La mise en commun des devises. Mythe ou réalité de la zone franc ? - article ; n°55 ; vol.14, pg 463-476
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Description

Tiers-Monde - Année 1973 - Volume 14 - Numéro 55 - Pages 463-476
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Bernard Vinay
La mise en commun des devises. Mythe ou réalité de la zone
franc ?
In: Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°55. pp. 463-476.
Citer ce document / Cite this document :
Vinay Bernard. La mise en commun des devises. Mythe ou réalité de la zone franc ?. In: Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°55. pp.
463-476.
doi : 10.3406/tiers.1973.1941
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1973_num_14_55_1941LA MISE EN COMMUN
DES DEVISES
MYTHE OU RÉALITÉ
DE LA ZONE FRANC ?
par Bernard Vinay*
Parmi les caractéristiques jugées fondamentales de la zone franc, il
en est une sur laquelle les projecteurs sont souvent braqués, sans pour
autant d'ailleurs qu'ils facilitent une vue claire de ce qu'elle représente
en réalité. Il s'agit de celle qui, selon l'expression couramment employée,
résulterait de la « mise en commun » par tous les membres de la zone
franc de leurs ressources de change.
Une telle mise en commun est-elle effective ?
Les mécanismes qui régissent les opérations en devises des parte
naires de la France au sein de la zone franc assurent-ils réellement une
« mise en commun des devises » ?
Mythe ou réalité ?
I. — Mythe
L'analyse nécessite l'examen successif de la mécanique des opérations
de change et de la résultante des mouvements globaux de change des
partenaires de la zone franc.
i. L,a mécanique des opérations de change
La description des opérations successives qui conduisent à la négoc
iation des devises acquises par les partenaires de la France au sein de la
zone franc permet de mesurer le chemin qui sépare l'image évoquée
par la formule de la réalité.
En pratique, les opérations sur devises mettent en rapport sur le
* Directeur des Etudes de la Banque des Etats de l'Afrique centrale, professeur à
l'I.I.A.P. et à l'I.E.D.E.S.
463 BERNARD VINAY
marché des changes de Paris d'une part des cédants, d'autre part des
acquéreurs, les avoirs en devises passant des mains des premiers entre
les mains des seconds par un mécanisme de vente directe et définitive.
A titre d'illustration, prenons le cas d'une exportation de produits
agricoles par une entreprise de commercialisation « Cacao-Export »
(annexe i). La société « Cacao-Export » emprunte à sa banque en Afrique
les sommes nécessaires au financement de ses projets de commercial
isation; elle procède ensuite aux achats auprès des producteurs et expédie
son lot à un acquéreur étranger, américain par exemple. Lors de l'échéance
prévue pour le règlement, l'acquéreur américain verse par virement
en U.S. dollars le montant du contrat au banquier en Afrique de « Cacao-
Export ». Cette société, dont les besoins monétaires sont des besoins de
francs C.F.A. (pour rembourser son emprunt, pour son fonctionnement
courant, etc.), demande à son banquier de négocier ces dollars et de lui
délivrer des francs C.F.A. en échange. Le banquier de « Cacao-Export »
invite son correspondant à Paris à procéder à cette négociation. Ce ban
quier se porte vendeur de ces dollars sur le marché des
changes de Paris où d'autres banquiers, agissant pour le compte d'ache
teurs de dollars, se portent acquéreurs, à un taux qui est fonction du
volume des transactions globales d'offre et de demande, de la monnaie
dollar. Le banquier correspondant reçoit sur cette base l'équivalent en
francs français des dollars qu'il cède et remet ces francs français à la
Banque centrale en lui demandant d'en remettre la contrevaleur en francs
C.F.A. au banquier correspondant en Afrique.
La Banque centrale encaisse cette remise de francs français en son
compte d'opérations auprès du Trésor français et délivre simultanément
au banquier en Afrique de « Cacao-Export » la somme correspondante
en francs C.F.A.
Au niveau des transactions en devises, l'opération s'analyse comme
une vente de devises sur le marché des changes de Paris par un résident
africain, par l'intermédiaire du correspondant de son banquier, à des
acquéreurs qui, par l'intermédiaire de leurs banquiers respectifs, ont
accès à ce marché. Ainsi, il y a au jour le jour cession directe de devises
ou, dans le cas inverse, acquisition directe de devises par des agents
économiques africains ou malgaches.
Il n'existe pas à proprement parler d'organisme central achetant ou
vendant les devises et qui encaisserait les excédents éventuels des agents
économiques africains et malgaches de la zone franc.
464 LA MISE EN COMMUN DES DEVISES
Dans la mesure où leurs ventes de devises sur le marché des changes
de Paris sont supérieures à leurs achats, ils encaissent effectivement la
contrevaleur en francs français de la différence et cette contrevaleur
alimente le compte d'opérations. La propriété des devises est passée en
d'autres mains d'une manière définitive.
Au contraire, lorsque leurs achats en devises sont supérieurs à leurs
ventes, ils règlent la différence en francs français par prélèvement sur
le compte d'opérations de la banque centrale intéressée.
Les comptes d'opérations sont, selon le cas, alimentés ou mis à
contribution par les ventes ou les achats de devises ; mais les mouvements
des comptes d'opérations ne sont pas seulement affectés par les opérations
sur devises intéressant les pays extérieurs à la zone franc, ils retracent en
outre toutes les opérations effectuées avec tous les partenaires de la
zone franc.
Il convient dès lors d'apprécier l'ensemble des mouvements des
opérations extérieures.
2. La résultante des mouvements globaux de change
L'examen des mouvements globaux des balances de paiement permet
en effet une approche utile de cette question. Celle-si se trouvera facilitée
par la référence aux données chiffrées d'une période récente. Nous retien
drons la période 1961-1966, aucune statistique n'étant disponible depuis
le début de 1967 au titre des transactions en monnaies convertibles des
pays à comptes d'opérations.
De 1961 à 1966, les balances de paiements avec l'étranger (extérieur
à la zone franc) des pays à comptes d'opérations ont enregistré un
excédent global de 4 846 millions de francs français (1) (cf. tableau
annexe).
Dans le même temps, la situation globale de leurs comptes d'opé
rations est passée de 830 millions à 1 412 millions de francs français
(situation des réserves monétaires en francs français).
Balances avec l'étranger +4 846
— la zone franc — 4 264
Solde net + 582
(1) Toutes les données chiffrées sont tirées des rapports annuels du Comité monétaire
de la zone franc.
465 BERNARD VINAY
C'est dire que la balance des paiements globale de ces pays s'est
traduite pendant cette période par une augmentation nette de leurs
réserves de 582 millions de francs français.
La balance globale étant la résultante de la balance avec l'étranger
d'une part, et de la balance avec les pays de la гопе franc d'autre part,
cela signifie que la de ces pays avec les pays de la zone franc a
dégagé un solde négatif de 4 264 millions de francs français.
Il apparaît ainsi que les pays à compte d'opérations ont couvert leur
déficit de paiement vis-à-vis de l'ensemble de la zone franc avec leur
excédent de de l'étranger.
On peut déduire de cette situation que :
— Même si les banques centrales des pays à compte d'opérations
avaient eu la faculté de conserver leurs avoirs extérieurs en telle devise de
leur choix, elles auraient été globalement conduites à négocier la plus
grande partie de leurs devises (dans ce cas à concurrence de 4 264 millions
de francs français) pour couvrir le déficit de leurs opérations financières
avec la zone franc. Au lieu de le faire systématiquement en application
des conventions de compte d'opérations (1), elles l'auraient fait au coup
par coup, au fur et à mesure de l'exigibilité des paiements sur la zone
franc.
La seule différence, c'est que le reliquat, soit 582 millions de francs
français, aurait pu être constitué par des monnaies convertibles autres
que le franc f

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