La méthode des effets trente ans après - article ; n°132 ; vol.33, pg 873-891
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Description

Tiers-Monde - Année 1992 - Volume 33 - Numéro 132 - Pages 873-891
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marc Chervel
La méthode des effets trente ans après
In: Tiers-Monde. 1992, tome 33 n°132. pp. 873-891.
Citer ce document / Cite this document :
Chervel Marc. La méthode des effets trente ans après. In: Tiers-Monde. 1992, tome 33 n°132. pp. 873-891.
doi : 10.3406/tiers.1992.4735
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1992_num_33_132_4735LA MÉTHODE DES EFFETS
TRENTE ANS APRÈS
par Marc Chervel
Au tout début des années 60, au Maroc, une équipe d'économistes
de la coopération française développait un ensemble d'analyses, de cal
culs et de procédures en vue d'éclairer la phase de synthèse des travaux
du Plan : les capacités de financement du pays ne permettaient pas de
réaliser l'ensemble des projets étudiés par les diverses Commissions et il
était en effet nécessaire d'effectuer des choix, de proposer une program
mation (Prou-Chervel, 1970).
Quelques années après, le ministère de la Coopération adoptait cette
approche de calcul économique et publiait dans ses collections tout un
ensemble d'ouvrages qui fondaient « officiellement » cette approche :
— le manuel Méthode des effets (Chervel-Le Gall, 1976) ;
— un ensemble de réflexions critiques (Analyses critiques, t. 1 et 2, 1977
et 1980) ;
— des ouvrages pédagogiques {Etudes de cas, Exercices d'application,
1979-1985) ;
— des guides sectoriels pour l'évaluation des projets touristiques, forest
iers, de développement rural, d'élevage (1979-1986).
De leur côté, la Caisse centrale de coopération économique. (ccce)
publiait son guide d'évaluation sur une base voisine (Bridier-Michai-
lof, 1980), tandis que A. Bussery et B. Chartois (1979) présentaient
cette approche, quelque peu hétérodoxe dans le contexte de I'onu et de
la Banque mondiale, à l'Institut du Développement économique de
Washington.
La Faculté de Sciences économiques de Clermont-Ferrand présentait
le débat avec les tenants des méthodes concurrentes par les prix de réfé
rence, notamment avec B. Balassa (Annales économiques, 1975, 1977,
Revue Tiers Monde, t. ХХХ1П, n° 132, Octobre-Décembre 1992 874 Marc Chervel
1980) et un point de l'ensemble de cette littérature était fait dans la
revue Tiers Monde (Chervel, 1981).
Dix ans après où en est-on ?
Les propositions faites il y a maintenant trente ans ont trouvé, au cours
des années 80, une plus grande audience dans certains pays, en France
même, et dans certains organismes ; dans d'autres contextes aucunement.
Le débat s'est par moments noué avec les tenants de méthodes adjacentes
ou concurrentes, mais les « méthodes prix de référence » sont restées do
minantes dans la majeure partie des Organisations internationales.
En passant en revue les avancées dans les principaux champs d'expé
rience (la coopération française, l'administration métropolitaine, le reste
du monde et la Banque mondiale), l'article tente de faire le point de la
question sur les plans théorique, méthodologique et pratique.
I — LA COOPÉRATION FRANÇAISE
Au cours des années 80, le ministère de la Coopération continue
d'appuyer la méthodologie des effets qui fait alors l'objet de très nomb
reuses applications dans les différents secteurs de l'économie (industrie,
agriculture, développement rural, transport, tourisme...) des pays du
« champ » (grosso modo les pays francophones et lusophones d'Afrique
à l'exception de l'Afrique du Nord).
Sur le plan editorial, le ministère réédite plusieurs fois le manuel Mét
hode des effets ainsi que les résultats des travaux de recherche portant sur
les comparaisons de méthodes (Wiener, 1985 ; Wiener-Chervel, 1985 ;
Chervel, 1987) et certains travaux d'application (Diop et al, 1989).
La Caisse centrale de son côté applique régulièrement cette méthodol
ogie aux projets soumis à son financement (pays du « champ ») et édite à
usage interne un Rapport-type d'évaluation ; parallèlement l'organisme
de formation de la Caisse, le cefeb1, est amené à mettre au point des docu
ments pédagogiques et à participer à un certain nombre de débats, notam
ment avec la Banque mondiale (Cantérini-Chartois, 1988).
Enfin, la direction du Trésor du ministère de l'Economie et des Fi
nances, qui effectue les études ex post de projets financés par ce minis
tère dans le reste du monde (pays hors « champ »), adopte progressive
ment cette méthodologie des effets au cours des années 80.
En définitive, en 1988, un groupe de travail Coopération - Caisse
1 . Centre d'Etudes financières économiques et bancaires. La méthode des effets trente ans après 875
centrale - Trésor définit une grille commune d'analyse : l'ensemble des
évaluations économiques des projets financés par la France dans les
pays en développement est alors effectué suivant une même méthodolog
ie, celle de la méthode des effets (Rapport S. Hessel)1 ; dans les ins
tances internationales, cette méthode devient la « méthode française
d'évaluation des projets » et c'est cette méthodologie qui est officiell
ement défendue dans ces instances (Banque mondiale, Comité d'Aide au
Développement de Pocde).
Sur le plan des formations à l'évaluation de projets, on observe dans
ces années 80 un double mouvement : tandis que les cycles d'enseigne
ment professionnalisés effectués dans les centres liés de plus ou moins
près au ministère de la Coopération dépérissent (cpdcet, cepef, cepe,
iedes)2, ces enseignements sont pris en charge par les professeurs des
grandes écoles et des universités et se développent de façon importante
(Guillaumont, 1985).
Déjà en 1982, dans son Rapport au ministre de la Recherche et de
l'Industrie, M. Godelier écrivait : « La théorie du sous-développement
est actuellement en crise, après une impulsion assez vigoureuse dans les
années 50. La recherche française sur le Tiers Monde ne présente pas ac
tuellement une alternative au monétarisme du fmi ou aux options sur le
développement de la bird, malgré quelques apports efficaces comme la
méthode dite des effets qui propose une voie originale de mesure de l'i
ncidence de l'intervention économique dans une économie en voie de dé
veloppement. »
Au total, au cours des années 80, la méthode des effets fait l'objet
d'une reconnaissance quasi générale dans les milieux liés à la coopérat
ion française.
II — LES ADMINISTRATIONS MÉTROPOLITAINES
Mais la reconnaissance de la méthode des effets et sa prise en compte
vont dépasser le cadre strict des organismes de coopération : d'abord
prise en considération dans le groupe « Calcul économique » du Com-
1 . S. Hessel, ambassadeur de France, Les relations de la France avec les pays en développement,
Rapport à M. le Premier ministre, 1990.
2. Centre de Perfectionnement pour le Développement de la Coopération économique et techni
que, ministère de la Coopération ; Centre de Perfectionnement économique et financier, Premier mi
nistre ; Centre d'Etudes des Programmes économiques, ministère de l'Economie et des Finances ; Ins
titut d'Etude du Développement économique et social, Université de Paris I. 876 Marc Chervel
missariat général du Plan, la méthode des effets donne lieu à un certain
nombre d'applications à des problèmes métropolitains, notamment à
Charbonnages de France. Dans un deuxième temps, tout un ensemble
de travaux, de débats, de confrontations sont ouverts au sein de l'admi
nistration économique concernant les prix fictifs, bien sûr, mais aussi les
modèles macro-économiques, les comptes de surplus, les comptabilités
en temps de travail et leur utilisation, l'approche par les coûts sociaux.
Les travaux du groupe « Calcul économique »
Après les changements politiques intervenus au printemps de l'an
née 1981, le Commissariat général du Plan entreprend de remettre pro
fondément en cause ses méthodes et ses procédures à l'occasion de la
préparation du IXe Plan : tandis qu'un groupe de travail présidé par
C. Goux étudie la Reforme de la Planification1, un nouveau groupe
« Calcul économique » est r

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