Langage d analyse et théorie des organisations - article ; n°5 ; vol.25, pg 787-818
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Description

Revue économique - Année 1974 - Volume 25 - Numéro 5 - Pages 787-818
La perception des organisations comme espace de circulation de l'information et la notion de flux sont à la base de nombreuses publications théoriques. Toutefois, telle qu'elle est habituellement définie, la notion abstraite de flux ne permet pas l'observation scientifique et l'étude expérimentale. On s'efforce ici de montrer comment l'interprétation des flux selon des circuits de documents véhiculant des mots porteurs d'information peut constituer un relai entre la théorie et la pratique. On propose les fondements pour un langage de description et d'analyse des organisations et on définit une approche permettant de constituer le corpus lexicographique de ce langage, à partir de l'observation des réalités de l'entreprise.
The notion of organizations as places for the circulation of information and the notion of flux are the basis for many theoretical publications. However, as if is usually defined, the abstract idea of flux does not include scientific observation and experimental study. We are trying to show how the interpretation of flux in relation to the circuits of documents conveying words thai transmit information can provide a link between theory and practice. The elements proposed here are those of a descriptive analytic language of organizations and the method defined here enables the compelation of the lexico- graphical corpus of this language based on the observation of existing conditions of business operations.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Humbert Lesca
Langage d'analyse et théorie des organisations
In: Revue économique. Volume 25, n°5, 1974. pp. 787-818.
Résumé
La perception des organisations comme espace de circulation de l'information et la notion de flux sont à la base de nombreuses
publications théoriques. Toutefois, telle qu'elle est habituellement définie, la notion abstraite de flux ne permet pas l'observation
scientifique et l'étude expérimentale. On s'efforce ici de montrer comment l'interprétation des flux selon des circuits de
documents véhiculant des mots porteurs d'information peut constituer un relai entre la théorie et la pratique. On propose les
fondements pour un langage de description et d'analyse des organisations et on définit une approche permettant de constituer le
corpus lexicographique de ce langage, à partir de l'observation des réalités de l'entreprise.
Abstract
The notion of organizations as places for the circulation of information and the notion of flux are the basis for many theoretical
publications. However, as if is usually defined, the abstract idea of flux does not include scientific observation and experimental
study. We are trying to show how the interpretation of flux in relation to the circuits of documents conveying words thai transmit
information can provide a link between theory and practice. The elements proposed here are those of a descriptive analytic
language of organizations and the method defined here enables the compelation of the lexico- graphical corpus of this language
based on the observation of existing conditions of business operations.
Citer ce document / Cite this document :
Lesca Humbert. Langage d'analyse et théorie des organisations. In: Revue économique. Volume 25, n°5, 1974. pp. 787-818.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1974_num_25_5_408175LANGAGE D'ANALYSE
ET THEORIE DES ORGANISATIONS
INTRODUCTION
L'absence d'un langage d'analyse et de description
dans la théorie des organisations
Notre domaine d'étude est l'organisation (entreprise ou administ
ration) perçue comme espace de circulation de l'information. Cet as
pect nous paraît fondamental, car c'est sur cette vision de l'entreprise
que pourrait se fonder une véritable informatique de gestion. L'info
rmatique étant la science du traitement de l'information (avec ou sans
ordinateur) l'informatique de gestion s'intéresse plus précisément aux
informations nécessaires à la conduite des affaires de l'entreprise. Or
cet aspect, comme le souligne Alain Bienaymé, n'a pas fait l'objet
d'études précises :
« Dans la théorie statique orthodoxe, l'entreprise n'est qu'un
espace de circulation des produits. Elle tire toute l'information utile
à son action des signaux émis par les marchés. L'influence de l'e
nvironnement se résume dans les prix. Le contexte réglementaire,
les réactions éventuelles des concurrents ne soulèvent aucun pro
blème.
Le besoin d'information interne est totalement escamoté par le
postulat de l'entrepreneur omniscient, ...
En réalité, à mesure que l'entreprise croît, le dirigeant ne peut,
quelles que soient ses capacités et sa formation, maîtriser le volume
des informations engendrées par le fonctionnement de son entre
prise.
Le degré d'interdépendance des fonctions élève le nombre des
informations directement utiles à la décision. En outre, le besoin
en information générale s'accroît.
L'entreprise doit être systématiquement conçue comme un es
pace de circulation de l'information » ([3], p. 142). 788 REVUE ECONOMIQUE
Dans cet espace, les informations ne sont pas uniformément répart
ies et ne circulent pas avec la même intensité dans toutes les direc
tions. Il n'en va pas des dans l'entreprise comme des
molécules de gaz dans un espace clos. Les informations circulent se
lon des courants privilégiés, ce que l'on désigne généralement par flux.
La notion de flux ne peut pas être dissociée de la notion de stock.
En effet, différents flux d'information sont amenés à se couper et à
constituer des points cF accumulation. Ces points d'accumulation sont
matérialisés par les fichiers, caractéristique essentielle d'une informa
tique de gestion. D'une certaine façon ces fichiers constituent une
image de l'entreprise et contiennent les détails de ses constituants,
ainsi que l'écrit G. Bau vin : « II est clair que l'ensemble des fichiers
d'une entreprise constitue son image ou son modèle réduit à condi
tion que ces fichiers aient tenu compte de toutes les modifications sus
ceptibles de les modifier» ([2], p. 145).
Mais nous aurons l'occasion de dire que même avec les précautions
indiquées par G. Bauvin, les fichiers donnent de l'entreprise qu'ils re
présentent, une image incohérente.
En effet, il existe une difficulté cachée : les flux d'information véhi
culent les termes non pas d'un langage mais de différents langages qui
coexistent dans l'entreprise et qui n'ont souvent aucun lien entre eux.
J. Mélèse exprime cela de façon condensée lorsqu'il écrit :
« Chaque groupe dans l'entreprise parle la langue de sa spécial
ité et la tendance de chacun est de décrire son activité en fonc
tion des transformations qu'elle représente et non des buts aux
quels elle vise. La divergence normale des points de vue ajoute en
core à la difficulté de faire communiquer entre eux les différents
organes de l'entreprise pour concevoir (ou reconcevoir) un système
de gestion cohérent» ([16], p. 191).
Ou encore :
« De tels systèmes sont composés d'une juxtaposition « d'esoteric
boxes » faiblement reliées entre elles. Dans chacune de ces boîtes
se sont développées des procédures, un langage, une organisation
particulière, qui font écran à toute intervention extérieure : on
aboutit à une sorte de modèle tribal» ([16], p. 65).
L'image de l'entreprise comme espace de circulation des informat
ions est présentée par P. Laffitte [9]. Mais dans la pratique cette
image devient rapidement d'une complexité très grande et sournoise.
Pour qu'une telle analyse de l'entreprise puisse servir efficacement
une condition nécessaire s'impose, et A. Bienaymé le souligne nette- LANGAGE D'ANALYSE ET THEORIE DES ORGANISATIONS 789
ment, un vocabulaire commun matérialisé par un dictionnaire lexico-
graphique : « Une communication est précise si l'idée ou le fait relaté
dans le message émis détermine strictement l'interprétation du récept
eur... L'emploi d'un vocabulaire commun est une condition nécessaire
à une circulation effective de l'information » ([3], p. 137).
Cependant, l'existence même d'un vocabulaire commun, sans autre
précaution, ne doit pas faire illusion : le langage naturel est fortement
ambigu et les spécialistes de la documentation automatique le savent
bien, qui voient là une difficulté majeure, comme le souligne Mme
Wolf-Terroine :
« En effet, si les aspects informatiques de la gestion d'un fichier
documentaire ont présenté et continuent à offrir des réalisations
diverses, on se heurte toujours au même problème-clé qui est à
l'heure actuelle la pierre d'achoppement de tous les systèmes do
cumentaires : la description d'un document quel qu'il soit, article
de revue, dossier médical, brevet, film, tombe étrusque, etc., se
fait en langage non univoque et dont les termes n'ont un sens préc
is qu'en fonction d'un contexte » ([25], p. 35).
L'objet de notre propos est d'apporter une contribution à l'élabo
ration d'un langage de description des organisations, structuré et non
ambigu, qui soit le même pour tous :
— dans l'entreprise, pour les raisons que l'on vient de voir ;
— entre les entreprises d'une part, et entre les entreprises et les ad
ministrations d'autre part, en vue de faciliter la constitution des
banques d'information, tendance aujourd'hui irréversible.
Notre recherche, dont le présent article constitue une première
étape (notamment parce que nous consultons actuellement de nomb
reuses entreprises avancées dans le domaine qui nous intéresse) a
pour but de fournir :
— un corpus de termes communs à toute l'organisation :
— soit que le même terme devienne util

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