La fécondité et la nuptialité en 1966 et 1967 - article ; n°6 ; vol.22, pg 983-998

Gérard Calot, Solange Hémery

Description

Population - Année 1967 - Volume 22 - Numéro 6 - Pages 983-998
La baisse de la natalité, ces dernières années, a été commentée dans des sens divers par diverses publications et en divers milieux. Les débats n'ont porté que sur les conséquences économiques, sociales et politiques du phénomène ou sur ses causes. Il semble nécessaire en premier lieu, de mesurer et d'analyser correctement les variations enregistrées. Dans le n° 4 de Population (juillet- août 1967), M. G. Calot et Mlle S. Hémery, respectivement chef et chef-adjoint de la démographie générale de l'I.N.S.E.E. avaient analysé l'évolution de la fécondité et de la nuptialité jusqu'en 1965. Ils mettent ici les données à jour en utilisant les résultats de l'année 1966 et des premiers mois de 1967. Aucune recherche des causes ne se dégage d'une telle analyse. On peut noter toutefois que les résultats connus pour 1967 à la date de la rédaction de l'article correspondent à des conceptions de l'année 1966, antérieures à la dépression économique et à la poussée du chômage de 1967, antérieures aussi à l'application de la nouvelle loi sur la prévention des naissances.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 15
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Gérard Calot
Solange Hemery
La fécondité et la nuptialité en 1966 et 1967
In: Population, 22e année, n°6, 1967 pp. 983-998.
Résumé
La baisse de la natalité, ces dernières années, a été commentée dans des sens divers par diverses publications et en divers
milieux. Les débats n'ont porté que sur les conséquences économiques, sociales et politiques du phénomène ou sur ses causes.
Il semble nécessaire en premier lieu, de mesurer et d'analyser correctement les variations enregistrées. Dans le n° 4 de
Population (juillet- août 1967), M. G. Calot et Mlle S. Hémery, respectivement chef et chef-adjoint de la démographie générale de
l'I.N.S.E.E. avaient analysé l'évolution de la fécondité et de la nuptialité jusqu'en 1965. Ils mettent ici les données à jour en
utilisant les résultats de l'année 1966 et des premiers mois de 1967. Aucune recherche des causes ne se dégage d'une telle
analyse. On peut noter toutefois que les résultats connus pour 1967 à la date de la rédaction de l'article correspondent à des
conceptions de l'année 1966, antérieures à la dépression économique et à la poussée du chômage de 1967, antérieures aussi à
l'application de la nouvelle loi sur la prévention des naissances.
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Calot Gérard, Hemery Solange. La fécondité et la nuptialité en 1966 et 1967. In: Population, 22e année, n°6, 1967 pp. 983-998.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1967_num_22_6_15015LA FÉCONDITÉ
ET LA NUPTIALITÉ
EN 1966 ET 1967
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août 1967), M. G. Calot et Mlle S. Hémery, respectivement
chef et chef-adjoint de la démographie générale de VI.N.S.E.E.
avaient analysé l'évolution de la fécondité et de la nuptialité
jusqu'en 1965. Ils mettent ici les données à jour en utilisant
les résultats de l'année 1966 et des premiers mois de 1967.
Aucune recherche des causes ne se dégage d'une telle analyse.
On peut noter toutefois que les résultats connus pour 1967 à la
date de la rédaction de l'article correspondent à des conceptions
de l'année 1966, antérieures à la dépression économique et à
la poussée du chômage de 1967, antérieures aussi à l'application
de la nouvelle loi sur la prévention des naissances.
Dans le numéro 4 de Population (juillet-août 1967), nous avons analysé
l'évolution de la fécondité et de la nuptialité en France jusqu'en 1965. Dans
cet article, nous avons montré que les indicateurs de la fécondité laissaient
apparaître une légère diminution entre 1963 et 1964 (de l'ordre de 0,5 °/0 à
1 °/0), puis un fléchissement plus net entre 1964 et 1965 (de l'ordre de 2 °/0
à 3 °/0). Nous disposons maintenant des résultats statistiques détaillés relatifs
à l'année 1966. Ces données mettent en évidence une nouvelle diminution
entre 1965 et 1966, de l'ordre de 1,5 °/0 à 2,5 %.
Par ailleurs, les derniers résultats mensuels concernant le nombre total
de naissances laissent présumer une baisse plus sensible de la fécondité en
1967, qui pourrait être de l'ordre de 5 °/0 à 6 °/0. Au total, la en
1967 se situera vraisemblablement au moins à 10 °/0 en dessous du niveau
observé en 1963.
En ce qui concerne la nuptialité, après la rapide progression enregistrée
de 1956 à 1963 (de l'ordre de 50 °/0), on observe actuellement une diminution
(3,8% entre 1964 et 1965, 6,9% entre 1965 et 1966) qui a pour effet d'en
ramener le niveau à celui de 1960. LA FÉCONDITÉ ET LA NUPTIALITÉ EN 1966 ET 1967 984
110
I960 1962 1964 1966 I960 1962 1964 1966 I960 1962 1964 1966
100
97
107
— 105
r
100
0-1 j AN
97 1960 1962 1964 1966 I960 1962 1964 1966 1960 1962 1964 1966
AGE DE LA FEMME DURÉE DU MARIAGE AGE AU MARIAGE,
à durée de mariage égale
Graphique n° 1. — Variations de la fécondité des couples, de 1960 à 1966 LA FÉCONDITÉ ET LA NUPTIALITÉ EN 1966 ET 1967 985
1. La fécondité Dans les tableaux
selon l'âge et VIII, X et XII <D
l'état matrimonial, figurent les quotients
de fécondité selon
l'âge et l'état matrimonial enregistrés
depuis 1963. Pour synthétiser ces divers
quotients par groupes quinquennaux d'âge
et apprécier l'incidence de leurs variations I960 1962 1964 1966
sur le taux brut de natalité, on les a appli
IO5r qués à la répartition proportionnelle des
femmes par état matrimonial, telle qu'elle
a été observée à chaque âge au 1er janvier
1965 (2). En additionnant les résultats
ainsi obtenus par groupes quinquennaux
d'âge, on aboutit aux indices comparatifs
et aux variations relatives figurant à la
suite de ces tableaux.
Il ressort de ces données qu'entre 1965 et
1966 le taux brut de natalité a diminué de
1,2 °/o alors que la fécondité générale par âge
a diminué de 1,9 °/0 : la modification de la py
ramide des âges féminine entre 1965 et 1966
— résultant notamment de l'arrivée à l'âge
de la fécondité des générations nombreuses
nées à partir de 1946 — a eu ainsi un effet
favorable de + 0,7 °/0 sur la variation du
taux jbrut de la natalité. La diminution de
1,9 °/0 de la [fécondité générale par âge ré
sulte à son tour d'une diminition de 2,4 °/0
de la fécondité par âge des femmes mariées
et non mariées : la nuptialité ayant augmenté
jusqu'en 1963, la plupart des générations
féminines comportaient, au 1er janvier 1966,
une proportion de mariées supérieure à
celle enregistrée un an auparavant auprès
de la génération immédiatement précédente ;
du fait de l'inégale fécondité par âge des
femmes mariées et non mariées, l'effet de ce
1962 1964 1966
(*) La numérotation des tableaux est celle adoptée
NOMBRE D'ENFANTS DÉJÀ NÉS, dans l'étude précitée, la mise à jour 1966 figure en
annexe du présent article. à durée de mariage égale
(2) Voir Population, n° 4, juillet-août 1967, page
Graphique n° 1 (suite) 655 (tableau XI). 986 LA FÉCONDITÉ ET LA NUPTIALITÉ EN 1966 ET 1967
phénomène sur le taux brut de natalité a été de -f- 0,5 % (1).
La diminution moyenne de 2,4 °/0 de la fécondité par âge des femmes mar
iées et non mariées a touché davantage les plus jeunes (3,0 °/0 pour les femmes
de moins de 25 ans contre 1,4 °/0 pour les femmes de 30 ans et plus).
Au total, de 1963 à 1966, le taux brut de natalité a diminué de 3,7 °/0,
la fécondité générale par âge de 3,8 °/0, la fécondité par âge des femmes
mariées et non mariées de 6,9 °/0 (9,0 % à 20-24 ans et 6,5 °/0 à 25-29 ans).
2. La fécondité légitime En procédant comme il a été indiqué
selon la durée du mariage, dans l'article cité précédemment de
l'âge au mariage Population (2), on peut calculer des
et le nombre d'enfants déjà nés. quotients de fécondité légitime selon la
durée du mariage, puis des synthèses de
ces quotients par addition. Les résultats obtenus figurent au tableau XIII.
Il ressort de ces calculs que la fécondité légitime a baissé de 1,0 °/0 en
moyenne entre 1965 et 1966; cette diminution, qui touche la grande majorité
des durées de mariage, a tendance à augmenter avec la durée du mariage :
0,5 °/0 pour les durées 0-1 an, 2,7 °/0 pour les durées 10-14 ans.
Si on tient compte à la fois de la durée du mariage et de l'âge de la femme
au mariage (tableaux XIV), on aboutit à une bai