La perception de la similitude interpersonnelle : influence de l appartenance catégorielle et du point de référence de la comparaison - article ; n°1 ; vol.84, pg 43-56
15 pages
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La perception de la similitude interpersonnelle : influence de l'appartenance catégorielle et du point de référence de la comparaison - article ; n°1 ; vol.84, pg 43-56

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Description

L'année psychologique - Année 1984 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 43-56
Résumé
Les trois expériences rapportées dans cet article visent à cerner l'influence de deux types de facteurs sur la perception des relations de similitude entre des personnes : l'appartenance catégorielle des personnes comparées et le point de référence de la comparaison. Les résultats confirment à la fois l'effet des phénomènes d'assimilation et de contraste issus de la différenciation catégorielle, et celui du choix du réfèrent. Ainsi, en particulier, les sujets acceptent-ils mieux leur similitude à autrui lorsque celle-ci est définie en référence à eux-mêmes (les autres me ressemblent) plutôt qu'en référence à autrui (je ressemble aux autres). Dans la discussion, on s'interroge sur les relations entre ces deux ordres de facteurs.
Mots clefs : catégorisation sociale, relation de similitude, point de référence.
Summary : The perception of interpersonal similarity : effects of social categorization and reference point of the comparison.
Three experiments are reported in which the influence of two factors in the perception of similarity between persons is investigated : social categorization of the compared persons, and the reference point of the comparison. Results confirm assimilation and contrast effects resulting from categorial differentiation on one hand, and the importance of the choice of a referent on the other. Thus, in particular, subjects accept more easily their similarity to others when it is defined in reference to themselves (others ressemble me) rather than in reference to others (I ressemble others). Relationships between these two types of factors are discussed.
Key-words : social categorization, similarity relation, reference point.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 64
Langue Français

Extrait

Jean-Paul Codol
La perception de la similitude interpersonnelle : influence de
l'appartenance catégorielle et du point de référence de la
comparaison
In: L'année psychologique. 1984 vol. 84, n°1. pp. 43-56.
Résumé
Les trois expériences rapportées dans cet article visent à cerner l'influence de deux types de facteurs sur la perception des
relations de similitude entre des personnes : l'appartenance catégorielle des personnes comparées et le point de référence de la
comparaison. Les résultats confirment à la fois l'effet des phénomènes d'assimilation et de contraste issus de la différenciation
catégorielle, et celui du choix du réfèrent. Ainsi, en particulier, les sujets acceptent-ils mieux leur similitude à autrui lorsque celle-
ci est définie en référence à eux-mêmes (les autres me ressemblent) plutôt qu'en référence à autrui (je ressemble aux autres).
Dans la discussion, on s'interroge sur les relations entre ces deux ordres de facteurs.
Mots clefs : catégorisation sociale, relation de similitude, point de référence.
Abstract
Summary : The perception of interpersonal similarity : effects of social categorization and reference point of the comparison.
Three experiments are reported in which the influence of two factors in the perception of similarity between persons is
investigated : social categorization of the compared persons, and the reference point of the comparison. Results confirm
assimilation and contrast effects resulting from categorial differentiation on one hand, and the importance of the choice of a
referent on the other. Thus, in particular, subjects accept more easily their similarity to others when it is defined in reference to
themselves (others ressemble me) rather than in reference to others (I ressemble others). Relationships between these two types
of factors are discussed.
Key-words : social categorization, similarity relation, reference point.
Citer ce document / Cite this document :
Codol Jean-Paul. La perception de la similitude interpersonnelle : influence de l'appartenance catégorielle et du point de
référence de la comparaison. In: L'année psychologique. 1984 vol. 84, n°1. pp. 43-56.
doi : 10.3406/psy.1984.29000
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1984_num_84_1_29000L'Année Psychologique, 1984, 84, 43-56
Centre de Recherche en Psychologie cognitive
Laboratoire associé au CNRS1
LA PERCEPTION
DE LA SIMILITUDE INTERPERSONNELLE :
INFLUENCE DE L'APPARTENANCE CATÉGORIELLE
ET DU POINT DE RÉFÉRENCE
DE LA COMPARAISON
par Jean-Paul Codol
Maître de Recherche au CNRS
SUMMAR Y : The perception of interpersonal similarity : effects of social
categorization and reference point of the comparison.
Three experiments are reported in which the influence of two factors
in the perception of similarity between persons is investigated : social cate
gorization of the compared persons, and the reference point of the compar
ison. Results confirm assimilation and contrast effects resulting from cate-
gorial differentiation on one hand, and the importance of the choice of a
referent on the other. Thus, in particular, subjects accept more easily their
similarity to others when it is defined in reference to themselves (others
ressemble me) rather than in reference to others (I ressemble others). Rela
tionships between these two types of factors are discussed.
Key-words : social categorization, similarity relation, reference point.
L'appréhension cognitive est toujours une appréhension sim
plificatrice du réel. Deux des formes bien connues de cette
plification, l'assimilation et le contraste, sont caractéristiques
de toute catégorisation : le classement d'objets différents dans
une même catégorie accentue la similitude perçue de ces objets ;
classés dans des catégories distinctes, il y a au contraire une
accentuation cognitive de leurs différences. La littérature abonde
1. 29, avenue Robert-Schumann, 13621 Aix-en-Provence. 44 Jean-Paul Codol
de vérifications expérimentales sur ce point (pour une bibliogra
phie sur ces thèmes, on se référera à Tajfel, 1981).
Que les objets soient des personnes et que les catégories soient
sociales ne change rien à ces processus : toute catégorie sociale
est d'abord, en effet, une catégorie cognitive. Les stéréotypes
sont précisément l'expression, au plan social, de l'attribution
de caractéristiques similaires à différents membres d'un même
groupe. Aussi conduisent-ils à une forme d'homogénéisation dans
la perception des membres du groupe. De façon complémentaire,
la discrimination sociale résulte, à l'inverse, de l'expression d'une
exagération des différences entre individus perçus comme appar
tenant à des catégories différentes2.
Mais la stéréotypie et la discrimination ne s'exercent pas
seulement vis-à-vis des groupes extérieurs. Elles éga
lement dans le cadre des d'appartenance. En effet, si
chacun des membres d'un groupe sait normalement distinguer
d'une part lui-même et les autres (le « moi » et les « pas-moi »),
et d'autre part entre les différents autres, il y a cependant toute
probabilité pour qu'il discrimine mieux l'objet « moi » qu'il ne
discrimine entre eux les objets « pas-moi ». D'abord
parce que l'expérience que l'on a de soi-même est évidemment
considérablement plus importante — et d'ailleurs d'une nature
différente — - que l'expérience que l'on peut avoir d'autrui.
Ensuite, parce que cette distinction soi/autrui est précisément
une des formes premières de catégorisation conduisant à ren
forcer, selon le processus général, la séparation entre catégories
et homogénéité à l'intérieur de ces catégories.
Aussi, la similitude qu'un individu perçoit entre les membres
de son propre groupe devrait-elle être le niveau différent, selon
qu'il se considère lui-même à l'intérieur de cet ensemble (« nous
tous les membres de mon groupe, moi compris »), ou au contraire
qu'il s'en exclue (« eux : les autres membres de mon groupe »).
La similitude serait plus faible dans le premier cas que dans le
second.
L'expérience quotidienne donne néanmoins à penser que les
phénomènes de stéréotypie et de discrimination, avec leurs
2. On sait ainsi que la seule catégorisation d'individus, même effectuée
sur une base tout à fait arbitraire, en deux groupes (« les autres » et « nous-
mêmes »), induit divers comportements de discrimination (dévalorisation des
« autres », valorisation du « nous », etc.). Voir par exemple Tajfel, Billig,
Bundy et Flament, 1971 ; Billig, 1972 ; Billig et Tajfel, 1973...). Perception de la similitude interpersonnelle 45
conséquences déindividualisantes pour autrui, sont plus marqués
dans la perception de groupes extérieurs que dans la perception
des groupes propres3. C'est pourquoi les membres d'un autre
groupe devraient-ils être perçus par des sujets comme plus
semblables entre eux que ne le sont les membres du groupe d'ap
partenance des sujets interrogés.
Ce sont ces hypothèses que l'on a voulu tester dans la pre
mière recherche exposée ci-dessous.
1. EXPÉRIENCE 1
1.1. MÉTHODE
Dans le cadre d'une passation de questionnaires pour un autre tra
vail4, 53 sapeurs-pompiers et 43 employés des pompes funèbres ont été
interrogés. Chacun d'eux devait estimer, sur des échelles en 9 points
(de 1 : « pas du tout » à 9 : « tout à fait ») le degré de ressemblance5
entre :
a) D'une part, les membres de son propre groupe professionnel, lui-même
compris (la question était ici : « Est-ce que vous pensez qu'entre vous,
vous vous ressemblez ? »).
3. Que le stéréotype s'exerce également à l'égard de son propre groupe,
Turner (1981) en voit la preuve dans les biais affectant généralement les
perceptions et les comportements à l'intérieur du groupe : perception de la
similitude entre les membres, uniformité d'attitudes, attraction et estime
mutuelles, favoritisme intra-groupe, etc. C'est aussi, selon lui, ce qui rend
d'ailleurs peu pertinente une définition du groupe en terme de « cohésion
sociale », et lui fait préférer une définition en termes d'appartenance et
d'identification catégorielle. Pour Turner, les indi

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