La vitesse perçue et la relation V = E/T - article ; n°1 ; vol.64, pg 47-60
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Description

L'année psychologique - Année 1964 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 47-60
Reprenant le problème de Brown, nous nous sommes demandé si le rapport physique v = e/t était transposable en psychologie. Nos sujets doivent comparer la vitesse de deux mobiles successifs mais aussi, dans des séances différentes, la longueur des espaces parcourus ou des temps de parcours. En comparant l'estimation directe de la vitesse à celle qui peut être calculée à partir des estimations de l'espace et du temps on trouve peu ou pas de différence entre ces valeurs.
Cependant une expérimentation plus poussée permet de penser que dans de petits espaces, toutes choses étant égales, la vitesse est perçue plus rapide que dans des espaces plus grands.
Taking up again the problem of Brown, we have asked ourselves whether the physics ratio v = e/t could be transposed in psychology. Our subjects are to compare the speed of two successive moving bodies, but also, in other sittings of the experiment, the dimensions of the space traveled over and the time taken each time. By comparing the direct estimation of speed to that calculated from estimations of space and time, one finds little or no difference in the values found.
However, more advanced experimentation allows us to think that in the case of short spaces there is a perception of greater speed than in the case of longer spaces. in other sittings of the experiment, the dimensions of the space traveled over and the time taken each time. By comparing the direct estimation of speed to that calculated from estimations of space and time, one finds little or no difference in the values found.
However, more advanced experimentation allows us to think that in the case of short spaces there is a perception of greater speed than in the case of longer spaces.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C. Bonnet
La vitesse perçue et la relation V = E/T
In: L'année psychologique. 1964 vol. 64, n°1. pp. 47-60.
Résumé
Reprenant le problème de Brown, nous nous sommes demandé si le rapport physique v = e/t était transposable en psychologie.
Nos sujets doivent comparer la vitesse de deux mobiles successifs mais aussi, dans des séances différentes, la longueur des
espaces parcourus ou des temps de parcours. En comparant l'estimation directe de la vitesse à celle qui peut être calculée à
partir des estimations de l'espace et du temps on trouve peu ou pas de différence entre ces valeurs.
Cependant une expérimentation plus poussée permet de penser que dans de petits espaces, toutes choses étant égales, la
vitesse est perçue plus rapide que dans des espaces plus grands.
Abstract
Taking up again the problem of Brown, we have asked ourselves whether the physics ratio v = e/t could be transposed in
psychology. Our subjects are to compare the speed of two successive moving bodies, but also, in other sittings of the
experiment, the dimensions of the space traveled over and the time taken each time. By comparing the direct estimation of speed
to that calculated from estimations of space and time, one finds little or no difference in the values found.
However, more advanced experimentation allows us to think that in the case of short spaces there is a perception of greater
speed than in the case of longer spaces. in other sittings of the experiment, the dimensions of the space traveled over and the
time taken each time. By comparing the direct estimation of speed to that calculated from estimations of space and time, one
finds little or no difference in the values found.
However, more advanced experimentation allows us to think that in the case of short spaces there is a perception of greater
speed than in the case of longer spaces.
Citer ce document / Cite this document :
Bonnet C. La vitesse perçue et la relation V = E/T. In: L'année psychologique. 1964 vol. 64, n°1. pp. 47-60.
doi : 10.3406/psy.1964.27146
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1964_num_64_1_27146Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
LA VITESSE PERÇUE ET LA RELATION V = E/T
par Claude Bonnet
La vitesse réelle uniforme (V) d'un mobile est définie en
mécanique comme le rapport de l'espace parcouru (E) au temps
mis pour le parcourir (T). Cette relation s'exprime par l'équa
tion : V = E/T.
Pour étudier comment les individus perçoivent la vitesse,
il est nécessaire, à partir d'une définition opérationnelle, de
s'interroger sur les rapports existant entre la vitesse perçue1
ou vélocité et la vitesse physique. Nous appelons vélocité l'est
imation de la vitesse physique obtenue par une méthode psycho
physique. Nous nous posons la question de savoir si la vélocité
estimée directement est différente de celle que l'on obtiendrait
par le calcul sur la base de l'estimation de l'espace parcouru
d'une part et du temps du parcours d'autre part. Nous nous
demanderons ensuite si une telle analogie mathématique peut
être étendue jusqu'à l'analogie physique selon laquelle il ne
saurait y avoir de vitesse perçue que relative à l'estimation de
l'espace et du temps. Enfin, dans le cas où nous rejetterions la
conception de la vitesse perçue comme variable « composite »,
nous devrions analyser ses rapports avec l'espace perçu et le
temps perçu afin de dégager des hypothèses quant à la nature de
la vélocité.
J. F. Brown (1931) le premier a conclu que l'on pouvait trans
poser l'équation physique V = E/T en perception sous la forme
v = e/t, les minuscules indiquant qu'il s'agit de valeurs perçues ;
il a mené deux séries d'expériences. Dans la première série
(1931, a), il a étudié les variations de la vitesse « phénoménale »
1. Selon les auteurs, on parle de vitesse perçue, phénoménale ou subjective.
Nous éviterons l'emploi de ces deux derniers termes qui impliquent certains
choix théoriques. 48 MÉMOIRES ORIGINAUX
entre deux champs de mouvement (espaces) A et B différant
selon plusieurs facteurs qu'il a combinés éventuellement : distance
sujet-mobile, forme et dimensions des espaces, grandeur des
mobiles, direction du mouvement, éclairement, etc. Il a fait
ajuster au sujet la vitesse de B à celle de A et a obtenu un rap
port VA/VB dont la valeur diffère selon les situations. Dans la
seconde série d'expériences (1931, b) mettant en jeu les mêmes
facteurs, il a étudié les variations du temps perçu (ou de l'espace
perçu) et a cherché à retrouver entre les temps ajustés A et B ou
les espaces un rapport complémentaire de VA/VB permettant de
E /T vérifier que VA/VB = - A : si par exemple il trouve VA/VB = 1,20
cela signifie que la vitesse B est inférieure de 20 % à celle de A
alors que le sujet les juge égales ; en supposant qu'il juge les
espaces égaux (EA/EB = 1), on peut prédire que TA/TB sera égal à
0,84 (1/1,20).
Ces recherches remarquables ne sont pas à l'abri de toute
critique et nécessitent des vérifications. Parmi les critiques déjà
émises, nous retenons que Brown a attribué à la vitesse des
effets qui, dans les conditions expérimentales où il avait placé
les sujets, peuvent aussi être attribués à la fréquence (Smith et
Sherlock, 1957 ; Mashhour, 1963) : le sujet voit plusieurs mobiles
à la fois, l'intervalle séparant les mobiles est proportionnel aux
différences linéaires des champs A et B. Ainsi lorsque toutes les
dimensions spatiales de B (longueur, largeur, taille des mobiles...)
sont égales à la moitié de celles de A, à vitesses égales, la fr
équence est double en B. D'autre part, Brown compare vitesse
et temps alors qu'ils ont été estimés dans des situations expéri
mentales très hétérogènes (Mashhour). En effet, les vitesses
de A et de B sont comparées entre elles tandis que les temps
de A et de B comparés à un intervalle-étalon délimité par
deux signaux sonores ou lumineux (temps-signal). L'espace
perçu n'est pas étudié systématiquement : Brown ne fait porter
l'attention de ses sujets sur la variable espace que dans les
cas où, ayant supposé le rapport des espaces égal à 1, il trouve
une différence importante entre le rapport des temps prédit et
celui qui est effectivement donné. Nous pensons pour notre
part que, pour étudier ce problème, il est préférable de ne mettre
en jeu que les trois variables physiques vitesse, espace et temps,
sans faire intervenir d'autres variables (éclairement, distance du
sujet, fréquence, etc.). HONNET. — - LA VITESSE PKRÇIFK KT I,A RELATION V ~ e/t C.
Expérience 1
Voulant éviter les écueils de la procédure de Brown, nous
avons entrepris une expérience destinée à vérifier la rela
tion v = e/t, dans laquelle nous avons demandé aux mêmes
sujets de comparer les vitesses, les espaces et les temps d'un
étalon et d'une variable dans des conditions aussi semblables que
possible. Pour éviter un effet de la fréquence, le sujet porte son
jugement sur un seul passage du mobile, ce qui nous entraîne à
utiliser une méthode de comparaison, de préférence à une
méthode d'ajustement où les temps de présentation ne peuvent
être contrôlés.
TECHNIQUE D'EXPÉRIENCE
Le dispositif se présente au sujet comme un écran blanc de
125 x 50 cm situé à 50 cm du regard. Sur cet écran, peut apparaître en
transparence une fenêtre éclairée de 4 cm de large et dont on fait varier
la longueur au moyen de volets coulissants ; elle est située au niveau des
yeux. Le mobile qui traverse cet « espace » est un trait noir vertical photo
graphié sur film ; en projection il a une largeur de 3mm. Le film est
utilisé comme une bande sans fln ; entraîné par un cylindre, il passe par
le foyer d'un projecteur de diapositives. Le cylindre est mû par un
moteur Bertrand à réducteur (1/1 5e ch) auquel est accouplé un variateur
de vitesse « Magnédyne » (Rochardélectronique). L'expérimentateur
dispose de deux potentiomètres montés en parallèle, permettant le
réglage anticipé de la vitesse-étalon et de la vitesse variable. Ainsi
sur le même appareil, et au même endroit, sont présentés success
ivement

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