion des acteurs de la
scène. «L'histoire biblique du massacre
des innocents avec ses hordes de soldats
furieux, ses enfants qui meurent et ses
mères qui se lamentent était l'exemple
achevé de ce que devaient être dans cette
perspective la narration par l'image et
donc la peinture»*.
L'art descriptif est alors un art
dominé et le comportement des peintres
hollandais à Rome peut être compris
moines hommes sur d'une légitimité finalement, domaine étoffes beaucoup travers sans essentiellement extérieure peut peignent ponts, bien prés, «surface réjouir saints Elle distance Ce vieilles tage raison véritable monde Michel- définition attribué jugement la séduira au habileté que rien l'ombre peinture et supériorité ni qu'ils dévot vous elle, et Ange de par les qui art, du harmonie. encadrée, de en ça des trouver substitution», albertienne un plaise les prophètes. sans spectateur fonction la et Francisco n'ont appellent très sévère personnages du dans matériaux, qu'aucune ce nonnes, des images , peinture. choses exprime moi deuxième femmes, un côté-là. choix substance symétrie jeunes, arbres, italienne les à aucun située art et sur En certains, redire, tient de Quatre qui et auxquelles du narratif. paysages, ni de Ils l'art Flandres, bien peinture Et Dominé surtout certains l'exactitude l'herbe et les peuvent hardiesse, sens à tableau, monde Hollandâ de peignent ni dans à regarde, tout aussi une comme rivières le du leur proportion, ce dialogues est vigueur». italien de sentiment nord, La côté-ci le certaine verte cela, les fait avec gentil- d'Italie. par ils réféon ou la nous les à très et, et un ne la est sans des les et comme l'expression particulière d'un
sentiment d'infériorité à la fois dévoilé
et masqué par des pirouettes de carnaval
«Ils se dénommaient eux-mêmes
Bentvueghels (bande d'oiseaux), pre
naient des noms ridicules et se lançaient
à corps perdu dans des cérémonies
initiatiques aux allures de bacchanales
où l'on tournait en dérision à la fois
l'antiquité et l'Eglise. Ils refusaient de se
conformer aux usages des peintres italiens
et laissaient leur marque sous la forme de
graffiti piquants sur les murs adéquats.
*S. Alpers, The Art of Describing. Dutch Art
in the Seventeenth Century , Chicago, The
rence aux textes consacrés par la University of Chicago Press, 1983, introduction. 72 Svetlana Alpers
En se donnant ce genre de bon temps et En montrant que l'image jouait en
en amusant de la sorte la société qui les Hollande un rôle équivalent à celui du
entourait, ils négociaient,pourrait-t-on théâtre anglais, cette «arène dans laquelle
dire, la reconnaissance de leur différence». l'Angleterre d'Elisabeth se donnait en
La première histoire de l'art représentation à elle-même», Svetlana
proprement dite, celle de Vasari, est le Alpers nous invite à mettre en relation
produit de la tradition artistique italienne les modes de représentation par l'image
qui non seulement a constitué, jusqu'au et les conceptions de l'histoire. La
19e siècle, la référence obligée des production et la diffusion des atlas,
artistes occidentaux, mais a également forme achevée de la connaissance histo
imposé, et pour longtemps, un cadre rique, sont, au 1 7e siècle, largement dues
légitime d'analyse des œuvres. Pour aux Hollandais qui multiplièrent les
appréhender de façon neuve des images témoignages visuels sur l'histoire de leur
qui ne s'ajustent pas à ce modèle, il faut temps. Ainsi en découvrant «l'œil»
rompre, comme l'ont fait un certain hollandais, on découvre sans doute aussi
nombre de chercheurs**, avec cette la vérité — sociale — de «l'œil» italien et
tradition de lecture des œuvres faite, en les conceptions de l'histoire qui s'y
grande partie, d'ethnocentrisme culturel. rattachent : l'une a partie liée avec les
Cette rupture est la condition nécessaire actions humaines héroïques des tableaux
d'une juste compréhension d'ensembles italiens et retient uniquement l'événe
d'images qui, elles-mêmes en rupture ment, l'autre avec la description et la
avec les normes de l'art italien, doivent connaissance du monde observable.
être rapportées aux caractéristiques F. M.-D.
propres de la culture, au sens le plus
large, de la société et de l'époque
concernées. C'est dans cette perspective
que Svetlana Alpers analyse la peinture
pro

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