La notion de prostitution. Une définition préalable - article ; n°3 ; vol.8, pg 251-266
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Description

Déviance et société - Année 1984 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 251-266
La critique logique des définitions de la « prostitution » conduit à rejeter celles qui étendent la notion à l'ensemble des pratiques sexuelles ou à l'ensemble des pratiques vénales, comme d'ailleurs celles qui la restreignent aux pratiques sexuelles vénales «professionnelles». Ainsi est-on conduit à adopter cette « définition préalable » : « on nomme 'prostitution' toute pratique sexuelle vénale ». Mais c'est la recherche des enjeux sociaux qui sous- tendent tel ou tel type de définition qui permet de rendre raison de la plus ou moins grande extension de ces définitions.
The logical critic of the definitions for «prostitution» leads us to reject those wich extend the notion to all the sexual practices or to all the venal practices, as well as those which restrict the definition to the sexual venal practices as a professional activity. So we are lead to adopt this preliminary définition : « we use the term 'prostitution' to designate all sexual venal practices ». But the research of social stakes on which are based one or another definition can only explain the variation from the most extensive definition to the most restricted one.
Nach einer Untersuchung vieler môglichen Bedeutungen Begriffs der Prostitution versucht die Verfasserin in aufzuzeigen, worin im Gegensatz zu den traditionellen Umschreibungen eine soziologische Definition dieser Aktivität bestehen könnte, die sie im Anschluss an die klassischen Arbeiten von M. Mauss und P. Bourdieu eine « définition préalable » (« Vordefini- tion») nennt. Schliesslich beschreibt sie den ideologischen. Hintergrund des Bestrebens, eine menschliche Aktivität in die Fesseln einer Definition zu legen.
Wanneer men vanuit de logica de kritiek maakt van de bepalingen van de « prostitutie », dan komt men ertoe die bepalingen te verwerpen welke het begrip verruimen tot het geheel van de sexuele praktijk f tot het geheel van de commerciële praktijk, zoals die welke prostitutie beperken tot de « professionele » sexuele handeldpraktijk. Dit leidt ertoe de volgende «voorafgaandelijke bepalingen» te aanvaarden : «men noemt «prostitutie» elke sexuele handelspraktijk» Maar enkel het onderzoek van de sociale inzet die een of andere bepaling schraagt, laat toe de kleinere of grotere omvang van deze bepalingen te verantwoorden.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 101
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Fossé-Poliak
La notion de prostitution. Une "définition préalable"
In: Déviance et société. 1984 - Vol. 8 - N°3. pp. 251-266.
Citer ce document / Cite this document :
Fossé-Poliak Claude. La notion de prostitution. Une "définition préalable". In: Déviance et société. 1984 - Vol. 8 - N°3. pp. 251-
266.
doi : 10.3406/ds.1984.1413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1984_num_8_3_1413Résumé
La critique logique des définitions de la « prostitution » conduit à rejeter celles qui étendent la notion à
l'ensemble des pratiques sexuelles ou à l'ensemble des pratiques vénales, comme d'ailleurs celles qui
la restreignent aux vénales «professionnelles». Ainsi est-on conduit à adopter cette
« définition préalable » : « on nomme 'prostitution' toute pratique sexuelle vénale ». Mais c'est la
recherche des enjeux sociaux qui sous- tendent tel ou tel type de définition qui permet de rendre raison
de la plus ou moins grande extension de ces définitions.
Abstract
The logical critic of the definitions for «prostitution» leads us to reject those wich extend the notion to all
the sexual practices or to all the venal practices, as well as those which restrict the definition to the
sexual venal as a professional activity. So we are lead to adopt this preliminary définition : «
we use the term 'prostitution' to designate all sexual venal practices ». But the research of social stakes
on which are based one or another definition can only explain the variation from the most extensive
definition to the most restricted one.
Zusammenfassung
Nach einer Untersuchung vieler môglichen Bedeutungen Begriffs der Prostitution versucht die
Verfasserin in aufzuzeigen, worin im Gegensatz zu den traditionellen Umschreibungen eine
soziologische Definition dieser Aktivität bestehen könnte, die sie im Anschluss an die klassischen
Arbeiten von M. Mauss und P. Bourdieu eine « définition préalable » (« Vordefini- tion») nennt.
Schliesslich beschreibt sie den ideologischen. Hintergrund des Bestrebens, eine menschliche Aktivität
in die Fesseln einer Definition zu legen.
Wanneer men vanuit de logica de kritiek maakt van de bepalingen van de « prostitutie », dan komt men
ertoe die bepalingen te verwerpen welke het begrip verruimen tot het geheel van de sexuele praktijk f
tot het geheel van de commerciële praktijk, zoals die welke prostitutie beperken tot de « professionele »
sexuele handeldpraktijk. Dit leidt ertoe de volgende «voorafgaandelijke bepalingen» te aanvaarden :
«men noemt «prostitutie» elke sexuele handelspraktijk» Maar enkel het onderzoek van de sociale inzet
die een of andere bepaling schraagt, laat toe de kleinere of grotere omvang van deze bepalingen te
verantwoorden.et Société, Genève, 1984, Vol. 8, No 3, pp. 251-266 Déviance
LA NOTION DE PROSTITUTION.
UNE «DÉFINITION PRÉALABLE»
Cl. FOSSÉ-POLIAK*
Les enjeux scientifiques d'une définition préalable
Tenter de construire une définition préalable de la notion de « prosti
tution », ce n'est pas tant sacrifier au rituel de l'exposition scolaire qu'ébau
cher une construction théorique provisoire destinée avant tout à substituer
à la notion du sens commun, au halo sémantique qui l'enveloppe, aux signi
fications flottantes qui l'entourent, aux jeux de polysémie,, aux doubles
ententes et aux malentendus entendus qu'ils autorisent, une première
notion « scientifique ». l
Si l'on peut considérer que l'on désigne sous le substantif « prostitu
tion » un ensemble de pratiques sociales, nous ne connaissons en effet ni
l'étendue, ni les limites exactes, ni le principe unificateur de cet ensemble de
pratiques. Définir la notion de «prostitution», ce sera donc avant tout
transformer cette notion indécise, flottante, imprécise, en notion distincte.
En d'autres termes, il s'agira de délimiter avec précision quelles sont les pra
tiques qui doivent être regroupées sous la notion de « prostitution », quelles
sont celles qui doivent en être exclues, d'arrêter une nomenclature.
Les enjeux scientifiques d'une telle opération de définition préalable
sont multiples :
— elle limite le champ de l'observation ;
— elle permet d'échapper à l'arbitraire en obligeant à considérer toutes
les pratiques incluses dans le champ de la définition et à ne considérer
qu'elles ;
— elle permet de définir des règles précises pour la critique : critiquer
une proposition, ce sera montrer que la définition adoptée était mauv
aise, que telle pratique qui rentrait dans le champ de cette définition
a été omise, que telle pratique qui n'y pouvait pas figurer a été prise
en ligne de compte ;
— à l'inverse, dans un domaine où, si l'on s'est beaucoup préoccupé de
définir, la multiplicité et l'hétérogénéité des définitions proposées
équivalent pratiquement à une absence de définition 2, elle permet
d'éviter le passage insensible d'un ordre de pratiques à un autre ou la
* Centre d'Etudes des Mouvements Sociaux, Paris.
251 dénotation d'un même ordre de pratiques sous des substantifs diffé
rents qui sont au principe de ces interminables débats entre auteurs
qui, sous la même notion, désignent des pratiques différentes.
Parce qu'il s'agit d'élaborer une «définition préalable», donc à un
moment où les pratiques visées ne sont connues que «superficiellement»,
cette définition, destinée à délimiter l'objet étudié, sans anticiper sur les
résultats de la recherche, c'est-à-dire sans prétendre accéder d'emblée au
principe unificateur des pratiques étudiées, ne peut qu'être provisoire. Par
ailleurs, et pour les mêmes raisons, elle ne peut être élaborée qu'à partir de
repères superficiels. Mais ces critères apparents doivent aussi être objectifs.
On ne peut pas en effet se fier à un « point de vue », fût-ce le nôtre ou celui
des intéressé(e)s, ou, en d'autres termes, décider que telle pratique est
«prostitution» parce que nous l'estimons telle ou parce que tel ou tel la
nomme ainsi. Définir d'après des « points de vue » reviendrait à ne rien défi
nir du tout, car « ces points de vue » sont essentiellement variables, d'une
société à une autre, d'une époque à une autre, d'une classe à une autre, etc.
On serait alors inévitablement conduit à opposer comme contradictoires
des pratiques qui ressortissent d'un même genre ou à confondre des prati
ques qui doivent être distinguées. Le seul moyen d'échapper aux distinc
tions comme aux confusions arbitraires, c'est donc d'écarter ces « points de
vue» sur les pratiques pour atteindre les pratiques elles-mêmes dans leur
objectivité, arbitrairement, mettons, comme dit M. Mauss, mais avec le
souci de la logique et le sens du concret.
A l'inverse, si, pour élaborer cette définition préalable, nous ne
sommes aucunement liés par les «points de vue» du sens commun, il ne
s'agit pas pour autant de leur faire inutilement violence, d'employer dans
un sens entièrement nouveau un mot dont tout le monde se sert, mais de
mettre à la place de la conception usuelle qui est confuse, une conception
plus claire et plus distincte. En délimitant l'extension et la compréhension
de la notion de « prostitution », il ne s'agit donc pas de la défigurer, mais de
substituer à des « points de vue » subjectifs des critères objectifs qui dissipent
les amphibologies et les confusions, et qui, tout en évitant les néologismes,
préviennent les jeux de mots.
Quels critères à la fois apparents et objectifs peut-on alors employer
pour délimiter dans l'ensemble des pratiques sociales, celles et seulement
celles que désignera la notion de «prostitution» dans son acception nouv
elle? On peut, à grands traits, distinguer quatre types de définitions de la
notion de « prostitution » :
— celles qui appliquent à l'ensemble des pratiques sociales le critère de
« sexualité » : toute pratique sexuelle — hormis les relations « lég
itimes» dans le mariage — sera alors «prostitution» ;
- celles qu

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