La rationalité du taux d actualisation. Réflexions sur l actualisation des valeurs dans le Ve plan - article ; n°4 ; vol.17, pg 513-524
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La rationalité du taux d'actualisation. Réflexions sur l'actualisation des valeurs dans le Ve plan - article ; n°4 ; vol.17, pg 513-524

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Description

Revue économique - Année 1966 - Volume 17 - Numéro 4 - Pages 513-524
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Monsieur Pierre Llau
La rationalité du taux d'actualisation. Réflexions sur
l'actualisation des valeurs dans le Ve plan
In: Revue économique. Volume 17, n°4, 1966. pp. 513-524.
Citer ce document / Cite this document :
Llau Pierre. La rationalité du taux d'actualisation. Réflexions sur l'actualisation des valeurs dans le Ve plan. In: Revue
économique. Volume 17, n°4, 1966. pp. 513-524.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1966_num_17_4_4077165-13
LA RATIONALITE DU TAUX D'ACTUALISATION
Réflexions sur l'actualisation des valeurs dans le Ve plan
L'introduction d'un valorimètre temporel dans le calcul économique
a donné lieu ces dernières années à de nombreuses recherches concept
uelles relatives à la méthodologie d'insertion du prix du temps dans
l'analyse : méthode du bilan actualisé, méthode des gains et coûts...
Si ces recherches sont à l'heure actuelle bien connues, il semble par
contre que de nombreuses imprécisions pèsent aujourd'hui encore
sur les analyses susceptibles de conduire à une indication opératoire
relative au facteur d'actualisation à retenir. Certes, dans la perspect
ive de gestion optimale de la production de la firme, il est large
ment admis que l'optimum restreint de la seule firme implique l'éga
lisation du taux au taux d'intérêt des emprunts mar
ginaux souscrits par cette dernière ! : il s'agit dans ce cas de la simple
application à une micro-unité des processus d'obtention d'un optimum
de production de type parétien. Mais, par contre, dans la perspect
ive d'optimisation d'un programme national d'allocation de ressourc
es, on peut se demander si les efforts de rationalisation de l'expres
sion quantitative du taux d'actualisation utilisé au niveau global, peu
vent encore tirer profit d'une analyse basée sur un schéma de type
parétien. Ce dernier schéma ne paraît-il pas en effet incapable par
nature de rendre compte des conditions effectives dans lesquelles
est susceptible d'être promu un développement harmonisé ?
Prenant exemple sur le facteur d'actualisation retenu dans le
Ve plan français, cette courte note voudrait insister sur les limites
du choix théorique que l'on peut déduire d'une analyse parétienne
de l'optimum, avant de mettre en évidence les éléments qui condi
tionnent tout choix effectif.
1. Il faut, bien évidemment, que la firme intègre dans son calcul une pré
vision de l'allure des variations de ce taux, ce qui peut d'ailleurs être source
d'importances difficultés.
Revue Economique — N° 4, 1966 33 514 REVUE ECONOMIQUE
I. LE CHOIX THEORIQUE
Analyse parétienne et univers non parétien
Toute élaboration d'un plan, programme national d'allocation de
ressources que l'on cherche à optimiser, implique le choix effectif
d'un facteur d'actualisation des valeurs : le planificateur ne peut se
dérober devant un tel choix. Devant cette nécessité, la référence à
une analyse théorique de l'optimum,- sans être Yultima ratio, paraît
bien être une exigence analytique préalable. Il semble ainsi opportun
de revenir sur les enseignements de l'analyse parétienne avant d'en
montrer les limites des potentialités d'application.
A. — La théorie de l'optimum de Pareto donne un enseignement
précis relatif au facteur d'actualisation à retenir pour l'analyse des
phénomènes intertemporels. Les analyses contemporaines de l'opt
imum de type parétien se sont efforcées de généraliser cet apport en
esquissant la levée des conditions particulières posées par Pareto
à la base de son analyse.
1. La théorie de Pareto indique qu'un optimum de production est
atteint par le jeu des mécanismes du marché dans toute économie
présentant la quadruple caractéristique : d'être parfaitement concurr
entielle ; de fonctionner à rendement décroissant ; de connaître une
prévision parfaite ; d'être statique. Dans cette économie, le temps
est intégré par le jeu des phénomènes de capitalisation : ce a
un prix qui traduit appréciation ou dépréciation du futur. Ce prix
apparaît sur un marché, en l'occurrence celui où se négocient prêts
et emprunts de fonds épargnés : il n'est donc autre chose que ce que
l'on appelle habituellement le taux d'intérêt2.
L'enseignement de l'analyse de Pareto est donc simple et présente
une portée opératoire certaine : dans toute économie fonctionnant en
2. Cf. sur ce point ce qu'écrit Vilfredo Pareto dans son Cours d'économie
politique, notamment : « Le loyer de l'épargne représente la différence de prix
entre un bien présent et un bien futur » ; « On appelle généralement intérêt le
loyer net de l'épargne ». (Nouvelle édition du Cours d'économie politique par
G. -H. Bousquet et G. Busino, Genève, Droz, 1964, pp. 5.0 et 122.) D'ACTUALISATION 515 TAUX
régime optimal, l'expression du prix du temps à retenir dans tout
calcul, i.e. le taux d'actualisation, doit s'identifier au taux d'intérêt s.
2. Les analyses contemporaines de l'optimum de type parétien
généralisent la théorie traditionnelle de en s'efforçant de
lever les quatre conditions restrictives posées par Pareto. Le recours
à la programmation linéaire, retrouvant par le calcul linéaire un ense
ignement esquissé par Pareto et Barone au début du siècle, permet
de faire apparaître une double voie d'obtention de l'optimum : concur-
rence parfaite mais aussi planification parfaite ; la théorie du surplus
esquisse un dépassement du problème des rendements décroissants tout
en essayant de lever l'indifférence de l'optimum quant à la répartition ;
le raisonnement en termes d'état de la nature et de marchés généralisés
de biens futurs ouvre une voie à l'intégration de l'incertitude dans le
calcul ; une extension à l'analyse intertemporelle des principes d'alloca
tion atemporelle des ressources autorise un remplacement du statisme
par la dynamique d'une croissance proportionnelle « équilibrée ». Dans
ce régime optimal « généralisé » existe toujours un prix du temps
traduisant appréciation ou dépréciation du futur. Comme il existe une
généralisation des marchés de biens futurs, toute relation prix
présent/prix futur appréhendée sur l'un quelconque de ces marchés
peut servir de valorimètre temporel : le taux d'intérêt n'est que l'ap
pellation particulière donnée à cette relation sur le marché des fonds
prêtés et empruntés, relation qu'il n'y a aucune raison de privilé
gier 4.
L'enseignement de l'analyse contemporaine de l'optimum parétien
« généralisé » est net : dans toute économie fonctionnant en régime
optimal, l'expression du temps du prix à retenir dans tout calcul
i.e. le taux d'actualisation, doit s'identifier à la relation prix pré
sent/prix futur qui apparaît sur les marchés des biens futurs.
B. — Quelles que soient l'élégance et la simplicité des notations
parétiennes relatives au prix du temps, il ne semble pas que l'univers
non parétien dans lequel se situe l'économie française actuelle, per
mettre de tenir ces dernières pour utilisables dans la mise en oeuvre
3. Etant donné les hypothèses de départ, on peut en effet parler du et non
des taux d'intérêt, les problèmes que pose habituellement la multiplicité des taux
d'intérêt disparaissant ipso facto.
4. Ce qui montre bien le caractère fallacieux des affirmations néo-classiques
faisant du niveau du taux de l'intérêt l'élément de base de l'équilibre écono
mique. 516 REVUE ECONOMIQUE
d'un processus d'actualisation des valeurs au niveau global. Les taux
d'intérêt qui apparaissent au sein des circuits de financement ne tr
aduisent pas la dépréciation du futur, le jeu des variables monétaires
venant largement concurrencer celui des variables réelles dans la
détermination de ces taux. En toute hypothèse, la façon dont sont
levées dans les théories de l'optimum « généralisé 

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