La population d'Amsterdam de la fin du XVIe siècle au début du XIXe siècle. Une méthode de reconstitution - article ; n°6 ; vol.41, pg 961-977

Hubert P.H.Nusteling

Description

Population - Année 1986 - Volume 41 - Numéro 6 - Pages 961-977
NusTELiNG Hubert P.H. — La population d'Amsterdam de la fin du xvi* siècle au début du xix* siècle. Une méthode de reconstitution. L'auteur de cet article a cherché à savoir comment et avec quelle précision, l'historien de la période dite pré-statistique peut reconstruire le nombre d'habitants pour un territoire bien délimité, mais assez étendu. Pour répondre à cette question, cet article présente une méthode basée sur la conception selon laquelle les rapports entre les mariages féconds et le nombre d'habitants ont été relativement constants. A cause des différences dans la fécondité féminine selon l'âge, chaque catégorie de mariage a été standardisée ; tout en admettant qu'elle n'a pas toujours été identique, sa composition se modifie sous l'influence de trois facteurs : l'âge variable auquel on se marie, les courbes de mortalité des adultes, la proportion des mariés en secondes noces. Dans ce contexte, il est important que de tels critères soient équilibrés, c'est-à-dire compatibles. Les résultats d'une telle méthode appliquée, dans la présente étude, à la ville d'Amsterdam pour la période 1581-1810, semblent positifs et donnent confiance.
Nusteling Hubert P.H. — The Population of Amsterdam from the late Sixteenth to the early Nineteenth Century. A method of reconstitution. In this article the author examines how and to which degree of accuracy an historian of the so-called pre-statistical era can reconstitute a rather large but well-defined territory. His method is based on the assumption that the ratio between fertile marriages and the number of inhabitants remained relatively constant. Given changes in age specific fertility rates, each marriage cohort could be standardized. While these cohorts differed, it was observed that variations were primarily a result of three factors : variations in age at marriage, adult mortality rates, and the proportion of remarriages. Thus, it is necessary to take all three factors into account simultaneously. This method, as applied to the city of Amsterdam for the period from 1581 to 1810, seems to give results that are positive and reliable.
Nusteling Hubert P.H. — La población de Amsterdam desde fines del siglo XVI hasta comienzos del siglo XIX. Un método de reconstitución. El objeto de este articulo es estudiar un método para tratar de reconstituir la población de un territorio bien deliminado pero bastante extendido, en el periodo pre-estadístico. Se supone, en este caso, que la relaciôn entre matrimonios fertiles y numero de habitantes ha sido relativamente constante. A causa de las diferencias de la fecundidad femenina segun la edad, cada categoria de matrimonios fué estandardizada. Junto con admitir que la fecundidad no ha sido siempre idéntica, su composition se modifica debido a la influencia de très factores : la edad al casarse, que es variable, las curvas de mortalidad de la población adulta y la proporción de matrimonios en segundas nupcias. En este contexto es importante que taies criterios sean equilibrados, es decir compatibles. Los resultados de este método aplicados en este caso a la ciudad de Amsterdam para el periodo 1581-1810, parecen ser positivos a inducen confianza.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1986
• Nombre de lectures: 16
• Langue: Français
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Extrait

Hubert P.h. Nusteling
La population d'Amsterdam de la fin du XVIe siècle au début du
XIXe siècle. Une méthode de reconstitution
In: Population, 41e année, n°6, 1986 pp. 961-977.
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P.h. Nusteling Hubert. La population d'Amsterdam de la fin du XVIe siècle au début du XIXe siècle. Une méthode de
reconstitution. In: Population, 41e année, n°6, 1986 pp. 961-977.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1986_num_41_6_17674Résumé
NusTELiNG Hubert P.H. — La population d'Amsterdam de la fin du xvi* siècle au début du xix* siècle.
Une méthode de reconstitution. L'auteur de cet article a cherché à savoir comment et avec quelle
précision, l'historien de la période dite pré-statistique peut reconstruire le nombre d'habitants pour un
territoire bien délimité, mais assez étendu. Pour répondre à cette question, cet article présente une
méthode basée sur la conception selon laquelle les rapports entre les mariages féconds et le nombre
d'habitants ont été relativement constants. A cause des différences dans la fécondité féminine selon
l'âge, chaque catégorie de mariage a été standardisée ; tout en admettant qu'elle n'a pas toujours été
identique, sa composition se modifie sous l'influence de trois facteurs : l'âge variable auquel on se
marie, les courbes de mortalité des adultes, la proportion des mariés en secondes noces. Dans ce
contexte, il est important que de tels critères soient équilibrés, c'est-à-dire compatibles. Les résultats
d'une telle méthode appliquée, dans la présente étude, à la ville d'Amsterdam pour la période 1581-
1810, semblent positifs et donnent confiance.
Abstract
Nusteling Hubert P.H. — The Population of Amsterdam from the late Sixteenth to the early Nineteenth
Century. A method of reconstitution. In this article the author examines how and to which degree of
accuracy an historian of the so-called "pre-statistical" era can reconstitute a rather large but well-defined
territory. His method is based on the assumption that the ratio between fertile marriages and the
number of inhabitants remained relatively constant. Given changes in age specific fertility rates, each
marriage cohort could be standardized. While these cohorts differed, it was observed that variations
were primarily a result of three factors : variations in age at marriage, adult mortality rates, and the
proportion of remarriages. Thus, it is necessary to take all three factors into account simultaneously.
This method, as applied to the city of Amsterdam for the period from 1581 to 1810, seems to give
results that are positive and reliable.
Resumen
Nusteling Hubert P.H. — La población de Amsterdam desde fines del siglo XVI hasta comienzos del
siglo XIX. Un método de reconstitución. El objeto de este articulo es estudiar un método para tratar de
reconstituir la población de un territorio bien deliminado pero bastante extendido, en el periodo pre-
estadístico. Se supone, en este caso, que la relaciôn entre matrimonios fertiles y numero de habitantes
ha sido relativamente constante. A causa de las diferencias de la fecundidad femenina segun la edad,
cada categoria de matrimonios fué estandardizada. Junto con admitir que la fecundidad no ha sido
siempre idéntica, su composition se modifica debido a la influencia de très factores : la edad al casarse,
que es variable, las curvas de mortalidad de la población adulta y la proporción de matrimonios en
segundas nupcias. En este contexto es importante que taies criterios sean equilibrados, es decir
compatibles. Los resultados de este método aplicados en este caso a la ciudad de Amsterdam para el
periodo 1581-1810, parecen ser positivos a inducen confianza.LA POPULATION D'AMSTERDAM
DE LA FIN DU XVIe SIÈCLE
AU DÉBUT XIXe
Une méthode de reconstitution*
Dans cet article, nous proposons une méthode simple qui permet de
reconstituer la population d'une ville à partir de la série décalée des
mariages et de quelques estimations de la population totale.
La méthode est appliquée à la ville d'Amsterdam dont elle retrace
l'évolution générale de la population pendant deux siècles. On obtient
ainsi des résultats plus précis que les calculs antérieurs concernant les
Pays-Bas, par exemple de N.W. Posthumus pour Leiden (1), de H. van
Werveke (2) pour Gand, et de ses collaborateurs (3) pour plusieurs villes du
sud de ces régions. Dans leur reconstitution, ceux-ci considéraient les
séries de baptêmes comme plus ou moins équivalentes aux naissances, et
utilisaient un taux de natalité fixe comme multiplicateur pour estimer la
population d'une ville ou d'un village. Or on sait que cette méthode du
taux de natalité a une marge d'erreur de l'ordre de 10%. Il fallait donc
trouver des indicateurs utilisables sur de longues périodes, en repérant des
variables en relation assez constante avec la natalité pour en déduire le
taux de natalité puis la population totale. Nous allons d'abord exposer la
méthode et décrire les données sur lesquelles elle repose, puis donner les
résultats et les commenter.
Méthode d'extrapolation
Comme point de départ on a pris le nombre d'enfants par union.
Cela paraît naturel pour estimer le taux de natalité puisque le mariage est
en Europe associé étroitement aux naissances (4). Nous supposerons que le
* L'auteur remercie A.T. van de Weegen du Département Méthodes et Techniques de
la faculté de Sociologie de l'Université catholique de Nimègue pour son aide et ses
commentaires durant l'élaboration de la méthode et, en particulier, l'établissement du
programme d'ordinateur. L'article a été écrit pendant un séjour de l'auteur à Wassenaar
comme membre du Netherlands Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social
Sciences (N.I.A.S.).
Les notes ont été regroupées en fin d'article.
Population, 6, 1986, 961-978. 962 LA POPULATION D'AMSTERDAM
taux de natalité de l'ensemble de la population varie en proportion du taux
de natalité des unions encore fécondes, soit :
* с = trii
où i désigne la période considérée, nn le nombre de naissances, tn le taux
de natalité, m/ les unions encore fécondes et с une constante. Ici nous
utilisons des périodes de 5 années pour éviter les fluctuations aléatoires.
Puisque le taux de natalité tnt peut s'écrire :
1 000 * 1/5 nrtj = 200 nrij
Pi Pi
où pi est la dimension moyenne de la population sur une période i de 5 ans,
la relation devient :
fi * с = trii = 200
II s'ensuit que :
c/mfi = 200/ pi ou mf/pi = c/200
Le taux mf/pi aurait ainsi toujours la même valeur indépendamment de la
période à laquelle il se rapporte. Pour calculer la population des périodes
pré-statistiques, il n'est donc pas nécessaire d'utiliser le nombre de
baptêmes et un taux de natalité, il suffit de connaître le de
mariages féconds.
Pour les mariages, nous avons retenu le nombre de mariages au cours
des 15 années précédant la naissance des enfants, c'est-à-dire le temps
moyen durant lequel les enfants peuvent naître. Nous n'avons pas corrigé
la fécondité des femmes mariées des variations de l'âge moyen au mariage,
et des changements de la mortalité. Par la suite, on montrera que les
variations de la mortalité ne constituent pas un inconvénient majeur pour
la reconstitution en question, pourvu que l'on prenne comme point de
départ les nombres de personnes se mariant pour la première fois.
Le choix d'une période féconde de 15 ans s'inspire des résultats de
Pierre Goubert pour le village d'Auneuil : les années fécondes d'une
femme mariée aux xvne et xvine siècles se situeraient en moyenne entre 26
et 41 ans (mariage et naissance du dernier enfant) (5). A la même époque,
les femmes d'Amsterdam avaient en moyenne 26 ans à leur premier
mariage (6). Il est donc normal de retenir 15 années de vie féconde. Le choix
de cette période signifie cependant que si le calcul doit être mené par
intervalles de 5 ans, le nombre de mariages féconds être calculé à
partir de 4 intervalles de mariages (7).
Il est, en outre, évident que les mariages de chaque année n'auront
pas le même poids. Peu d'enfants sont encore nés des mariages les plus
récents; symétriquement les mariages les plus longs sont non seulement
moins productifs mais a