La distribution des femmes et des biens chez les Mara - article ; n°23 ; vol.6, pg 419-462
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1966 - Volume 6 - Numéro 23 - Pages 419-462
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monsieur Robert Jaulin
La distribution des femmes et des biens chez les Mara
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 6 N°23. 1966. pp. 419-462.
Citer ce document / Cite this document :
Jaulin Robert. La distribution des femmes et des biens chez les Mara. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 6 N°23. 1966. pp.
419-462.
doi : 10.3406/cea.1966.3076
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1966_num_6_23_3076ROBERT JAULIN
La distribution des femmes et des biens
chez les Mara
LE CLAN MARA
Le problème de la formation du dan Mara et la gémelléité
Mara est le nom un clan de la tribu Deme qui relève du groupe
kabba qui appartient lui-même ensemble de la population dite
sara Celle-ci occupe essentiellement la moitié sud de la République
du Tchad
Le village est formé une série de quartiers dont le volume
varie entre 25 et 50 personnes généralement tous proches parents Sur
le pourtour du quartier un cercle environ 50 mètres de dia
mètre sont disposées les cases des épouses
importance accordent les et particulièrement dans le
rituel initiatique la naissance gémellaire nous oblige évoquer dès
abord histoire de origine de humanité ici le clan née
un couple de jumeaux mythiques nommés Subo Ngabgoto et Madji
Keredji1 qui arrivèrent dans cette région alors inhabitée Les jumeaux
se marièrent et Subo Ngabgoto donna le nom de Mara au groupe de
ses descendants Mara signifie crocodile Subo Ngabgoto se compa
rait dit-on au crocodile dont il avait le caractère fougueux et rapace
be signifie village le premier village du clan fut Marabé le village
de Mara
un des enfants de ce premier couple Hange épousa ses urs
et devint le chef du groupe Ses parents habitaient un quartier appelé
Bolo leur mort il installa quelques centaines de mètres de là et
fonda le quartier Mbanga Mbanga est un terme associé aux notions
de puissance et de chefferie dans tout le pays sara
Le quartier Bolo bolo trou) lieu de résidence des fondateurs
Eux-mêmes nés de Dieu dit Nuba Ce quartier résulte en vérité de association de quelques habitants de Marabé membres des lignées Motokobo et Mbanga
De même que précédemment Gulabanda est le second quartier produit de association de deux lignages en occurrence
Motobalé et Kakaba de Marabé
Exemple Deux des quartiers du village Kamenga Motohui et Niala résultent de scissions survenues au quartier
Mbanga Murodji de Marabé les habitants de ces quartiers appartiennent au lignage dit Mbanga Murodji la preuve en
est que de leur propre éclatement est né le quartier Mbanga du village de Kandje Néanmoins des éléments Motobalé
sont venus ajouter aux gens de Niala Nous verrons propos de la circulation des femmes que nous pouvons les considérer
comme des sous-lignages FEMMES ET BIENS CHEZ LES MARA 421
est plus habité hui il reste cependant le centre et le plus
haut lieu culturel du pays Les cases des fétiches et les supports des
symboles par lesquels établit la communication avec les ancêtres et
la racine du clan trouvent établis
Hange également incestueux mais un degré moins élevé que son
père il était pas le jumeau des urs il épousa eut beau
coup enfants Ils ne pouvaient tous rester près de lui réunis au
quartier Mbanga une collectivité se formait il convenait de lui donner
des règles Lorsque ses enfants furent adultes Hange les dispersa
quelques dizaines ou centaines de mètres de chez lui et fit ainsi cons
tituer par chacun eux un quartier et une lignée
Ainsi les cadres de la structure de parenté Mara furent-ils définis
en même temps que le plan du village
Les quartiers fondés par les fils de Hange demeurèrent longtemps
proches voisins les uns des autres Cependant un de ces quartiers et
une partie un autre émigrèrent quelques kilomètres de là et
constituèrent un village Gotobebiri ensemble Marabé-Gotobebiri
représente le ur du pays les troncs des diverses lignées Mara De
ces troncs partent des branches les membres de la lignée peuvent être
innombrables tandis que ceux des quartiers qui composent ensemble
une unité de consommation doivent être en quantité très limitée Dans
la mesure où ils grossissaient les premiers quartiers se scindèrent et
allèrent isolés ou groupés fonder autres villages sur la terre du clan
Mara Les plus importants sont Marakuya Marabodokuyo Ka-
menga Quelques quartiers de ces nouveaux villages ont gardé le nom
de leur quartier origine autres en ont changé Mais dans tous
les cas les habitants se rattachent consciemment leur lignée
origine
La figure indique les noms des fondateurs du clan des lignées et
des villages où chacune de ces lignées est représentée
Ce schéma rend plus évidente nous semble-t-il la signification logique sous-
acente aux informations précédentes apparence seulement historico-géogra-
phique Il est en effet contraire au bon sens de croire que les deux premières
générations ne furent que deux ménages restreints le premier monogame le
second polygame puis que la troisième fut soudain formée de neuf ménages
mono- ou qui constituèrent autant unités exogames
Si néanmoins on peut car elle est bonne un point de vue systématique se
satisfaire de la solution selon laquelle toutes les lignées auraient le même axe
parce que leurs fondateurs sont nls de Hange lui-même fils des jumeaux
ancêtres du clan il convient de préciser il agit une théorie
Ceci signifie une population donnée relativement restreinte
endogame et peut-être semi-nomade fut progressivement amenée
se stabiliser en un ensemble exogame Dire que les fondateurs des
lignées sont tous fils un même homme Hange signifie en théorie ROBERT JAULIN 422
que leurs pères ne pratiquaient pas échange des femmes et dire
que les parents de Hange étaient un couple de jumeaux incestueux
nés de Dieu est une proposition dont la valeur est la fois mythique
et logique car si on laisse de côté le problème de la fécondation la
thèse de la gémelléité pour but expliquer la notion du couple
créé par le Un Ce couple originel et priori incestueux définit
dans arbre généalogique un point de vue temporel la génération
numéro la génération zéro étant au niveau de être dont ce couple
est issu être Un-Dieu Ainsi la structure arborescence de arbre
généalogique peut être créée avec pour racine le Un origine
de humanité est ce premier générateur le Un dit Dieu zéro
dans axe temporel sous-jacent la lignée et dont la descendance
numérotée peut procéder sans discontinuité Inversement est la
nécessité pour cette descendance une société hommes de se
compter afin de ordonner qui cause du schéma structure numérique
de la généalogie du clan justifie de fa on abstraite cet être Un qui
précéda les deux premiers êtres Sa valeur est zéro dans axe du temps
car il engendra les deux premiers êtres qui forment la première
génération sociale humaine
être Un est abstrait il existe hors du temps alors que
le couple originel être social Deux est mythique il se situe
la limite et au commencement du temps La création qui est le
passage un niveau un autre réside abord dans le passage du zéro
au un puis cette transformation se répète entre le un et le deux le
deux et le trois etc Par conséquent lorsque les hommes partant une
pluralité ont pour se situer en se dénombrant dû remonter
unité et la génération zéro ils ont pris le risque interpréter le
mécanisme de la création en termes mythiques puisque le premier
mouvement de vie du zéro au un sur le modèle duquel chaque autre
serait concevable était abstrait et la première paire engendrée imagi
naire Non point on ne doive un moment donné théoriquement
au niveau temporel deux est-à-dire au troisième étage entrer
dans histoire mais simplement que le souffle de cette histoire réelle
est en principe une transformation du souffle de histoire
mythique Le temps zéro désincarné être Un abstrait alors que
le temps un qui est un point de départ incarne le mythe en un
couple La figure montre partir du moment où le temps est
introduit dans arbre généalogique avec cette limite mythique de la
gémelléité le couple Subo Ngabgoto-Madji Keredji) les Mara ont cru
sage de faire traîner ce temps ils ont trouvé il fallait au moins

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