La Communauté économique européenne et les pays sous-développés - article ; n°6 ; vol.11, pg 882-912
32 pages
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Description

Revue économique - Année 1960 - Volume 11 - Numéro 6 - Pages 882-912
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Gaston Leduc
La Communauté économique européenne et les pays sous-
développés
In: Revue économique. Volume 11, n°6, 1960. pp. 882-912.
Citer ce document / Cite this document :
Leduc Gaston. La Communauté économique européenne et les pays sous-développés. In: Revue économique. Volume 11, n°6,
1960. pp. 882-912.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1960_num_11_6_407439LA
COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE
ET LES PAYS SOUS -DÉVELOPPÉS
En relisant les dispositions du traité signé à Rome le 25 mars 1957
instituant la Communauté économique européenne, il se confirme bien que
les préoccupations de ses promoteurs visaient au premier chef les intérêts
propres des six pays participants. La Communauté a pour mission, ment
ionne expressément l'article 2, « de promouvoir un développement ha
rmonieux des activités économiques dans l'ensemble de la Communauté,
une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, un relèvement
accéléré du niveau de vie, et des relations plus étroites entre les Etats
qu'elle réunit». Si la réalisation de ces buts doit être favorable aux exi
gences de la prospérité économique mondiale, ce ne peut être que d'une
manière indirecte : une Europe dont le développement se trouvera accéléré
grâce aux effets bénéfiques de la formation nouvelle représentera un par
tenaire plus efficace dans le réseau des relations économiques internatio
nales et son expansion fera tache d'huile, en quelque sorte. Ce point de
vue se retrouve consigné, d'une manière implicite, dans l'article 110 du
traité relatif à la politique commerciale : « En établissant une union doua
nière entre eux, les Etats membres entendent contribuer conformément à
l'intérêt commun au développement harmonieux du commerce mondial, à la
suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et à
la réduction des barrières douanières ». Car il semble aller de soi qu'un
tel « développement harmonieux du commerce mondial » ne peut constituer
que l'une des manifestations d'une prospérité universellement partagée.
La seule exception à cet aspect fort légitimement intéressé de la cons
truction de l'Europe des Six concerne l'association à la nouvelle Commun
auté des « pays et territoires non européens entretenant avec certains des PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS 883 LES
Etats membres des relations particulières». Ici, le but de cette disposition,
dont il n'est pas nécessaire de reprendre l'analyse (1), est nettement pré
senté (article 131) comme étant «la promotion du développement écono
mique et social des pays et territoires et l'établissement de relations
miques étroites entre eux et la Communauté dans son ensemble ». Il est
en outre précisé que : « Conformément aux principes énoncés dans le préam
bule du présent traité, l'association doit en premier lieu (nous soul
ignons) (2) permettre de favoriser les intérêts des habitants de ces pays
et territoires et leur prospérité, de manière à les conduire au développement
économique, social et culturel qu'ils attendent ».
Trois années se. seront bientôt écoulées depuis que le traité de Rome
est entré en application (1er janvier 1958). Or bien des événements se
sont produits entre temps sur lesquels les négociateurs du Marché commun
n'avaient pu expressément compter ou qui ont largement dépassé les pré
visions qu'ils pouvaient formuler.
Nous n'en mentionnerons que trois, nécessaires à notre propos.
1. L'importance et la rapidité de la reprise économique en Europe occi
dentale et plus spécialement dans l'Europe du Marché commun. Comme
les détails statistiques de ce mouvement seront certainement exposés dans
d'autres études, il ne nous semble pas indispensable de les reprendre ici.
On se bornera donc à rappeler (3) que le produit national brut de la
Communauté des Six, nettement supérieur à celui des douze autres Etats
de l'Europe occidentale (Finlande et Yougoslavie non comprises, mais
1. V. notre contribution au numéro spécial de la Revue d'économie poli
tique sur «le Marché commun et ses problèmes» (Sirey, 1958), sur «l'as
sociation des pays d'Outre-Mer» (pp. 198-229) et l'article de notre collègue
et ami L. Bourcier de Carbon au numéro de mars 1958 de la présente
revue : « L'association des pays et territoires d'Outre-Mer à la Commun
auté économique européenne » (pp. 278-297) . Ajouter la thèse imprimée de
M. B. Cousté sur L'association des pays à la Communauté
économique européenne, Paris, Librairies techniques, 1959.
2. Ces derniers sont qualifiés de démagogiques par Maurice Allais dans
son récent ouvrage : L'Europe, unie, route de la prospérité, Paris, Calmann-
Lévy, 1960, p. 191. Il convient toutefois d'en rapprocher le dernier para
graphe de l'article 3 du traité qui mentionne l'association des pays et terri
toires d'Outre-Mer comme « destinée à accroître les échanges et à pour
suivre en commun l'effort de développement économique et social ».
3. En s'inspirant notamment des données rassemblées dans un docu
ment statistique préparé par le professeur Tinbergen et annexé à une
publication du Centre de documentation du Comité d'action pour les Etats-
Unis d'Europe sur : La Communauté européenne et les pays sous-développés,
sixième session, mai 1959. REVUE ÉCONOMIQUE 884
Espagne incluse), dépasse aujourd'hui largement la moitié de celui des
Etats-Unis, pour une population très légèrement inférieure. Le taux d'a
ccroissement de ce produit avait été de 10% de 1955 à 1957 contre 4%
pour les U.S.A. et autant pour le Royaume-Uni. Or l'écart n'a fait que
s'accentuer depuis lors. Dans la plupart des branches d'activité industrielle,
la C.E.E. s'inscrit comme le deuxième producteur du monde, derrière les
U.S.A. et bien avant l'U.R.S.S. (sauf pour le charbon et le pétrole) et
l'Angleterre. On estime, au moment où ces lignes sont écrites (août I960),
que la production industrielle de la C.E.E. en I960 pourrait se situer
à un niveau supérieur de 11% en moyenne à celui de l'année précé
dente (4), alors que les taux d'accroissement n'avaient été que de 7 %
en 1959 et de 3 % seulement en 1958, du fait de la récession américaine.
4. Selon les «Notes rapides sur la conjoncture dans la Communauté»,
publiées à Bruxelles par l'exécutif du Marché commun :
Situation géographique du commerce extérieur
des pays sous-développés en 1955
(En %)
1° Exportation des pays sous-dcvcloppés :
^~~~-~*^^^^ Destination Reste du U.K. + O.B.E. U.S.A. Origine ^ -~-^___^^ dominions monde (a)
Pays non-industrialisés
26 22 18 34 (6)
Pays semi-industrialisés
17 27 19 37 (c)
Total (2 -f- 3) 24 23 18 35
2° Importations des pays ôveloppés :
Pays non-industrialisés
26 21 16 37
Pays semi-industrialisés
19 12 (c) 26 43
Total (1 -f 2) 24 22 15 39
(a) Y compris le commerce entre les pays sous-développés.
(ö) Principaux producteurs pétroliers exclus,
(c) Union sud-africaine et Australie exclues.
Source : Document Tinbergen précité, tableau 14. LES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS 885
Sur le plan des relations extérieures, la Communauté européenne appar
aît comme l'acheteur principal et le plus important fournisseur des pays
sous-développés, devant les Etats-Unis, qui suivent à courte distance (mais
avec une supériorité marquée pour ce qui concerne les rapports commerc
iaux avec le groupe des pays semi-industrialisés) et le groupe Grande-
Bretagne-anciens dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Union
sud-africaine) réunis, qui ne vient qu'en troisième position.
Elle est devenue la première région importatrice du monde, alors que
cette place était occupée par l'Angleterre avant la dernière guerre mondiale
et fut prise pour un temps par les Etats-Unis d'Amérique dans l'immédiat
après-guerre.

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