La vision des couleurs. - article ; n°1 ; vol.47, pg 286-297
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 286-297
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 29
Langue Français
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Extrait

J. Segal
VII. La vision des couleurs.
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 286-297.
Citer ce document / Cite this document :
Segal J. VII. La vision des couleurs. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 286-297.
doi : 10.3406/psy.1946.8296
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8296VII
LA VISION DES COULEURS
par J. Ségal •
Le domaine de la vision des couleurs a été enrichi, au cours des
années 1946-1947, de plusieurs ouvrages, importants qui, présentant
des points de vue fort dissemblables, font comprendre à quel point
la théorie trichrome dans sa forme classique s'avère insuffisante
lorsqu'on abandonne des aspects généraux des phénomènes et tente
leur analyse détaillée.
L'ouvrage de Wright (11) résume l'ensemble des observations
sur la vision chromatique poursuivies au cours des dernières années
par Wright et ses collaborateurs. Les mesures ont été faites avec un
calorimètre mélangeur de construction spéciale, joignant une grande
luminosité à la pureté des radiations. L'ensemble des données
quantitatives sur la vision en fonction de la longueur d'onde st
imulante, acquis trop souvent avec des techniques rudimentaires a
été soumis ainsi à une vérification rigoureuse révélant parfois des
faits inattendus.
Ainsi, la classique courbe de visibilité photopique s'avère fort
variable suivant les conditions d'expérience. Le maximum de sensi
bilité se déplace vers les courtes longueurs d'onde lorsqu'on abaisse
l'intensité et ce phénomène s'accentue très considérablement lor
squ'on excite une zone extrafoveale proche au lieu de la fovea. En
outre, la courbe subit des distorsions et une bosse apparaît vers
6.000 A. L'explication ne semble pas aisée du point de vue de la
théorie classique. L'auteur considère le décalage du maximum comme
une manifestation du phénomène de Purkinje, indiquant une inte
rvention des bâtonnets même à des intensités assez importantes, de
l'ordre de 100 photons. Le fait que ce décalage s'observe aussi,
bien que réduit, lors de l'excitation de la partie centrale de la fovea
indiquerait donc la présence d'éléments scotopiques dans le bou
quet central, ce qui semble difficile à admettre.
Les mêmes difficultés se manifestent lorsqu'on examine dans leurs
détails les autres manifestations du sens chromatique. Ainsi, la
courbe des sensibilités différentielles aux nuances s'explique facile-
_ment si l'on ne tient compte que des deux minima principaux, s
itués aux points d'intersection des courbes hypothétiques pour les
récepteurs rouge vert et veit bleu, mais toutes les mesures révèlent jr. SÉ6AX, — ijw visa»* be» couleurs 287
un troisième minimum, moins accentué, vers 4.450 A, et il est diffi
cile de suivre l'auteur lorsqu'il prétend qu'un quatrième minimum
situé vers 6.300 A, indiqué par de nombreux auteurs (Steindler,
Jones, ainsi que Laurens et Hamilton) est dû à de mauvaises condi
tions d'expérimentation. '
Une élégante technique d'égalisation binoculaire permet à l'auteur
de mesurer le» variations de la sensibilité de l'œil sous l'action de
l'adaptation à une lumière blanche ou colorée. Les courbes de récu
pération après adaptation révèlent des aspects très divers suivant
les conditions. Après une adaptation brève, de 20 secondes seule
ment, les courbe» sont exponentielles, après une adaptation de
3 minutes, elles sont essentiellement linéaires, avec des fractions
présentant soit des concavités soit des convexités suivant l'intens
ité de la lumière adaptante. Ce comportement fait supposer l'i
ntervention de fonctions multiples dans la détermination de l'adap
tation chromatique. En adaptant l'œil par une plage située à 2,5°
de la plage observée, l'auteur obtient des courbes de régénération
exclusivement exponentielles. Il semble donc permis d'admettre
l'existence d'une forte adaptation de nature nerveuse, dominant
aux niveaux faibles ou aux durées d'excitation brèves, à laquelle
se superposerait, aux niveaux élevés et aux excitations de longue
durée, une adaptation de nature photochimique.
L'auteur attache une importance particulière aux expériences
concernant la reproduction de couleurs spectrales par des mélange»
trichromes. Les coefficients spectraux déterminés à l'aide de trois
longueurs d'onde arbitraire de 4.600 A, 5.300 A et 6.500 A per
mettent de calculer trois courbes de mélange ayant des maxima
respectifs ver» 4.500 A, 5.400 A et 6.000 A. Bien entendu, ces courbes
sont arbitraires, et on obtiendrait une série entièrement différente en
se basant sur d'autres longueurs d'ondes. Afin de déterminer les
véritables courbes de sensibilité, l'auteur applique une méthode
fort compliquée, basée sur le raisonnement suivant : En réduisant,
par adaptation chromatique, une des trois substances photosensible»
dans la rétine, on change la couleur de la lumière adaptante. Ce
changement serait nul si la lumière stimulante n'excitait qu'un seul
des récepteurs. Ceci n'est pratiquement jamais le cas, mais les lon
gueurs d'onde présentant un minimum de changement de couleur
sont repérées. Ce sont le rouge au-delà de 7.000 A, le bleu de 4.600 A,
et un vert, obtenu par extrapolation et qu'on ne peut définir autre
ment qu'en spécifiant qu'il s'agit d'une couleur extraspectrale,
située en dehors du triangle des couleurs sur le prolongement de la
droite rouge vert. Un calcul non dépourvu de certains éléments
arbitraires, comme c'est inévitablement le cas en présence de tant
d'inconnues, mène à tiois courbes de sensibilité spectrale pour les
trois récepteurs hypothétiques, avec des maxima respectifs à 4.400 A,
5.400 A et 5.750 A. La courbe du récepteur vert présente en outre
une région négative avec maximum vers 4.300 A, due d'après l'au
teur à des phénomènes d'inhibition.
Des études analogues ont été effectuées pour la vision protanope
et deuteranope ainsi que protanomale et deuteranomale. Grosso
modo les fait» s'expliquent en admettant que dans le cas de la pro* NOTES ET REVUES CRITIQUES 288
tanopie les récepteurs du rouge sont éliminés, et dans le cas de la
deuteranopie leurs voies nerveuses se confondent. Mais ce genre
d'explication ne suffît pas pour la protanomalie et la deuteranomalie.
En effet, le dichromate accepte comme correctes les égalisations
trichromes faites par un normal, ce qui permet de supposer que ses
récepteurs ont les mêmes courbes de sensibilité que ceux du tr
ichromate, à ia seule différence près qu'un des récepteurs a été sup
primé ou tout au moins fortement atténué. Par contre, les égalisations
du trichromate normal ne sont pas considérées comme correctes par
le anormal, ce qui mène à la conclusion qu'un des récep
teurs au moins doit présenter une courbe de sensibilité modifiée.
Plutôt que d'admettre l'apparition de nouvelles substances
photosensibles dans le cas des déficiences du sens chromatique,
Wright envisage des modifications d'ordre nerveux. Ainsi, la deu-
leranomalie s'expliquerait par le fait qu'un certain nombre de
récepteurs de rouge enverraient leurs influx dans les voies afférentes
des de vert, tandis que ces derniers n'exciteraient pas les
voies afférentes des récepteurs rouges. Il en résulterait une appa
rence d'élargissement de la courbe des réponses des récepteurs de
vert vers les grandes longueurs d'onde, permettant d'interpréter
très approximativement les lignes générales de la deuteranomalie.
Pour la protanomalie, il faut faire intervenir un autre type d'ex
plication. Le rétrécissement progressif des courbes de réponse des
récepteurs de rouge du côté des grandes longueurs d'onde s'expl
iquerait en supposant l'existence d'au moins deux types de ces récep
teurs, l'un absorbant plus loin dans le rouge que l'autre. Le récep
teur de rouge extrême serait plus fragile que l'autre et se trouverait
plus facilement raréfié, ce qui aurait pour effet l'apparence d'un

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