Romantisme - Année 2004 - Volume 34 - Numéro 124 - Pages 43-52In his Meditations (1820), Lamartine seems to offer a poetry that perpetuates the tradition of philosophical poetry, a poetry endowed with thought. But this is on the surface: far from building a system or bringing some kind of positive and rational knowledge, Lamartine only enquires about thought and feels it at work; instead of aiming at an epic of knowledge such as the Enlightenment produced, he wishes to write an intimate epic of the soul. The inquiry concerning the scope and power of philosophy remains pregnant in these poems; but the indefinite answer always casts a doubt on every positive point and favours a perception of truth that stems from metaphysics. Hence, in The Death of Socrates (1823), the philosopher dies as a poet - a fact which insidiously reenacts his trial: his speech, being forbidden, has encountered its limitations, and music and mysticism only are allowed a glimpse of the truth as death reveals it. Avec les Méditations poétiques, en 1820, Lamartine semble promettre une poésie qui perpétue la tradition de la poésie philosophique, une poésie qui pense. Or ce n'est qu'apparence: à l'élaboration d'un système, à la constitution d'un savoir positif et rationnel, Lamartine substitue l'inquiétude de la pensée et son impression sensible; il remplace l'épopée de la connaissance telle que la concevait la poésie des Lumières par une intime épopée de l'âme. L'interrogation sur ce que peut la philosophie domine dans ces poèmes; mais la réponse toujours indéfinie révoque en doute tout savoir constitué et s'en tient à une perception de la vérité qui relève de la métaphysique. C'est pourquoi, dans La Mort de Socrate, en 1823, le philosophe meurt en poète, ce qui réactualise insidieusement son procès: sa parole frappée d'interdit a rencontré ses limites, et seules la musique et la mystique sont capables d'entrapercevoir, sur le mode de la vision, la vérité révélée au seuil de la mort. 10 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.