La Figure humaine dans les Monuments chaldéens, babyloniens et assyriens - article ; n°1 ; vol.8, pg 116-132
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1907 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 116-132
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Docteur Ernest-Théodore Hamy
La Figure humaine dans les Monuments chaldéens, babyloniens
et assyriens
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 8, 1907. pp. 116-132.
Citer ce document / Cite this document :
Hamy Ernest-Théodore. La Figure humaine dans les Monuments chaldéens, babyloniens et assyriens. In: Bulletins et Mémoires
de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 8, 1907. pp. 116-132.
doi : 10.3406/bmsap.1907.6988
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1907_num_8_1_6988116 21 mars 1907
LA FIGURE HUMAINE DANS LES MONUMENTS CHALDÉENS, BABYLONIENS
ET ASSYRIENS,
Conférence faite à la Société d'Anthropologie le 7 février 1907,
Par le Dr E. T. Hamy,
Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine,
Professeur d'Anthropologie au Muséum.
I
L'art égyptien, que nous venons d'étudier dans ses -manifestations
ethnographiques les plus intéressantes l, possède en commun avec celui
de la Ghaldée, dont nous allons nous occuper aujourd'hui, un certain
nombre de caractères d'ensemble qui ont suggéré à plusieurs historiens
de l'art l'hypothèse d'une lointaine origine commune.
Comme l'ancien Egyptien, en effet, le Chaldéen primitif figure la per
sonne humaine avec la tête de profil, l'œil de face, le tronc aussi presque
entièrement de face, les épaules trop larges, les bras mal attachés, les
pieds enfin, maladroitement posés l'un devant l'autre et disproportionnés.
Mais dans la figure chaldéenne, la taille est ramassée et la tête déme
surément grossie. L'orientation est à peu près indifférente et, par suite, le
personnage debout est symétrique au lieu de se présenter la jambe
gauche en avant.
D'autre part, comme les croyances relatives au culte des morts, qui ont
longtemps imposé aux artistes de la vallée du Nil, ainsi que nous l'avons
vu, la recherche des ressemblances individuelles, sont demeurées étrangères
aux riverains de l'Euphrate, il en résulte que dans les monuments de ces
derniers le visage n'offre habituellement aucun caractère personnel. L'artiste
se borne à reproduire des types généraux qui varient époque par époque,
peuple par peuple, localité par localité, et dont les modèles, copiés suivant
certaines conventions, n'ont pas disparu de nos jours.
Et c'est ainsi qu'au cours de cette étude, rapide nous allons retrouver
chez des races actuelles, Kurdes, Tatars, Aïssori, etc., la survivance bien
reconnaissable des types conventionnels ainsi figurés dans les monuments
de la plus ancienne Ghaldée. C'est d'ailleurs le seul côté individuel de ce
petit travail, composé, le crayon à la main, au milieu des collections
nouvelles, exposées au Musée du Louvre, à la suite des brillantes mis
sions de Sarzec et de Morgan.
II
Les plus anciens monuments connus jusqu'ici de la basse vallée de
i Voy. le procès-verbal de la séance du 3 janvier 1907. E.-T. HAMY. — LA FIGURE HUMAINE DANS LES MONUMENTS CHALDEENS, ETC. 117
l'Euphrate ont ceci de particulier que leur technique ne rappelle que
d'assez loin^ suivant l'expression de M. Maspéro ', celle des œuvres qu'on
est. habitué à considérer comme représentant les tendances artistiques de
la plus antique Mésopotamie.
Ces monuments, au nombre de deux, qui appartiennent au règne de
Narâmsin, roi d'Agadé et remontent à 3.800 ans environ avant notre ère,
restent tout à fait à part, et, en gardant quelque chose de bien original,
manifestent une manière de faire particulière que nous ne retrouverons
dans aucun autre morceau chaldéen et que M. Maspéro qualifie ingénieu
sement d'égyptisante. Les Papi régnent alors sur l'Egypte et l'on sait, par
des découverts récentes, à quel degré d'habileté sont parvenus les sta
tuaires qui ont fait les portraits de ces souverains.
Or le premier des deux morceaux antiques du règne de Narâm-Sin,
découvert à Diarbékir, et qui fait partie depuis quatorze ans du Musée
d'Antiquités de Constantinople *, est « d'une facture à la fois très fine et
très large » qui rappelle celle des artistes contemporains des rives du Nil,
de Dashour et de Saqqarâh en particulier.
La courbe des épaules, l'allongement du bras, l'effacement des biceps,
« la manière dont les tailles qui ont modelé les nus sont descendues de
haut en bas et dont les reliefs se rattachent au fond » (Maspéro), sont
identiques à ce que l'on voit dans les sculptures égyptiennes contemp
oraines.
Le profil du roi d'Agadé est médiocrement conservé. Je crois cependant
reconnaître, dans la photographie qu'en a publiée le P. Scheil, le nez court
et un peu creux, la pommette accentuée que nous montreront plus tard
les monuments cosséens : la barbe est abondante, frisée autour de la joue,
et terminée par de longues boucles. Les bras nus, élégants, tiennent un
rouleau et un sceptre. Le roi est coiffé d'un bonnet conique, fait d'étoffes
cousues et bordées de peaux dont on retrouverait les équivalents chez
les Turcomans modernes.
Le deuxième monument de Narâm-Sin, de même époque (3.800 ans av.
J.-G.) et de même style que celui de Diarbékir, a été trouvé à SuseparM.de
Morgan en 1898 et constitue l'une 'des pièces les plus importantes de la.
collection récemment inaugurée au Musée du Louvre. C'est une .grande ■
stèle en grès jaunâtre, de 2 m. sur 1 m. 05, terminée en pointe allongée
et dont une double inscription déchiffrée par le P. Scheil a fait connaître
la curieuse histoire.
Un premier texte nous apprend, qu'elle a été élevée dans la ville
chaldéenne de Sippara, pour célébrer une victoire remportée par
Narâm-Sin, roi d'Agadé, sur le peuple des Louloubi. Le second texte
fait savoir qu'un grand conquérant susien, Khoudour-Nakhounta, après
avoir subjugué la Mésopotamie, emporta la stèle comme trophée dans
1 G. Maspéro. — Note sur le bas-relief de Naram-Sin. (Rev. des Trav., t XV,
p. 65-66, 1893).
* V- Scheil. Inscription de Naràm-Sin (Ibid. p. 62-64). 418 21 mars 1907
sa capitale, vers 2300 ans avant J.-C, c'est-à-dire 500 ans après sa con
sécration.
Cette stèle de Narâm-Sin, retrouvée dans les ruines de Suse par la mis
sion de Morgan, nous montre une région montagneuse envahie par une
troupe de guerriers qui gravit de gauche à droite à travers bois.
« Lé paysage que resserre ce cadre beaucoup plus haut que large est simp
lifié, dit M. Heuzey *, dans un sentiment qui lui donne quelque chose de
fantastique.
« Au sommet, un pic aigu figuré géométriquement comme un cône inac
cessible, sorte de bétyle naturel et gigantesque, touche le ciel où brillent
trois grands aslres rayonnants. Plus bas, au pied du cône, sur une crête
encore très élevée, un personnage beaucoup plus grand que tous les autres,
barbu, orné de l'arc, coiffé du casque divin à double corne de taureau,
foule sous ses sandales des ennemis morts; un autre vaincu tombe devant
lui frappé d'une flèche; un troisième demande grâce.
« ... Le long de la pente escarpée montent trois files de soldats coiffés
de casques à couvre-nuque, porteurs d'étendards et d'armes diverses,
mais tous dans la même attitude, la tête levée vers les cimes, ce qui
donne à l'ensemble un mouvement ascensionnel extraordinaire. Vers la
droite, plusieurs arbres de montagne rappellent par leur style ceux qui
figurent sur les empreintes des rois d'Agadé 2. Ces conifères au tronc
tordu indiquent une forêt, derrière laquelle s'abritent quelques fuyards au
type sauvage levant les mains en signe de soumission. »
Vaincus Louloubi et vainqueurs Agadéens ont été différenciés, non sans
beaucoup d'exagération, par M. Jacques de Morgan, dans la monographie
qu'il a récemment publiée 3. Je reconnais toutefois, avec l'explorateur de
Suse, que les premiers diffèrent généralement des seconds par leur profil
facial et surtout par le volume et la courbure de leur nez, qui rappelle le
nez sémite. Leur chevelure aussi est différente; ils portent derrière la
tête une longue et épaisse tresse de

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