La performance des groupes de travail. Rapports entre la structure de l activité et celle du réseau de communication - article ; n°1 ; vol.58, pg 71-89
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La performance des groupes de travail. Rapports entre la structure de l'activité et celle du réseau de communication - article ; n°1 ; vol.58, pg 71-89

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 71-89
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 13
Langue Français
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Extrait

Claude Flament
La performance des groupes de travail. Rapports entre la
structure de l'activité et celle du réseau de communication
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 71-89.
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Flament Claude. La performance des groupes de travail. Rapports entre la structure de l'activité et celle du réseau de
communication. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 71-89.
doi : 10.3406/psy.1958.26658
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26658LA PERFORMANCE DES GROUPES DE TRAVAIL
Rapports entre la structure de l'activité
et celle du réseau de communication
par Claude Flament
D'un précédent travail étudiant expérimentalement l'i
nfluence des changements de réseau de communications sur la
performance de groupes de travail (2), nous avions, entre autres,
tiré ces conclusions :
« La performance :
« — est proportionnelle à la performance théorique maximum
que l'on peut calculer en fonction du réseau utilisé et
de l'organisation adoptée ;
« — est passagèrement abaissée par le changement de réseau
si le passage se fait d'un réseau dont la structure corre
spond bien à l'organisation du travail, à un réseau dont
la structure y correspond moins bien ; dans le cas
contraire, le changement de réseau peut améliorer la
performance ;
« — est améliorée de façon durable par la prise de conscience
des rapports de correspondance entre la structure du
réseau et l'organisation de la tâche... »
Nous sommes ainsi amenés à mettre au centre de notre étude
les rapports entre la structure de l'activité et celle du réseau
de communications, alors que l'école de Bavelas (1) considère
presque uniquement ce dernier élément comme ayant une impor
tance fondamentale par lui-même, indépendamment de l'acti
vité qui s'y développe1.
1. Par exemple, Shaw (6), résumant une dizaine de travaux : « De nomb
reuses études expérimentales ont démontré que l'arrangement des canaux
de communication entre les membres d'un groupe a un effet significatif sur la
performance du groupe. »
Par ailleurs, Roby et Lanzetta (5) étudient les effets de la « structure des
demandes de communications » (qui est ce que nous appellerons le programme
d'activité) sans considérer la structure du réseau de communication. C'est, en
quelque sorte, la synthèse de ces deux points de vue que nous nous proposons
d'étudier. 72 MÉMOIRES ORIGINAUX
Soit un groupe de cinq membres : A, B, C, D et E, chacun
possédant une information particulière. Si la tâche est telle
que A doive faire parvenir son information aux quatre autres
membres du groupe qui, eux, ne doivent faire parvenir leur
propre information qu'à A, nous définissons ainsi ce que nous
appelons le programme d'activité du groupe ; ce programme,
d'allure centralisée, peut être représenté par le graphe1 Pc
(fig. 1). Si la tâche est telle que chaque sujet doive faire parvenir
Information
émise par :
C D c^
Programme centralisé Programme non centralisé
Fig. 1. — Les programmes d'activité
son information à chacun des autres, on aura le programme
non centralisé Pnc.
Le groupe travaille dans un réseau de communication, c'est-à-
dire dans un système matériel de canaux de communication
reliant les sujets deux à deux, et dont l'ouverture ou la fermeture
autorise ou interdit l'échange direct (sans relais) de messages
entre tel et tel sujet. Si le réseau est tel que les sujets B, C, D
et E peuvent communiquer avec A (et réciproquement), mais
seulement avec A, ce réseau, centralisé, sera représenté par Rc
(fig. 2). Rnc représente le réseau complet, où tous les canaux
sont ouverts et utilisables.
La structure de cet outil qu'est le réseau de communication
est certes très importante, mais son influence sur la performance
du groupe dépendra de l'usage qu'on en veut faire, c'est-à-dire
du programme d'activité qu'on veut réaliser par son aide.
1. Les rapports entre structure d'activité et réseau de communication
peuvent être étudiés de façon systématique et générale dans le cadre de la
théorie des graphes et à l'aide du calcul matriciel. Sur ces méthodes, voir par
exemple (3). FLAMEIST. LA PERFORMANCE DES GROUPES DE TRAVAIL 73 C.
Lorsqu'on explique sa tâche au groupe, on lui définit plus ou
moins clairement son programme, qui détermine le rôle de
chacun (ses émissions et réceptions). Si l'on veut réaliser le
programme Pc dans le réseau Rc, ou le programme Pnc dans le
réseau Rnc, il n'y a pas de difficulté : les sujets n'ont qu'à confor
mer leurs comportements aux rôles que le attribue
à chacun d'eux. Nous dirons qu'il y a adéquation du réseau au
programme.
Canal de
communication
réciproque
C D
Réseau centralisé Réseau complet
Fig. 2. — Les réseaux de communication
Mais si l'on veut réaliser le programme Pnc dans le réseau Rc,
il n'en est pas de même : A doit relayer les informations de B
vers C, D, et E, de C vers B, D et E, etc., c'est-à-dire que les
rôles sont définis par la figure 3, et non plus par Pnc. Mais, au
départ, les sujets ne connaissent que le programme Pnc et le
réseau Rc, d'où des difficultés, des tâtonnements, qui détériorent
la performance, jusqu'à ce que les sujets aient pris nettement
conscience que leurs rôles sont définis non par Pnc, mais par la
figure 3. Nous dirons qu'il y a inadéquation par insuffisance de
canaux.
Autre chose encore si l'on veut réaliser le programme Pc dans
le réseau Rnc ; là, chaque rôle défini par Pc peut être rempli
sans aucune modification, mais on peut s'attendre à ce que les
canaux inutiles (entre B et C, B et D, B et E, C et D, etc.), exercent
une sorte d'appel aux messages excédentaires, inutiles, qui
retentissent sur la performance (du moins sur la concision, l'un
des aspects de la performance). Il faut que les sujets prennent
conscience de l'inutilité de ces canaux pour la réalisation de leur
programme. Nous dirons qu'il y a inadéquation par excès de MÉMOIRES ORIGINAUX 74
canaux ; ce type d'inadéquation est évidemment moins grave
que le précédent1.
Les rôles définis par les figures 1 et 3 sont théoriquement
nécessaires et suffisants pour accomplir le programme donné
dans le réseau utilisé : si les sujets émettent moins de commun
ications qu'il n'en est représentées sur ces figures (nombre de
flèches) la tâche ne peut être réalisée correctement ; s'ils en
émettent plus, les communications en excédent sont théoriqu
ement inutiles (mais elles peuvent correspondre à une nécessité
Fig. 3. — Réalisation du programme non centralisé
dans le réseau centralisé
psychologique). Ces rôles définissent donc un nombre c minimum
de communications théoriquement nécessaires et suffisantes :
c — 8 en Pc (fig. 1) et 20 en Pnc (fig. 1) et pour la figure 3.
Le temps / minimum nécessaire et suffisant
ne peut, en général, être déterminé à partir des figures symbol
isant les rôles théoriques : par exemple, le temps nécessaire pour
envoyer un message écrit contenant 4 informations n'est ni égal,
ni 4 fois plus grand que le temps nécessaire pour envoyer un
message contenant une seule information ; de plus, les diverses
communications qui sont représentées simultanément sur les
figures 1 et 3 se réalisent en fait selon une certaine succession
temporelle ; par ailleurs, dans nos expériences, les sujets ont à
résoudre un problème très facile, simple prétexte à un échange
d'informations, mais qui nécessite un certain temps par lui-même,
dont il faut tenir compte.
1 . On peut encore définir une inadéquation par impossibilité de réalisation si
un sujet ne émettre une information nécessaire aux autres parce qu'aucun
canal ne part de sa position (il y a donc impossibilité de relais, contrairement
aux situations d'inadéquation par insuffisance de canaux). La théorie des
graphes nous permet de définir l'inadéquatio

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