La civilisation de « La Candelaria » et son extension dans la province de Tucumán. - article ; n°1 ; vol.26, pg 53-66
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1934 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 53-66
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Rodolphe Schreiter
La civilisation de « La Candelaria » et son extension dans la
province de Tucumán.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 26 n°1, 1934. pp. 53-66.
Citer ce document / Cite this document :
Schreiter Rodolphe. La civilisation de « La Candelaria » et son extension dans la province de Tucumán. In: Journal de la
Société des Américanistes. Tome 26 n°1, 1934. pp. 53-66.
doi : 10.3406/jsa.1934.1908
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1934_num_26_1_1908LA CIVILISATION
DE
« LA CANDELARIA » ET SON EXTENSION
DANS LA
PROVINCE DE TUCUMÁN1,
Par Rodolphe SCHREITER,
Conservateur au Musée d'histoire naturelle de l'Université de Tucumán.
[Planche I.)
INTRODUCTION2.
Orographie, Hydrographie, Flore et Faune.
La Candelaria est à la fois un village et un département de la Pro
vince de Salta, qui touche au Sud au Département de Trancas, dans la
Province de Tucumán. Il se trouve à l'intersection du 26e degré de lat.
Sud et du 65e de longitude Ouest. A l'Est, s'étend la Sierra de La Candel
aria et d'El Castillo dont l'orientation est Nord-Sud. Quelques sommets
•de cette chaîne s'élèvent à 2.400 m. d'altitude. A l'Ouest, elle se perd
dans une succession de collines calcaires qui atteignent jusqu'à 1000 m.
au-dessus du niveau de la mer. La Candelaria est à 30 km. à l'Est de la
gare « Ruiz de Los Llanos » sur la ligne de Tucumán à Salta. De Ruiz de
Los Llanos à Tucumán on compte exactement 90 km. (carte 1).
Le département de La Candelaria est pauvre en cours d'eau. Le seul
1. Les objets représentés dans les figures faisant partie de cet article appartiennent
à M. Schreiter.
2. La région de La Candelaria a été étudiée pour la première fois au point de vue
•archéologique et ethnographique au cours d'une expédition réalisée par l'Institut
d'Ethnologie de l'Université de Tucumán, en 1930. J'ai publié sur les fouilles, que je
fis alors en compagnie de M. R. Schreiter, un court rapport paru dans le Journal de
la Société des Américanistes de Paris, 1. XX11 (l'asc. 2), 1930, pp. 402-404, sous le
litre : Expedición arqueológica à La Candelaria (Provincia de Salla). Le matériel
recueilli lors de cette expédition et qui est actuellement conservé au Musée attenant
à cet Institut, sera publié sous une forme sommaire dans les Actes du XXVe Congrès
international des Américanistes de La Plata (Note du traducteur A. Métraux). 54 SOCIÉTÉ DES AMERICAN ISTES
qui soit de quelque importance est le rio La Candelaria qui prend nais
sance au pied de la Sierra de La Candelaria et qui, к peu près en direction
Est-Ouest, se fraye un chemin au travers des collines dont j'ai parlé.
Cette rivière a de l'eau toute l'année et les habitants de la région, peuvent
l'utiliser pour arroser leurs champs de. maïs et de luzerne. Les petits
affluents de cette rivière sont à sec pendant de longs mois et c'est seul
ement à l'époque des pluies, de novembre à mars, qu'ils augmentent le
débit du rio La Candelaria.
Les précipitations annuelles sont de 400 mm. environ, mais il n'existe
sur ce point aucune donnée exacte. On estime qu'en été la température
est en moyenne de 34-38° C. maximum. En hiver, les nuits où le thermo
mètre tombe au-dessous de zéro ne sont pas exceptionnelles.
C'est à la rareté des pluies qu'est due la végétation cérophyte de cette
zone, caractérisée par la présence de différentes cactées parmi lesquelles,
se dresse l'énorme Cereas Terscheckii aux 8 mètres de hauteur et aux
30 centimètres de diamètre moyen. Parmi les petites variétés de cactus
en boule, on trouve différentes espèces de Gymnocalycïum et ď Echino-
cactus. Sur le sol rampent plusieurs espèces d Opuntia et ď Harrisia qui
ça et là sont accompagnées de groupes de Cereus smaraydiflorus et С .
Baumanii dont la présence se fait cruellement sentir lorsqu'on marche
dans les fourrés. On trouve encore des broméliacées [Dickia et Deulero-
cohnia) aux feuilles pourvues d épines crochues aussi redoutables aux
gens qu'aux bêtes. Les arbres sont également caractéristiques des
régions à végétation cérophyte. Ce sont des buissons ou des arbres delà
famille des Mimosées (Algarroho). Parmi les autres arbres de la famille
des légumineuses, citons le guayacán [Caesalpïnia melanocarpa), et la
Brea (Caesalpinia praecox). On doit ajouter à cette liste le quebracho
blanco [Aspidosperma quebracho) et le quebracho Colorado [Schinopsis
Balansae) dont on ne trouve cependant que peu de spécimens. Par contre,
abondent certaines espèces de tála [Cel tis sp.) et d'atamisque (Atamisquea
emarqinala), arbustes de 2 mètres de haut, et enfin d'autres Capparida-
cées. C'est à dessein que j'ai cherché à donner une idée de la nature exacte
de la végétation de La Candelaria pour tracer le cadre dans lequel a vécu
à l'époque précolombienne l'homme dont je vais décrire l'industrie primit
ive. Aujourd'hui encore les métis mangent les gousses de l'algarrobo
et ils en font également une bière en les écrasant dans un mortier et en
les laissant fermenter dans de l'eau. Les petits fruits de « tala » sont auss1
comestibles ainsi que ceux de quelques cactées indigènes.
Jadis le gibier a dû abonder à La Candelaria, comme le prouve le
nombre considérable de mammifères et d'oiseaux, que l'on peut encore
y chasser. Ce sont en premier lieu les tatous (Dasypus), les viscachas v , s Ж.
Carte 1. — En haut, Province de Tucumán et partie sud de la Province de Salta avec indi
cation des points où ont été découvertes des poteries du type de La Candelaria О ; en
bas, région de La Candelaria avec emplacement des gisements les plus importants. 56 SOCIÉTÉ DES AMÉR1CAN1STES
[Viscacia lucumana), les lièvres de montagne [Sylulagus sp.) et le
petit fourmilier (Tamandua tetradactyla) et enfin le huanaco. Ce der
nier animal parcourait, en bandes compactes, il n'y a pas longtemps
encore, les sommets de la Sierra de La Candelaria, et a été exterminé
par les massacres stupides dont il a été victime. Les pécaris ne sont
pas rares dans les petites gorges de la montagne et ils sont la proie
de choix des nombreux pumas [Felis concolor) qui hantent encore la
contrée.
Le monde des oiseaux est très riche. On rencontre à tout instant Vies
volées de perroquets, petits et grands [Amazona sp.) dont les cris assour
dissants troublent le silence de ces parages. Dans les espaces découverts
il n'est pas rare de voir des autruches [Bhea americana) et deux espèces
d'outardes [Chung a Burmeisteri et Cariama cristata). Différentes
de pigeons, de perdrix et un petit faisan [Ortalis canicollis) constituent
un gibier fort apprécié. Parmi les reptiles, il en est un qui est comestible,
l'iguane (Podinema sp.).
Ce rapide aperçu de la faune et de la flore de La Gandelaria suffît à démont
rer que les tribus d'Indiens qui y vivaient jadis n'éprouvaient aucune diff
iculté à trouver autour d'elles d'abondants moyens de subsistance. Ces
Indiens, sans doute les Tonocoté des anciens chroniqueurs, nous ont
laissé comme témoignage de leur existence passée, des milliers de tes
sons qui jonchent l'emplacement de leurs villages disparus, des urnes
funéraires, des haches de pierre en quantité innombrable, des mortiers
en pierre, des mains de mortier, des grattoirs, des pierres de jet, des
pointes de flèches en silex et d'autres objets dont l'usage est une
énigme. L'abondance de ces vestiges dans une zone relativement peu
étendue, démontre éloquemment la densité de la population indigène à
l'époque précolombienne. Aux villages de jadis ont succédé de misé
rables « puestos », huttes isolées, dans lesquelles vivent quelques familles
métisses, abruties par des générations de servage, la malaria et l'al
cool.
Le type indien s'est conservé très pur chez les habitants actuels de la
région. Le teint est foncé, les traits assez gros et les hommes sont
presque tous barbus, caractère physique fort rare chez les métis qui
constituent le fond de la population de Tucumán et de Salta. Il est
curieux de constater que les vases a

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