La draperie des Pays-Bas. Flandre et Hainaut - article ; n°1 ; vol.4, pg 41-52
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Description

Mélanges d'histoire sociale - Année 1943 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 41-52
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 37
Langue Français
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Extrait

Georges Espinas
La draperie des Pays-Bas. Flandre et Hainaut
In: Mélanges d'histoire sociale, N°4, 1943. pp. 41-52.
Citer ce document / Cite this document :
Espinas Georges. La draperie des Pays-Bas. Flandre et Hainaut. In: Mélanges d'histoire sociale, N°4, 1943. pp. 41-52.
doi : 10.3406/ahess.1943.3090
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_1243-2571_1943_num_4_1_3090REVUES CRITIQUES
LA DRAPERIE MÉDIÉVALE
===== DES PAYS-BAS
FLANDRE ET HAINAUT
« La précoce exportation des produits de l'industrie drapière des Flan
dres vers la Méditerranée au xne siècle, comme l'apparition des galère»
italiennes dans les ports flamands dès la fin du xnr3 siècle, sont pour ainsi
dire des phénomènes fondamentaux, des jalons de l'histoire économique
de l'Europe médiévale », écrit Mlle Doehaerd au début de son travail1.
Les sources françaises et flamandes ayant été déjà complètement exploi
tées à ce sujet, pense- t-elle, elle s'est tournée, à l'autre « pôle » écono
mique, vers les Archives italiennes2. Après l'érudit américain Reynolds,
qui s'est occupé du fonds notarial génois pour la période 1179-12003, —
elle a continué l'exploitation du même fonds pour les temps suivants
(Г200-1З42), Elle s'est bornée à lui, comme attirée par son- ancienneté (il
commence en n56 : à Marseille, les minutes notariales ne remontent
qu'à i?48, par sa continuité (il se poursuit presque régulièrement jus
qu'au début du xix6 siècle), рат sa richesse (il ne comprend pas moins de
17.600 volumes) et enfin par son prodigieux intérêt : formé de documents
privés qui constituent une source d'histoire juridique, économique et so
ciale à la fois, il permet « de saisir sur le vif l'un des centres les plus vi
vants du négoce méditerranéen ». Tous défilent alors devant le banc du
notaire pour conclure, rédiger et perpétuer des accords et contrats : cette ,
documentation est d'autant plus précieuse que son analogue n'existe pas —
[en principe*]1 — dans le Nord, où les notaires n'apparaissent que beau
coup plus tard.
Les archives notariales génoises méritent d'être d'abord considérées к
titre « archivistique » et diplomatique, comme le notariat doit l'être
d'un point de vue historique. Qu'il suffise de dire que le fonds génois
contient l'ensemble des -minutes authentiquas des actes reçus par les no
taires et couchés par eux sur leurs cahiers — rcartularia, — alors que les
grosses exécutoires remises aux parties ont presque toutes disparu. A unje
époque où une grande partie des opérations commerciales se faisait à
crédit. \e notaire fut requis d'en rédiger les titres probatoires que ses regisr
très nous ont conservés. La nature de ces actes n'a pas à vrai dire urne
1. Les relations commerciales entre Gênes, la Belgique et l'Oatremont ď après
les archives notariales génoises aux m8 et *xive siècles. Bruxelles, Palais des Aca
démies. Rome, Academia Belgica, 19.41, 2 t. en 3 vol. I. Introduction, xxiv-259 P->
5 planches et 4 tableaux ; П-Ш, Textes [Reproduction de minute*!] et tables.
1.З00 p 'Une pagination unique}. Institut hietorique belge de Rome. Etudes d'his
toire économique et sociale ; vol. II-IV
3. M1" Doehaerd, nous tenons à le dire, est déjà l'auteur d'uïie très originale
et intéressante étude que nous ne pouvons que signaler ici, Les galères génoises
dans la Manche et dans la mer du Nord à la fin du хнг3 siicle et au début du
xive (Bulletin de l'Institut historique belge de Rome ; 193e, t.XiIX, p. 1-76).
3. Voir sa bibliographie, qui remonte à 1939-З1, dan» la Bibliographie placée
■en tèle du présent travail.
4. Voir à ce sujet plus loin. 42 ANNALES D'HISTOIRE SOCIALE
très grande variété et « leur aspect reste monotone », monotonie qui re
flète d'ailleurs la vie économique même, un état de choses qui ne se mod
ifie que très peu et très lentement — mais « c'est dans ce cadre rigide
que se glisse la foule des détails exprimant les imperceptibles, transfo
rmations doi climat des affaires ». De ces textes, certaine par leur nature
- correspondent à l'expression propre de l'activité économique de la ville :
contrats d'achats, de transports, prêts, commandes, contrats de societas,
lettres de change, alors que d'autres ne s'y rapportent qu'accidentell
ement : inventaires de biens, testamente, locations d'immeubles. Leur
étuďe offre un réel intérêt par l'examen des « clauses finales », « clauses
de style », faite à titre juridique : sanctions, promesses et obligations, ou
renonciations. Mais, leur intérêt n'est pas moindre pour l'histoire des mou*
\ements commerciaux, à titre géographique ou quantitatif, lieux de pro
venance et de production des produits, quantités en poids et en valeur, h,
condition qu'on les réunisse du point de vue « exhaustif », qu'on ne se
borne pas à reproduire les seuls documents concernant les relations dé
Gênes avec la Belgique actuelle, mais qu'on rassemble tous les textes inté
ressant l'ensemble des rapports du port italien de Gênes, lieu de réunion
des marchands de toute la Péninsule, avec le Nord -Ouest de l'Europe, avec
tous les homines de Ultramontibus. Quant au 'cadre chronologique, si l'au
teur, pour des raisons indépendantes de lui, n'a pu commencer son tra
vail qu'avec l'année 1200, il l'a poursuivi jusqu'en 1З421, pendant une
période correspondant à l'accomplissement et à l'ouverture de deux grands
cycles économiques : une phase terrestre d'échanges se faisant par l'entre
mise des Foires de Champagne jusqu'à la fin du хш6 siècle, et une phase
maritime die relations s'exécutant entre Gênes et Bruges ou Londres, qui
commence à s'épanouir à ce moment pour dépasser peu à peu la première.
A
Quelles sont les relations de Gênes avec l 'Outremont aux xine et
xiv9 siècles ? Gênes, jusqu'au xe siècle, n'a guère connu qu'une « vie
d'économie fermée », il vit sur lui-même et sa formation et son apogée
postérieures ont peu de précédents. Mais, au Xe siècle, la nécessité de se
libérer des Musulmans et, à cette fin, d'avoir unie flotte de guerre, fut le
point de départ d/un essor aussi rapide qu'extraordinaire, qui va faire de
la ville <( la plus brillante commune de la Méditerranée occidentale, la
cité la plus riche dei l'Italie », « la citta superbia nobilis ». Dès la fin du
siècle en effet, c'est un marché fréquenté par des marchands étrangers,
par des homines de Ultramontibus venant y vendre des torselli lanei et des
telae qui ne peuvent être que des produits de l'industrie drapière flamande
et linière d'autres pays, arrivant par la vallée du Rhône, mais devant être
réexportés2. Les Croisades ensuite développèrent singulièrement ce premier
1. « Nous avons pu poursuivre la lecture des irinutiers génois jusqu'en t34a ;
quoique limité par des considerations tout к fait extérieures, ce cadre chronolo
gique (1300-1З43)... p©ut trouver une justification scientifique » (p. 66-67) : l'arrêt
des recherches en i34a ne tient pas en somme à des raisons historiques, tout en
n'y étant pas contraire.
a « Les foires du Midi où se 'vendent Les produite de l'industrie drapière sep
tentrionale, sortie de sa chrysalide d'industrie domaniale pour prendre les carac
tères d'une industrie travaillant pour l'exportation. » (iP. 89). L'expression est très
jolie et mériterait en principe d'être conservée : après la chrysalide domaniale
renfermée serait venu le papillon diapré qui vole et se répand partout. Mais, si
charmante soit-elle, il ne faut l'employer, croyons-nous, qu'awc une certaine
réserve, car si à une chrysalide a succédé un papillon ou, moine poétiquement,
i une industrie domaniale une industrie exportatrice, il n'existe' entre les deux DRAPERIE MÉDIÉVALE 43 LA
essor. Elles furent pour Gènes, comme pour Piee et Venise, non seulement
une guerre de religion, niais, surtout, une guerre d'affaires d'où sortirent
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