La façade atlantique de l'Europe : handicaps et perspectives de développement d'une périphérie - article ; n°1 ; vol.157, pg 75-88

Guy Baudelle

Description

Norois - Année 1993 - Volume 157 - Numéro 1 - Pages 75-88
ABSTRACT
Being less developed and far too removed from major activity centres, the Atlantic Coast of the EEC was relegated to a peripheral position under the combined influence of processes which had a cumulative effect over a long period of time. This resulted in the area lagging behind economically for a while, although it has recently been able to catch up, thanks on the one hand to the exogenous use of its assets, and on the other to a momentum of endogenous productive forces. As current trends have turned unfavourable again, it is time to assess the effectiveness of the so-called «Atlantic arc» strategy and to evaluate the development prospects offered by the comparative advantages of the Coast.
RÉSUMÉ
On rappelle que la Façade atlantique de la CEE, moins développée et éloignée des centres d'activité majeurs, est devenue une de ses périphéries à la suite de processus cumulatifs de longue durée. Le moindre potentiel économique qui en résulte n 'a pas empêché un rattrapage récent issu de la conjonction de l'exploitation exogène de ses atouts et d'une dynamique endogène. Les tendances actuelles de nouveau défavorables invitent à s'interroger sur la portée de la stratégie dite de l'Arc atlantique et à évaluer les perspectives de développement qu'ouvrent à la Façade ses avantages comparatifs.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: NOROIS
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Guy Baudelle
La façade atlantique de l'Europe : handicaps et
perspectives de développement d'une périphérie
In: Norois. N°157, 1993. Janvier-Mars 1993. pp. 75-88.
Abstract
ABSTRACT
Being less developed and far too removed from major activity centres, the Atlantic Coast of the EEC was relegated to a
peripheral position under the combined influence of processes which had a cumulative effect over a long period of time. This
resulted in the area lagging behind economically for a while, although it has recently been able to catch up, thanks on the one
hand to the exogenous use of its assets, and on the other to a momentum of endogenous productive forces. As current trends
have turned unfavourable again, it is time to assess the effectiveness of the so-called «Atlantic arc» strategy and to evaluate the
development prospects offered by the comparative advantages of the Coast.
Résumé
RÉSUMÉ
On rappelle que la Façade atlantique de la CEE, moins développée et éloignée des centres d'activité majeurs, est devenue une
de ses périphéries à la suite de processus cumulatifs de longue durée. Le moindre potentiel économique qui en résulte n 'a pas
empêché un rattrapage récent issu de la conjonction de l'exploitation exogène de ses atouts et d'une dynamique endogène. Les
tendances actuelles de nouveau défavorables invitent à s'interroger sur la portée de la stratégie dite de l'Arc atlantique et à
évaluer les perspectives de développement qu'ouvrent à la Façade ses avantages comparatifs.
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Baudelle Guy. La façade atlantique de l'Europe : handicaps et perspectives de développement d'une périphérie. In:
Norois. N°157, 1993. Janvier-Mars 1993. pp. 75-88.
doi : 10.3406/noroi.1993.6467
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1993_num_157_1_64671993, Poitiers, t. 40, n° 157, p. 75-88 Norois,
La Façade atlantique de l'Europe :
handicaps et perspectives
de développement d'une périphérie
par Guy BAUDELLE
URA-CNRS915
Université de Haute-Bretagne,
6, avenue Gaston Berger
35043 Rennes Cedex
RÉSUMÉ
On rappelle que la Façade atlantique de la CEE, moins développée et éloignée
des centres d'activité majeurs, est devenue une de ses périphéries à la suite de
processus cumulatifs de longue durée. Le moindre potentiel économique qui en
résulte n 'a pas empêché un rattrapage récent issu de la conjonction de l'exploita
tion exogène de ses atouts et d'une dynamique endogène. Les tendances actuelles
de nouveau défavorables invitent à s'interroger sur la portée de la stratégie dite
de l'Arc atlantique et à évaluer les perspectives de développement qu'ouvrent à
la Façade ses avantages comparatifs.
ABSTRACT
Being less developed and far too removed from major activity centres, the
Atlantic Coast of the EEC was relegated to a peripheral position under the
combined influence of processes which had a cumulative effect over a long
period of time. This resulted in the area lagging behind economically for a
while, although it has recently been able to catch up, thanks on the one hand to
the exogenous use of its assets, and on the other to a momentum of endogenous
productive forces. As current trends have turned unfavourable again, it is time
to assess the effectiveness of the so-called «Atlantic arc» strategy and to evaluate
the development prospects offered by the comparative advantages of the Coast.
La Façade atlantique de l'Europe communautaire apparaît comme l'une
de ses périphéries. On peut considérer que ses limites excèdent celles des
régions membres de la Commission Arc atlantique dont ne font pas
partie des espaces incontestablement en position atlantique : les archipels
du nord (Féroé, Shetland, Orcades) et du sud (Açores, Madère, Canaries),
l'Ulster, la quasi-totalité de l'Eire, une partie de l'Ecosse et le nord-ouest
de l'Angleterre. La «Façade» n'est pas non plus assimilable à «l'Arc»,
en ce sens que ce terme a une connotation volontariste qui rend désormais
souhaitable d'en réserver l'usage aux références explicites à cette Comm
ission : si toutes les initiatives de l'Arc menées en vue de contrebalancer
la puissance des régions du Centre — la Mégalopole qui court des Midl
ands à l'Italie du nord et l'Ile-de-France — s'inscrivent dans la Façade,
Mots clés : C.E.E. Façade atlantique - Périphérie - Développement - Evaluation
prospective.
Key words : E.E.C. Atlantic Coast. Periphery - Development - Prospective study. 76 GUY BAUDELLE
toutes les politiques observables sur la Façade ne sont pas réductibles à
celles de l'Arc. Dans les deux cas, le qualificatif d'« atlantique» ne prend
son sens que dans un cadre européen, permettant ainsi à des régions
bordières de la Manche (la Basse-Normandie) ou de la Mer d'Irlande
(Dumfries et Galloway) de figurer au sein de l'Arc. Le concept de Péri
phérie recouvre quant à lui une notion d'éloignement et de moindre
développement en liant l'un à l'autre. Cet article se propose de rendre
compte de la nature périphérique de ces régions, puis d'évaluer les pers
pectives de développement qui s'offrent à elles, compte tenu des handicaps
mais aussi des atouts inhérents à ce statut.
I. — LE CARACTÈRE PÉRIPHÉRIQUE, RÉSULTAT DE PROCES
SUS CUMULATIFS DE LONGUE DURÉE ET SOURCE DE
HANDICAPS
C'est dès 1954 que la Façade atlantique a été qualifiée de Périphérie
par la Commission Économique pour l'Europe de l'ONU présidée par
Gunnar Myrdal, qui a formalisé le modèle Centre-Périphérie (G. Myrdal,
1957). Depuis, de très nombreux auteurs ont développé, à différentes
échelles, la dialectique désormais classique du Centre et de la Périphérie,
espaces de nature à la fois contraire et complémentaire, l'un étant le
corollaire de l'autre et vice-versa (A.O. Hirschman, 1958; J.R. Hicks,
1959; J. Friedmann, 1966; C. Clark et al, 1969; A.Emmanuel, 1969;
S.Amin, 1973 ; D. Keeble, 1976, 1988; A.Pred, 1977; H.W. Richardson,
1978; B.Butzin, 1979; D. Seers et al (dir.), 1979; R.Brunet, 1980;
A. Reynaud, 1981; E.Juillard, 1982; J.P. Marchand, 1986; J.R. Sortia
et al., 1986; A.Cunha, 1988; C. Vandermotten (dir.), 1990;
M.A. Havinden et al. (dir.), 1991 ; M.F.Durand et al, 1992; etc.).
Les caractères d'une Périphérie sont donc connus: un niveau de vie
inférieur ; une population généralement moins nombreuse et moins dense ;
un espace plus extensif, éloigné des Centres géométrique et économique ;
une capacité de production médiocre et limitée à des biens à faible
valeur ajoutée, faute de capitaux et de technologie avancée; une absence
d'autonomie décisionnelle facteur de dépendance.
Ce modèle général s'applique parfaitement à la Façade atlantique, des
îles écossaises au sud-ouest ibérique, comme en témoignent des indicateurs
essentiels. Délimitée strictement, la Façade (1) ne représentait ainsi en
1990 que 16,5% de sa population sur 25% de son territoire, soit une
densité de 97hab./km2 contre 146 en moyenne dans la CEE. Si elle
comptait en 1988 17,5% des 165 villes de plus de 200 000 habitants de
l'Europe de l'ouest non Scandinave (c'est-à-dire la CEE de l'époque plus
la Suisse et l'Autriche) (R.Brunet (dir.), 1989b), soit une proportion
équivalente à son poids démographique (16,8%), elle était en revanche
absente des trois premiers rangs d'une hiérarchie qui en compte huit, et ne
comportait que 9 % des agglomérations des cinq premiers niveaux, de sorte
(1) On lui donne ici comme limites celles des régions officielles littorales de l'ouest de la
CEE : de la Basse-Normandie à l'Andalousie sur le continent, l'ensemble de l'Irlande, les
îles écossaises, les comtés de la façade occidentale de la Grande-Bretagne, excluant par
conséquent les façade est de l'Ecosse et de l'Angleterre, soit un total de 33 régions. LA FAÇADE ATLANTIQUE DE L'EUROPE 77
que 25 de ses 29 grandes villes figuraient dans les trois dernières classes,
ce qui illustre le manque de pouvoir décisionnel de ces agglomérations.
De même, des travaux belges encore plus larges prenant en compte les
États nordiques no