La mémoire des personnes : II. Construction cognitive des individus et des groupes - article ; n°1 ; vol.90, pg 93-108
17 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1990 - Volume 90 - Numéro 1 - Pages 93-108
Résumé
Ce texte constitue la deuxième partie d'une revue sur la mémoire des personnes (cf. première partie, l'Année Psychologique, 1989 (4)). On y aborde la question de la construction cognitive des entités individuelles (sur laquelle on distingue l'approche de J. Anderson et celle de J. Pryor, et celle de l'articulation cognitive entre représentations d'individus et représentations de groupes. L'approche cognitive de la catégorisation sociale permet d'éviter les raisonnements circulaires au sujet du rapport entre catégorisation et erreur. On s'efforce de mettre en évidence les proximités entre des problèmes abordés par les auteurs selon des méthodes hétérogènes.
Mots clés : cognition sociale, mémoire, catégorisation, groupe.
Summary : Person memory. II : Cognitive construction of individuals and groups.
This text is the second part of a review on person memory (cf. lst part, L'Année Psychologique, 1989 (i)). Two sets of questions are tackled. The first one is how individuals are represented in memory. J. Anderson considers it as the construction of a semantic network around an individual node. For J. Pryor, persons are kinds of categories which allow social information to be organized ; but other kinds of categories are simultaneously available, so categorizing into persons is not automatic. The second question is the link between the representation of individuals and of groups. Group representation may be based on individual representations, or more directly on behaviors, depending on the conditions of this cognitive activity. We discuss the problem of the connection between categorization and error, and state that the cognitive analysis of social categorization prevents circular thinking about it. Studies reported in this review make use of rather heterogenous methods, yet we try to underscore the theoretical proximities between problems.
Key words : Social cognition, memory, categorization, group.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A.-M. De La Haye
La mémoire des personnes : II. Construction cognitive des
individus et des groupes
In: L'année psychologique. 1990 vol. 90, n°1. pp. 93-108.
Résumé
Ce texte constitue la deuxième partie d'une revue sur la mémoire des personnes (cf. première partie, l'Année Psychologique,
1989 (4)). On y aborde la question de la construction cognitive des entités individuelles (sur laquelle on distingue l'approche de J.
Anderson et celle de J. Pryor, et celle de l'articulation entre représentations d'individus et représentations de groupes.
L'approche cognitive de la catégorisation sociale permet d'éviter les raisonnements circulaires au sujet du rapport entre
catégorisation et erreur. On s'efforce de mettre en évidence les proximités entre des problèmes abordés par les auteurs selon
des méthodes hétérogènes.
Mots clés : cognition sociale, mémoire, catégorisation, groupe.
Abstract
Summary : Person memory. II : Cognitive construction of individuals and groups.
This text is the second part of a review on person memory (cf. lst part, L'Année Psychologique, 1989 (i)). Two sets of questions
are tackled. The first one is how individuals are represented in memory. J. Anderson considers it as the construction of a
semantic network around an individual node. For J. Pryor, persons are kinds of categories which allow social information to be
organized ; but other kinds of categories are simultaneously available, so categorizing into persons is not automatic. The second
question is the link between the representation of individuals and of groups. Group representation may be based on individual
representations, or more directly on behaviors, depending on the conditions of this cognitive activity. We discuss the problem of
the connection between categorization and error, and state that the cognitive analysis of social categorization prevents circular
thinking about it. Studies reported in this review make use of rather heterogenous methods, yet we try to underscore the
theoretical proximities between problems.
Key words : Social cognition, memory, categorization, group.
Citer ce document / Cite this document :
De La Haye A.-M. La mémoire des personnes : II. Construction cognitive des individus et des groupes. In: L'année
psychologique. 1990 vol. 90, n°1. pp. 93-108.
doi : 10.3406/psy.1990.29384
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1990_num_90_1_29384L'Année Psychologique, 1990, 90, 93-108
Laboratoire de Psychologie sociale
Université René- Descartes, Paris V1
CNRS
LA MÉMOIRE DES PERSONNES :
II. CONSTRUCTION COGNITIVE
DES INDIVIDUS ET DES GROUPES
par Anne-Marie de La Haye
SUMMARY : Person memory. II : Cognitive construction of indivi
duals and groups.
This text is the second part of a review on person memory (cf. 1st
part, L'Année Psychologique, 1989 (i)). Two sets of questions are tackled.
The first one is how individuals are represented in memory. J. Anderson
considers it as the construction of a semantic network around an individual
node. For J. Pryor, persons are kinds of categories which allow social infor
mation to be organized ; but other kinds of categories are simultaneously
available, so categorizing into persons is not automatic. The second question
is the link between the representation of individuals and of groups. Group
representation may be based on individual representations, or more directly
on behaviors, depending on the conditions of this cognitive activity. We
discuss the problem of the connection between categorization and error, and
state that the cognitive analysis of social prevents circular
thinking about it. Studies reported in this review make use of rather
helerogenous methods, yet we try to underscore the theoretical proximities
between problems.
Key words : Social cognition, memory, categorization, group.
Dans une précédente publication dans cette revue (de La Haye,
1989), nous avons attiré l'attention sur un domaine de recherche qui
s'est récemment développé en psychologie sociale, le domaine de la
mémoire des personnes. Ce premier texte proposait une revue des tr
avaux portant sur la mémorisation des actes et des inferences auxquels
ces actes donnent lieu (traits de personnalité). Nous allons maintenant
aborder un autre aspect des recherches sur la mémoire des personnes,
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 94 Anne-Marie de La Haye
consistant à étudier comment se construisent les objets mentaux parti
culiers que sont les personnes et les groupes sociaux. Du fait même de
leur nouveauté, aucune des questions soulevées dans ce secteur n'est
à l'heure actuelle réglée. Qu'on ne s'attende donc point à des perspec
tives tirées au cordeau. Notre seule ambition est de rendre sensible
l'intérêt de questions nouvelles, et peut-être aussi d'inciter les psycho
logues français à investir un domaine où les chercheurs européens sont
actuellement fort peu nombreux.
LA CONSTRUCTION DES IDENTITÉS INDIVIDUELLES
Par cette expression, nous entendons l'ensemble des processus grâce
auxquels les informations relatives à une même personne en viennent,
à être reliées les unes aux autres en mémoire, de façon à constituer
pour le sujet une représentation individualisée. Le paradigme de la
« formation d'impression » (Asch, 1946) repose sur le postulat implicite
que toute information relative à autrui s'organise spontanément et
automatiquement en unités-personnes. Pryor et Ostrom (1981) ont
vigoureusement mis en doute ce qu'ils considèrent comme une fausse
évidence. Leurs travaux et ceux de John Anderson analysent les condi
tions dans lesquelles les unités-personnes peuvent se constituer.
L'APPROCHE BE J. ANDERSON : CLASSES ET INDIVIDUS
Pour John Anderson (Anderson et Hastie, 1974 ; Anderson, 1977),
la mémoire des informations sur les personnes n'est qu'un cas parti
culier de mémoire sémantique, on peut donc lui appliquer les modèles
plus généraux développés par ailleurs (Anderson et Bower, 1973 ;
Anderson, 1976). Une distinction est particulièrement pertinente dans
ce cas, c'est celle entre représentation des individus et représentation
des classes. Dans le cas de la des classes, on peut consi
dérer que le nœud central du réseau est relié soit à des attributs qui
caractérisent la classe, soit à des exemplaires de cette classe. Dans le
cas d'une représentation d'individu, le nœud central n'est relié à aucune
représentation de sous-ensemble. Un individu est en quelque sorte une
classe qui ne comporte qu'un seul exemplaire. Le terme « individu », tel
qu'Anderson l'utilise dans ce contexte, désigne n'importe quelle entité
représentée comme unique : un lieu particulier, un objet précis, ou bien
entendu une personne humaine.
CONSTRUCTION D'UN RÉSEAU-INDIVIDU
Comment un sujet parvient-il à connecter à un même point nodal
toutes les informations acquises sur un individu ? Au moment où l'info
rmation est présentée, le sujet n'est pas toujours averti immédiatement mémoire des personnes 95 La
du lien entre celle-ci et un individu déjà représenté en mémoire. S'il
prend ensuite conscience que deux sous-ensembles d'information,
d'abord acquis sous des rubriques différentes, s'appliquent en fait au
même individu, comment peut-il reconstituer une représentation indi
vidualisée unique ? Se contente-t-il d'établir une connexion entre les
deux têtes de rubriques ? Procède- t-il à un transfert d'adresse, chaque
item inscrit initialement sous l'une des deux rubriques étant recopié
sous l'autre, tandis que la première tombe progressivement en désué
tude ? Ces hypothèses ont été mises à l'épreuve dans plusieurs expér
iences. (Anderson et Hastie, 1974 ; Anderson, 1977.)
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
La procédure est la suivante. Les sujets mémorisent des phrases
simples dont le sujet peut être soit un nom propre, soit une catégorie
professionnelle (exemple : James Bartlett a adopté un enfant ; l'avocat
a provoqué un accident ; le médecin se laisse pousser la barbe). A ces
propositions élémentaires s'ajoute une phrase clé, qui établit une
connexion entre un nom de personne et une catégorie (exemple : l'avocat
s'appelle James Bartlett). Cette phrase clé est présentée soit avant soit
après les propositions élémentaires.
Dans la deuxième phase de l'expérience, la tâche des sujets consiste
à juger « vraies » ou «

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