Le concept de médiation dans le domaine des apprentissages verbaux - article ; n°1 ; vol.66, pg 263-287
26 pages
Français

Le concept de médiation dans le domaine des apprentissages verbaux - article ; n°1 ; vol.66, pg 263-287

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
26 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 263-287
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M Ehrlich
Le concept de médiation dans le domaine des apprentissages
verbaux
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 263-287.
Citer ce document / Cite this document :
Ehrlich M. Le concept de médiation dans le domaine des apprentissages verbaux. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1.
pp. 263-287.
doi : 10.3406/psy.1966.27889
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27889LE CONCEPT DE MÉDIATION
DANS LE DOMAINE DES APPRENTISSAGES VERBAUX
par M. F. Ehrlich
Laboratoire de Psychophysiologie de la Faculté des Sciences de Paris
La notion de médiation a pris ces dernières années une importance
assez considérable dans la plupart des travaux qui concernent les
apprentissages verbaux. Bien des ouvrages consacrent, dans ce domaine,
un chapitre à la médiation et les travaux expérimentaux qui s'y rap
portent connaissent un développement notable1.
Ce sont les travaux théoriques de Osgood (1953), développés ensuite
par Mowrer (1954) et Bousfleld (1961), qui constituent le point de départ
de ce mouvement. Ces travaux mettent l'accent sur les processus média-
tionnels qui s'intercalent entre le stimulus et la réponse et reprennent
donc une idée qui, dans son principe, est déjà fort ancienne puisqu'elle
est exprimée par les notions « d'ajustement interne » (Tolman, 1920)
et de « variable intermédiaire » (Hull, 1943) et qu'elle est déjà contenue
selon Goss (1961 a), dans la doctrine de Watson.
Mais, un principe théorique n'est pas suffisant par lui-même s'il
n'est pas complété par une méthode d'investigation et par des expé
riences probantes. De ce point de vue, il faut bien admettre que les
recherches, d'ailleurs peu nombreuses, qui se rapportent aux systèmes
de Tolman et de Hull, se sont révélées assez décevantes2.
D'où vient alors la fortune du concept de médiation ? Faut-il
l'attribuer au système théorique de Osgood qui, mieux que tout autre,
permettrait d'aborder des recherches expérimentales particulièrement
difficiles ?
Pour répondre à cette question, pour saisir la signification et la
portée du concept de médiation tel qu'il est effectivement envisagé
dans les travaux expérimentaux et pour le situer par rapport à des
1. En .France, le problème de la médiation a fait l'objet d'un colloque
récent (cf. Florès, Richard, Ehrlich, Psychol. franc., 1966) et ouvrage
important de Florès (thèse non publiée).
2. Dans le domaine des apprentissages verbaux, nous ne connaissons
que les expériences de Spcnce, Farber et McFann (1956), de Spence, Taylor
et Ketchel (1956) et de Besh (1959). Elles se rapportent à la variable interméd
iaire « Drive » de Hull et n'ont pas donné de résultats décisifs, de l'avis même
des auteurs. 264 REVUES CRITIQUES
concepts voisins, nous examinerons successivement deux séries de
recherches :
Dans la première, les travaux réalisés concernent le problème de la
signification. Ces travaux sont particuliers mais importants parce
qu'ils sont rattachés explicitement par leurs auteurs au système théo
rique de Osgood.
Nous examinerons beaucoup plus longuement le deuxième groupe
de travaux qui concerne le problème des associations médiates, en di
stinguant les recherches qui se rapportent aux systèmes médiationnels
créés expérimentalement, des recherches qui se rappportent aux systèmes
médiationnels « naturels », supposés acquis au cours de l'histoire indi
viduelle du sujet. Ces recherches seront encore subdivisées en deux
sous-groupes, selon qu'elles envisagent les facteurs qui agissent sur le
processus de médiation admis comme tel ou selon qu'elles s'efforcent
de mettre en évidence la nature des systèmes médiationnels utilisés
par le sujet au cours d'un apprentissage.
Nous terminerons cette étude par un examen succinct des rapports
entre les expériences réalisées et les théories médiationnelles.
Nous envisagerons seulement dans cette analyse les recherches qui
concernent les apprentissages verbaux. Il est des travaux qui se rap
portent à d'autres processus d'acquisition perceptifs et moteurs : tous
ceux qui concernent en particulier le problème de la formation des
concepts, où la notion de médiation apparaît très centrale. Ces travaux
ne seront pas abordés ici1.
Nous nous efforcerons, dans cette étude de la médiation de suivre,
d'une recherche à l'autre, l'évolution de cette idée, souvent explicitée,
presque toujours sous-jacente, selon laquelle il est indispensable de
rechercher et d'atteindre les processus intermédiaires (entre S et R)
et les mécanismes psychologiques internes qui interviennent dans les
apprentissages verbaux.
I. — MÉDIATION ET SIGNIFICATION
Rappelons brièvement la théorie de Osgood qui a été développée
à partir des concepts de « réaction de but anticipatrice fractionnelle »
et de pure stimulus act définis par Hull en 1930. Cette théorie a été
formulée pour expliquer les différentes formes d'apprentissage et tout
particulièrement l'acquisition des significations. Elle fait intervenir des
réactions médiationnelles (rni), « détachables » par rapport à l'ensemble
des provoquées par le stimulus-objet. Les réactions détachables
ont une fonction de stimulation (sm) et peuvent conduire à des réactions
instrumentales spécifiques. D'autre part, ces réactions (rm) peuvent
être conditionnées ; elles permettent ainsi le transfert de la significa-
1. Le lecteur pourra se reporter à Go.ss (1961, b et 1964), Kendler et Kendler
(1962), Reese (1962), OJéron (1963). EHRLICH. LE CONCEPT DE MÉDIATION 265 F.
tion d'un objet à un signe lorsque ces deux stimuli apparaissent en
contiguïté1.
Ces hypothèses mettent l'accent sur les mécanismes internes qui
interviennent entre le stimulus et la réponse directement observables,
mais elles soulèvent des problèmes importants. Il faut noter en particulier
que les réactions médiationnelles invoquées par Osgood sont de type
viscéro-glandulaires ou de type musculaire. Elles semblent insuffisantes
pour rendre compte, principalement au niveau sémantique, de la
complexité du comportement et des apprentissages verbaux. D'autre
part, Osgood n'indique aucune méthode susceptible de conduire à des
vérifications expérimentales de ses vues théoriques. Ces difficultés
ont suscité de nombreuses critiques, notamment de la part de Bous-
field (1961). Cet auteur propose un schéma théorique différent, dans
lequel il envisage des réactions médiationnelles spécifiquement verbales.
Si l'hypothèse de la médiation proposée par Osgood comme base de
l'acquisition des significations et des apprentissages verbaux est apparue
assez séduisante pour le psychologue qui cherche à faire intervenir
entre S et R des mécanismes internes, elle n'a pas suscité un grand
nombre d'études expérimentales2.
Cependant, les travaux de Staats et Staats sur l'acquisition de la
signification par un stimulus neutre et les travaux de Lambert et
Jakobovits sur le phénomène de satiation verbale, sont centrés sur les
hypothèses médiationnelles de Osgood. Ils peuvent être considérés
comme des tentatives de vérification de celles-ci.
Les recherches de Staats et Staats (1957, 1961) se proposent de
vérifier l'hypothèse selon laquelle la signification est une réponse implic
ite, déclenchée tout d'abord par le mot significatif mais qui peut être
provoquée, après conditionnement, par un stimulus neutre. Le stimulus
neutre (syllabe non significative) sera associé expérimentalement à
plusieurs mots distincts qui possèdent en commun la même composante
significative (qui déclenchent la même réponse implicite). A la suite de
ces associations, la syllabe va acquérir elle-même cette ; autrement dit, elle deviendra capable, elle aussi, de
provoquer la réponse implicite commune.
Les recherches réalisées concernent soit la signification connotative,
soit la signification denotative des mots. Elles aboutissent à des résul
tats positifs3, en ce sens que les stimuli neutres « acquièrent une signi
fication », celle-ci étant mesurée à J'aide du dilTcrenciat

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents