La perception du mouvement en profondeur chez le nourrisson - article ; n°2 ; vol.76, pg 383-399
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Description

L'année psychologique - Année 1976 - Volume 76 - Numéro 2 - Pages 383-399
Résumé
Ce travail concerne l'utilisation par le nourrisson de l'information fournie par la transformation d'une texture sur le mouvement en profondeur. 33 nourrissons âgés de 22 à 48 jours ont regardé un film durant lequel les éléments (disques ronds) d'une configuration et les distances interéléments subissent alternativement des expansions et des contractions. Durant les essais d'expansion un stimulus de 800 éléments a déclenché davantage de mouvements de tête dans le sens opposé à l'écran de projection que les stimulus n'ayant qu'un ou trois éléments. Il n'y a pas eu de différence d'efficacité des trois stimulus dans les essais de contraction. Ainsi le jeune nourrisson tient compte de l'information sur le mouvement en profondeur fournie par l'expansion des espaces entre les éléments ou le déplacement de ceux-ci vers la périphérie du champ visuel. Ces résultats s'accordent avec la théorie de Gibson (1966) sur la nature du stimulus évoquant une perception du mouvement en profondeur.
Summary
A looming paradigm was used to determine what depth information infants process in addition to that provided by the expansion of a single, closed contour of an object. A total of 33 infants aged 22 to 48 days watched a film in which the circular elements and inter-element spaces of the projected image alternately expanded and contracted. A display containing 800 black disks elicited significantly more head responses directed away from the screen than displays having either one or three disks of the same size. The differences were only found in the expansion trials. Infants thus processed depth information provided by the expanding spaces between elements or movement of the elements toward the peripheral visual field. The results were in agreement with Gibson's (1966) description of the adequate stimulus for perceived movement in depth.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

W. A. Ball
Eliane Vurpillot
La perception du mouvement en profondeur chez le nourrisson
In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp. 383-399.
Résumé
Ce travail concerne l'utilisation par le nourrisson de l'information fournie par la transformation d'une texture sur le mouvement en
profondeur. 33 nourrissons âgés de 22 à 48 jours ont regardé un film durant lequel les éléments (disques ronds) d'une
configuration et les distances interéléments subissent alternativement des expansions et des contractions. Durant les essais
d'expansion un stimulus de 800 éléments a déclenché davantage de mouvements de tête dans le sens opposé à l'écran de
projection que les n'ayant qu'un ou trois éléments. Il n'y a pas eu de différence d'efficacité des trois stimulus dans les
essais de contraction. Ainsi le jeune nourrisson tient compte de l'information sur le mouvement en profondeur fournie par
l'expansion des espaces entre les éléments ou le déplacement de ceux-ci vers la périphérie du champ visuel. Ces résultats
s'accordent avec la théorie de Gibson (1966) sur la nature du stimulus évoquant une perception du mouvement en profondeur.
Abstract
Summary
A looming paradigm was used to determine what depth information infants process in addition to that provided by the expansion
of a single, closed contour of an object. A total of 33 infants aged 22 to 48 days watched a film in which the circular elements and
inter-element spaces of the projected image alternately expanded and contracted. A display containing 800 black disks elicited
significantly more head responses directed away from the screen than displays having either one or three disks of the same size.
The differences were only found in the expansion trials. Infants thus processed depth information provided by the expanding
spaces between elements or movement of the elements toward the peripheral visual field. The results were in agreement with
Gibson's (1966) description of the adequate stimulus for perceived movement in depth.
Citer ce document / Cite this document :
Ball W. A., Vurpillot Eliane. La perception du mouvement en profondeur chez le nourrisson. In: L'année psychologique. 1976
vol. 76, n°2. pp. 383-399.
doi : 10.3406/psy.1976.28151
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1976_num_76_2_28151Psijchol. Année
1976, 76, 383-400
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparées-
associé au C.N.R.S.
Université René-Descartes et E.P.H.E., 3e section
LA PERCEPTION
DU MOUVEMENT EN PROFONDEUR
CHEZ LE NOURRISSON2
par William A. Ball et Eliane Vurpillot
SUMMARY
A looming paradigm was used to determine what depth information
infants process in addition to that prodded by the expansion of a single,
closed contour of an object. A total of 33 infants aged 22 to 48 days watched
a film in which the circular elements and inter-element spaces of the projected
image alternately expanded and contracted. A display containing 800 black
disks elicited significantly more head responses directed away from the
screen than displays having either one or three disks of the same size.
The differences were only found in the expansion trials. Infants thus
processed depth information provided by the expanding spaces between
elements or movement of the elements toward the peripheral visual field.
The results were in agreement with Gibson's (1966) description of the
adequate stimulus for perceived movement in depth.
On a, depuis quelque temps, de bonnes raisons de penser
que le petit bébé perçoit très précocement le mouvement en
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Ce travail a été possible grâce au Pr Fraisse, qui a accueilli William
Bail dans le Laboratoire de Psychologie expérimentale, et à l'active coll
aboration de Marie-Germaine Pêcheux, Pierre Taranne et Josette Ruel, que
nous tenons à remercier vivement. Rachel Tuilier Bail a aidé à la préparation
de ce manuscrit. Des bourses offertes à William par la National Science
Foundation et le United States Public Health Service (012898) ont permis
de mener à bien ce travail. MÉMOIRES ORIGINAUX 384
profondeur d'un objet, longtemps avant de se déplacer ou de
manipuler des objets systématiquement. Des travaux récents
ont mis en doute l'hypothèse d'une origine tactilo-kinesthésique
de la capacité de voir un changement de distance entre l'obse
rvateur et l'observé (cf. Piaget, 1936 et 1937). Ainsi, Bower,
Broughton, et Moore (1970) constatent qu'un nourrisson de
6 jours réagit à l'approche d'un objet en reculant la tête et en
mettant les bras entre le visage et l'objet. Ces auteurs trouvent
qu'un stimulus purement visuel, l'expansion symétrique d'une
ombre sur un écran translucide, peut, lui aussi, déclencher la
réponse d'évitement. Par contre, un simple changement de
pression d'air sur le visage du bébé ne provoque pas la même
réaction, les sujets ne faisant que se tasser davantage dans leur
chaise. Bail et Tronick (1971) ont confirmé les observations de
Bower et collaborateurs (1970) tout en démontrant que la
réponse d'évitement est spécifique de la direction du mouvement
de l'objet. Ni un objet réel passant à côté du visage du sujet ni
l'équivalent visuel (l'expansion asymétrique d'une ombre) ne
déclenchent le mouvement de recul, le sujet se contentant de
suivre du regard l'objet ou l'ombre. Ce sont surtout les mouve
ments de tête qui diffèrent selon les deux types d'expansion
visuelle (symétrique et asymétrique) ; les mouvements de bras
sont moins spécifiques des conditions d'expansion centrées sur
le sujet. Il est également important de mentionner que l'éloi-
gnement de l'objet réel et son équivalent visuel, la contraction
d'une ombre, ne donnent pas lieu à la réponse d'évitement.
Donc la réaction paraît spécifique de l'approche d'un objet ou
de la situation visuelle correspondante. On peut dire avec
Gibson (1966), Hay (1966) et Johansson (1964) que l'expansion
(ou contraction) d'un contour fermé fournit au nourrisson une
information qui lui permet de voir le mouvement d'un objet en
profondeur et la direction du déplacement. Etant donné le
bas âge (6 jours) de certains sujets, il serait difficile d'expliquer
ces capacités visuelles en faisant appel à l'expérience tactilo-
kinesthésique.
Néanmoins, il est évident que le fait de limiter la situation
expérimentale à un seul type de stimulus — la transformation
d'une ombre isolée — limite en même temps une analyse de la
capacité du jeune nourrisson de percevoir le mouvement en
profondeur. L'information visuelle sur le mouvement en profon
deur ne se réduit pas à la seule transformation d'un stimulus W. A. BALL ET E. VURPILLOT 385
isolé. D'après Gibson (1958, 1966 et 1968), des transformations
visuelles telles que l'expansion des écarts entre les éléments
d'un stimulus pourraient donner une information supplément
aire sur le déplacement de l'observateur ou le mouvement d'une
surface à texture hétérogène. Par exemple, quand un obser
vateur se déplace, le rapport entre les éléments du champ visuel
subit une transformation : l'angle visuel de la distance entre
deux éléments augmente en même temps que les angles visuels
sous-tendus par les éléments eux-mêmes. Braunstein (1966)
trouve qu'un sujet adulte perçoit un changement de distance
entre lui et un pattern de disques si le pattern subit, sans plus,
une expansion ou une contraction. Comme il s'agit d'un film,
la distance réelle entre l'observateur et le pattern reste constante ;
l'expansion et la contraction des espaces entre les éléments du
champ entraînent la perception de l'approche ou de l'éloigne-
ment d'une surface. Marmolin (1973 a, 1973 b) et Börjesson
et von Hofsten (1972, 1973) ont confirmé les observations de
Braunstein, tout en démontrant que l'expansion des éléments
discontinus doit avoir lieu selon deux dimensions à la fois
pour que le mouvement en profondeur soit perçu. Le simple
écartement de deux éléments donne rarement lieu à la per
ception du en profondeur.
Dans une étude sur diverses espèces animales, Schiff (1965)
trouve également que plusieurs d'entre elles utilisent l'info
rmation fournie par un pattern discontinu en expansion. Ainsi,
des grenouilles, des poussins et des crabes s'éloignent d'un
écran

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