La « maison du blanc » : la place du dispensaire dans les stratégies thérapeutiques des Bisa du Burkina. - article ; n°3 ; vol.3, pg 105-128
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Sciences sociales et santé - Année 1985 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 105-128
Sylvie Fainzang: The place of the dispensary in the Bisa's therapeutic strategies (Burkina).
Drawing from the example of the Bisa (Burkina Faso, ex Upper Volta) the author examines the impact of Western medicine on local representations of illness and on therapeutic strategies. She tries to show how the presence of a Western medical institution such as the local dispensary is integrated in the local Systems dealing with illness. Far from bringing about a decisive break, biomedical activities are integrated or even dissolved in a local System of strategies grounded upon a coherent System of représentations.
Sylvie Fainzang : La « maison du blanc » : la place du dispensaire dans les stratégies thérapeutiques des Bisa du Burkina.
S'appuyant sur l'exemple d'une société ouest-africaine, les Bisa du Burkina (ex-Haute-Volta), l'auteur, attentive aux processus intellectuels qui régissent les conduites observables en matière de recours thérapeutiques, s'interroge sur l'impact de la médecine occidentale sur les représentations locales relatives à la maladie et les stratégies liées à son apparition. Elle tente de montrer en particulier que la présence d'une institution relevant du système médical occidental, comme le dispensaire, trouve à s'insérer dans l'ensemble des institutions qui prennent en charge la maladie en milieu rural : en effet, loin d'introduire une rupture décisive avec celles-ci, la pratique biomédicale est intégrée, voire absorbée par la logique locale des stratégies thérapeutiques, elles- mêmes fondées sur un système cohérent de représentations de la maladie.
Sylvie Fainzang : La « casa del blanco » : el sitio del dispensario en las estrategias terapéuticas de los Bisa del Burkina.
Apoyándose en el ejemplo de una sociedad del oeste de Africa, los Bisa del Burkina (ex-Alta-Volta), el autor, atenta a los procesos intelectuales que rigen las conductas observables en materia de recursos terapéuticos, se interroga sobre el impacto de la medicina occidental en las representaciones locales en lo que se relaciona a la enfermedad y las estrategias vinculadas a su aparición. Particularmente, intenta poner de realce que la presencia de una institución particípe del sistema médico occidental, como lo es el dispensario, puede tener insercio en el conjunto de las instituciones que toman a cargo la enfermedad en terreno rural : en efecto, lejos de introducir una ruptura decisiva con éstas, la práctica bio-médica es integrada, si no es absorta por la lógica local de las estrategias terapéuticas, estrategias basadas en un sistema cohérente de representaciones de la enfermedad.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sylvie Fainzang
La « maison du blanc » : la place du dispensaire dans les
stratégies thérapeutiques des Bisa du Burkina.
In: Sciences sociales et santé. Volume 3, n°3-4, 1985. pp. 105-128.
Citer ce document / Cite this document :
Fainzang Sylvie. La « maison du blanc » : la place du dispensaire dans les stratégies thérapeutiques des Bisa du Burkina. In:
Sciences sociales et santé. Volume 3, n°3-4, 1985. pp. 105-128.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1985_num_3_3_1015Abstract
Sylvie Fainzang: The place of the dispensary in the Bisa's therapeutic strategies (Burkina).
Drawing from the example of the Bisa (Burkina Faso, ex Upper Volta) the author examines the impact of
Western medicine on local representations of illness and on therapeutic strategies. She tries to show
how the presence of a Western medical institution such as the local dispensary is integrated in the local
Systems dealing with illness. Far from bringing about a decisive break, biomedical activities are
integrated or even dissolved in a local System of strategies grounded upon a coherent System of
représentations.
Resumen
Sylvie Fainzang : La « casa del blanco » : el sitio del dispensario en las estrategias terapéuticas de los
Bisa del Burkina.
Apoyándose en el ejemplo de una sociedad del oeste de Africa, los Bisa del Burkina (ex-Alta-Volta), el
autor, atenta a los procesos intelectuales que rigen las conductas observables en materia de recursos
terapéuticos, se interroga sobre el impacto de la medicina occidental en las representaciones locales
en lo que se relaciona a la enfermedad y las estrategias vinculadas a su aparición. Particularmente,
intenta poner de realce que la presencia de una institución particípe del sistema médico occidental,
como lo es el dispensario, puede tener insercio en el conjunto de las instituciones que toman a cargo la
enfermedad en terreno rural : en efecto, lejos de introducir una ruptura decisiva con éstas, la práctica
bio-médica es integrada, si no es absorta por la lógica local de las estrategias terapéuticas, estrategias
basadas en un sistema cohérente de representaciones de la enfermedad.
Résumé
Sylvie Fainzang : La « maison du blanc » : la place du dispensaire dans les stratégies thérapeutiques
des Bisa du Burkina.
S'appuyant sur l'exemple d'une société ouest-africaine, les Bisa du Burkina (ex-Haute-Volta), l'auteur,
attentive aux processus intellectuels qui régissent les conduites observables en matière de recours
thérapeutiques, s'interroge sur l'impact de la médecine occidentale sur les représentations locales
relatives à la maladie et les stratégies liées à son apparition. Elle tente de montrer en particulier que la
présence d'une institution relevant du système médical occidental, comme le dispensaire, trouve à
s'insérer dans l'ensemble des institutions qui prennent en charge la maladie en milieu rural : en effet,
loin d'introduire une rupture décisive avec celles-ci, la pratique biomédicale est intégrée, voire absorbée
par la logique locale des stratégies thérapeutiques, elles- mêmes fondées sur un système cohérent de
représentations de la maladie.Sociales et Santé vol. III n° 3-4 novembre 1985 Sciences
LA «MAISON DU BLANC» : LA PLACE
DU DISPENSAIRE DANS LES STRATÉGIES
THÉRAPEUTIQUES DES BISA DU BURKINA
Sylvie Fainzang*
Toute société élabore, pour faire face à la maladie, un
système des moyens destinés à l'enrayer. Sont ainsi mises en
place un certain nombre d'instances dont la vocation expli
cite est de résoudre le problème posé par son apparition.
Lorsque la maladie survient, il faut non seulement tout mett
re en œuvre pour la faire disparaître, mais aussi comprendpourquoi elle est apparue. Cette nécessité répond à une
double exigence, d'ordre intellectuel et fonctionnel ; il s'agit
de rendre l'événement intelligible, de lui donner une raison
d'être et une cohérence par rapport au reste du monde, pour
en définitive s'en rendre maître.
L'attention portée à ces mécanismes de résorption et
d'explication de l'événement-maladie s'avère constituer un
objet privilégié de l'anthropologie sociale, dans la mesure où
cette discipline s'assigne pour tâche d'embrasser l'ensemble
des mécanismes sociaux et des systèmes cognitifs d'une
société pour en mettre au jour la cohérence et la spécificité.
Comme le fait remarquer Marc Auge, « ...nombre d'ethno
logues, qui n'avaient pas la maladie, ou la médecine, pour
objet premier de leur recherche, ont constaté qu'ils ne pou
vaient pas observer et essayer de comprendre la vie sociale,
politique ou religieuse des sociétés qu'ils étudiaient sans
prendre en considération leur système nosologique tel qu'il
s'exprime dans l'élaboration du diagnostic ou la prescrip
tion thérapeutique, les institutions qui les mettent en œuvre,
les différents agents de cette mise en œuvre, bref la dimens
ion sociale de la maladie, telle qu'elle se donne à voir non
seulement dans l'appareil institutionnel et le fonctionnement
* Sylvie Fainzang, anthropologue, chargée de cours à l'université
Paris VIII, 2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis. SYLVIE FAINZANG 106
rituel de la société, mais aussi dans les modèles intellectuels
d'interprétation du réel dont cet appareil et ce fonctionne
ment sont tout à la fois le support et l'une des expressions »
([3], p. 10).
Les faits relatifs à la maladie ne constituent en aucune
façon, il est vrai - au moins pour ce qui concerne les sociétés
traditionnelles-, un champ autonome, isolable des autres
niveaux de la vie sociale, ainsi que l'ont suggéré de nom
breux auteurs (notamment Evans-Pritchard [6]) et comme
l'a rappelé Nicole Sindzingre ([19], pp. 9-10, 21). En effet,
l'apparition de la maladie suscite toute une série d'interroga
tions et d'interprétations qui s'articulent largement avec les
représentations du monde en général, et engendrent des
conduites en étroite cohérence avec ces représentations.
Aussi bien, l'étude de ces conduites et des représentations
qui les sous-tendent doit-elle informer la connaissance que
nous avons de ces sociétés.
Sur toile de fond d'une étude de type monographique
sur la société bisa, nous avons ainsi mené des investigations
plus pointues sur les données afférentes à la maladie, tant
auprès des « malades » que des personnes de leur entourage,
des guérisseurs et des devins (1). Un point en particulier a
retenu notre attention, c'est la coexistence d'institutions
relevant de systèmes médicaux étrangers l'un à l'autre. La
société bisa traditionnelle dispose en effet de deux instances
distinctes dont l'intervention est requise en cas d'apparition
de la maladie : celle des guérisseurs et celle des devins, les
uns concernés essentiellement par les effets du mal, et dont
le rôle est de s'attacher à les éradiquer, les autres ayant
qualité pour en découvrir l'origine. Il existe donc, entre ces
deux instances, une sorte de division du travail thérapeuti
que en étroite cohérence avec la perception de l'événement-
maladie qu'il s'agit d'une part de résorber, d'autre part de
comprendre, voire de déchiffrer, sans que ces deux registres
interfèrent nécessairement.
Or, on note également, dans certains villages, la pré
sence d'un dispensaire rural qui assure les soins relevant de
la médecine occidentale. La question se pose alors de savoir
comment cette institution nouvelle coexiste avec les institu
tions qui prennent traditionnellement en charge la maladie
(1) Nous avons notamment suivi des «malades» dans leurs différents
parcours, afin d'en cerner la logique et d'observer les diverses décisions ou
hésitations qui les ont jalonnés. «MAISON DU BLANC» 107 LA
d'une part, comment elle est perçue et comment elle s'arti
cule avec les représentations locales de la maladie d'autre
part. Autrement dit, le dispensaire marque-t-il une rupture
décisive avec le registre de l'interprétation du mal et des
soins traditionnels ? Et si tel est le cas, à quel niveau se situe
cette rupture? Comment s'opère sa confrontation avec la
logique du travail thérapeutique mise en œuvre par la société
bisa et com

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