Le calebassier de l Amérique tropicale. Études d ethnobotanique - article ; n°1 ; vol.7, pg 131-143
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le calebassier de l'Amérique tropicale. Études d'ethnobotanique - article ; n°1 ; vol.7, pg 131-143

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1910 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 131-143
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C.-V. Hartman
Le calebassier de l'Amérique tropicale. Études d'ethnobotanique
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 7, 1910. pp. 131-143.
Citer ce document / Cite this document :
Hartman C.-V. Le calebassier de l'Amérique tropicale. Études d'ethnobotanique. In: Journal de la Société des Américanistes.
Tome 7, 1910. pp. 131-143.
doi : 10.3406/jsa.1910.3576
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1910_num_7_1_3576i
. GALEBASSIER DE L'AMÉRIQUE TROPICALE LE
(Crescentia).
ÉTUDE D'ETHNOBOTANIQUE
PAR '
G. V. HARTMAN
DIRECTEUR DU MUSEE d'eTHKOGRAFHIE DE STOCKHOLM
Planches XII à XV
L'agriculture en 'Amérique, comme l'a démontré Gallatin il y a déjà
longtemps, a pris naissance dans la zone tropicale, d'où elle s'est étendue
dans les zones tempérées du nord et du «sud. La limite septentrionale
actuelle des . graminées qui sont à considérer comme forme première du
Zea Mays L., vient d'être déterminée par une des expéditions du Musée
d'histoire naturelle de New York, et a été fixée à peu près au 27e degré
de latitude nord, près de Tepehuan Pueblo, Baborigame, dans l'État de
Durango au Mexique.
L'arboriculture indigène, qui florissait dans la zone tropicale et sub
tropicale, n'a pourtant jamais pénétré dans les zones tempérées et elle ne
s'y est point non plus produite spontanément. Les Indiens habitant les
immenses régions des zones tempérées des deux Amériques, quoique
depuis longtemps établis et pratiquant l'agriculture sur de vastes étendues,
n'ont jamais, en tant que le démontrent nos sources, cultivé même une
seule espèce des nombreux et fort précieux arbres fruitiers, arbrisseaux
et plantes grimpantes dont la nature a si richement doté leurs contrées.
Cependant, comme les Indiens des zones tempérées, surtout les tribus
nomades des régions forestières, se nourrissaient en grande partie de noix
et d'autres fruits provenant des arbres et arbrisseaux indigènes, il s'ensuit
naturellement que, pendant leurs excursions et migrations périodiques,
ils ont dû contribuer nécessairement à étendre le rayon naturel de plusieurs
de ces formes. Les premiers pionniers européens, dès qu'ils atteignirent
des établissements indiens dans les contrées orientales des États-Unis,
trouvèrent aux environs les plus proches même des villages, des groupes
de pruniers et de cerisiers dont les habitants récoltaient chaque année les
fruits qu'ils conservaient souvent séchés. Mais ces petits vergers avaient
une origine toute accidentelle,' ayant tout simplement poussé sur. des tas 32 SOCIÉTÉ DES AMÉH1CAN1STES DE PARIS 1
d'ordures et de débris de cuisine. Gomme nous venons de le dire, on ne
trouve nulle part dans les zones tempérées de l'Amérique, des traces
d'une véritable culture indigène, ni même d'un arbre fruitier quelconque.
Avant l'arrivée des Blancs,' on n'a cultivé nulle part, ni par. semis, ni par
plants, ni par transplantation de variétés choisies, un seul arbre aux fruits
comestibles.
Par contre, dès que nous entrons dans le cercle tropical, nous trou
vons un grand nombre d'arbres et d'arbrisseaux qui, soumis à l'homme
et considérablement améliorés par la culture,, présentent des formes très
variées et qui ont été peu à peu, de tribu en tribu, répandus sur de vastes
étendues. Plusieurs des arbres fruitiers des tropiques américains montrent
des traces d'une culture remontant peut-être à plusieurs milliers d'années.
Ainsi les genres Spondias et Persea démontrent une culture très ancienne
par le grand nombre de leurs variétés, avec des fruits différant entre eux
par la couleur, la forme, la grandeur, le goût et le temps de leur matur
ation et qui sont aussi désignées -par les indigènes avec des noms diffé
rents. .D'autres,; comme le palmier Guilielma, admettent une conclusion
semblable, en ce que leurs fruits ne contiennent que peu ou presque point
de. graines, fait quir»à ce qui est généralement reconnu, ne se présente
qu'après un temps de culture fort long. ,.
Parmi les arbres fruitiers indigènes — ce mot employé ici dans son accep
tion la plus étendue en ce qu'il comprend tous les arbres cultivés pour
la qualité avantageuse de leurs fruits — il y en a peu qui, dans l'économie
domestique des Indiens de l'Amérique tropicale, aient joué un rôle plus
important quele calebassier Crescentia L. Le genre Crescentia, de la famille
des bignoniacées, «compte quatre ou < cinq variétés de petits arbres ou
arbustes qui appartiennent tous à l'Amérique tropicale. Au point de vue
de l'économie domestique, l'espèce C. Cujete L. est la plus importante.
Elle se trouve en Floride, dans les Antilles, au Mexique, dans l'Amérique
Centrale et dans l'Amérique du Sud jusque dans les contrées méridio
nales du Brésil, c'est-à-dire qu'elle s'étend sur un espace de plus de 50°
de latitude. Le calebassier atteint une hauteur de S à 8 mètres (PI. XII).
Avec son tronc court et sa large ramure, surtout quand elle est couverte
de fruits ronds et s verts, il fait penser, vu de loin, à un pommier. Les
branches qui s'étendent presque horizontalement, sont très épaisses et très
longues,' peu ramifiées. Les feuilles, disposées par faisceaux, sont petites,
ellipsoïdales, d'une couleur vert foncé. Les fleurs poussent à même le tronc
ou sur les vieilles branches et ont la corolle campanulée, de couleur violacée
tirant sur le brun noirâtre ou bien sur le vert. Les fruits sont ordinairement
ronds, de la grandeur d'une tête d'homme ou même plus gros, parfois
aussi plus petits, ovif ormes, sphériques ou- en forme de poire; Nous en
reproduisons ici (fig. 1) trois des formes les plus communes. ' CALEBASSIER DE L AMÉRIQUE TROPICALE 133 LE
Le mot « calebasse » , de l'espagnol calabaza,, est probablement dérivé
de Г-árabe gar « courge » et yabis « sec ». Les anciens historiens espagnols
' — Fruits du Crescentia Cujete. Fig. 1.
emploient souvetíťdans leurs écrits le mot aztèque xical, jicalvon sa forme
espagnole jicara, pour désigner le fruit des Crescentia; mais en général ils le mot calabaza indifféremment tant pour les formes variées de
ces fruits que pour, les différents genres de courges ou plantes rampantes
de la famille des cucurbitacées. Même dans la plupart- des ouvrages géo
graphiques et des descriptions de voyages modernes, ainsi que dans la
plupart des musées, l'expression « calebasse » est employée pour désigner
l'un et l'autre de ces deux grands groupes de calebasses, qui tous les deux
servaient, dans les ménages primitifs, à plusieurs buts pratiques. Les
deux catégories sont pourtant faciles à reconnaître au premier coup d'œil,
et les langues indiennes font toujours une distinction entre les fruits
provenant de ces deux groupes de plantes si différentes; Le mieux, serait
donc ^d'employer' l'expression- «calebasses d'arbre » pour désigner les
fruits du Crescentia.
En raison de > leur grandeur et de leur forme, les fruits du calebassier
auraient de bonne heure attiré l'attention de. l'homme primitif, — et les
coques dures de ces fruits lui servaient sans aucun doute 'de vaisselle et
de vases à? boire. Les calebasses, ainsi? que les courges, auraient aussi
servi de premier modèle à la poterie de ces pays. Surtout dans l'Amp-
rique Centrale où, encore aujourd'hui, ces arbres sont très nombreux dans
les -villages- indiens et leurs environs, on- trouve souvent de ,1a poterie SOCIÉTÉ DES AMÉRICAN1STES DE PARIS 134
ancienne imitant évidemment les formes caractéristiques dés fruits du Cres-
centia, surtout les variétés oviformes ou piriformes(Pl. XIII, fig. 4-5,'ÎPl.
XV, fig. 8, 12, 11) qui n'existent pas parmi les fruits à coques dures des
cucurbitacées de ces régions.
Dans beaucoup, pour ne pas dire dans presque toutes les régions de
l'Amérique tropicale, la calebasse, fruit de l'arbre calebassier, est d'un
usage bien plus étendu, et sert, dans les ménages indiens, à des buts
beaucoup plus variés que la courge, ce qui est surtout le

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents