La Mission archéologique française au Chili austral - article ; n°1 ; vol.54, pg 127-135
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1965 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 127-135
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Annette Laming-Emperaire
La Mission archéologique française au Chili austral
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 54 n°1, 1965. pp. 127-135.
Citer ce document / Cite this document :
Laming-Emperaire Annette. La Mission archéologique française au Chili austral. In: Journal de la Société des Américanistes.
Tome 54 n°1, 1965. pp. 127-135.
doi : 10.3406/jsa.1965.1278
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1965_num_54_1_1278MISSIONS SCIENTIFIQUES
MISSION ARCHEOLOGIQUE FRANÇAISE
AU CHILI AUSTRAL
Une sixième mission archéologique française s'est déroulée du 15 octobre
1964 au 10 février 1965 en Patagonie chilienne et Terre de Feu x avec la par
ticipation, outre ] a main-d'œuvre recrutée sur place, de Zulema Spencer, Danièle
Lavallée, Roger Humbert, Anne Baudez et sous la direction de A. Laming-
Emperaire. L'objectif de cette mission était d'une part de continuer le tra
vail entrepris en 1959 et 1960-61 en prolongeant vers l'Ouest et vers le Sud
la prospection archéologique des zones côtières de Terre de Feu chilienne,
d'autre part de tenter de nouveau de trouver une grotte ou un abri sous
roche.
Une expérience de plus de dix ans de missions archéologiques dans les
Terres australes a permis de réduire les difficultés que soulèvent les problèmes
posés par trois mois de vie sous la tente d'une petite équipe de 7 à 8 per
sonnes dans un climat particulièrement inclement.
Les difficultés dues à l'isolement sont aujourd'hui réduites, l'implantation
depuis une dizaine d'années en Terre de Feu d'une importante société d'ex
ploitation du pétrole (ENAP) ayant complètement renouvelé les conditions
de vie de la Grande Ile.
Les routes sont nombreuses et bien entretenues, menant de la petite capi
tale du pétrole, Sombrero, aux différents forages. Sur ces routes circulent
d'assez nombreux véhicules appartenant aux techniciens et ingénieurs de la
ENAP et aux estancieros. A Sombrero, on trouve une coopérative à laquelle
1. Les missions ,J. Emperaire et A. Laming-Emperaire se sont déroulées en 1946-1949
(Archipels de Patagonie occidentale), 1951-1953 (Patagonie chilienne continentale, Ar
chipels de Terre de Feu), 1958 (Pat. chilienne continentale), 1959, 1961 (Patagonie chi
lienne continentale et Terre de Feu). 6. — Itinéraire de la Mission archéologique française au Chili austral. Fig. MISSIONS SCIENTIFIQUES 129
la mission avait l'autorisation de se ravitailler, de l'essence, des ateliers et
garages qui, à diverses reprises, ont remis les véhicules en état, un bureau
de poste, une cantine, un médecin, un hôpital, un aérodrome et même une
piscine chauffée et un cinéma. L'isolement de cette petite ville de 600 habi
tants, doublé de la traditionnelle hospitalité chilienne, faisaient que la mis
sion pouvait compter sur n'importe quel type d'assistance dont elle aurait
pu avoir besoin.
L'été austral 1964-196Г) a été très sec et relativement doux et la mission
n'a pas eu à subir les routes inondées, les multiples embourbements, les
chantiers détrempés, les ravages de collections, d'étiquettes, de vivres et de
vêtements sous les torrents de pluie qu'eut à subir la mission 1960-1961.
Comme toujours lorsque l'été est sec, les tempêtes furent violentes. La pre
mière dura presqu'un mois, des environs du 15 novembre aux environs du
10 décembre. Au cours de cette tempête, la vitesse des vents (enregistrée
à Punta Arenas à 250 km à l'Ouest) s'est élevée quotidiennement à 100/120
km /h, une fois même elle atteignit 140 km /h.
Les fouilles et les recherches de la mission ont porté essentiellement sur
les sites de Punta Catalina et de Bahia Inutil en Terre de Feu, de Bahia Mu-
nición et de la grotte Fell sur le continent.
La Punta Catalina est une péninsule triangulaire qui constitue l'extrémité
Nord-Est de la Grande Ile. A l'Est, elle est baignée par les eaux de l'Atlan
tique, à l'Ouest par celles de la Bahia Lomas presque complètement envasée.
Au Sud, elle est limitée par une ligne presque rectiligne de moraines dirigées
Ouest-Est. Elle constitue un tout géographique et archéologique clairement
défini dont a été tentée une étude exhaustive.
L'intérêt de cette étude réside d'une part dans le nombre et l'importance
des sites découverts (le site « Dernier Campement Ona » ou DCO était jus
qu'en janvier 1965 le seul site en Terre de Feu ayant fourni deux couches
culturelles clairement stratifiées) et d'autre part dans le fait que la pénin
sule est entièrement composée de terrains récents marins ou fluvio-glaciaires,
de loess et de sables éoliens grâce à la superposition desquels il est possible
d'étudier les variations du niveau des eaux du détroit et les variations de
climat et de végétation de l'extrême fin du glaciaire et du postglaciaire.
La péninsule a été divisée en larges secteurs naturels pour chacun des
quels ont été localisés un certain nombre de sites érodés avec description
de leur situation par rapport aux terrasses, aux anciens cordons littoraux,
aux dunes et aux loess. Trente sites environ ont ainsi été repérés soit en 1959
(côte Est et pointe Nord), soit en 1965 (région Sud, côte Ouest et pointe
Nord).
Une carte archéologique détaillée de la Punta Catalina est en préparation
sur laquelle seront portés les sites et les structures étudiés (terrasses, dunes
cordons littoraux, caňadons d'érosion, etc.). Cette carte sera accompagnée
de profils longitudinaux et transversaux de la péninsule avec repérage des
altitudes au-dessus du niveau actuel moyen des marées.
Les documents recueillis n'ont pas encore été analysés, mais déjà de nom-
9 130 SOCIÉTÉS DES AMÉRICANISTES
breuses études de coupes le long des corridors d'érosion, dont les plus pro
fonds peuvent atteindre 7 à 8 mètres, permettent de décomposer l'histoire
récente de la pointe en 5 phases :
1. Sur la côte Ouest une phase à tourbes et sables bleus, probablement
lacustres.
2. Une phase d'ingression marine à sables très oxydés au cours de laquelle
la péninsule fut presque entièrement recouverte par les eaux. Des baleines,
dont on retrouve des ossements loin à l'intérieur des terres actuelles, ont
fréquenté les plages de cette mer. Des hommes, qui ont perdu alentour quelques
rares outils, ont consommé la chair et la graisse de ces baleines ou utilisé
leurs ossements.
3. Une longue phase d'accumulation de sédiments (sables le long de la
côte, loess vers l'intérieur) coupée d'une période à végétation plus dense.
Cette période, probablement forestière, est marquée dans les sédiments par
un niveau noir continu qui en quelques points se subdivise en plusieurs n
iveaux. Un assez grand nombre de sites, soit à la Punta Catalina, soit ailleurs
en Terre de Feu ou sur le continent, se situent à la partie supérieure de ce
niveau noir.
4. Une phase de fixation marquée au sommet des dépôts précédents par
un épais niveau marron clair.
5. Une phase éolienne marquée par l'accumulation de dunes au-dessus
du niveau marron clair 4. Sur la côte Ouest, doit correspondre à cette phase
l'extraordinaire ensablement de la Bahia Lomas.
Au lieu dit « Dernier Campement Ona » (DCO), un site à deux niveaux
archéologiques bien stratifiés, le seul jusqu'alors découvert en Terre de Feu,
avait, en 1959, livré une très abondante industrie. Le site de DCO est consti
tué par un témoin non érodé d'une cinquantaine de m2 de surface et qui
forme une butte de 1 m 50 environ au-dessus d'une plaine érodée. Cette plaine
est parsemée d'une industrie provenant évidemment de niveaux aujour
d'hui disparus et qui devaient être les mêmes que ceux que l'on a retrou
vés dans la butte.
La fouille fut exécutée par secteurs de 1 m2 à partir du front de sondage
1959. Elle a porté sur 1 /3 environ du gisement. La stratigraphie étudiée sur
le bord du gisement en 1959 avait été assez différente de celles retrouvées
en 1964 et au lieu de deux couches nettement séparées par des sables stériles,
on a trouvé cette fois des dép

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